LES METHODES EN PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT

1. LES METHODES EN PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT

2. Psychologie du développement Etude de l’évolution temporelle (i.e. diachronie) des cpts humains de la conception jusqu’à la mort de l’individu. Distinguer la méthode utilisée et la façon dont cette méthode va être employée au cours du temps  Distinction entre la méthode et l’approche.

3. L’évolution peut être appréhendée : 1. Selon 2 approches - Approche longitudinale - Approche transversale 2. Avec différentes méthodes - Observation - Méthode clinique - Méthode expérimentale

4. 1 - Approche longitudinale vs approche transversale

5. Approche longitudinale

6. 1 - Principe ______________________ Suivre le dvpt en temps réel pendant un laps de tps déterminé. D’un moment T1(début de la recherche) à un moment Tn(fin de la recherche) avec éventuellement plusieurs mesures intermédiaires (T2, T3, T4…).

7. Approche longitudinale T1 Début de la recherche Tn Fin de la recherche Mesures intermédiaires Variation selon les études : - De la durée du suivi - Du rythme des mesures intermédiaires

8. Il s’agit du suivi répété du(des) MEME(S) individu(s) à des âges successifs.

9. 2 – Intérêts ______________________ Description exacte de l’évolution de T1 à Tn au travers de sa courbe de dvpt établie à partir des résultats successifs.

10. Attribution des différences observées au processus développemental(et non pas à des différences inter-individuelles). Possible de situer la courbe par rapport à une courbe de dvpt général constituée à partir d’un groupe de référence (ayant les mêmes caractéristiques que l’individu étudié).

11. 3 – Limites ______________________ • Coût induit Etudes coûteuses en temps Risque de mortalité expérimentale Risque de perte de représentativité de l’échantillon

12. Effets des examens successifs • Risque d’un effet d’entraînement / de mémorisation lié à la répétition de la même situation.  Risque d’interférer avec le dvpt spontané • Envisager modifications des situations et/ou outils d’évaluation  Risque alors de ne plus mesurer tout à fait la même chose.

13. Evolution de la conception théorique Risque de décalage entre l’objectif initial et l’évolution théorique (e.g. évolution des techniques, progrès dans la discipline….) • Faible rentabilité à court terme Approche délaissée en raison de sa lourdeur et de ses inconvénients scientifiques

14. Etude de la conduite d’imitation différée (i.e. imitation en l’absence du modèle) auprès d’un groupe de bébés de 9 mois • Présentation à chacun d’eux de 3 objets sur lesquels l’expérimentateur exerce une action différente • Exemples : Œuf en plastique à secouer - Boîte noire munie d’un bouton à presser - Équerre en bois à plier • Après 15 min : nvle présentation des objets au bébé qui peut les manipuler (20 sec) • 5 mois plus tard, même expérience avec les mêmes bébés (à 14 mois)

15. Approche transversale

16. 1 - Principe ______________________ Décrire l’évolution temporelle mais sans « attendre » le dvpt en temps réel. Etudier en une seule fois à un moment donné le dvpt entre 2 (ou plusieurs) groupes d’âges différents. Hypothèse : groupes représentatifs d’une population unique qui aurait été examinée en tps réel de T1 à Tn

17. 2 – Intérêts ______________________ • Gain : rapidité temporelle du recueil de données • Evite les inconvénients de l’approche longitudinale - Effet des examens successifs - Risque de mortalité expérimentale - Décalage entre l’objectif initial et l’évolution théoriue - Approche peu rentable à court terme

18. 3 – Limites ______________________ • Biais possible de l’effet de cohorte Les individus peuvent avoir été soumis à des cdt° particulières ≠ (e.g. cdt° d’éducation, environnementales…). • Ce qui les rend ≠ des individus des âges précédents ou suivants. • Impossible de déterminer si les différences résultent : - Chgts dvptx - Appartenance à des cohortes ≠

19. Biais lié au calcul de moyennes pour établir un profil développemental RQ : la moyenne est uniquement une image qui peut n’apparaître chez aucun individu

20. Les intérêts et limites respectives de ces 2 approches amènent à utiliser l’une ou l’autre avec une préférence pour la rapidité de l’approche transversale. Cependant, l’approche longitudinale est privilégiée dans le cadre : - des études sur le bébé - des études en psychologie différentielle - des études prédictives

21. L’approche transversale séquentielle

22. Combiner les 2 approches longitudinale et transversale. Réaliser plusieurs mesures étalées dans le temps (de T1 à Tn) sur plusieurs groupes différents.

23. Age au 1er examen Approche transversale 5 ans Approche transversale séquentielle 4 ans 3 ans 2 ans Approche longitudinale 1 an 2001 2002 2003 2004 2005 2000

24. 2 - Les différentes méthodes

25. 2.1. L’observation 1ère méthode utilisée dès la fin du 18ème siècle

26. Observation subjective vs observation objective • 1 - Observation subjective • ____________________ • Introspection avec ses formes directes et indirectes. • Critiques : • Renseigne uniquement sur la façon dont le sujet voit la situation mais ne fournit pas d’éléments d’explication de la situation. • Données non vérifiables par d’autres observateurs.

27. Observations normatives • Observations d’un grand nombre d’enfants de même âge dans des conditions définies en vue d’accéder à des lois générales de dvpt

28. Observations normatives • Fournir des normes ou points de repère dans le dvpt : informations sur la séquence d’acquisitions des ≠ conduites et sur les âges moyens de leur apparition (quand ? combien ?). • Exemples : un bébé « moyen » s’assoit à 6 mois, marche à 12 mois… MAIS ATTENTION un « bébé moyen » n’existe qu’en statistique !

29. Observations normatives • Possible de : • Situer un enfant / aux enfants du même âge • Dépister l’anormalité • A l’origine des tests

30. Observations normatives • Nécessaire de constituer une grille d’observation permettant d’établir : • Un découpage en unités identifiables • Définir les cpts qui seront observés • Un découpage par unité de temps • Observation soit directe, soit indirecte.

31. Problèmes inhérents à l’observateur • 1 - Influence de l’observateur • Il ne peut y avoir d’observation à l’insu du sujet. • Nécessaire de minimiser l’influence de la présence de l’observateur : • La rendre aussi discrète que possible • Prolonger / répéter les séances d’observation • Etre le plus neutre possible (risque du sujet de se dévaloriser / à l’observateur) ____________________

32. Problèmes inhérents à l’observateur • 2 – Subjectivité de l’observateur • ____________________ • Limiter au maximum l’équation personnelle : • Erreurs systématiques dues aux biais personnels • Erreurs occasionnelles liées aux insuffisances éventuelles • Recours à plusieurs observateurs avec calcul d’un indice de fidélité inter-juges.

33. 2.2. La méthode clinique

34. Etudier de façon approfondie des sujets individuels à l’aide de techniques d’investigation pouvant être ou non normalisées : • Observation • Entretiens • Test (méthode clinique armée) • En vue d’établir un diagnostic, un pronostic • RQ : Etymologie : klinê : le lit  renvoie à l’examen au chevet du malade

35. La méthode clinique armée • _________________ • Renvoie à l’utilisation des tests. • Un test est une épreuve : • Standardisée, i.e. définie dans ses conditions d’application et de notation. • Etalonnée, i.e. permettant de situer le cpt d’un sujet parmi celui des individus de la population d’étalonnage (elle-même strictement définie).

36. Permet de recueillir des informations précises et objectives pendant un temps bref. • Différents types de tests : • Tests cognitifs: évaluation de l’intelligence, des connaissances • Tests de personnalité: objectivation des composantes affectives, relationnelles ou caractérielles

37. Méthode clinique piagétienne • Méthode adaptée à l’étude du dvpt intellectuel proposée par Piaget en 1926 • Dialoguer librement avec l’enfant sur la base d’un matériel concret • Suivre l’enfant dans son raisonnement • Le confronter à des suggestions, contre-suggestions • Questions quasi-standardisées (i.e. toujours les mêmes) mais adaptées à l’enfant évalué. _________________

38. 2.3. La méthode expérimentale

39. Mode d’investigation scientifique privilégiée en psychologie. Expérimenter : contrôler et faire varier les conditions d’apparition et de déroulement d’un phénomène de façon à déterminer leur part individuelle et collective d’influence sur ce phénomène

40. Les différentes étapes • ________________________ • Recherche bibliographique • Formulation d’hypothèse(s) • Expérimentation • Manipuler des VI afin de voir leurs effets sur une VD • VI : variables manipulées par l’expérimentateur • VD : réponse du sujet • Analyse et interprétation des résultats

41. Etude de l’effet de l’exposition à des scènes de violence sur les manifestations d’agressivité de l’enfant Hypothèse : l’exposition à des scènes de violence télévisées détermine une augmentation de l’agressivité dans le jeu libre de l’enfant

42. Définition des VI • Sexe de l’enfant (2 modalités : F – G) • Exposition à des scènes de violence télévisées (3 modalités : exposition nulle, modérée, intensive)

43. Détermination de la VD Fréquence des comportements agressifs Nécessaire de définir les comportements agressifs qui seront mesurés (nombre de coups de pieds, agressions verbales….)

44. DEGRE DE VIOLENCE Nulle Modérée Intensive Filles SEXE Garçons Fréquence des comportements agressifs ≠ : - en fonction du sexe de l’enfant ? - en fonction du degré de violence ? Effet variable du degré de violence en fonction du sexe de l’enfant ?

45. Spécificités des recherches expérimentales ______________________ • Notion d’âge • Comparaison de groupes d’âge ≠ (âge = VI) • Attention de ne pas considérer l’âge uniquement comme une variable quantitative simple • Exemple : écart 4/5 ans ≠ écart entre 5/6 ans

46. Il est possible d’envisager une autre VI que l’âge niveau de compétence, de connaissance • Exemple : • Constitution de groupes en fonction de leurs performances à des épreuves : niveau en lecture

47. Il est possible de construire des situations de développement « en miniature » expériences d’entraînement ou d’apprentissage. • Hypothèse : la situation d’apprentissage reflète les processus de dvpt naturel. • 3 phases : • Pré-test (détermination du niveau initial) • Entraînement (groupe expérimental vs groupe contrôle) • Post-test (réplique du pré-test pour connaître l’effet de l’entraînement)

48. Validité écologique des recherches • Validité est liée à la qualité du choix des sujets, des variables, du lieu d’observation ou d’expérimentation • IMPORTANT car une recherche a de l’intérêt uniquement si : • Résultats généralisables à l’ensemble de la population • Mettent en jeu des processus habituellement utilisés par les individus dans des situations analogues

49. Nécessaire de mettre en place un dispositif écologique pour l’étude du dvpt Placer les enfants dans des conditions très proches de celles dans lesquelles ils sont habituellement Autrement dit : ne pas considérer les enfants indépendamment de leur environnement CEPENDANT, cette démarche n’est pas exclusive d’une démarche expérimentale des études en laboratoire