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. Louis Jacques, MD, MOH, CSPQ, FRCPCM?decin sp?cialiste en m?decine communautaireH?pital thoracique de Montr?al (Clinique inter universitaire de sant? au travail et sant? environnementale)Direction de sant? publique, ASSS Montr?al Universit? de Montr?al et Universit? McGillljacques@santepub-m
E N D
1. La qualité de l’air intérieur et les moisissures : que faut-il savoir?
Louis Jacques et Yves Frenette
Congrès AMTEQ
Montréal
31 octobre 2008
2. Louis Jacques, MD, MOH, CSPQ, FRCPC
Médecin spécialiste en médecine communautaire
Hôpital thoracique de Montréal
(Clinique inter universitaire de santé au travail et santé environnementale)
Direction de santé publique, ASSS Montréal
Université de Montréal et Université McGill
ljacques@santepub-mtl.qc.ca
Yves Frenette, Bsc, DES
Hygiéniste du travail
Direction de santé publique, ASSS Montréal
yfrenette@santepub-mtl.qc.ca
3. Plan Qu’est-ce que les moisissures? (YF)
Quels sont leurs effets sur la santé? (LJ)
Comment déterminer le lien entre un problème de santé et une exposition fongique? (LJ)
Méthodes d’enquête environnementale (YF)
Évaluation environnementale avec échantillonnage de moisissures (YF)
Interprétation des résultats d’échantillonnage (YF)
Mitigation (YF)
Conclusion
4. Qu’est-ce que les moisissures?
5. Champignons microscopiques ubiquistes à croissance filamenteuse qui regroupent des milliers d’espèces
Au niveau macroscopique, elles ont une texture laineuse, poudreuse, cotonneuse et ne possèdent pas de chlorophylle
6. Produisent des structures de reproduction que l’on nomme spores qui sont invisibles à l’œil nu
En général, les spores ont un diamètre se situant entre 2 et 8 microns
7. Les moisissures produisent diverses substances chimiques retrouvées dans l’air (spores et mycélium, composantes de la paroi cellulaire, protéines, enzymes, produits du métabolisme, incluant les mycotoxines)
Elles produisent également des composés organiques volatils (COV) que l’on peut déceler par l’odorat
9. Saprophytes primaires S’attaquent, en général, aux feuilles des arbres avant qu’elles ne tombent
Exemples : Cladosporium sp, Alternaria sp, Epicoccum sp etc.
10. Saprophytes secondaires Décomposent la matière organique dans le sol
Exemples : Pénicillium sp, Geomyces sp, Aspergillus sp. etc.
11. Conditions nécessaires à la germination des spores Température adéquate : 10o C à 40o C
Présence de cellulose ou matière organique ex. : bois de construction, carton sur gypse, panneaux d’aggloméré, poussières
L’eau
12. Quels sont leurs effets sur la santé?Présentation de cas
13. Cas 1 Femme de 50 ans, professeure dans une école primaire, référée pour asthme non contrôlé, rhinosinusite chronique et trois pneumonies dans la dernière année. Malgré l’usage de divers Rx incluant des corticoïdes, persistance des symptômes
Aggravation à l’automne 2007. Symptômes plus importants lorsque présente dans son milieu de travail.
Découverte d’un dégât d’eau survenu dans la remise de sa classe. Vieux bâtiment scolaire ayant subi des dégâts d’eau à divers endroits, dont un majeur en 1999.
Plaintes émises par plusieurs professeurs depuis quelques années.
14. Cas 1: investigation Visite de l’école:
Signes d’infiltrations d’eau antérieures dans le local du professeur et quelques autres locaux
Investigations déjà réalisées:
Contamination fongique documentée à 2 reprises par des échantillons d’air, en particulier dans la cage d’escalier, en 2000 et 2007
Contamination objectivée derrière les murs de la cage d’escalier par des petites ouvertures, en nov 2007
Pas de réparations en profondeur effectuées
Questionnaire de dépistage
15. Cas 1: résultats du dépistage
16. Cas 1: dépistage …
17. Cas 1: dépistage …
18. Cas 2 Femme 56 ans, comptable
Très bon état de santé ad 2001
Pas d’allergie connue, ni asthme
Automne: infection des glandes salivaires x 2
Décembre 2001: 1ère crise d’asthme
Hiver 2002, plusieurs symptômes:
Céphalées sévères
N, V
Fatigue importante
Brûlement de la gorge et des yeux
Démangeaisons cuisses
Arthralgies, gonflement et raideur articulaire
Dyspnée importante lors d’IVRS
Diminution des symptômes en vacances Syaladénite: investigation négative (incluant syalographie). Pas de Dx ni de traitementSyaladénite: investigation négative (incluant syalographie). Pas de Dx ni de traitement
19. Cas 2 … 2003-2004, prédominent:
Crampes abdominales sévères
Perte de mémoire et difficulté de concentration
Automne 2005, suite à l’ouverture d’un mur dans son bureau:
Fatigue importante; céphalées sévères constantes
N, crampes abdominales sévères
Rhinorrhée constante, épistaxis
Dyspnée au repos, sibilances, toux sèche
Yeux rouges et sécrétions purulentes
Gonflement sous-maxillaire
22. Cas 2: évolution 4 mois après le retrait du travail, persistent: oppression thoracique, dyspnée, sibilances, congestion nasale, sécrétions nasales purulentes, fatigue, arthralgies
Autres symptômes diminués ou disparus
Par la suite:
Symptômes nasaux diminués avec vaporisateur corticoïde
Asthme progressivement diminué
Fatigue persistante
Infections diverses
23. Quels sont leurs effets sur la santé?Revue des synthèses publiées
24. INSPQ, 2002Principaux problèmes de santé reconnus associés aux moisissures Irritation du tractus respiratoire et des muqueuses
Exacerbation de l’asthme
Réactions allergiques et d’hypersensibilité
Réactions toxiques dans les situations d’exposition importante ou répétitive
Infections sévères chez les personnes immunodéficientes
25. Institute of Medicine. Damp indoor spaces and health. 2004. Summary of the evidence of anassociation between health and molds or dampness Sufficient evidence of a causal relationship:
No outcomes
Sufficient evidence of an association:
Upper respiratory tract symptoms
Asthma symptoms in sensitized asthmatic persons
Hypersensitivity pneumonitis in susceptible persons
Cough, wheeze
Limited or suggestive evidence of an association:
Lower respiratory illness in otherwise-healthy children
26. Summary of the evidence, 2004 … Inadequate or insufficient evidence:
Dyspnea
Airflow obstruction (in otherwise-healthy persons)
Mucous membrane irritation syndrome
COPD
Inhalation fevers (non occupational exposures)
Lower respiratory illness in otherwise-healthy adults
Rheumatologic and immune diseases
Acute idiopathic pulmonary haemorrhage in infants
Skin symptoms
Asthma development
GI Tract problems
Fatigue
Neuropsychiatric symptoms
Cancer
Reproductive effects
27. Health Canada, 2004Summary of the evidence (Focus sur l’asthme)
Increased prevalence of symptoms associated with asthma and irritation and non specific symptoms
Results regarding asthma development are less convergent
Animal experimental evidence of respiratory effects caused by fungi antigens and constituents from Aspergillus, Penicillium and Stachybotrys
Cannot exclude a link between Stachybotrys and pulmonary haemorrhage in infants
Invasive mycotic infections in immunodepressed patients
28. Health Canada, 2004: conclusion Many studies show associations between molds and/or dampness and irritation and non specific respiratory symptoms, as well as exacerbation and development of asthma
Limits in the methods used, including difficulty to separate effects from other contaminants
Causal links is very plausible though, given known allergic and toxic effects in occupational setting and coherent results from experimental animal studies
29. Asthme: méta-analyseFisk WJ et al, 2007 OR (estimé central) variant de 1.34-1.75 pour divers problèmes respiratoires (statistiquement significatif dans 10/11 études)
Sibilances et toux: OR > enfants p/r adultes
Risque de développer l’asthme:
OR=1.34 (CI: 0.86-2.1)
Multiples observations cohérentes et valeur des OR suggèrent que la relation est causale
30. OMS, 2008 1. Sufficient epidemiological evidence from studies conducted in different countries and climatic conditions shows that occupants of damp or mouldy buildings, both homes and public buildings, are at increased risk of experiencing respiratory symptoms, respiratory infections and exacerbations of asthma.
Some evidence suggests an increased risk of developing allergic rhinitis and asthma.
Although not many intervention studies are available, their results show that remediation of dampness problems leads to a reduction in adverse health outcomes.
31. OMS, 2008 2. There is clinical evidence that exposures to moulds and other dampness-related microbial agents increase the risk of rare conditions, such as hypersensitivity pneumonitis/allergic alveolitis, chronic rhinosinusitis and allergic fungal sinusitis.
3. Toxicological evidence in vivo and in vitro supports these findings by showing diverse inflammatory and toxic responses after exposure to specific microorganisms isolated from damp buildings, including their spores, metabolites and components.
32. OMS, 2008 4. While groups such as atopic and allergic individuals are particularly susceptible to exposures to biological and chemical agents in damp indoor environments, adverse health effects have also been widely demonstrated in non-atopic populations.
5. The increased prevalence of asthma and allergies in many countries increases the number of people susceptible to the effects of dampness and mould in buildings.
…
33. ACOEM «Evidence-based statement» 2002 Adversed human health effects associated with molds in the indoor environment Hardin BD, Kelman BJ, Saxon A «… delivery by the inhalation route of a toxic dose of mycotoxins in the indoor environment is highly unlikely at best, even for the hypothetically most vulnerable subpopulations.»
«Current scientific evidence does not support the proposition that human health has been adversely affected by inhaled mycotoxins in home, school or office environments.»
Auteurs: 2 phD et un MD, consultants engagés par des cies impliquées dans poursuites en raison de bâtiments contaminés par des moisissures
34. Position paper. 2006 The medical effects of mold exposure Bush RK et al. J Allergy Clin Immunol Endosse la position de l’ACOEM (2002)
Nie la probabilité voire la plausibilité de certains effets des moisissures, dont:
Rhinite allergique
Effets toxiques via l’inhalation en milieu non professionnel
Un des auteurs est co-auteur de l’article de l’ACOEM (2002) et le 1er auteur est un des éditeurs de la revue
35. Lettres à l’éditeur:Kilburn KH et al, 2006 et autres lettres Conflit d’intérêt des auteurs non déclaré
Biais considérable dans l’interprétation des données. Exemples:
un seul article sur 83, publié par un des auteurs, conclut que «the delivery by the inhalation route of a toxic dose of mycotoxins in the indoor environment is highly unlikely at best, even for the hypothetically most vulnerable subpopulations» et pourtant, les auteurs concluent à l’opposé des 82 autres articles!
Aucun des 44 articles cités par les auteurs supportent leur énoncé que «the occurrence of mold-related toxicity from exposure in non occupational settings is not supported by the current data and its occurrence is improbable.»
L’insuffisance de preuve ne signifie pas la preuve de l’absence d’effet
36. En résumé …
37. Principales entités associées aux moisissures et conditions humides **Asthme, **rhinosinusite, conjonctivite, pharyngite, laryngite, dermatite
**Infections respiratoires courantes (infections virales et bactériennes)
Pneumonite d’hypersensibilité (PH), aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ABPA), rhinosinusite fongique allergique
Hémosidérose pulmonaire idiopathique du nourrisson (en cas d’exposition importante)
Mycotoxicose (plusieurs systèmes affectés; en cas d’exposition importante)
Syndrome toxique dû aux poussières organiques (ODTS)
Infections primaires graves (chez les personnes avec atteinte importante du système immunitaire)
** Effets les plus fréquents Infections respiratoires secondaires: susceptibilité accrue aux infections virales et bactériennes courantes
Infections primaires graves: par ex histoplasmose et aspergillose invasive (chez les personnes immunodéficientes)
Effets toxiques sérieux (mycotoxines; contamination importante):
hémosidérose pulmonaire idiopathique NNé
mycotoxicose: plusieurs systèmes affectés: Resp, SNC, GI…
Infections respiratoires secondaires: susceptibilité accrue aux infections virales et bactériennes courantes
Infections primaires graves: par ex histoplasmose et aspergillose invasive (chez les personnes immunodéficientes)
Effets toxiques sérieux (mycotoxines; contamination importante):
hémosidérose pulmonaire idiopathique NNé
mycotoxicose: plusieurs systèmes affectés: Resp, SNC, GI…
38. Asthme et moisissures L’exposition et la sensibilisation aux moisissures sont associées à la sévérité de l’asthme
Essais randomisés
Une étude où des correctifs ont été apportés au bâtiment pour des problèmes de moisissures a montré une réduction des symptômes d’asthme (Kercsmar CM et al 2006)
Une autre étude a montré que l’isolation de maisons dans une région au climat milieu a diminué significativement l’humidité de ces résidences et les symptômes de sibilances nocturnes (Howden-Chapman P et al, 2007)
39. Mycotoxicose Maladie causée par une ou des toxines produites par des moisissures.
Via l’ingestion ou l’inhalation de mycotoxine(s):
cf ACGIH, 1999. Bioaerosols. Assessment and control.
Les études expérimentales et cliniques chez les animaux démontrent que les mycotoxines peuvent produire leurs effets via l’inhalation, en plus de l’ingestion
Effets de T-2 par inhalation similaires à la voie intravasculaire chez l’animal (Creasia D, Lambert R, 1989)
Les mycotoxines sont retrouvées dans une proportion importante sous forme de fines particules émises librement dans l’air (Nielsen 2003, Brasel 2005)
Les spores non viables retiennent leurs propriétés toxiques, allergiques et irritantes. (NB. Les techniques habituelles sous-estiment les nb de spores, viables et non viables)
40. Gray MR et al (2003): Mixed mold mycotoxicosis. Immunological changes in humans following exposure in water-damaged buildings. Arch Environ Health 58(7): 410-20 Currently, we refer to the illness of these individuals as a "mixed mold mycotoxicosis" involving the immune system, the lungs, and the central and peripheral nervous systems, as well as a generalized inflammatory and irritant response to exposure to spores, hyphal fragments, mycotoxins, solvents, and other byproducts
41. Mycotoxicose mixte Une mycotoxicose mixte se caractérise par une atteinte de plusieurs systèmes, incluant le système respiratoire, une exposition importante à plusieurs types de moisissures et des effets toxiques en plus des effets allergiques, inflammatoires et infectieux, rendant toutes les personnes susceptibles
42. Comment déterminer le lien entre un problème de santé et une exposition fongique?
43. Qui investiguer en particulier? Cas sentinelle (ex: pneumonite d’hypersensibilité)
«Condition médicale qui, en l’absence d’explication alternative, nécessite une évaluation du milieu»
Les personnes plus affectées parmi un groupe de personnes provenant d’un milieu (ex: école, HLM …)
Cas complexes, où de multiples facteurs sont à prendre en compte
Cas où les décisions ont un impact important pour la personne et son entourage
44. Maladie environnementale: quand soupçonner? Relation temporelle et spatiale particulière (effets respiratoires aigus surtout)
Plus d’une personne affectée de façon similaire
Problème qui s’aggrave sans cause identifiable
Problème qui perdure, d’origine indéterminée
Âge inattendu pour le type de maladie
Tableau caractéristique: rare
Suspicion par le patient Relation temporelle et spatiale: ex: la personne est mieux hors de sa maison et les malaises reviennent rapidement au retour; symptômes de la fièvre des humidificateurs; rhinite due à l’herbe à poux
Plus d’une personne: ex: syncope survenue chez plusieurs enfants jouant au hockey dans un aréna; plusieurs employés du même étage se plaignent des mêmes malaises;
Ces deux premiers éléments sont les principaux facteurs rencontrés. Les autres sont moins fréquents.
Problème qui perdure: surtout pour les intoxications chroniques. Ex: Pb, ...
Problème qui s’aggrave sans raison: ex: asthme
Âge inattendu: ex: OAP chez jeune adulte sans antécédants cardiaques
Relation temporelle et spatiale: ex: la personne est mieux hors de sa maison et les malaises reviennent rapidement au retour; symptômes de la fièvre des humidificateurs; rhinite due à l’herbe à poux
Plus d’une personne: ex: syncope survenue chez plusieurs enfants jouant au hockey dans un aréna; plusieurs employés du même étage se plaignent des mêmes malaises;
Ces deux premiers éléments sont les principaux facteurs rencontrés. Les autres sont moins fréquents.
Problème qui perdure: surtout pour les intoxications chroniques. Ex: Pb, ...
Problème qui s’aggrave sans raison: ex: asthme
Âge inattendu: ex: OAP chez jeune adulte sans antécédants cardiaques
45. Asthme: quand soupçonner un lien avec l’environnement? Relation spatio-temporelle particulière
Événements ou facteurs déclencheurs
Difficulté de contrôle des symptômes malgré le bon usage des Rx
Plus d’une personne affectée dans l’entourage
Asthme de novo chez un adulte
46. Démarche générale (maladie professionnelle ou environnementale) Deux grandes étapes (HJ Sawyer):
1ère : d’abord établir le Dx clinique
2e : établir le Dx étiologique, avec le plus d’objectivité possible, en considérant l’ensemble des causes possibles et les connaissances acquises
Pour établir le Dx étiologique, il est essentiel d’obtenir des données valides sur l’exposition environnementale. Sinon, on ne peut se prononcer sur la relation entre la maladie et l’exposition Dx clinique d’abord: ex: asthme, PH, fibrose pulmonaire
Dx étiologique: ex: asthme professionnel dû à telle substance, PH due à des moisissures dans le logement, fibrose pulmonaire due à l’amiante, soit une amiantose
Dx clinique d’abord: ex: asthme, PH, fibrose pulmonaire
Dx étiologique: ex: asthme professionnel dû à telle substance, PH due à des moisissures dans le logement, fibrose pulmonaire due à l’amiante, soit une amiantose
47. Objectifs de l’évaluation clinique Établir le type de lésion et la sévérité (Dx clinique)
Déterminer la/les causes probables des lésions observées et la contribution des facteurs personnels versus les facteurs environnementaux et leur interaction possible (Dx étiologique)
Recommander les interventions pertinentes en fct patient (diminution de l’exposition, retrait temporaire ou permanent du milieu, traitement médical, pertinence de réparations couteuses, …)
Contribuer à évaluer, par le suivi, l’efficacité des mesures environnementales et médicales sur l’état de santé du patient et de son entourage
48. Investigation médicale: quelques méthodes Questionnaire médical et examen physique
Questionnaires standardisés
FS avec différentielle (éosinophiles …), IgE totaux
Tests épicutanés aux allergènes communs (atopie)
IgG et IgE spécifiques dans des cas particuliers
Tests de fonction resp.: débitmètre de pointe et journal de bord, spirométrie, provocation méthacholine, volumes resp, diffusion CO
Imagerie médicale: radiographie, tomographie
Autres tests en fonction du Dx différentiel
Consultations spécialisées
49. Déterminer la relation causale sur le plan individuel: principes/critères Relation temporelle: l’exposition précède les effets sanitaires; période de latence compatible; variation temporo-spatiale de certains symptômes
Effets observés vs effets probables ou possibles (cf synthèses des groupes d’experts)
Importance de l’exposition en considérant les facteurs de susceptibilité personnelle (relation dose-réponse)
Facteurs personnels qui peuvent totalement ou partiellement expliquer les effets observés ou interagir avec les moisissures
Autres expositions pouvant expliquer en partie ou totalité les effets observés (bactéries, acariens, blattes, FTE, COV …)
50. Critères de retrait du milieu Maladie plus grave (asthme non contrôlé, pneumonite d’hypersensibilité, mycotoxicose …)
Maladie pouvant s’aggraver dans un proche avenir
Travaux correctifs importants prévus
NB. Contexte juridique du milieu de travail différent du milieu résidentiel
51. Méthodes d’enquête environnementale
52. Historique du bâtiment Lorsque des occupants ont des symptômes compatibles à une exposition aux moisissures, on doit enquêter sur des évènements antérieurs
53. Exemples Toiture qui a coulé
Refoulement d’égout
Infiltration d’eau au sous-sol ou ailleursdans le bâtiment
Bris de plomberie
Inondation
Présence de pigeons
54. L’inspection visuelle Les évènements antérieurs mentionnés plus tôt peuvent laisser des traces visibles
Dans la majorité des cas, des recommandations immédiates pourront être émises pour corriger le problème
55. Exemple d’instruments utilisés lors d’une inspection visuelle non intrusive Détecteur de moiteur
Caméra numérique
Caméra thermique
56. Enveloppe extérieure du bâtiment Fissures du solage
Efflorescence
57. Fissures, gonflement de la maçonnerie ou du revêtement extérieur ex. : briques, panneaux de PVC, panneaux précontraints
Efflorescence
58. État des fenêtres
59. Membrane du toit
Présence de plantes ou d’arbustes qui indique un mauvais drainage ou une infiltration d’eau dans la membrane
Présence de grandes flaques d’eau
60. Vérifier l’intérieur des unités de ventilation
Ouverture des volets d’admission d’air neuf
Propreté des filtres, pré-filtres ainsi que des composantes internes de l’unité
Prises d’air neuf
61. Enveloppe interne du bâtiment Traces d’infiltrations d’eau : tuiles acoustiques, matériaux en bois, placoplâtre, bordure de fenêtres, plomberie, cerne au plancher, etc.
62. Sous-sol et vide sanitaire Bâtiments proches des cours d’eau subissent souvent des inondations de sous-sol ou des vides sanitaires
63. Enveloppe interne du bâtiment Unité de ventilation ou de chauffage interne
Exemple : unité Herman-Nelson
65. Présence de symptômes compatibles avec une exposition aux moisissures chez des occupants en l’absence de signes d’amplification fongique significatifs
Signalement : déterminer le lien de causalité
Déterminer l’étendue de la contamination
Refus du propriétaire de réaliser des travaux correctifs
Dans certaines situations, vérifier si les travaux correctifs ou de mitigation ont été efficaces Situations nécessitant un échantillonnage
66. Utile pour confirmer la présence de moisissures sur des zones suspectes lors de l’inspection visuelle
Associée à l’inspection intrusive, permet de confirmer l’étendue de la contamination et les mesures de protection à suivre, selon le Protocole de New York
Vérifier la contamination d’un système de ventilation (unité et conduite de ventilation, plénum, etc.)
Vérifier la décontamination de surface
Permet d’associer une source à une contamination dans l’air Frottis de surface
67. Biocollecteur par impaction sur une gélose contenue dans un pétri de 70 mm de diamètre
Gélose de malt, rose de bengale ou d’autres milieux spécifiques, ex. : CZAPEK pour le genre Aspergillus sp.
D’autres techniques sont au stade de développement, ex. : PCR (polymerase chain reaction), identification des mycotoxines dans l’air Échantillonnage de l’air ambiant
68. Interprétation des résultats
69. Frottis de surface Permet de confirmer la présence de moisissures
À l’intérieur du système de ventilation, certaines moisissures sont reliées à un problème d’humidité excessive souvent responsable de croissance fongique
71. Échantillonnage des moisissures dans l’air ambiant Lorsque le nombre total d’unités viables (UFC/m3) à l’intérieur est plus élevé qu’à l’extérieur, il est possible de supposer une amplification fongique intérieure (ACGIH 1999)
72. Interprétation des résultats Si plusieurs espèces retrouvées à l’intérieur sont inexistantes dans l’environnement extérieur immédiat, une source de contamination intérieure peut être soupçonnée, et ce, même si les quantités totales diffèrent peu (ACGIH, 1999)
73. Interprétation des résultats Décompte de chaque espèce retrouvée à l’intérieur est significativement plus élevé qu’à l’extérieur
74. Moisissures associées à la présence d’humidité excessive à l’intérieurd’un bâtiment (ACGIH, 1999) Matériaux avec une activité en eau a w de 0,9 - 0,95 : Aspergillus fumigatus, Trichoderma sp., Exophiala, Stachybotrys*, Phialophora, Fusarium*, Ulocladium, et les levures
Matériaux avec une activité en eau a w de 0,85 - 0,90 : Aspergillus versicolor*
Matériaux avec une activité en eau a w < 0,85 : Aspergillus versicolor*, Eurotium, Wallemia, Penicillium et particulièrement P. chrysogenum et P. aurantiogriseum
75. Mitigation
76. Mitigation Corriger la cause de la croissance fongique
Humidité excessive : éliminer la source
Ex : imperméabiliser la membrane extérieure telle que; toit, murs, solage, fenêtres, porte, etc.
77. Mitigation Condensation provoquée par un pont thermique; rajouter de l’isolant sur l’enveloppe extérieure (toit, murs, solage, etc.) ou une conduite de ventilation
78. Mitigation Enlever complètement toute croissance fongique
Matériaux poreux contaminés, ex. : tuiles acoustiques, gypse, papier, etc.
Doivent être enlevés
79. Mitigation Matériaux semi-poreux (bois, ciment) :
Doivent être remis à leur état original
80. Mitigation Tissus (rembourrage de meubles, rideaux, tapis, etc.) :
Peuvent être récupérés à l’aide d’un nettoyage éliminant complètement la moisissure
Voir document SCHL, 2004
81. Mitigation Matériaux non poreux (métal, surface peinte, plastic, etc.) :
Nettoyage à l’aide d’un biocide
Ex. : ammonium quaternaire, eau de javel dans 5 parties d’eau, etc.
82. Mitigation Système de ventilation empoussiéré :
Nettoyage complet des unités et conduites de ventilation, tour de refroidissement et décontamination au biocide au besoin
83. Mitigation Niveaux de confinement et protection des travailleurs :
Défini par le protocole de New York
5 niveaux de contamination :
Niveau 1 : 0-10 pi2
Niveau 2 : 10-30 pi2
Niveau 3 : 30-100 pi2
Niveau 4 : 100 pi2
Niveau 5 : Contamination du système de ventilation
84. Mitigation Exemple : contamination 100 pi2
Port de combinaison de type Tyvek avec gants, cagoule, couvre-chaussures et masque respiratoire muni de cartouche N-95
Confinement de la zone de travail à l’aide de plastique et création d’un sas de décontamination
Pressurisation négative du local
Scellement des prises d’apport et de retour d’air du système de ventilation et autres ouvertures
Matériaux contaminés insérés dans des sacs de plastique double
85. Mitigation Décontamination complète des zones contaminées
Éliminer toutes les poussières contaminées déposées sur les surfaces (mobilier, murs, planchers, plafonds, classeurs, etc.)
Aspirateur muni d’un filtre HEPA
ou
Biocide
Installation si possible d’un filtre de type MERV 13 sur les unités de ventilation
86. Mitigation Suivi des travaux de mitigation
Occupants doivent pouvoir réintégrer les lieux sans symptômes compatibles avec une exposition aux moisissures
Dans le cas contraire, on procède à une inspection visuelle suivie au besoin d’une évaluation environnementale des moisissures dans l’air ambiant ainsi que sur les surfaces
87. Mitigation Entretien préventif
Si tout va bien, on poursuit :
Inspections visuelles
Correction rapide si un problème d’eau ou d’humidité survient
Entretien rigoureux du système de ventilation
Nettoyage des surfaces en incorporant un biocide dans l’eau de lavage
Aspirateur HEPA
88. Conclusion
89. En résumé Problème fréquent, méconnu
Effets sur la santé de plus en plus documentés
Attention aux synthèses biaisées
Rhinosinusite, asthme et IVRS plus fréquents
Mycotoxicose par inhalation dans les cas d’exposition importante
Importance d’un bon Dx clinique et étiologique, d’où l’importance d’une évaluation clinique et d’une évaluation environnementale adéquates
90. Résumé … Objectif de l’échantillonnage de l’air: identifier la présence d’une amplification fongique intérieure et non quantifier l’exposition
Problèmes assez fréquents:
Contamination cachée
Contamination antérieure persistante
Correctifs à la source incomplets
Décontamination non effectuée ou incomplète
91. Quelques références Bioaerosols. Assessment and control, ACGIH, 1999
Gray MR et al 2003: Mixed mold mycotoxicosis. Immunological changes in humans following exposure in water-damaged buildings. Arch Environ Health 58(7): 410-20
INSPQ 2002. Les risques à la santé associés à la présence de moisissures en milieu intérieur
Institute of Medicine of the national Academies. 2004. Damp indoor spaces and health.
Jacques L. Avril 2003. Investigation et contrôle des problèmes de santé reliés à l’environnement. Principes généraux. 12 p.
Kilburn KH, Gray M, Kramer S. 2006. Nondisclosure of conflicts of interest is perilous to the advancement of science. J Allergy Clin Immunol, sept. 766-767.
Marasas WFO, Nelson PE. Mycotoxicology. The Pennsylvania State University Press, 1984
92. Références … Mycotoxins. Risk in plant, animal and human systems. Task force report. Council for Agricultural Science and Technology. 2003
Santé Canada 2004. Contamination fongique dans les immeubles publics: effets sur la santé et méthodes d’évaluation
SCHL 2004. Méthodes d’élimination de la moisissure dans les maisons
Storey E et al. 2004. Guidance for clinicians on the recognition and management of health effects related to mold exposure and moisture indoors, University of Connecticut Health Center
World Health Organization. Regional Office for Europe. Development of WHO guidelines for indoor air quality : dampness and mould. Report on a working group meeting, Bonn, Germany, 17-18 October 2007, 2008
93. Questions?