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Méthodologies appliquées à la Psychologie Sociale de la Santé

Universit é de Provence, Master Psychologie, Parcours Psychologie Sociale de la Sant é 1 è me ann é e, PSYR02B. Méthodologies appliquées à la Psychologie Sociale de la Santé. Th é mis Apostolidis Laboratoire de Psychologie Sociale, Equipe Psychologie Sociale de la Sant é

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Méthodologies appliquées à la Psychologie Sociale de la Santé

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  1. Université de Provence, Master Psychologie, Parcours Psychologie Sociale de la Santé 1ème année, PSYR02B Méthodologies appliquées à la Psychologie Sociale de la Santé Thémis Apostolidis Laboratoire de Psychologie Sociale, Equipe Psychologie Sociale de la Santé Année universitaire 2005-2006

  2. Une définition La Psychologie Sociale de la Santé propose un ensemble de savoirs dans le domaine de la santé et de la maladie s’appuyant à la fois sur les outils théoriques et méthodologiques de la Psychologie (Psychologie Sociale, Psychologie de la Santé, Psychologie Clinique) et sur les approches des Sciences Sociales (Épidémiologie, Sociologie, Économie, Anthropologie, ...). Elle est centrée sur l’étude et la résolution des problèmes de santé dans les différents contextes sociaux et culturels dans lesquels ils se manifestent. Morin & Apostolidis (2002) In : Fischer G-N. (ed.). Traité de Psychologie de la Santé, Paris : Dunod.

  3. La PSS • Une approche pluridisciplinaire (regard ternaire). • Une pratique de psychologie sociale appliquée.

  4. Psychologie sociale appliquée : définition et origine • PSA = une pratique de recherche utilisant des outils théoriques et techniques relevant de la psychologie sociale en réponse à des demandes et à des commandes qui référent la plupart du temps à des finalités de changement. • Pour Lewin, la psychologie sociale doit disposer d’un cadre conceptuel et méthodologique valide et pertinent pour répondre à la demande sociale. • L’exemple des expériences sur le changement des habitudes alimentaires.

  5. Une posture fondatrice en psychologie sociale : Lewin (1946) Une façon de faire de la recherche pouvant générer un savoir à propos d’un système social en même temps qu’elle est en train de le changer R A Une double fonction : résoudre des problèmes pratiques et contribuer à l’élaboration théorique

  6. Une tradition de recherche avec des finalités variables R A Des fondements scientifiques souvent contestés (rigueur méthodologique, systématisation, théorisation, …) Deux termes polysémiques et des pratiques hétérogènes (i.e. Dubost, 1984)

  7. Quatre classes des pratiques R-A (Dubost,1984) • Une stratégie de recherche dans le champ scientifique qui utilise l’action et/ou l’observation participante comme instrument de connaissance. • Une stratégie d’action dans le champ de la pratique qui intègre des études ou des techniques en tant que moyen de progression ou de contrôle. • Une conduite globale, action expressive d’un groupe qui se veut expérience novatrice et non démarche de connaissance. • Une méthode d’analyse, conçue pour aider un acteur à dégager le sens de ses conduites et des situations auxquelles il est confronté.

  8. La PSA : différentes formes de partenariat Recherche Demande Extérieure (Commanditaire) Chercheur Professionnel Etudes Consultation R-A

  9. Les finalités de la PSA • Explorer et décrire. • Comprendre et proposer un modèle explicatif. • Mettre en place un dispositif visant le changement. • Etudier et vérifier les résultats d’une intervention.

  10. Deux principales stratégies de recherche • La stratégie déductive (partir d’une théorie générale et l’appliquer à l’étude d’un phénomène particulier). • La stratégie inductive (construction progressive d’un savoir valide et pertinent à la connaissance d’un phénomène particulier).

  11. Un exemple de stratégie déductive : l’utilisation du modèle du comportement planifié(Ajzen, 1985) • Un modèle actualisé (ie. évolution du modèle de l’action raisonnée) et un savoir précis (relation attitude/comportement). • Un nombre très conséquent de publications et des applications très variées dans le champ des comportements de santé. • Un intérêt pragmatique (dispositifs de modification de comportements).

  12. Les exigences de la PSA (Delhomme & Meyer, 1997) • Exigence théorique (référence à des théories psychosociales précises et actualisées). • Exigence méthodologique (définir la finalité de la démarche, descriptive ou explicative; méthodologie adaptée et pertinente par rapport aux objectifs). • Exigence pragmatique (des résultats opérationnels et pertinents, préconisations, aide à la décision). + • Exigence déontologique (consentement, éthique de la démarche, voir Comité Consultatif en santé publique; Priorité« santé publique »versus priorité patient ?).

  13. PSA ET RECHERCHE : L’ENJEU D’ARTICULER DEUX CONTRAINTES • Soumission à des obligations de résultats contractuellement définis. • Soumission aux normes et aux attentes de la communauté scientifique.

  14. Méthodologie : les tendances actuelles en PSS • Pas d’unité méthodologique (diversité des stratégies et des outils : observation, entretien, questionnaire, méthode biographique, échelles, …). • Eclectisme (pas d’opposition entre les méthodes; pertinence, validité, fiabilité) et pragmatisme. • Pluri-méthodologie et triangulation (utilisation combinée de différentes méthodes et/ou techniques). • Collaboration interdisciplinaire : articulation avec l’épidémiologie (objectivation, choix d’indicateurs) et la recherche clinique.

  15. LA MESURE EN SANTÉ PUBLIQUEDOIT S’APPUYER SUR DEUX TYPES DE DONNÉES • Données objectivées (Mesures directes) • Prévalences épidémiologiques (mortalité, comportements à risque) • Données cliniques (symptomatologie et étiologie médicales) • Données socio-économiques (distribution sociale des inégalités de santé). • Données subjectivées (Auto-évaluation) • Vécu singulier de la personne (santé perçue, qualité de vie, aspects psychologiques). • Significations associées et théories personnelles (« la maladie du malade », JL Pedinielli, 1999). • La pensée sociale concernant la santé et la maladie (représentations sociales, modèles culturels).

  16. Trois remarques d’ordre méthodologique en psychologie de la santé (Fischer & Tarquinio, 1999) • La subjectivité des informations liées à l’expérience de la maladie, au vécu des malades. • La validité scientifique des données qualitatives recueillies. • Le développement des recherches qui utilisent des variables psychosociales (clairvoyance normative, …).

  17. La triangulation (1) • L’idée de triangulation repose sur un principe de validation des résultats par la combinaison de différentes méthodes visant à vérifier l’exactitude et la stabilité des observations. • La triangulation a été conçue comme une procédure pour vérifier une hypothèse, mise à l’épreuve dans des différentes opérations méthodologiques pour tester si oui ou non les résultats corroborent entre eux (Cambel et Fiske, 1959 ; cités par Flick, 1992).

  18. La triangulation (2) • Aujourd’hui, la triangulation est conçue comme une stratégie alternative de recherche pour fonder une démarche épistémologique et empirique contextualisée dans les études en psychologie (Flick, 1998 ; Janesick, 1998 ; Rouan et Pedinielli, 2001; Willig, 2001). • Développée en lien avec les démarches qualitatives (légitimité, intérêt), cette stratégie apporte non seulement de la validité mais aussi, et surtout, de la rigueur, de l’ampleur et de la profondeur à la recherche (Flick, 1992; Denzin et Lincoln, 1998).

  19. L’intérêt de la triangulation en PSS • Elle apporte du crédit (validité, réduction des biais liés à la méthode et/ou à l’outil) et de la richesse (profondeur, complexité) à l’analyse. • Elle permet d’articuler « explications causalistes des comportements » et « interprétation psychosociale du sens des conduites » (Fischer & Tarquinio, 1999).

  20. Les différentes formes de triangulation (Denzin, 1978) • Triangulation des données (utiliser différentes sources de données dans une étude). • Triangulation du chercheur (engager plusieurs chercheurs pour collecter et interpréter les données). • Triangulation théorique (se référer à différentes théories pour interpréter les données recueillies). • Triangulation méthodologique (utiliser de façon combinée différentes méthodes et techniques). • Triangulation interdisciplinaire (articulation des données en psychologie à des connaissances issues des SHS; Janesick, 1998).

  21. Développements actuels • Une stratégie inductive (développée en psychologie de la santé; Flick, 1998). • Hétérogénéité des pratiques (pas de démarche type, chercheur-bricoleur, posture anti-positiviste). • Un idéal difficilement atteignable (Rouan et Pedinielli, 2001).

  22. Un exemple : Représentations de la sexualité et perception du risque VIH (Apostolidis, 2003)

  23. « Nous devons adapter nos méthodes aussi loin que nous le pouvons pour atteindre l’objet et non pas définir l’objet à partir des conditions de la méthode » (Allport, G. (1963). Pattern and growth in personnality. London: RW)

  24. Différences entre recherches quantitatives et recherches qualitatives(Neuman, 1997)

  25. Quelle posture pour les démarches qualitatives ? (Jodelet, 2003) • Une approche holistique et globale (complexité des phénomènes, totalité des aspects sociaux, culturels et psychologiques). • La recherche de la naturalité(émergence et déroulement spontané des phénomènes). • La saisie dynamique d’un monde en transformation (variabilité intra-individuelle, pluralité des appartenances, singularité des devenirs, particularité).

  26. L’exemple de l’approche monographique (voir : RS et folies, Jodelet, 1989) • Une approche inspirée de l’anthropologie, longue (4 ans) et difficile à mettre en place. • Jodelet a utilisé de façon combinée plusieurs outils : • Démarche ethnographique (pénétration progressive du milieu et observation participante). • Enquêtes sociologiques (connaissance statistique de la population). • Analyse historique (étude des traces). • Techniques psychosociologiques (entretien de recherche, observation des interactions).

  27. Quels critères pour les démarches qualitatives ? Méthodologies Quantitatives Expérimentales Méthodologies Qualitatives Généralisation Transférabilité

  28. Les objectifs des approches qualitatives • Cerner la singularité et la complexité des phénomènes (Santiago Delefosse, 2001). • Les situer dans leur dynamique psychologique et sociale. • Restituer leur logique interne sans les évaluer à partir d’un standard de raisonnement extérieur à leurs conditions de production.

  29. Un exemple : la construction du rapport aux drogues dans un contexte de précarité(Apostolidis, Rouan, Eisenlohr, 2003) • Une recherche par entretien de recherche sur les problèmes et les valeurs auprès de jeunes en situations précaires à Marseille (N=30). • Un thème spontanément évoqué (27/30, sans induction de l’interviewer). • Une double posture énonciative articulant la modalité de l’expérience personnelle de la consommation ou de la non-consommation (discours à la première personne), à celle de l’expérience sociale en tant qu’observateur de la consommation des autres (discours à la troisième personne). • Une thématique « narrative » (Bruner, 2000) mettant en scène le sujet, les produits, les autres et l’action sur le monde.

  30. Drogues et environnent de vie: un « objet » normalisé « Pour eux c'est normal, c'est pas dangereux, ils se voilent la face, souvent je leur disais c’est dangereux et tout, et eux non, ils vont me dire je vais me taper un trait, c'est comme si j’allais fumer ma cigarette quoi, c'est devenu normal, combien de fois, j’ai entendu dans le quartier t’as pas un trait, ça se demande maintenant, t’as pas un trait, c'est comme s’ils demandaient un joint ou qu’ils vont allumer une cigarette, c'est grave, demander un trait, une ligne de coke comme si c’était, je sais pas une cigarette ou un bonbon, pour eux c’est comme ça, pour moi, y a une différence encore, le consommateur de cannabis, pour moi c’est devenu normal maintenant, de banal et justement ce qui des fois me fait peur, c'est avant le cannabis je le voyais de la même façon et puis maintenant la cocaïne, ça fait pareil et puis va venir un jour ou on va dire après c'est normal, et puis après, y a l’héroïne, c’est beaucoup, c'est pas pris au sérieux, j’ai l’impression que c'est normal, c'est un peu comme ça, dans le quartier dans la tête de tout le monde c'est normal, c'est devenu dans notre quotidien et puis on le vit et puis c'est comme ça quoi, des fois j’entends dans le quartier un minot de dix ans, sept ans, huit ans, il me parle, il sait c'est quoi du shit, la cocaïne, l’héroïne, je lui demande comment ça se prend, il fait le geste, ils sont au courant de tout, je vois a onze ans, ça y est, ils savent déjà comment c'est, de quelle couleur c'est, ils savent tout»  (Femme, 20 ans)

  31. Recours aux drogues et conduites « border-line » «C'est un ecstasy qui m’a sauvé mon âme, mon âme intérieure, j’étais tellement, c’était au bout de deux ans de rue, je pétais les plombs, j’étais en rave j’avais rien pris encore, j’étais mais vraiment glauque, j’avais les lames de cutter, je m’étais mis dans un coin et ça allait partir quoi, y’a mon collègue, il est arrivé, il me dit ouvre la bouche, enfin non, il m’a ouvert la bouche, il m’a foutu un ecstasy dans la bouche il savait pas que c’était un ecstasy, une demi heure après je me suis relevé et j’ai dansé et après j’ai discuté normalement et ça m’a, ça m’a fait saper le côté vraiment j’étais mal quoi, je dis pas que, que c'est bien de prendre de l’ecstasy, je dis que moi dans mon expérience dans ce contexte-là, ça m’a sauvé, pas la vie, mon esprit quoi, parce que mon esprit était tellement, parce que, arrivéà un certain niveau tu te mets en mode d’autodestruction, tu vois, t’as rien t’as pas de thune, parce que tu peux t’en apercevoir et te l’avouer a toimême (…) parce qu’après c'est un combat interne dans ta tête, mais pourquoi je vis, pourquoi ceci, y’a ça qui est bien mais, c'est une vraie prise de tête, et l’ecstasy ça m’a libéré, toutes ces pensées ont disparu, enfin ont disparu, ont été mises de côté sur le moment»  (Homme, 21 ans)

  32. Principaux constats • Les drogues : une thématique « analyseur » de la souffrance psychosociale dans le contexte de la précarité (altération rapport soi/autrui, puissance d’agir). • Une construction des relations à effets pathogènes (souffrance, déchéance, disqualification, menace, autodestruction) sur les plans sanitaire, identitaire et social, qui dépasse nettement les seuls registres de l’usage abusif et/ou addictif. • Des éléments pour la transférabilité (la prise de drogue : conduite à risque (observateur extérieur) / conduite de coping (acteur); épistémologie du sujet).

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