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Angoulême, 24 novembre 2005 Claudy Vouhé Réseau Genre en Action ( www.genreenaction.net ) avec le Réseau Femmes Solidaires (16). Inégalités de genre et précarité des femmes: survol des enjeux et des luttes. Hommes et femmes contre la précarité?.
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Angoulême, 24 novembre 2005 Claudy Vouhé Réseau Genre en Action (www.genreenaction.net) avec le Réseau Femmes Solidaires (16) Inégalités de genre et précarité des femmes: survol des enjeux et des luttes Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Hommes et femmes contre la précarité? • Oui, il y a des hommes et des femmes dans la précarité • Mais la précarité des femmes et des hommes est souvent différente … causes, conséquences, stratégies • Les rapports inégaux hommes/femmes sont des facteurs de précarité (des femmes mais aussi des ménages/groupes sociaux/communautés/sociétés) … • Les hommes et les institutions ne sont pas solidaires des luttes contre la précarité des femmes … patriarcat exacerbé par mondialisation Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Les enjeux: femmes mondialisées … femmes en mouvement • Femmes délocalisées, localisées, canalisées • Femmes migrantes et femmes de migrants • Femmes trafiquées (réel et virtuel), déplacées, réfugiées • Femmes dans environnement physique stressé/dégradé • Femmes et conflits: la guerre dans la guerre • Migrations causes de violences – violences causes de migration • Mondialisation des fondamentalismes (économique, religieux, culturel) • Mondialisation, patriarcat et précarité des femmes (complot d’intérêts) • Mouvements de femmes Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Il est temps de se remettre en colère! Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
LES RAISONS DE LA COLERE • Inégalités intolérables et évitables • Féminisation de la survie et de la mort • Politiques d’égalité non appliquées • Mouvements de femmes: solidaires … mais solitaires • Enjeux de société … pas UN problème de femmes et pas LE problème des femmes Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
A l’école: avant, pendant, après, sans … • Scolarisation des filles • Analphabétisme des femmes • Plafonds et cloisons de verre • Enjeux et inégalités très contextuels! Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Emploi : avant, pendant, après, sans • Formation, recrutement, rémunération, conditions, promotion, décision, interruption/punition • Majorité de femmes dans l’informel, temps partiel • Vie familiale/professionnelle – quand l’état s’en va … et que les papas ne s’y mettent pas (assez) … Infirmiers et chirurgiennes? Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
A la maison • Changements au compte-goutte dans le partage des tâches domestiques • Des implications sur charge de travail, loisir, développement personnel, parcours professionnel des femmes, socialisation des enfants etc. • Victimisation des femmes qui travaillent … et celles qui ne travaillent pas Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Prise de décision … pouvoir au masculin • Politique « politicienne » à tous les niveaux • Direction des services publics • Entreprises • Société civile (syndicats, associations, OSI) • Média et Tics: les femmes « en dessous » • Ménage … premier lieu de la domination masculine (construction rôles sociaux femmes/hommes) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
« Précarité » politique des femmes Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Féminisation de la survie et de la mort • Santé /vih … inaccessibles droits • Violences … guerre et paix • Pauvreté … apartheid sexuel Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Un problème de femmes? Le problème des femmes? Les problèmes liés à la procréation entraînent la perte de plus de 250 millions d’années de vie productive/an au niveau mondial (Fnuap) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Violences – guerre et paix • Temps de paix tant de violences • Violence domestique • Harcèlement verbal, psychique, sexuel • Image des femmes (média, pub, porno) • Trafic des femmes (prostitution) • Infanticide des filles et féminicide • « Traditions »/pratiques néfastes • La guerre dans la guerre Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Violence domestiqueaffaire publique: • En Europe, selon les pays, entre le quart et la moitié des femmes sont victimes de sévices. Au Portugal, par exemple, 52,8 % des femmes déclarent avoir été l’objet de violences de la part de leur mari ou de leur concubin. En Allemagne, trois femmes sont assassinées tous les quatre jours par les hommes avec lesquels elles vivaient, soit près de 300 par an. Au Royaume-Uni, une femme est occise dans les mêmes circonstances tous les trois jours. En Espagne, une tous les quatre jours, près de 100 par an. • En France, à cause des agressions masculines domestiques, six femmes meurent chaque mois – une tous les cinq jours –, un tiers d’entre elles poignardées, un autre tiers abattues par arme à feu, 20 % étranglées et 10 % rouées de coups jusqu’à la mort ... Dans l’ensemble des quinze Etats de l’Union européenne (avant l’élargissement à vingt-cinq), plus de 600 femmes meurent chaque année – presque deux par jour ! – sous les brutalités sexistes dans le cercle familial. Le Monde diplomatique, Juillet 2004 Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Violences « traditionnelles » … traditions de violence • Plus de 5 000 femmes sont assassinées chaque année par leur père, leur frère, leur mari pour désobéissance ou conduite jugée honteuse particulièrement au Maghreb, en Jordanie, au Brésil, en Inde. Ces crimes sont monstrueusement appelés «d’honneur» peu ou pas punis par les lois. • Au Bangladesh, plus de 300 femmes sont défigurées au vitriol chaque année pour avoir refusé une demande en mariage • En Inde, 5 femmes sont brûlées chaque jour pour des problèmes liés à la dot (Loi de Manu). Les veuves indiennes hindouistes sont parfois encore brûlées sur le bûcher funéraire du mari et sont dans tous les cas déconsidérées et réduites en esclavage par leurs belles-familles (Sati). Source: Alternative libertaire Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Mutilations génitales • Sur le continent Africain, où les mortalités maternelle et infantile sont les plus élevées au monde, les mutilations génitales féminines (MGF) concernent plus de 130 millions de femmes et de fillettes dans quelques 26 pays. En France, elles en concernent près de 30 000. (GAMS, Groupe femmes pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles et autres pratiques affectant la santé des femmes et des enfants) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Conséquences des MGF Complications immédiates : • choc psychologique • douleurs et lésions des tissus adjacents • hémorragies et saignements • rétention urinaire aiguë • fracture et luxation • infections diverses dont sida • plaies et ulcères Complications durables : • miction difficile • infections récurrentes des voies urinaires et infections pelviennes • stérilité • abcès à la vulve • difficultés menstruelles, problèmes pendant la grossesse • mort http://courantsdefemmes.free.fr/Assoces/Benin/CIAF/ciaf.html Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Religion, tradition, confusion • Ni l’Islam ni le Christianisme ne permettent la destruction de tout organe humain en bonne santé. Les mutilations génitales féminines sont une forme brutale de violence dont l’existence précède le christianisme et l’islam. Aucune de ces deux religions n’autorise l’ablation d’un organe humain en bonne santé. Les principes religieux ont été détournés et utilisés par intérêt égoïste pour mutiler les femmes. • … cette tragédie silencieuse qui a pu se perpétuer via l’ignorance, les superstitions, le statut traditionnellement peu élevé accordé aux femmes dans les sociétés africaines ainsi que l’extraordinaire capacité des femmes à souffrir en silence. Source: Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles néfastes affectant la santé des femmes et des enfants (C.I.A.F). et http://www.rfi.fr/fichiers/MFI/Sante/913.asp Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Un monde sans femmes … • La naissance d'une fille, au sein d'une famille hindoue, est vécue comme une calamité. A tel point que dans certaines cliniques, lorsque l'échographie révèle une fille de sexe féminin, les mères préfèrent avorter. de nombreux bébés filles sont tuées dès la naissance. Le sexe ratio sur l'ensemble du territoire est de 927 filles pour 1000 garçons. Il atteint même un chiffre alarmant au Pendjab de 793 filles pour 1000 garçons. Les filles sont de véritables fardeaux puisqu'il faut les élever, les nourrir et payer la dot au moment du mariage, celle ci atteignant parfois des sommes faramineuses. Pourtant interdite par la loi de 1961, elle est toujours exigée par la belle famille. • Le pays est en train de mesurer l'ampleur de la catastrophe qu'il a lui même engendrée. L'Inde compte aujourd'hui des milliers de "branches nues", des jeunes hommes qui ne pourront pas se marier et donc avoir des enfants, faute de trouver une épouse. On estime leur nombre à 30 millions d'ici 2020, soit 12 à 15% de la population adulte. Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Quand les politiques renforcent la préférence mâle … Vers une Chine sans femme? En Chine, les débats sur la légalisation de la « mort eugénique » des nouveau-nés de « qualité inférieure », moyen d'appliquer la politique d'amélioration de la qualité de la population, renforcent et légitiment une pratique dont la politique démographique a déjà accru la fréquence. La préférence traditionnelle pour les garçons est renforcée par l'absence de système généralisé de retraite qui oblige les parents à avoir au moins un fils pour les soutenir dans leurs vieux jours, puisque les filles, que le mariage fait sortir de la famille, ne peuvent tenir ce rôle. Les couples sans enfant mâle sont alors conduits à diverses pratiques : L'avortement sélectif des foetus féminins après identification de leur sexe au moyen de l'échographie, largement répandue en Chine. Les abandons, majoritairement de filles, dont le nombre augmente rapidement au cours des années quatre-vingt. La mortalité des enfants recueillis dans les « centres de bien-être » est si élevée (jusqu'à 900 o/oo) que l'abandon revient à un infanticide masqué. Pour les couples chinois, la composition de la descendance selon le sexe est plus importante que sa dimension. La nécessité d'avoir un ou deux fils entre donc en conflit avec l'injonction de limiter très strictement le nombre d'enfants mis au monde. Cette contradiction n'a pu être résolue par les parents que par le remplacement progressif, au cours de la décennie 1980, de la politique de limitation du nombre d'enfants nés vivants par la pratique de la limitation du nombre des enfants survivants, au moyen de l'application aux filles, dans leur petite enfance, d'un traitement moins favorable qu'aux garçons, qui diminue leurs probabilités de survie. Contrairement à ce qu'on observe généralement, il y a en Chine surmortalité des filles avant 5 ans, qui s'est accentuée au cours des années récentes. Le comportement des parents est devenu, avec d'autres, un moyen de se constituer une descendance conforme à leurs voeux. Population et sociétés, janvier 1998 http://www.ined.fr/publications/pop_et_soc/pes331/PES3312.htm Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Féminicide: quand la précarité rencontre le machisme «A Ciudad Juarez (Mexique) au cours des onze dernières années, et selon des chiffres officiels, on a déclaré 4.587 femmes disparues, disparues dans le vide. Plus d’une par jour. Pour moins d’un cas sur dix, elles ont été retrouvées, recouvertes par le sable du désert, victimes sacrificielles du sadisme machiste. ... Toutes les analyses concordent pour désigner les maquiladoras comme le premier maillon de la chaîne des violences contre la femme. Le demi-million d’ouvriers qui assemble des appareils électrodomestiques et des téléviseurs de marques étrangères est constitué en majorité de femmes , jeunes de préférence, sous payées et non syndiquées, à qui on impose un test de grossesse périodique. L’écrivain Carlos Monsivais a proposé de changer le terme. " Féminicide est un terme descriptif ; par contre commencer à les classer dans les " crimes de haine " nous oblige à faire une réflexion sérieuse sur le machisme dans son ignominie physique et sur les enquêtes des crimes ". Attac France http://www.france.attac.org/a3586 (Il Manifesto, Italie, 2 Juillet 2004) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Pauvreté et apartheid sexuel “ … les dirigeants du monde ne pourront reléguer la pauvreté dans le passé • avant de reléguer la discrimination sexuelle dans le passé … • tant que nous n’arrêterons pas la violence à l’égard des femmes et des filles … • avant que les femmes ne jouissent de la plénitude de leurs droits sociaux, culturels, économiques et politiques.” Fond Nations Unies pour la population 2005, http://www.unfpa.org/news/news.cfm?ID=693&Language=3 Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Qui s’en (pré)occupe? Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Aide au développement … des femmes? • Nations Unies • Marchés et cadres (sous) régionaux (UE, OUA) • Gouvernements nationaux • Coopérations multilatérales et bilatérales – bailleurs, partenaires, dictateurs etc … ?? • La société civile et les « anti » … • Y’a ceux qui s’occupent des femmes/du genre … et y’a les autres Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Plus d’excuses …?! Bonne conscience/mauvaise foi • On a une « unité femmes » qui s’en occupe • On travaille sur la parité en interne (pas sur relations femmes/hommes en externe) • Les femmes/filles, on ne les exclut pas! (même si on ne fait rien pour les inclure) • On a des projets de femmes Evitement et refus • On n’est pas une association de femmes • Ce n’est pas notre priorité, notre spécialité • On n’est pas compétent, pas légitimes • On n’a pas les moyens (ex. faire des analyses) Allergie et politiquement correct • C’est une préoccupation des féministes du nord • Ca vient des femmes intellectuelles/élite du Sud, pas des femmes paysannes, pauvres Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Solitaires mais solidaires … • Mobilisation internationale sur des enjeux globaux (marche mondiale des femmes) et des thématiques (fracture numérique de « genre ») • Réseaux d’action et d’information (santé, éducation, économie solidaire, Sida, trafics, violence, transport rural, macroéconomie, conflits, OMC, environnement etc.) • Femmes leaders en réseau à différents niveaux • Mobilisation politique des femmes (électrices/citoyennes, candidates et élues) • Liens tissés entre global – local (utilisation Tic) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Pas une féministe qui le dit … • Je ne vois aucune priorité aussi brûlante pour l’économie du développement qu’une reconnaissance pleine et entière de la participation et du leadership féminin dans les domaines politiques, économique et social. C’est un aspect crucial du « développement comme liberté ». • Amartya Sen, Prix Nobel économie (1998), Un nouveau modèle économique (ed. Odile Jacob, 2000) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Des raisons d’y croire • Des gains dans la pratique (éducation, emplois, politique) • Gains juridiques (code famille au Maroc, déclaration 1325 NU prévention des conflits) • Expertise/outils et données dans différents secteurs, avec bonnes/mauvaise pratiques • Un dialogue qui s’installe avec les hommes (politique/professionnel/privé/associatif) • Stratégies pour la transversalité qui se construisent • Début de reconnaissance (ex. forums mondiaux, organisations solidarité/dévelop/droit) • Mouvements des femmes qui s’organisent Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
On fait quoi? • Se lever là où l’on est assis • Remettre en question le « né-trouvé » (inégalités de genre comme « naturelles ») • Identifier les enjeux de genre spécifiques dans notre contexte, association, travail • Interroger notre pratique (prof, associative, perso), mener travail collectif de réflexion • S’informer, se former, s’outiller • S’organiser pour en parler (ex. se servir des Tic) • Prendre la parole, l’arracher, la partager (parler avec, pas à la place de …) • (Re)conquérir des espaces d’expression et d’action – sortir du ghetto « femmes » • Jouer la carte de la transversalité (tous les secteurs sont concernés) • Créer des alliances (co-responsabilité de tous face aux inégalités de genre) • Sensibiliser les hommes, les jeunes (filles et garçons) • Montrer l’exemple … reconstruire sans reproduire, innover Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Se positionner • Peut-on réduire la pauvreté sans réduire les inégalités de genre? Doit-on lutter contre la précarité des femmes pour réduire les inégalités f/h … ou le contraire? • Les acquis des femmes dans les pays industrialisés sont-ils un privilège de leur position dans l’économie mondiale dominante, nécessitant pour être défendus de maintenir cette position, ou peuvent-ils être étendus aux autres femmes du monde grâce à la diffusion d’une norme universelle en matière de droits des femmes? (Fatiha Talahite, dictionnaire critique du féminisme, 2000) Claudy Vouhé, réseau Genre en Action
Faire le premier pas ou aller plus loin • Réseau Genre en Action www.genreenaction.net • claudy.vouhe@genreenaction.net ou coordination@genreenaction.net Claudy Vouhé, réseau Genre en Action