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I. L'agriculture nigrienne. . En quelques chiffres et une carte : Les deux tiers de la superficie totale du Niger sont dsertiques..Le potentiel en terres cultivables est estim 14,5 millions d'hectares dont seulement 270 000 ha de terres irrigables. Sur ce potentiel, environ 6,2 millions d'h
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1. Les enjeux de la modernisation de l’agriculture au Niger. Djibo BAGNA
Coordonnateur de la Plate Forme Paysanne du Niger.
(P.F.P/N)
BP: 11729 Niamey/Niger
E-mail: bagna_djibo@yahoo.fr
2. I. L’agriculture nigérienne. En quelques chiffres et une carte :
Les deux tiers de la superficie totale du Niger sont désertiques..
Le potentiel en terres cultivables est estimé à 14,5 millions d’hectares dont seulement 270 000 ha de terres irrigables. Sur ce potentiel, environ 6,2 millions d’ha sont mis en culture pluviale et 85 700 ha en culture irriguée :
3. L’agriculture nigérienne. (suite) 65% des terres se trouvent en zone saharienne (pluviométrie/an <150 mm),
12% en zone sahélo-saharienne (150 à 350 mm),
12% en zone sahélienne (350 à 600 mm/ an,
11% en sahélo-soudanienne où la pluviométrie est >600 mm/an.
Mais les relevés pluviométriques montrent une baisse tendancielle de la pluviométrie au cours des dernières décennies.
4. L’agriculture nigérienne (suite) Carte n°1 : Zones agro-climatiques du Niger
5. L’agriculture nigérienne. (suite) L’agriculture nigérienne est dominée par les productions pluviales, associations céréales (mil, sorgho) et légumineuses (niébé, arachide), et les productions animales (bovins, caprins, ovins, camelins) en élevage extensif.
Le Niger produit aussi du riz (aménagements avec pompage), des cultures maraîchères dont l’oignon, et aussi du souchet.
6. L’agriculture nigérienne. (suite) C’est une agriculture essentiellement pluviale,
L’élevage dépend des pâturages qui dépendent des pluies,
Les pluies sont de plus en plus aléatoires,
Les ressources naturelles sont soumises à des pressions très fortes qui entrainent une dégradation rapide
Depuis 1993, les superficies irriguées ont augmenté de 10% à peine.
7. L’agriculture nigérienne. (suite) Jusqu’ici, chaque sécheresse produit presque les mêmes effets, depuis bientôt 40 ans. Les pertes varient de 30 à 100% des effectifs, selon les zones, selon les éleveurs et selon les espèces.
8. II. Pourquoi parle-t-on de modernisation de l’agriculture au Niger ?
A cause de la crise alimentaire, les pays africains sont dépendants du marché mondial pour une partie de l’alimentation de leurs populations, il est indispensable que notre agriculture soit « modernisée » pour ne pas connaître de nouvelles crises;
9. (suite) Les agriculteurs sont le lot le plus important des « pauvres », il est donc prioritaire d’augmenter leurs revenus pour cela il faut « moderniser » l’agriculture
Enfin les produits agricoles destinés à l’exportation ne sont pas assez compétitifs, il faut moderniser l’agriculture.
10. (suite) Mais de quelle modernisation parle-t-on ?
La montée en puissance agricole: la capacité de produire de grandes quantités de produits agricoles à faible coût pouvant à la fois nourrir la population et rapporter des devises à l’exportation grâce à de grandes exploitations mécanisées.
11. (suite)
Ex: le Brésil a braqué tous les regards et les espoirs de nos gouvernants vers une forme de modernisation de l’agriculture.
Le terme « agrobusiness »Des options qui plaisent à de nombreux dirigeants africains tant au Sénégal, qu’au Mali ou au Burkina.
12. (suite) Cette option nous n’y croyons pas.
Pour nous, la modernisation de l’agriculture doit nécessairement partir des réalités de l’exploitation familiale : principal pilier.
13. Lutter efficacement contre la pauvreté qui touche en premier lieu les paysans.
Augmenter les disponibilités en produits alimentaires.
14. (suite) La différence entre l’exploitation familiale et d’un autre type d’exploitation porte:
Sur les éléments du système de production, en fonction notamment des réponses aux questions posées de savoir :
15. (suite) Qui produit ?
Dans l’exploitation familiale africaine, c’est la famille, et non l’individu (entrepreneur) qui produit.
16. (suite) Pourquoi produire ?
Dans l’exploitation familiale africaine, ce n’est pas comme dans l’entreprise libérale pour faire des profits, mais pour réduire les risques, apporter une sécurité, maintenir un tissu social basé sur l’organisation familiale, sauvegarder la terre et les valeurs qui y sont attachées : On ne produit pas « pour vendre », mais « pour vivre »
17. (suite) La modernisation de l’agriculture basée sur la mécanisation ou agriculture industrielle est peu apte à gérer le cadre de vie et les ressources naturelles;
ce qui du coût marginalise les exploitations familiales et dépeuple les campagnes : phénomènes d’exode rural.
18. (suite)
Cette agriculture ne donne pas de vision claire de l’avenir du monde rural qu’elle prépare et est fondée sur des politiques visant à :
19. Accéder aux marchés exterieurs ;
Accroitre la production surtout pour l’exportation ;
Clarifier les droits fonciers pour faciliter l’enregistrement des terres au profit des plus nantis ;
Promouvoir l’esprit d’entreprise et le secteur privé, duquel sont souvent exclues les exploitations familiales agricoles.
20. (suite) Exploitation agricole familiale: une réalité: c’est celle là qui assure l’essentiel de la production en Afrique.
Elle fournit le plus d’emplois.
En effet, si toute cette population environ 80% n’était pas active dans le secteur agricole, on aurait dans les mains « une bombe sociale ».
21. (suite) Cette proportion importante d’agriculteurs doit se refléter dans les politiques et dans les modes d’accompagnement.
Or, les décideurs politiques ont tendance à dire qu’il faut que l’on adopte un système d’agriculture industrielle partout, sans dire le sort de ceux qui vont sortir ?
22. (suite) Cette agriculture a une forme d’organisation, une vision claire et un système de fonctionnement qui lui ont permis de survivre et de s’adapter.
Dans un contexte où les conditions climatiques, économiques et politiques sont tellement volatiles, on ne peut pas prendre le risque de s’engager come cela dans une seule direction.
23. (suite) Il n’est pas nécessaire, en vue d’accroitre et de moderniser la production vivrière, d’implanter de nouveaux acteurs en milieu rural, sur des grandes surfaces cultivées à la mécanisation lourde.
En effet la traction animale est économiquement au moins aussi rentable et performante, sinon plus, que celle basée sur le tracteur.
24. (suite) Les entreprises agricoles modernisées sont plus vulnérables en cas de crise. Le plus souvent beaucoup d’exploitations cotonnières motorisées ont dû vendre leurs tracteurs pour faire face à leurs dettes quant le prix du coton a cessé d’être rémunérateur.
25. (suite)
Ex: Cas de la culture du Coton dans la région de Gaya (Goroubassounga) en 1998 par les Chinois en vue d’approvisionner la SONITEXTIL en fil.
26. (suite) Beaucoup d’exploitants pour moderniser leurs exploitations ont été obligés d’emprunter, ce trouvant aujourd’hui au bord de la faillite.
Le développement de la production à l’extrême provoque des surproductions qui rendent difficile l’écoulement de cette production à un prix acceptable.
27. (suite) Certains tentent de pallier à la surproduction en invitant, les exploitants à "geler" leurs terres.
En conséquence, le revenu agricole baisse mais pas pour tous (les céréaliers voient leurs revenus augmenter)
28. (suite) Ensuite, le processus de modernisation des structures d’exploitation doit respecter les réalités régionales et locales spécifiques.
29. (suite) La modernisation de l’agriculture doit être un besoin à la base et non un besoin imposé à la base.
En effet tout processus ou procédé visant à améliorer les conditions de vie de la population doit faire l’objet d’une concertation.
30. (suite) Conduire des réflexions à tous les niveaux pour un donner et recevoir afin de prendre en compte toutes les préoccupations de ceux là qui mettent en œuvre les actions et activités ainsi retenues;
Autrement dit, il faut :
31. (suite) La Participation effective de la base à la définition et à la mise en œuvre des politiques visant à améliorer leur cadre de vie.
Cela doit nécessairement passer par le choix de la langue dans les débats.
32. (suite) Il faut des débats en langues nationales;
Le traducteur omet le plus souvent les points les plus essentiels pour ne traduire que son point de vue.
33. (suite) large concertation entre:
l’Etat ou ses démembrements,
les responsables des organisations paysannes;
les Partenaires Techniques et financiers (PTF).
34. (suite) La modernisation suppose :
L’accès au foncier ;
L’investissement adéquat ;
L’accessibilité et la disponibilité des intrants agricoles et zootechniques;
L’accès à l’eau ;
Accompagnement par la recherche ;
L’accès au conseil agricole
35. (suite) Enfin, le changement de comportement et d’attitudes est un autre facteur primordial à prendre en compte.
Tout changement mérite du temps car étant un long processus de réflexions et de remises en cause des propositions et hypothèses.
36. (Fin)
Merci de votre aimable attention!