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Lilymage présente. Voyage en France dans le temps. Volet 1. La France d’il y a cent ans !
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Voyage en France dans le temps... Volet 1
La France d’il y a cent ans ! La fin d’un monde, celui de la France rurale, le début d’un autre, celui que nous connaissons aujourd’hui, agité, mécanisé, industriel. Mais revenons au temps passé, celui des jours tranquilles au village. Sept personnes sur dix habitent alors à la campagne. La plupart de ces paysans continuent de vivre comme leurs ancêtres, au rythme des saisons. D’une manière générale, les hommes et les femmes de la campagne mesurent mal les avantages des progrès techniques. Et, comme les méthodes de travail, les nouvelles conditions de vie pénètrent lentement dans leur univers.
Le travail des champs Le cultivateur utilise une charrue dont seul le soc est en fer et qui est tout-à-fait semblable à celle qu’utilisaient ses ancêtres au Moyen Age. La plupart des instruments de culture sont en bois, et le paysan les fabrique lui-même. Il n’a pas assez d’argent pour s’acheter d’autres outils. Dans la diapositive suivante, la scène se passe dans un village de montagne. Les hommes se sont levés à la pointe du jour. En vue des semailles, ils labourent des terres qu’ils ont louées. Le propriétaire habite loin, à la ville, et ne vient au château que quelques semaines par an, en été.
La veillée C’est l’hiver, les jours sont courts et cette famille de paysans a dîné tôt. Après avoir mangé la soupe préparée dans le chaudron suspendu à la crémaillère, elle se prépare pour la veillée. Afin d’économiser les chandelles, chacun se rapproche du feu et la soirée s’organise autour de la cheminée. Trois générations s’y retrouvent : les anciens parlent du « bon vieux temps », la mère file la laine sur le rouet, le père confectionne un panier et les enfants jouent. Parfois, ils invitent leurs voisins. Ils font griller des châtaignes dans une grande poêle . Certains racontent alors des histoires qui font trembler.
Le marché Le jour de marché représente un grand événement. Pour certains paysans, aller en ville est une véritable aventure. Ils quittent très tôt leur ferme avec une carriole remplie de leurs produits de terroir. Sur la place du marché, ils s’installent toujours au même endroit ainsi, la clientèle fidèle sait toujours où retrouver son marchand habituel d’œufs ou de volailles. Les rues sont encombrées car la marchandise est étalée sur le sol. Les conversations vont bon train, et l’on se raconte les dernières nouvelles du voisinage, les mariages, les naissances et les morts. Les hommes y parlent politique, négocient, passent des accords pour préparer la prochaine foire annuelle. Pas de papier écrit : la parole suffit ! Si les affaires sont bonnes, les femmes s’offriront le luxe d’un foulard ou d’une pièce de tissu dans laquelle elles tailleront un tablier.
Le colporteur Ce visiteur est très attendu dans toutes les fermes isolées, souvent depuis plusieurs semaines. Son sac renferme des trésors : livres, almanachs et menus articles de toutes sortes. Sa venue est aussi espérée pour les nouvelles qu’il apporte de l’extérieur. Le colporteur est celui qui véhicule un air d’aventure dans une vie très routinière.
Le garde champêtre Peu de paysans savent lire et écrire mais alors, comment être courant des nouvelles de la région ? Tout simplement par un employé municipal appelé : garde champêtre. Ce dernier arrive sur la place du village avec un tambour en bandoulière. Il attire les badauds par un roulement de cet instrument. Attroupés autour de lui, les villageois écoutent le dernier arrêté municipal . La place du village est le lieu idéal pour les rencontres. Les coutumes, les liens de famille, les amitiés ou les haines personnelles s’y montrent au grand jour.
La joyeuse noce Un jeune paysan et une jeune paysanne se marient. Toute la noce a été préparée selon la tradition. Le fiancé est allé faire ses invitations, à cheval, avec ses garçons d’honneur tandis que la fiancée faisait les siennes avec ses demoiselles d’honneur. Depuis la fin de la guerre avec la Prusse, en 1870, l’Alsace n’est plus française. De nombreux alsaciens le regrettent et respectent d’autant plus les anciennes traditions qui les rattachent à la France. Amis et voisins ont offert des cadeaux. Le curé bénit tous ces présents dissimulés sous un grand drap. Puis la jeune mariée transporte son coffre à linge chez ses beaux-parents. Un cortège bruyant accompagne le déménagement. Cette habitude montre à tous que la jeune fille passe de la maison de son père à celle de son époux. Maintenant que le prêtre a béni le mariage, les invités s’installent autour de longues tables. Une grande quantité de nourriture a été préparée. Que la fête commence !
Intérieur Vendéen. Comme beaucoup de Français, cette famille de Vendée ignore la richesse. Les meubles se résument à une table, un lit et un coffre pour le linge. Les animaux séparés par un muret aident à conserver la chaleur dans la maison.
Intérieur breton. Dans l’unique pièce, la famille a mis toutes ses richesses dans quelques très beaux meubles; pas de chaises mais des bancs. On verse aux invités du cidre dans des verres et non dans des bols. Les murs sont décorés d’images pieuses ou de sujets militaires. Les vêtements et le linge de maison sont rangés dans un grand coffre. Près de la cheminée, les portes du « lit-clos » sont ouvertes pour laisser pénétrer la chaleur du feu. Les lits se trouvent en effet dans des sortes d’armoires fermées par des volets qu’on fait coulisser. Une fois clos, ils ressemblent à de hauts buffets décorés. Le père de famille partage son temps entre la pêche en mer et la culture des terres qu’il est parvenu à acquérir. Au prix d’un dur travail, il fait vivre les siens dans de bonnes conditions.
La Provence aux cent couleurs. En Provence, on vit surtout de l’élevage, de la culture du blé, de la vigne et de l’olivier. Pour lutter contre le vent de la vallée du Rhône, on dresse des haies de cyprès ou de thuyas. Du bleu des lavandes qui poussent en touffes le long des routes à l’ocre des maisons et des bergeries, la grande variété du paysage inspire des peintres comme Cézanne ou Van Gogh et des écrivains comme Alphonse Daudet et Frédéric Mistral.
Le pain quotidien Dans les fermes les plus riches, il existe une petite pièce réservée au four à pain. Ce sont les femmes qui préparent le pain de ménage. Selon les régions et les récoltes, la farine est de froment, de seigle, de sarrazin, d’épeautre ou d’orge. Dans les maisons qui ne possèdent pas de four à pain, les femmes le portent au four communal que l’on allume tous les quinze jours en été et une fois par mois en hiver. L’heure du repas venue, on trempera le pain dans la soupe. Accompagné d’un oignon ou d’un morceau de fromage, il constitue souvent l’unique nourriture.
Ce sont les femmes qui pétrissent la pâte à pain et la font cuire. La manière de se nourrir dans les villes reste très proche des habitudes de la campagne. Cependant, l’arrivée du gaz dans les cuisines modernes va modifier le comportement des citadins.
Le luxe des pauvres. Selon les régions, l’ordinaire s’agrémente parfois de potée au lard, de pommes de terre, de raves ou de haricots. Selon, l’endroit où l’on vit, on consomme des mets réservés aux tables riches ou aux grands restaurants parisiens. Ainsi, ce pêcheur normand déguste des huîtres sur le port. Dans sa charrette tirée par des chiens, une femme s’en va vendre la pêche de son mari dans les villages des alentours. Grâce au chemin de fer, le poisson parvient maintenant aux grandes villes où l’on peut le consommer « frais » et non plus salé ou fumé comme autrefois.
Une cuisine bourgeoise. Les ustensiles très divers et un matériel rare, comme le réservoir d’eau, montrent que cette famille est aisée. La « patronne » emploie, comme souvent, trois domestiques : une cuisinière, une femme de chambre et un valet-cocher. La cuisine est un peu leur domaine, mais les jours de grande réception, la maîtresse de maison vient « donner la main ». Elle est surtout là pour aider à préparer des plats raffinés. On mange davantage de viandes fraîches, qui ne doivent pas mijoter, ou de la dinde, autrefois réservée aux tables de la Cour. Et les tomates ! Jadis, utilisées comme plantes médicinales, aujourd’hui on les consomme farcies.
Homme d’un terroir, d’un « pays », le « paysan » fait aussi partie d’un groupe, d’une communauté. Le village rassemble tout le monde en une sorte de grande famille. Si ce mode de vie suscite parfois des gênes, il crée aussi une grande fraternité entre les gens d’un même lieu. On se soutient, on s’entraide. Ceci est particulièrement vrai au moment des grands travaux : moisson, vendanges. Une ferme de taille moyenne emploie trois faucheurs et trois ramasseuses. Si les champs sont grands, ou si le temps incertain oblige à travailler rapidement, les voisins se joignent aux ouvriers agricoles. Les vieillards et les enfants se mettent aussi au travail. Le soir, tous se retrouveront autour d’une longue table devant un solide repas.
La moisson Toujours courbée, soulevant les brassées d’épis, la ramasseuse suit les faucheurs. C’est elle qui lie les gerbes. Son travail est sans doute le plus pénible. Lorsque la moisson sera terminée, les gerbes à l’abri, une fête réunira tout le monde. On la nomme la « passée d’août ».
Les vendanges. Lorsque le raisin prend une belle couleur, le maire du village convoque les vignerons. Chacun plaide pour le jour qui lui semble le plus propice. Après de longues discussions, la date des vendanges est fixée. Aussitôt, le garde-champêtre bat tambour et annonce la nouvelle. Les vendangeurs accourent de toutes parts et se présentent pour l’embauche. De joyeuses soirées s’annoncent.
Le champ de foire. Chaque année a lieu la foire aux bestiaux. Marchands et acheteurs viennent de loin. Sur la place, les plus beaux bovins sont exposés. Point n’est besoin de rédiger de papier pour conclure un achat. On se tape dans la main et c’est un accord de principe.
Le dernier voyage. L’enterrement d’un parent, d’un voisin, d’un ami est aussi l’occasion de se retrouver car la mort est l’un des moments importants de la vie communautaire. Hommes, femmes et enfants se pressent sur le passage du cercueil et beaucoup se joignent à la procession qui s’organise sur le chemin du cimetière. La diapositive suivante montre des funérailles dans le marais poitevin où il n’y a pas de routes. On se déplace toujours en barque, même pour le dernier voyage. Mais comme ailleurs, la journée ne se terminera pas sans un grand repas convivial ou au moins une collation.
Conception et montage : L. Cavallari Images et informations prises dans les Edts. Hachette. Musique : Suite pour orchestre N°4 en ré majeur – bourrée. Lilymage1@gmail.com Octobre 2008.