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ACCIDENTOLOGIE APPLIQUEE A LA PLONGEE (Dr Pierre DUSEIN , Médecin fédéral FFESSM, Poissy, Yvelines ). EN PREAMBULE les accidents existent, « on » en parle un des buts de ce travail: instiller partout le doute et la critique notre activité reste l ibre d ’accès mais...
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ACCIDENTOLOGIE APPLIQUEE A LA PLONGEE(Dr Pierre DUSEIN, Médecin fédéral FFESSM, Poissy, Yvelines)
EN PREAMBULE les accidents existent, « on » en parle un des buts de ce travail: instiller partout le doute et la critique notre activité reste libre d ’accès mais... La tendance est à la restriction de cette liberté
l ’accidentologie c ’est l’analyse, au décours d’un accident des causes, du déroulement, de la chronologie, des conséquences les buts: mettre en place de mesures préventives et / ou minimiser la gravité des conséquences de cet accident.
A. GENERALITES : DE QUOI PARLE-T-ON ?D’ un individu D’ un milieula plongée subaquatique D’ un équipement avec quelques centaines de fois par an: la survenue d’un accident , de séquelles, du décès
Quelques données statistiques Ces chiffres récents concernent les accidentés ayant nécessité un passage en caisson; articles du Dr B. Grandjean (Subaqua, 2000), d’une part et de V. Jonio et coll (Bull Medsubhyp. 2001), rapport 2002 BSAC d’autre part : la profondeur : un accident sur deux, dans les 30 premiers mètresle niveau : dans 40 à 55 %, des niveaux 3 et + dans 15 % des cas, la profondeur est inadaptée avec le niveau les apnéïstes (pêcheurs avec apnées profondes et répétées, records ou encore apnée au décours d ’ une plongée)
(suite des données statistiques) problèmes techniques : une panne d’air est retrouvée une fois sur 3, c ’est trop !!! paliers écourtés (20% des accidents avec décès) remontée trop rapide (30% des accidents avec décès) plongées successives ( cause retrouvée dans 15% des accidents avec décès)
(suite des données statistiques) retard au déclenchement (alerte) et à l’administration (choix des intervenants) des premiers secours retrouvés dans 70% des cas ! ! ! un accidenté sur 2 reçoit de l’aspirine par les services d’urgence …et non sur le site même de la plongée en seconde place dans les statistiques, après les ADD : les problèmes survenant en surface !!!
(suite des données statistiques) Le matériel en cause…entre autres: les STAB et le lestage : +++ dans les 10 derniers mêtres le parachute de palier : emmêlement du fil le débit continu au fond : la panne d’air les combinaisons étanches : le mésusage
NOS TROIS AXES DE REFLEXION ¤ Plonger avec sa tête. ¤ Se former encore et toujours dans l’humilité l ’objectif étant d ’ agir comme si le plongeur était seul¤ Appliquer et faire appliquer les recommandations de la Commission Médicale de la FFESSM
B. LE PLONGEUR EN TANT QU’ INDIVIDU * humble , curieux ou celui … qui a tout vu * pratiquant régulier ou…très occasionnel * particulièrement angoissé ou calme, tranquille * indépendant et autonome ou plutôt suiveur et sans critique * porteur ou non d ’un Foramen Ovale Perméable (FOP)
à gla-gla cet individu dans son environnement: il est naturellement inadapté son homéostasie (son équilibre intérieur) est fragile : notamment le problème du froid +++ il se transforme en cas de stress : c ’est le problème des interactions : avec les autres individus avec le milieu avec le matériel et l’équipement tu crois qu’il est si bien que ça ce MF1 bla-bla-bla
états de conscience favorisant parfois les accidents : la narcose: avec son retard de prise de décision et sa diminution du sens critique l’euphorie ou la sérénité “absolue”: sensation de bien-être survenant dans les conditions les plus favorables, quasi endormissement de la vigilance la banalisation: avec cettesimplicité et cet attrait des profondeurs, des grands tombants... ah, ce que je suis bien... zen zen bof, c'est fastoche...
la préparation et ses limites: seul, c ’est évident, le risque est toujours présent en groupe, c ’est différent : on cherchera à limiter les dangers à l’impondérable ou à l’imprévisible deux facteurs limitant toutefois: l'inconscience et la bêtise à priori sans limite connue à ce jour…!!!
C. LE MILIEU / LE CONTEXTE * la température eau et ses conséquences * l ’accès, la géographie des lieux * la visibilité * le courant * les piéges +++ * plus rarement, les animaux mais surtout +++ : la proximité et la disponibilité de secours danger +++
Selon le lieu : il sera nécessaire de s ’adapter alors à une réduction de la marge de sécurité et donc, on exigera une programmation différente des plongées, par ex: * réflexion sur les successives, sur les profils * profondeur limitée, temps « raisonnable » * efforts physiques proscrits * un jour de repos par semaine
attention, timber... Selon le type de plongée : sous plafonds +++ / pièges / épaves teK… spéléo et compagnie... l ’incident est interdit car synonyme de décès dans ces conditions, le solo est proposé (prôné) par certains ? ! On sera particulièrement vigilant: au caractère changeant d'un site
la préparation en conséquence: recherche d ’ informations et de contacts pré-alerte des services de secours apprentissage spécifique et matériels en conséquence progressivité dans les acquisitions humilité+++ une évidence: le risque « 0 » n’existe pas en plongée ... On prend son temps
D. LE MATERIEL, L’EQUIPEMENT DU PLONGEUR * Redondant , doublé, triplé * Adapté au site, au mode de plongée * Propriété du plongeur ou emprunt * rangé et disponible , ou + souvent traînant dans le courant * et tant d ’autres choses encore...
Ça va s’accrocher… le phare et l’octopus...
l’ utilisation de ces matériels : ¤ le mésusage: source d ’accidents, souvent lié à un déficit de formation au minimum, lire les manuels d ’utilisation, questionner un collègue, …?? ¤ l’entretien de ces matériels et les ré-épreuves: ressentis comme inutiles et coûteux et donc souvent non faits ... si, si, c’est vrai...
Ordi du dernier cri au plongeur de faire les bons choix:le minimum est parfois dans la redondance quelques propositions dans ce sens: • instruments de sécurité + tables • sorties et robinetteries indépendantes • chambre à air, élastique épais (au cas où) • un petit dérouleur de fil et le nécessaire pour couper le ce même fil... • éclairage suffisant: deux lampes en cas de plongée de nuit
nos propositions concernant l’entraînement à ces matériels : s ’entraîner à plonger tout équipé (régulièrement, avec des thèmes choisis par l ’encadrement) imaginer des situations de stress (sans prises de risque inutiles) avoir un œil critique sur son propre équipement +++ se donner le temps des apprentissages
L ’air et sa juste gestion : consommation différente d ’un individu à un autre surveiller et apprendre à gérer, au plus tôt et seul, son stock d ’air emporté. Une « non-panacée »: la bouteille au pendeur , élément de sécurité, mais... L ’autonomie dans ce domaine: apprendre à élaborer, puis à appliquer et à respecter, sous l ’eau , les règles édictées avant l ’immersion (par ex: remontée à 80 bars ou règle des tiers...)
Simplement pour le mauvais exemple... Ça risque de faire juste pour finir les paliers !?
L’influence de la vitesse de remontée à partir de plusieurs articles sur ce sujet dont une thèse de sciences : D.Caturan (1999), un article dans SUBAQUA (mars-avril 2001), complémentaire du bulletin de MedSubHyp (1998, 8, n°1) par le même auteur et coll sous la responsabilité entière et totale de l’auteur remonter à 9 m/mn offre une sécurité accrue quant au risque d’accident de décompression (comparativement aux 15 ou 17 m/mn des tables MN90) remonter à 9 m/mn est la seule protection cas de plongée sans palier la CTN a déjà répondu à ces remarques dans Subaqua…des changements sont à venir !
E. DE L’INCIDENT A L’ACCIDENT L’histoire naturelle : UNE ACTIVITE A RISQUES... un pré-accident puis l’incident évolue vers l’accident avec ses séquelles possibles. c’est la chance, la réflexion et le calme (améliorés tous les trois par un entraînement spécifique…) qui permettent de se sortir d ’une telle situation Aïe, ouille, ...
L ’autonomie du plongeur :C’est cette seule autonomie propre qui peut sauver ! le binôme : « la » solution : non, pas toujours !. Le solo : parfois la moins mauvaise solution…. la survie passe alors par : l’analyse et la compréhension du problème, l’ action réfléchie (et non par l ’action réflexe…) .
Pour y parvenir : mises en situations et répétitions gestuelles c’est plonger avec sa tête en supplément : nécessité d ’uneprise de distance +++ avec le pur et dur entraînement physique, avec la « diplômite chronique »
Nos espoirs: Que ces données, que ces choix, deviennent à l’avenir ceux de notre fédération et soient, mieux qu ’aujourd’hui, intégrés dans le cursus et dans la formation continue de tout plongeur. Une fructueuse et franche collaboration doit s ’installer avec la Commission Technique de notre Fédération, à tous les niveaux, au sein des clubs, des départements, des régions et bien entendu, au sein du collège des instructeurs
CONCLUSIONS La plongée reste une activité facile,source d’émotions, mais aussi, parfois, de drame et de grande souffrance. Plonger avec sa tête s ’enseigne et s ’apprend. L’autonomie que nous prônons est accessible à tous Pour moi, c’est clair, je continue à plonger, différemment...