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Que doit on absolument savoir en ALR. Les indications incontournablesen anesth
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1. Blocs nerveux périphériquespour la chirurgie et l’analgésiedes membres Michel Chandon
Service d’anesthésie
Hôpital Foch SURESNES
2. Que doit on absolument savoir en ALR Les indications incontournables
en anesthésie et pour l’analgésie
pour choisir il faut connaître au moins 2 techniques
En connaître les prérequis
l’anatomie topographique
l’anatomie fonctionnelle sensitive
les principes de la neurostimulation
électriques
et fonctionnels = anatomie fonctionnelle motrice (et sensitive)
les anesthésiques locaux et leurs indications
Si on veut étendre sa pratique
les autres indications
les techniques avec cathéter
4. Neurostimulation obligatoire ? Presque tous les travaux ont étudié le bloc axillaire
Taux d’échec
pas de différence entre neurostimulation, transartérielle et recherche de paresthésies [Baranowski Anæsthesia 1990, Goldberg Anesthesiology 1987]
la multistimulation améliore significativement le taux de réussite [Koscielniak-Nielsen Eur J Anaesthesiol 1997]
Neuropathies
transartériel (234 patients) 0,8 %paresthésies (290 patients) 2,8 %[Selander Acta Anesth Scand 1979]
Donc
éviter les paresthésies (délibérées ou non)
5. Neurostimulation S’est généralisée en France depuis 15 ans
par rapport aux techniques anciennes
paresthésie,
perte de résistance, clicks aponévrotiques
injections anatomiques (transaxillaire)
Devenue la technique de référence
moins de complications nerveuses (en théorie)
réalisation des blocs profonds
didactique +++
Nouvelles techniques
prélocalisation percutanée des nerfs
neurostimulation sensitive
repérage échographique des nerfs et plexus
6. Bases électriques Déclencher un potentiel d’action PA
en délivrant une quantité d’électricité Q
la cellule et l’axone sont chargés négativement - 80 mV
la dépolarisation à + 55 mV perméabilise la membrane
et déclenche le PA propagé
Prérequis électriques
stimulation rectangulaire
l’aiguille stimulante doit être reliée à la cathode (électrode négative)
7. Lois régissant la stimulation Il existe une charge électrique seuil Q (loi du tout ou rien)
nécessaire à la dépolarisation axonale et au PA
au dessous de ce seuil = pas de stimulation
au-dessus de ce seuil, augmenter Q ne modifie pas le PA et sa vitesse; cela revient à recruter plus de fibres plus éloignées l’aiguille
rhéobase Tc = plus petite intensité de stimulation pendant un temps « infini » nécessaire au déclenchement d’un PA
chronaxie Ir = durée de stimulation minimale nécessaire au déclenchement d’un PA à I = 2 x rhéobase
8. Stimulation : relation intensité-durée
9. Nerfs moteurs et sensitifs La chronaxie d’un nerf est inversement proportionnelle
à la vitesse de conduction et à la taille des fibres contenues
Aa motrices myélinisées 0,05 à 0,1 ms
Ad sensitives myélinisées 0,15 ms
C sensitives non myélinisées 0,4 ms
si stimulation d’un nerf mixte < 0,1 ms : pas de stimulation sensitive
si stimulation d’un nerf sensitif > 0,4 ms : paresthésies
Donc pour le repérage d’un nerf mixte
on fixe la durée 0,1 ms et on fait varier I’intensité de stimulation
10. Relation distance-intensité La densité de courant délivrée
est inversement proportionnelle au carré de la distance (loi de Coulomb)
en fait discordances paresthésies / neurostimulation
Mulroy Anesth analg 2002 paresth. accid. stim = 0/4, bloc 4/4
Urmey Anesthesiology 2002 paresth. délib. stim 25%
Choyce Reg Anesth Pain Med 2001 paresth. accid. stim 77%
difficultés méthodologiques (retrait de l’aiguille patient / anesthésiste) Mulroy Mitchell : 4 cas cliniques paresthésies déclenchées au cours BIS, stimulateur branché = 0 stim, 4 blocs efficaces
Urmey Stanton : parethésie cherchée délibérément / BIS, stim branché : 25 % réponses motrices à 0,5 mA
Choyce et al : paresthésie, neurostim branché à 0,5 = 77 % réponses motrices persistant -> 0,17 mAMulroy Mitchell : 4 cas cliniques paresthésies déclenchées au cours BIS, stimulateur branché = 0 stim, 4 blocs efficaces
Urmey Stanton : parethésie cherchée délibérément / BIS, stim branché : 25 % réponses motrices à 0,5 mA
Choyce et al : paresthésie, neurostim branché à 0,5 = 77 % réponses motrices persistant -> 0,17 mA
11. Quelle intensité ? Recommandations PC Sfar 2003 « Blocs périphériques des membres chez l’adulte »
mise en marche après passage cutané de l’aiguille isolée, augmentation progressive de l’intensité
recherche débutée à 2 mA / 0,1 ms en l’absence de réponse motrice, aiguille mobilisée dans les 3 axes de l’espace après obtention d’une réponse motrice
recherche de l’intensité minimale de stimulation (IMS)
test d’aspiration puis injection de 1 ml d’AL qui doit éteindre la réponse motrice
injection indolore et sans résistance
réponse motrice retrouvée facilement en augmentant l’intensité
injection lente et fractionnée de l’AL, tests d’aspiration à chaque interruption
« l’IMS nécessaire à l’obtention d’un bloc efficace reste inconnue »
On utilise habituellement : 0,2 mA (sécurité) < IMS < 0,5 mA (efficacité)
12. Autres paramètres de repérage Fréquence
1 Hz = confort patient, pas de confusion avec myoclonies
2 Hz = permet une recherche plus rapide
Réponse musculaire ou neuro-musculaire ?
topographie de la réponse : réponse musculaire localisée autour de l’aiguille, jamais à distance
une réponse musculaire disparaît toujours à des intensités faibles
13. Autres notions importantes Concept d’aiguille libre
l’aiguille doit « tenir » sans être maintenue dans sa position de stimulation
la main qui la manipule doit pouvoir éventuellement la lâcher sans perte de stimulation, au plus la soutenir (gravité, déplacement par la tubulure d’injection et le fil conducteur)
pas de main controlatérale palpant les repères ou déprimant peau et tissu sous-cutané
il est plus efficace de réaliser les blocs seul
coordination entre les deux mains
sauf pour les poses de cathéter : gants stériles -> un aide au neurostim
Vérifier son matériel
stimulateur
aiguille
électrode de référence (positive) : bien dégraisser la peau
14. Utilisation des anesthésiques locaux Cocaïne !Cocaïne !
15. AL utilisables en pratique [1] AL « anciens » de type amino-ester
procaïne
chloroprocaïne
tétracaïne
Les AL « modernes » sont des amino-amides
lidocaïne (Xylocaïne®) 1943
devenu le produit de référence
délai et durée d’action courts, puissance intermédiaire
toxicité modérée
antiarythmique
concentrations 0,5 %, 1 % ± adr, 2 % ± adr, 5 %, formes topiques
bupivacaïne (Marcaïne®)
cinétique longue, toxicité importante
bloc différentiel
concentrations 0,25 % ± adr, 0,5 % ± adr, (0,75 %)
16. AL utilisables en pratique [2] Les AL « récents »
mépivacaïne (Carbocaïne®)
cinétique ˜ lidocaïne, toxicité moindre
moins vasodilatateur que lidocaïne
concentrations 1 %, 2 %
ropivacaïne (Naropeine®)
par rapport à la bupivacaïne
métabolisme un plus court , mais cinétique clinique comparable
moins toxique
mais moins puissant
bloc différentiel
efficace en infiltrations +++
concentrations 0,2 %, 0,75 %, 1 %, ampoules 20 ml et Polybag™ 200 ml
l-bupivacaïne en cours de commercialisation
moins toxique que la bupivacaïne, mais sans doute moins puissante
durée d’action plus longue
17. Caractéristiques comparées des AL
18. Utilisation pratique des AL
19. Facteurs modifiant l’activité des AL [1] Dose et volume injectés
dose augmentée : raccourcit la latence et allonge la durée du bloc
augmenter le volume augmente l’extension du bloc
Site d’administration
latence et durée d’action sont :rachi - infiltration < péridurale < blocs plexus brachial
Vasoconstricteurs : adrénaline, naphazoline (topique)
prolongent la durée d’action et limitent le pic plasmatique de résorption
intérêt
avec les AL de courte durée d’action (lidocaïne), et la bupivacaïne
pour les blocs à forte résorption et à grands volumes (intercostal, plexus)
« interdits » pour les blocs des doigts et pénien (ischémie)
20. Facteurs modifiant l’activité des AL [2] Mélanges d’anesthésiques locaux
avantages théoriques : mélange de Moore : Xylo® + Marcaïne®
améliorer vitesse d’installation et bloc moteur
n’est logique si on diminue de moitié la dose de chacun des AL car les toxicités s’additionnent
Morphiniques
aucun effet spécifique pour les blocs périphériques
utiles en rachianesthésie
peropératoire pour diminuer la dose d’AL : fentanyl 100 µg, sufentanyl 2,5 à 10 µg
morphine sans conservateur 100 à 400 µg pour analgésie postopératoire
a2-agonistes
clonidine (Catapressan®) 1 µg/kg
prolonge significativement la durée des blocs périphériques
bradycardie, hypoTA, somnolence / patients âgés
21. Toxicité systémique des AL Surdosage
signes neurologiques en 2 phases
somnolence / sensation ébrieuse, anxiété, céphalées, acouphènes, logorrhée, diplopie, paresthésies péri-buccales, goût métallique dans la bouche, nystagmus, frissons, clonies faciales ou des extrémitésphase souvent masquée par prémédication / sédation ou téléscopée avec la phase suivante
puis convulsions, coma avec hypoxie et hypercapnie
signes cardiovasculaires
dépression de l’inotropisme et de la conduction+ arythmies par réentrée
chute PA, bradycardie, tr. conduction IC, TV ou FV => arrêt circulatoire
gravité des accidents de surdosage à la bupivacaïne
les signes cardiovasculaires surviennent en même temps, voire avant les signes neurologiques
affinité de la molécule pour ses récepteurs => la réanimation doit être poursuivie longtemps
22. Toxicité systémique des AL Le surdosage est du :
à une injection intra-vasculaire : survenue brutale des signes de toxicité, surtout en cas d'injection IV (veine axillaire), ou artérielle vertébrale (bloc interscalénique)
ou à une posologie excessive : survenue progressive
Traitement
hyperventilation en O2 pur
anticonvulsivants
thiopental 150 à 300 mg,
midazolam 5 mg, diazépam 10 mg, clonazépam 0,5 à 2 mg
voire curarisation (succinylcholine possible) + IT + VA
traitement symptomatique des tr. cardiovasculaires
23. Toxicité systémique, doses maximales Index toxicité D. max D. max
(procaïne = 1) avec adrénaline
Lidocaïne 2 400 mg 7 mg/kg m. sup
10 mg/kg m. inf
Bupivacaïne 8 150 mg 2 mg/kg m. sup
2,5 mg/kg m. inf
Mépivacaïne 1,5 5-6 mg/kg NA
Ropivacaïne 6 ? 3-4 mg/kg NA
24. Autres incidents accidents des AL Toxicité nerveuse directe
décrite avec la lidocaïne, en rachianesthésie
même avec les faibles concentrations (2,5 ou 1 %)
existe aussi avec la mépivacaïne, la chloroprocaïne
inexistante avec la bupivacaïne et la ropivacaïne
Méthémoglobinémie
décrite avec la prilocaïne, non utilisée en France (sauf EMLA)
Allergie
rare, plutôt AL type ester, due aux conservateurs dérivés de l’acide para-aminobenzoïque
souvent en fait accidents en AL dentaire : réaction vagale, injection IV adrénaline ou AL
allergie vraie aux AL amides très rare ;un test négatif ne peut exclure formellement tout risque
25. Règles de base de l’ALR
26. Règles de sécurité d’emploi des AL [1] Quelle que soit la technique d’ALR choisie
vérifier produit, concentration
respect des doses maximum admises
test d’aspiration (douce) préalable à toute injection
dose test adrénalinée ?
aiguilles à biseau court discutées [Rice AS, Br J Anaesth 1992]
injection lente (10 ml/min) et fractionnée
chez un patient éveillé en gardant le contact verbal avec lui
surveillance minimum 1 h après injection d’une dose pleine unique d’AL
27. Règles de sécurité d’emploi des AL [2] Réinjections (cathéter) : effet réservoir
lido, mépiva bupiva, ropiva
1ère réinjection1/3 de la dose initiale 30 min 45 minà au moins au 1/3 de la demi-vie
ou 1/2 dose initiale après 60 min 90 min
Réinjections ultérieures
1/2 dose toutes les 1/2 vies 90 min 150 min
ou 1/3 dose toutes les 1/2 demi-vies 45 min 70 min
28. Autres « règles » de l’ALR Sécurité
mêmes règles que l’AG
voie veineuse systématique
monitorage minimum : ECG, pression artérielle, SpO2
matériel et médicaments d’anesthésie et de réanimation
Asepsie
pas de compromis : désinfection large, utilisation de champs, gants, casaque si besoin
savoir admettre une faute d'asepsie et changer de matériel
Installation
douce et minutieuse
marquer ses repères (toujours) au crayon dermographique
Faire anesthésie locale de peau avec aiguille fine
29. Sédation « de complément » [1] Ne doit pas
être systématique
être dangereuse
hypoxie +++, surtout en décubitus latéral
perte des réflexes protecteurs
Doit être adaptée à la situation
indispensable pour l'installation du patient pour la ponction en traumatologie (fractures)
analgésique si douleur : fentanyl, sufentanyl ou alfentanyl (ambulatoire), à répéter SB
BDZ si angoisse, agitation, inconfort : midazolam, 1 à 4 mg IVD, à répéter SB
éventuellement : propofol 5 mg, kétamine 20 mg
30. Sédation « de complément » [2] La réalisation d'un bloc sous AG
central ou périphérique
est déconseillée (en France)
hormis chez l'enfant et dans certains cas particuliers
Savoir passer à l'AG vraie si ALR insuffisante
au masque, au masque laryngé, avec intubation
halogénés, thiopental, propofol…
En fait l’ALR insuffisante ne devrait pas arriver
tester son bloc !
et le compléter si besoin (blocs de rattrapage)
31. Conclusion La neurostimulation est devenue la technique de référence pour les blocs périphériques
mais un certain nombre de blocs peuvent être réalisés sans neurostimulation
On peut selon indication se contenter de deux anesthésiques locaux
un « court » et un « long »
la clonidine est utile pour prolonger les blocs nerveux périphériques
La réussite de l’ALR repose sur
le respect des règles de sécurité
la patience et la minutie : l’ALR périphérique se pratique dans le calme et la sérénité