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Du savoir des professeurs à celui des élèves …. Par Joseph Chbat Coll ège André-Grasset. Juin 2005. Question de m é thode: ou de l ’ insuffisance de l ’ approche magistrale! . Contexte : Notre recherche récente sur les attitudes et les pratiques pédagogiques
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Du savoir des professeurs à celui des élèves…. Par Joseph Chbat Collège André-Grasset Juin 2005
Question de méthode: ou de l’insuffisance de l’approche magistrale!
Contexte: Notre recherche récente sur les attitudes et les pratiques pédagogiques typiques du collégial (2004) :
Sondage général: sur les attitudes et les pratiques pédagogiques typiques du collégial, - se présentant en 3 catégories: 1- Enseignement-apprentissage-évaluation 2- Relation avec les élèves 3- Attitudes professionnelles - Partagées en 13 sections - Explicitées en 105 énoncés (5 choix)
13 Sections 1. la préparation des cours2. la prestation des cours3. les travaux des élèves4. les aptitudes des élèves5. l'évaluation des élèves6. le bilan de l’activité pédagogique du prof7. l'impact des premiers contacts avec les élèves8. l'impact émotif de la relation prof-élèves9. la relation d'aide aux élèves et leur motivation10. les compétences du prof11. les compétences à développer chez les élèves12. les finalités de l’enseignement 13. l’engagement professionnel des profs
1) Pour accéder à • un article électronique sur cette recherche, • au questionnairedu sondage • À certainstableaux statistiquesdes résultats • Tableau des fréquences, • Tableau des moyennes • Visiter
le site du CAPRES (Consortium d’Animation sur la Persévérance et la Réussite en Enseignement Supérieur) http://www.uquebec.ca/capres Adresse directe de l’article électronique http://www.uquebec.ca/capres/fichiers/art_CAG_nov04.shtml
Rem: Le questionnaire ainsi que les tableaux statistiques sont accessibles à partir d’hyperliens faciles à identifier dans cet article
Tableau des fréquences des choix pour les 105 énoncés • Moyennepour chacune des 13 sections • Distribution des énoncés dans chaque section par ordre décroissant des moyennes
2) Pour accéder • au rapport final, (Texte intégral -506 pages) • Ou • à un article de vulgarisation (d’environ 60 pages) • Visiter
le site du CDC (Centre de Documentation Collégiale) Adresse http://www.cdc.qc.ca/parea Adresse directe du rapport : http://www.cdc.qc.ca/parea/729865_chbat_cgrasset_2004_rapport_PAREA.pdf Adresse de l’article de vulgarisation : http://www.cdc.qc.ca/parea/729882_chbat_cgrasset_2004_article_PAREA.pdf
Voici à titre d’exemple une partie de ce que donne l’analyse de la deuxième section portant sur la prestation des cours
Section 2: Moyennes (Ordre décroissant) En donnant mes cours
Concentration sur laprestation des cours et sur ce quifacilite la compréhension Les (5 / 14 énoncés) qui obtiennent des résultats bien au-dessus de la moyenne(4,1 à 4,3) montrent qu’il y a une concentration sur la prestation des cours.
Il s’agit de • Vérificationfréquente de la compréhension, • Exercicespratiques, • Ré-explication de la matière autant que nécessaire, • Justification des nouveaux concepts, • Rattachement des parties de la matière
Tout cela estcompréhensibledans le cadre d’une approche axée sur un enseignement de type magistral visant la transmission du savoir.
Problème / contradiction Mais l’énoncé qui porte sur l’approche magistrale obtient une moyenne plutôt faible: 3,4 Laissant sous-entendre que les profs ne reconnaissent pas leur approche comme une approche magistrale!
Une certaine contradiction à expliquer : Recours aux commentaires
Justification d’une • approche magistrale • jugée non magistrale • L’analyse des commentaires permet de comprendre pourquoi les profs pensent que leur approche n’est pas magistrale.
1- Ceux qui défendent clairement une approche magistrale sont peu nombreux • Seulement 11 sur 71 intervenants ayant écrit des commentaires à cette question reconnaissent leur approche comme magistrale en raison de leur choix pédagogique • avec des arguments
Grosseur des groupes et cadre horaire « D'une part, les groupes de 35 étudiants et plus ainsi que le cadre horaire limité à 75 minutes ne favorisent pas tellement une approche différente.
Non-participation des élèves D'autre part, les élèves se disent intéressés par d'autres types d'approche (ce que personnellement je favoriserais chaque fois que possible) mais ne se préparent pas en conséquence, de sorte que les expériences en ce sens se soldent souvent par du temps perdu (…).
Contenu et culture - «Pour m'assurer que le contenu est le mêmepour tous.»(Uniformité) - «C'est le dilemme: le magistral permet de montrer plus,mais sans être convaincu que l'étudiant a appris mieux.. »(Quantité) - «Compte tenu de la matière et des attentes des étudiants, c'est ce qui convient pour certains types de cours (d'acquisition de connaissances en culture générale.)»
Besoin de l’étudiant - «(…) J'ai cependant remarqué que l'étudiant réclame l'approche magistrale après avoir utilisé une autre approche. »
2- Un petit nombre (6 commentaires) reconnaissent faire un usage occasionneld’une approche magistrale Dépendamment de la matière, du contenu, du style etc.
« Ça dépend de la matière à enseigner. » • « Ça dépend du contenu. » • 3. « Cela dépend des cours et des compétences visées par ceux-ci. » • 4. « Dépendamment des cours enseignés.» • 5. « Dépendamment de la naturedu cours enseigné, quelquefois c'est inévitable, » • 6. « dépendant du style de cours et du contenu professé. »
3- Un grand nombre (34/71) disent pratiquer une approche mixte ou une approche magistrale-interactive Participative, collaborative, etc.
Ici, on insiste sur les mesures introduites pour atténuer le magistral : questions, échanges, discussions, quiz, exercices pratiques, documents audiovisuels, invités,etc.
Toute initiative occasionnant une interaction des élèves est vue comme une transformation de l’approche magistraleen une approche mixte justifiant la classification de la méthode comme non magistrale…
Citation « Même si mon approche est magistrale dans le sens que je mène moi-même le cours, je fais tout en mon possible pour introduire des interactions constantes entre moi et mes élèves. Aussi puis-je dire que mon approche n'est pas tout à fait magistrale... »
« Il m'arrive de faire faire des exercices. Autrement, j'utilise une approche magistrale qui donne beaucoup de place aux points de vue des étudiants.
« Il y a toujours une partie « cours magistral ». Mais cette partie doit être consolidée par toutes sortes d'autres techniques : exercices, cas, interrogations, questions-réponses, etc. »
« J'ai souvent une approche magistrale mais de type interactif. Je questionne beaucoup les étudiants et les fais réagir. La prise de notes est accélérée afin de laisser place aux discussions. »
«Il y a toujours de courtes parties magistrales entrecoupées de parties où les étudiants appliquent les notions qu'ils viennent de voir sous forme de questions ou d'exercices. »
«J'accompagne toujours mes exposés d'un vidéo, d'un invité, d'un livre, d'un article de journal, d’une visite sur place... » «J'alimente mon approche magistrale avec du visuel et d'animation dynamique. »
«(…) il s'agit toujours d'exposés interactifs avec les étudiants où ils peuventintervenir (et ils le font) à tous moments
«Mais je fais beaucoup interagir les élèves. Mes exemples sont colorés, pratiques, et j'utilise beaucoup l'humour. Il y a beaucoup d'interactions dans ma classe. Les élèves se disent à l'aise. »
4- En réalité, il n’y a qu’une petite minorité qui affiche une méthode résolument non magistrale (9/71)
1. « C'est peu apprécié des élèves, je cherche à diversifier. Moi-même, je trouve plate les cours où j'ai trop de théorie. » 2. « Étant donné que j'enseigne individuellement je n'utilise pas l'approche magistrale ce serait inutile.»
3. « Je fais plutôt une approche par problème si possible et le cours présente une ou des solutions au problème. » 4. « Les élèves travaillent beaucoup en atelier étant donné que l'ensemble de mes cours sont pratiques (arts plastiques). »
« In second language teaching less emphasis is given to lecturing. It is more important for the students to participate. » • 6. « Je fonctionne beaucoup en atelier, beaucoup de mises en situation.»
7. « Je fonctionne plutôt par atelier et par coopération. » 8. « Le moins possible. Ma conception est que ce n'est pas à l'enseignant de démontrer sa compétence mais aux étudiants de développer activement la leur. »
9. « Plus de magistral intégral en tout cas, mais des notes et des tableaux à compléter grâce à mon aide… mais j’avoue que j'ai un faible. ¨Ça me donne l'illusion qu'ils ont vraiment bien compris à partir des exemples que je donne... »
Interprétation de ces résultats Les techniques ou les efforts particuliers que font les profs pour diminuer l’intensité du magistral font en sorte leur que leur méthode n’est plus une méthode purement magistrale.
Il faut reconnaître que les efforts collectifs faits dans ce sens sont visibles. Et cela explique que les collègues ne classent plus leur approche comme étant purement magistrale.
Mais jusqu’où peut-on considérer que nous avons vraiment changé de méthodecollectivement?