La démocratie est-elle possible en Chine?

1. La démocratie est-elle possible en Chine? André Laliberté

2. Avant-propos : démocratie et « démocratie » • La « nouvelle démocratie » de Mao et la « dictature démocratique du peuple » • La référence à la « démocratie socialiste » par les dissidents des années 80 • Une authentique tradition démocratique depuis le mouvement du 4 mai • en 2006, un mouvement en exil et sous surveillance en Chine

3. I: La démocratie impossible II: Questionnements

4. I: LA DÉMOCRATIE IMPOSSIBLE 1. Les leçons à tirer de l’histoire de la Chine moderne 2. L’argumentaire des autorités chinoises A. Le respect pour des systèmes de valeurs différents B. Les conditions spécifiques de la Chine

5. Les échecs des mouvements démocratiques dans la Chine moderne A. Un bilan historique qui s’étend sur plus d’un siècle B. Les causes des échecs des mouvements démocratiques C. Le contexte international pertinent à ces échecs

6. A. Les échecs des mouvements démocratiques chinois depuis 1898 • L’échec des mouvements de réforme dans la Chine impériale • Montée et chute des mouvements démocratiques sous le régime nationaliste • Les espoirs déçus des mouvements démocratiques chinois sous le régime socialiste • la répression anti-droitière après la campagne des « cent fleurs » • le massacre de la place Tian’anmen après la « décennie des lumières »

7. B. Les sources de ces échecs • La faible importance des forces démocratiques à l’ère impériale et républicaine (-1949) • Crises systémiques peu favorable au développement de ces forces • Entre 1949 et 1989, forces démocratiques manipulées par les factions politiques • Après 1989, marginalisation des forces démocratiques

8. C. Le discrédit apporté à la démocratie par le contexte international • Le double standard des puissances coloniales jusqu’aux années 60 • Le soutien aux dictatures tiers-mondistes pendant la guerre froide • Les crises économiques et sociales de nombreuses « nouvelles démocraties » du sud

9. 2. La position officielle des autorités chinoises sur la démocratiedepuis 1989 A. Les conditions spécifiques de la Chine ne favorisent pas l’adoption de la démocratie B. L’incompatibilité entre les conceptions démocratiques et les « valeurs chinoises »

10. A. La thèse du « guoqing » i. Le « guoqing » : les « conditions nationales » ii. La Chine est trop pauvre pour s’offrir le luxe de la démocratie iii. La Chine n’est pas mûre pour permettre le développement d’une démocratie a) une course contre la montre est engagée pour assurer croissance et stabilité b) une ouverture démocratique risque de compromettre les progrès accomplis

11. B. La thèse de l’incompatibilité culturelle i. Une question de souveraineté et de respect de l’identité chinoise ii. L’incompatibilité entre les valeurs chinoises et les fondements de la démocratie occidentale a) Les bases individualistes de la démocratie libérale b) Les fondements communautaires de la société chinoise

12. II: Questionnements • La thèse du « guoqing » : • La contradiction de la pauvreté dans la Chine des réformes • la contradiction entre richesse et pauvreté dans la Chine des réformes • L’incompatibilité entre « culture chinoise » et démocratie: • Le piège du « choc des civilisations » • Le piège de l’« occidentalisme »

13. 1. La thèse du « guoqing » A. La Chine est trop pauvre pour s’offrir le luxe de la démocratie B. La Chine n’est pas mûre pour permettre le développement d’une démocratie

14. A. L’argument de la pauvreté de la Chine et du coût de la démocratie • Richesse et pauvreté en Chine • Les inégalités socio-économiques entraves à la démocratisation? • Le problème du « seuil » requis pour permettre une transition réussie vers la démocratie • Le contre-exemple de l’Inde • Une société aux inégalités nombreuses et à la pauvreté considérable mais une démocratie stable • Un cas qui défie les théories sur les séquences de développement

15. B. La thèse de l’immaturité de la Chine • Les risques pour l’économie d’une ouverture démocratique précipitée • L’expérience des transitions démocratiques ratées dans l’ex-monde soviétique • La question de la préparation à une transition démocratique • Les contre-exemples des dragons d’Asie : Taiwan et Corée du sud • Des transitions préparées par les équipes au pouvoir • Des transitions qui n’ont pas remis en cause la croissance économique

16. 2. La thèse de l’incompatibilité culturelle A. L’incompatibilité entre les valeurs chinoises et les fondements de la démocratie occidentale i. Les bases individualistes de la démocratie libérale ii. L’orientation communautaire de la société chinoise B. Les aspects problématiques de cette thèse i. Le problème de la compatibilité des « valeurs chinoises » avec la démocratie ii. Le problème de la définition des « valeurs chinoises » iii. Le problème de l’autorité qui puisse s’exprimer au nom de la « Chine »

17. A. L’incompatibilité des « valeurs chinoises » avec la démocratie i. La démocratie : une aspiration universelle ou locale? ii. Le défi de déceler des « valeurs chinoises » compatibles avec la démocratie

18. i. La démocratie comme aspiration universelle • Une position normative, une réalité objective • Un concept revendiqué par les Chinois eux-mêmes depuis plus d’un siècle • Un concept que le PCC lui-même considère comme l’horizon ultime de la Chine • L’adhésion de la RPC au système des nations unies, un accord de principe

19. i. La démocratie comme aspiration universelle • La démocratie, le résultat d’une évolution récente : le suffrage universel après la IIe guerre mondiale • Un long parcours qui n’est pas prédéterminé • Une évolution qui résulte de cheminements chaotiques • Une évolution qui récupère a posteriori un héritage culturel spécifique pour acquérir légitimité

20. ii. L’existence de « valeurs chinoises » compatibles avec la démocratie • L’existence de valeurs et de pratiques « proto-démocratiques » • L’humanisme de Mengzi, l’individualisme inhérent au taoisme • Le contre-pouvoir des monastères bouddhistes • La tradition de débats pendant la dynastie des Mings

21. B. La définition des « valeurs chinoises » i. quelles sont les valeurs chinoises? ii. ces valeurs sont-elles immuables? iii. ces valeurs sont-elles acceptées universellement par tous les chinois?

22. i. Quelles sont les valeurs chinoises? a) Les valeurs morales héritées du confucianisme? b) Les valeurs développées par le socialisme?

23. a) Les valeurs morales héritées du confucianisme? • Respect de l’autorité et de la hiérarchie: • le discours récent de Hu Jintao sur les « 8 gloires et les 8 déshonneurs » (barong bachi) • Accent sur l’harmonie sociale • Les discours de Hu et Wen Jiabao sur le « développement harmonieux de la société » • Des inclusions récentes dans le discours officiel

24. b) Les valeurs développées par le socialisme? • Optimisme ontologique et croyance au progrès scientifique • Considération pour l’intérêt public • Préoccupation pour la justice sociale • Contradictions: • Politique des « trois questions agraires » (sannong) • Spoliations à l’endroit des paysans

25. ii. ces valeurs sont-elles immuables? a) Le déclin des valeurs morales héritées du confucianisme b) Le déclin des valeurs développées par le socialisme

26. a) Le déclin des valeurs morales héritées du confucianisme • Les attaques contre le confucianisme à l’époque maoïste • L’érosion des valeurs confucianistes dans le contexte de la mondialisation marchande • La promotion officielle du confucianisme : quel écho auprès de la population?

27. b) Le déclin des valeurs développées par le socialisme • Le résultat des luttes politiques à l’ère maoiste • La conséquence de la politique de réforme et d’ouverture qui célèbre le capitalisme • La montée de l’individualisme et de l’hédonisme

28. iii. Ces valeurs sont-elles acceptées par tous les chinois? a) Marge entre les valeurs officielles et les valeurs du « pays réel » b) Une société pluraliste et incertaine sur le plan des valeurs

29. a) Valeurs officielles et valeurs du « pays réel » • La renaissance du sentiment religieux malgré la référence au confucianisme et au socialisme • Une renaissance qui prend de multiples formes • Religions étrangères ou nationales • Religions officielles ou non-officielles • Religions 1) tolérées ou 2) illégales • Sectes, associations

30. b) Une société pluraliste et incertaine sur le plan des valeurs • Un clivage ruraux-citadins qui influence les préférences individuelles • Des clivages entre régions aux destinées différentes • Des clivages plus prononcés encore hors de la Chine d’ethnie Han

31. C. Qui peut s’exprimer au nom de la « Chine »? i. la contestation de la légitimité du PCC en Chine populaire ii. la contestation de l’autorité de la RPC hors de la Chine continentale

32. i. la contestation de la légitimité du PCC en Chine populaire • Les luttes de factions au sein du PCC • Le « devoir de remontrance » des intellectuels • La dissidence dans les années quatre-vingt

33. b) la contestation de l’autorité de la RPC hors de la Chine continentale • Les « Chinois d’outre-mer » (huaqiao) • Hong Kong et Taiwan

34. Les huaqiao • Un rôle important dans le passé • L’interface avec le reste du monde • Une influence économique qui peut peser lourd

35. Hong Kong • Une société influencée par le colonialisme britannique qui vit dans l’ombre de la RPC • Un attachement renouvelé pour les institutions parlementaires • Malgré des reculs et des résistances, la présence d’un mouvement démocratique

36. Taiwan • Taiwan, ou la République de Chine, le contre-exemple: • Après quatre décennies de dictature nationaliste, une démocratie libérale s’édifie • Malgré des revendications pour une République de Taiwan, un héritage culturel chinois

37. III: Conclusions • 1. La pauvreté n’est pas un obstacle à la démocratie : • L’Inde pauvre, multi-culturelle et inégalitaire est une démocratie robuste • 2. Les valeurs chinoises ne sont pas incompatibles avec la démocratie: • Une société de culture chinoise consolide sa démocratie • 3. Les craintes du PCC: le principal obstacle à une démocratisation de la RPC • La crainte de perdre le pouvoir • La crainte du chaos