Eleveurs et techniciens : toute une palette d’attitudes vis à vis de la prairie 22/09/2011 - Brigitte Frappat

1. Eleveurs et techniciens : toute une palette d’attitudes vis à vis de la prairie 22/09/2011 - Brigitte Frappat et du conseil prairie

2. Une synthèse de différentes études pour « célébrer » le RMT Prairies • Pour faire le point sur des travaux récents • Pour regarder le chemin parcouru depuis l’époque des opérations Fourrages Mieux (années 80 …) • Pour tirer quelques enseignements pour la suite

3. Plan de l’intervention • Quelques aspects méthodologiques • Les attitudes des éleveurs : « prairie, je t’aime un peu beaucoup … pas du tout » • Les attitudes des conseillers :  les « fervents pratiquants » et les autres • Quelques enseignements pour l’action

4. Les attitudes : c’est quoi ? • Des manières de penser, de s’approprier et d’interpréter la réalité quotidienne, des images ex: le bon éleveur, l’élevage moderne, le rôle des prairies • constructionsociale, inconsciente à partir de la culture familiale, de l’histoire personnelle, du vécu • un univers riche qui va au delà de la seule rationalité technique et économique

5. Les attitudes : un levier clés du changement Représentations individuelles Connaissances, informations Aspects matériels et économiques Réseau social et professionnel Décisions et Actions

6. L’entretien semi-directif, pour explorer les attitudes Repérer différents publics • Description de la diversité • Compréhension des mécanismes Des entretiens individuels Des entretiens collectifs Retranscription des propos puis analyse de contenu

7. Des sources multiples Et aussi études pour PSDR Laitop, Herbe en Normandie, Assurance Fourrages ...

8. Plan de l’intervention • Quelques aspects méthodologiques • Les attitudes des éleveurs : « prairie, je t’aime un peu beaucoup … pas du tout » • Les attitudes des conseillers : les « fervents pratiquants » et les autres • Quelques enseignements pour l’action

9. Des éleveurs surtout bovins, sur la France Enquêtes Praicos : 96 éleveurs, 93 % herbe dans la SFP Enquêtes Praiface : 45 éleveurs, non herbagers Enquêtes Limousin 9

10. Une vision des prairies positive, des atouts Praiface Aliment économe Santé/Bien être(1/2) Envir , ferti sols travail 1/4 Stockage carbone ??? Image élevage Aliment économe (pâture) clé pour l’autonomie Identité régionale +image/qlté Pdts LE plat idéal des ruminants Travail :- et mieux Envir ++ Praicos SantéBien être

11. Des inconvénients nombreux Praiface Peu productives 1/2 Gestion complexe insécurité PB accessibilitéaménagement 1/4 travail RéglementairePb image Insécurité , stress lié à météo Gestion complexe Variabilité intra parcelle, inter annuelle/parcelle YOYO des VL Plus value = ? Praicos Pb pérennité et ravageurs Pb rdt en PP au sud

12. La bonne prairie • Parfois : - une prairie qui dure - portance, mécanisation - une prairie décalée % autres Praicos • Une prairie productive- tonnage (ref maïs fréquente) - qui pousse aussi l’été • Une prairie diversifiée- des espèces qui se relaient - graminées + légumineuses • Une prairie propre

13. Ebauche de typologie d’attitudes éleveurs Une culture Les passionnéspointus Les cultivateurs calculateurs Un plat complet et économique Un amuse gueule trop peu roboratif Les amateurs Les malgré nous Les connaisseurs craintifs Les tour operators Un « couvert » ingérable 13

14. Les éleveurs herbagers vus par les peu herbagers • confusion herbager = tout herbe (10/42) • Une vision positive pour 2/3 :  « éleveurs méritants, pointus » « qui ont fait le bon choix avec un revenu non orienté par la PAC » • Mais aussi : des gars qui ont de « bonnes structures » (eux !!!) • Et parfois : « qui ont souvent des PB de stock » « des éleveurs pas très riches » « un non choix lié à de mauvaises terres »

15. La gestion des prairies : peu d’outils, l’expérience d’abord « en faisant des tours de parcelles régulièrement, c’est comme ça qu’on apprend à gérer » « Les décisions sont prises mais ça permet de les conforter » « Si les prairies sont bien fournies, les vaches traînent le soir ! » - Fréquence des réponses + Le tank ! 15

16. Des conseillers pas toujours « attendus » sur les prairies Praicos Praiface 0 recherche d’info pour 1 éleveur sur 3 CL Conseillersplutôt CA, Civam … Bulletinssalons (1/5) Internet ??? 16

17. Des éleveurs souvent insatisfaits (surtout Praicos) « Le contrôleur, c’est pas lui qui va me conseiller », « les contrôles laitiers devraient être plus branchés herbe » « Les Chambres d’Agriculture sont trop peu présentes sur l’herbe » « En groupe d’éleveurs, on s’auto-conseille », « on se retrouve en bout de champs, les pieds dans l’herbe » • CL : trop axé sur lait / VL • CA : pas assez présents • TK appro : pas assezneutres • Agents CIVAM, GEDA :plutôt bien perçus 17

18. Quelles visions pour l’avenir de l’herbe ? • Une vision très liée à la conviction « herbagère » et à la région (herbe, AOC) • Beaucoup de paramètres => incertitude- prix des intrants, - cours des céréales, - coûts des protéines, - prix du lait, - soutiens publics, - exigences environnementales

19. Plan de l’intervention • Quelques aspects méthodologiques • Les attitudes des éleveurs : « prairie, je t’aime un peu beaucoup … pas du tout » • Les attitudes des conseillers : les « fervents pratiquants » et les autres • Quelques enseignements pour l’action

20. Des enquêtes techniciens : zones et profils divers PRAiCOS : 54 conseillers spécialistes VIP : 30 conseillers d’élevage Programme herbe Limousin : 20 conseillers surtout Appro Contrôle Laitier

21. Une diversité d’attitudes proche de celle des éleveurs Une culturequi se gère Conseillers prairie Techniciens d’appro Un plat complet et économique Un amuse gueule peu roboratif Agents du CL « l’herbe c’est là où on ne peut rien faire d’autre » Un « couvert » par défaut

22. Le conseil « prairie » : une passion pour les spécialistes Technicité, complexité du sujet « enrichissant », « gratifiant » Un thème porteur d’enjeux Du terrain Contacts avec les éleveurs Approche globale, riche Diversité des contextes => «  un sujet qui ne se prête pas à la routine »

23. 2 techniciens / 3 pensent que la formation et les outils sont insuffisants Des difficultés techniques nombreuses … « les jeunes techniciens se forment sur le tas » Un déficit d’argumentaires parlants Apprentissage long et difficile => temps SVP ! Des outils pas toujours calés et un peu « courts » (aspects économiques) Des références (locales) manquantes parfois

24. Un statut « d’expert » qui fragilise « il existe des méthodes calées mais, sur le terrain, ça ne marche pas forcément» « On ne peut rien garantir » • Des enjeux élevés pour les exploitations • Un sujet où l’on est souvent seul • Un conseil complexe, sensible à l’aléa, pas de recette imparable Sauf si on sort de la prescription pour passer à l’aide à la décision, en incluant systématiquement l’aléa dans le conseil

25. … une passion peu partagée Manque de motivation des éleveurs et des autres techniciens Etiquette « trop verte » Sentiment d’isolement Manque de reconnaissance Collaborations modestes Difficultés à mobiliser les éleveurs- groupes herbe non pérennes- annulation formation- vente prestation = ??

26. … un soutien professionnel et politique insuffisant • Des postes parfois fragiles, une activité à temps très partiel (1 à 100 %) « Pour discuter l’herbe, faut du temps » « Il est difficile d’aller au bout des choses » • L’herbe : un sujet de fond de couloir, pas très sérieux « par rapport au conseil sur les cultures, le conseil herbe, c’est moins sérieux, moins indispensable» • Des questions fortes autour du conseil payant • Peu d’actions d’envergure avec « mobilisation générale » sur l’herbe

27. Plan de l’intervention • Quelques aspects méthodologiques • Les attitudes des éleveurs : « prairie, je t’aime un peu beaucoup … pas du tout » • les « fervents pratiquants » et les autres • Quelques enseignements pour l’action

28. Le poids des mots et le choc des modèles … • herbagers == tout herbe • le discours de la complexité : une arme à double tranchant • Intensif ? Extensif ? • Promouvoir la diversité des modèles = la fin de l’hégémonie de la prod / VL • Un conseiller animateur, en aide à la décision plutôt qu’en prescription

29. Raisonner dispositifs, actions et pas que outils • Nécessité de mobiliser fortement tous les acteurs : éleveurs, conseillers, politiques • Calibrer les moyens !!! • Changer l’image de l’herbe d’abord (ex du volet herbe de l’action VIP, actions Fourrages Mieux) • Une diversité d’attitudes, de niveaux de connaissance, d’attentes  décliner les offres • Articuler approches collectives (très attendues)/ approche individuelles

30. Quelques messages clés pour éleveurs et conseillers • L’herbe, une vraie culture ! • L’herbe on y gagne forcément côté revenu • La diversité des prairies : un atout pour toujours s’adapter • L’aléa, c’est la vie, l’anticiper c’est déjà le gérer (y compris dans l’acte de conseil) • Des stocks oui : ni trop ni trop peu ! • …..