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Cours d’Environnement économique de l’entreprise M2 - Administration des entreprises

Cours d’Environnement économique de l’entreprise M2 - Administration des entreprises Année universitaire 2014 - 2015. Bernard Yvars Université de Bordeaux. PLAN DU COURS Introduction - Le contexte commercial et financier international : état et perspectives

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Cours d’Environnement économique de l’entreprise M2 - Administration des entreprises

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  1. Cours d’Environnement économique de l’entreprise M2 - Administration des entreprises Année universitaire 2014 - 2015 Bernard Yvars Université de Bordeaux

  2. PLAN DU COURS Introduction - Le contexte commercial et financier international : état et perspectives Chapitre 1 - Les bases économiques de la stratégie des firmes contemporaines Section 1 - L’analyse économique de la firme en concurrence imparfaite Section 2 - Les marchés et l’analyse de la concurrence complexe Section 3 - La dynamique de l’avantage concurrentiel en économie ouverte Chapitre 2 - Les stratégies de développement international des firmes Section 1 - Les apports de l’analyse économique contemporaine Section 2 - Les modalités des stratégies à l’internationalisation des firmes Chapitre 3 - La gestion des risques dans la firme internationale Section 1 - La nature des risques dans les opérations internationales Section 2 - La gestion du risque de crédit et de change Conclusion - Quelle stratégie d’intelligence économique de la firme aujourd’hui ?

  3. BIBLIOGRAPHIE • J.-L. Amelon et J.- M. Cardebat, Les nouveaux défis de l'internationalisation - Quel développement international pour les entreprises après la crise ?, De Boeck, 2010. • D. Besanko, D. Dranove, M. Shanley, S. Schaefer, Principes économiques de stratégie, Ouvertures économiques, De Boeck, Bruxelles, 2011. • A. Bilek, Analyse conjoncturelle pour l’entreprise - Observer, comprendre, prévoir-, Ouvertures économiques, De Boeck, Bruxelles, 2011. • P.-A. Buigues et D. Lacoste, Stratégies d’internationalisation des entreprises - Menaces et opportunités, Business School, De Boeck, Bruxelles, 2011. • C. Harbulot (sous la direction de), Manuel d’intelligence économique, PUF, Lonrai, 2012.

  4. Méthode de travail retenue : - Un cours magistral mis en ligne ; • Des exposés sur des thèmes liés au cours magistral; - La note d’examen est une note de contrôle continu basée sur l’évaluation de l’exposé + une note d’interrogation écrite de fin de cours (QCM + quelques questions sur le cours).

  5. Liste des exposés liés au cours Environnement économique de l’entreprise §§§ • - L’état actuel de la conjoncture économique internationale ; • - L’innovation dans l’Union européenne : une analyse comparative; • - La fiscalité et l’entreprise dans l’Union européenne ; • - La TVA de l’entreprise en trafic intra-communautaire ; • - Du Cice au Pacte de responsabilité en France ; • - Le dumping social dans l’Union européenne ; • - Les stratégies d’entrée des firmes sur les marchés internationaux ; • - Les techniques de financement des opérations internationales ; • - Le risque dans les activités internationales de la firme ; • - Les organisations de couverture du risque ; • - Le risque de change : les opérations de couverture ; • - La prise en compte de la contrainte sociale par la firme ; • - La contrainte environnementale de la firme ; • - Appellations d'origine, indications géographiqueset OMC ;

  6. INTRODUCTION

  7. La crise économique de 2008 - 2009  récession mondiale en 2009 contraction du commerce. En 2009, le volume des échanges a chuté de 12,2% (plus forte baisse de l’histoire récente). L’OMC a constaté une modeste reprise en 2010, inversant l’effet de la contraction du commerce. Un fait positif en 2009 : absence de renforcement des obstacles au commerce face à la crise (choix imposé par les membres de l’OMC) malgré un fort taux de chômage dans de nombreux pays.

  8. La contraction des échanges mondiaux en dollars en 2009 plus prononcée en valeur (-22,6%), qu’en volume (-12,2%). Raisons : chute des prix du pétrole et autres produits primaires. La production mondiale en termes de PIB a diminué en 2009 (‑2,3 %)  la plus forte baisse depuis la fin de la 2ème Guerre mondiale.  récession économique mondiale la plus grave depuis la Grande Dépression.

  9. Croissance du commerce mondial des marchandises et du PIB, en volume,2005-2012 (variation annuelle en %)

  10. Croissance du PIB et du volume du commerce des marchandises, en termes réels par région2010-2012Variation annuelle en %

  11. Les économistes de l’OMC indiquent le 22/09/2014 que le commerce mondial devrait enregistrer unecroissance de 3,1% en 2014, avec une légère accélération à 4% en 2015 (révision à la baisse des prévisions antérieures). A noter que les risques entourant cette prévision se sont atténués dans les économies développées, mais se sont accrus dans les pays en développement, car l’annonce de la fin de l'assouplissement quantitatif (FED étasunienne) a accentué la volatilité des marchés financiers.

  12. En termes de structure des échanges, le trafic de marchandises est prépondérant dans le commerce international / celui des servicesdont la croissance se poursuit (part de 16% à environ 20 % de 1984 à aujourd’hui). La nature des échanges de services s’est modifiée puisque la part du transport international et des voyages (respectivement 24% et 26%) dans le commerce mondial de services a baissé au profit des autres services (50%) dont les services informatiques et financiers avec les taux de croissance les plus élevés.

  13. Pour la France, un affaiblissement économique durable apparaît plausible malgré un choix pertinent d’une politique de l’offre pour atteindre une nouvelle croissance économique (existence de handicaps structurels): Beaucoup d’indicateurs évoluent défavorablement, excepté la diversification de sa spécialisation économique internationale et l’existence d’un fort taux d’épargne des ménages (16,8 % de leurs revenus en 2011). Quels sont les indicateurs ou critères défavorables ? : -le déficit public (le déficit public de la France  4,3 % du PIB en 2013, soit plus que l'objectif de 4,1 % prévu. Le budget pour l'année 2014 prévoyait de ramener le déficit à 3,6 % à la fin de l'année, et 2,8 % fin 2015, objectifs qui ne seront pas atteints). Fin du 1er trimestre 2014 : dette publique de la France = 93,6 % du PIB, soit 1985,9 milliards d’ €)  absence donc d’épargne publique. - le déficit chronique de la balance commerciale (71 milliards d’euros en 2011)  absence donc d’épargne externe. Seule, l’épargne privée (entreprises et surtout ménages) évolue favorablement.

  14. - un modèle de croissance économique trop axé sur la consommation (absence d’une politique de l’offre concrétisée). - une insuffisante capacité d’innovation. Ex : le nombre de dépôts de brevets triadiques (les innovations brevetées à la fois en Europe, au Japon, et aux États-Unis). Selon l'OCDE, l'Allemagne a déposé en 2008 plus de 70 brevets de ce type par million d'habitants, contre moins de 40 pour la France, 27 pour le Royaume -Uni et moins de 20 pour l'Italie et l'Espagne. • un appareil éducatif massivement orienté vers des filières généralistes de moins en moins adaptés aux besoins du marché (trop de diplômés sans savoir-faire opérationnel).

  15. Ces handicaps structurels conduisent à une inadaptation de la France à la compétition économique intra-européenne. Un taux de change flexible entre la France et l’Allemagne serait-il préférable ? La question reste posée (néanmoins problème de compétitivité-structure une nouvelle fois soulevé par le rapport Gallois). Notons enfin que l’internationalisation du marché du travail, notamment due à l’«intégration» économique européenne, peut contribuer à la détérioration des comptes sociaux (par exemple, concurrence sociale induite par la directive sur les travailleurs détachés, etc).

  16. Mais dans ce contexte économique dégradé, marqué par une hausse de l’endettement public, la France  conditions d’emprunt favorables sur les marchés financiers internationaux(taux d’intérêt légèrement négatifs pour des emprunts jusqu’à une échéance de 2 ans, 1,25% pour une échéance de 10 ans en date du jeudi 4 septembre 2014).

  17. Graphique 4 -

  18. Remarque : La zone euro est confrontée à un risque de trappe à liquidités. Cerisque est majeur car : - marchés financiers fortement pourvus en liquidités mais - défiance des banques entre elles et envers l’industrie financière  marché interbancaire peu dynamique et - méfiance des banques envers les secteurs productifs (notamment industriels)  activités risquées et moins rentables  creditcrunch préjudiciable aux entreprises.

  19. Cette situation  absence d’efficacité de la politique monétaire sur la croissance économique. Dans un tel scénario, la BCE ne peut agir sur la croissance économique (succès très mitigé à ce jour du TLTRO (Targeted Long TermRefinancing Operations ou opérations de refinancement ciblées à long-terme), un système de prêt à long terme (4 ans) de la BCE aux banques européennes.

  20. La BCE  relancer ainsi les prêts aux PME de la zone euro en fournissant aux banques jusqu'à 1.000 milliards d'euros de liquidités. Leurcapacité d’emprunt : 7% de leurs encours de prêts au secteur non financier - en excluant les ménages et les prêts immobiliers-, soit 400 milliards d'euros). Le jeudi 18 septembre 2014, seules 255/382 banques européennes ont emprunté pour 82,6 milliards d’euros!!!

  21. Le TLTRO ne permettra pas de relancer le crédit, particulièrement dans le sud de la zone euro. En fait, l'accès à la liquidité pour les banques n'est pas un problème majeur, sauf pour certaines banques en Grèce ou à Chypre qui n'ont plus accès au marché. La politique monétaire de la BCE ne peut seule assurer le retour à la croissance économique dans la zone euro … De plus, A. Merkel refus de relancer l’investissement public (lundi 22/09/2014).

  22. Le développement du commerce international a été favorisé, d’une part, par le développement des accords commerciaux depuis 1947 sous l’égide du GATT puis de l’OMC à partir de 1994 et, d’autre part, par la constitution de zones d’intégration régionale(Section 1). Cela dit, l’accentuation de la mondialisation a engendré une nouvelle hiérarchie des Etats dans le commerce international et une nouvelle approche du libre-échange (Section 2).

  23. Section 1 - L’ouverture contemporaine à l’échange international par les NCM et les zones d’intégration régionale Depuis 1945, le processus de libéralisation du commerce mondial repose sur des systèmes basés sur la coordination des politiques commerciales au sein du GATT puis de l’OMC. Ils s’appuient sur le principe du multilatéralisme: les concessions et les règles sont négociées non plus entre deux pays mais dans le cadre de cycles avec un grand nombre de pays (23 au début du GATT). Plus ou moins gagnants à l’échange international, de plus en plus de pays ont choisi d’adhérer à l’OMC (159 membres au 2 mars 2013) et de se soumettre aux règles de la mondialisation(les règles de l’ouverture internationale pouvant être édictées régionalement : cas de l’UE).

  24. Simultanément, et parfois en raison des difficultés de la négociation multilatérale, se sont développées les zones d’intégration régionale (CEE en 1957, AELE en 1960, par exemple). A - Les négociations commerciales multilatérales Pour tenir compte des enseignements tirés du repli des économies sur elles-mêmes dans l’Entre-deux-Guerres, en 1947, le GATT impulse une dynamique de participation accrue des nations à l’échange international.

  25. Pourquoi un tel choix d’ouverture internationale des économies ? Les organisations internationales se réfèrent souvent aux théories classiques et néo-classiques de l’échange international ayant établi la supériorité du libre-échange sur toute autre forme d’organisation internationale des échanges : tous les pays participant à l’échange international réalisent des gains (par rapport à toute situation de protectionnisme) sous les hypothèses de stabilité dans le temps des structures de coût et de concurrence pure et parfaite.

  26. L’Accord général repose sur 4 principes fondamentaux : • - l’égalité de traitement entre partenaires commerciaux en généralisant uniformément à tous les partenaires les avantages consentis à un seul : c’est la clause de la nation la plus favorisée. Ce principe fonde le multilatéralisme (principe différent du bilatéralisme) et est le plus important de l’Accord. • - les concessions octroyées doivent l’être sur une base de réciprocité et d’avantages mutuels de façon à éviter les comportements de passagers clandestins dans le système commercial multilatéral.

  27. - le traitement national qui impose que les produits étrangers soient soumis au même traitement que les produits similaires d’origine nationale dès qu’ils se sont acquittés des droits de douane pour entrer sur le territoire national. • - l’Accord favorise les pratiques commerciales transparentes. L’usage du droit de douane est préféré à toute autre forme de protection (restrictions quantitatives aux échanges ou quotas, par exemple). C’est la raison pour laquelle les prélèvements agricoles de la PAC originelle ont été transformés en équivalents tarifaires par l’accord de l’Uruguay round (pression des Etats-Unis). En annexe les mécanismes du cycle agricole et de la politique de soutien des prix agricoles avant l’accord de Marrakech.

  28. Il existe des exceptions à l’application des principes précédents du libre-échange. Le GATT et l’OMC encadrent de tels dispositifs dérogatoires dont le nombre est en régression aujourd’hui : - exception à la clause de la nation la plus favorisée en autorisant la constitution de zones de libre-échange ou d’union douanière (article XXIV du GATT) ; - échanges entre pays développés et pays en développement pouvant être exonérés de la clause de réciprocité (accords de l’UE avec les pays ACP dans le cadre des conventions de Lomé ou Système des préférences généralisées ); - la principale exception au principe du traitement national concerne l’imposition de quotas à l’écran pour les films d’origine nationale. - les exceptions à l’usage exclusif de droits de douane comme moyens de protection sont nombreuses : cas de l’agriculture, de la pêche oude pays connaissant de graves difficultés de balances de transactions courantes.

  29. L’Accord général autorise la mise en place de mesures protectionnistes en situation de crise économique ou de pratiques déloyales (clauses de sauvegarde ou mesures antidumping). Les clauses de sauvegarde doivent obéir au principe de non - sélectivité. Dans ce cadre, le GATT a ouvert plusieurs rounds de négociation pour abaisser le niveau de protectionnisme tarifaire et non tarifaire international (accord de l’Uruguay round, conclu à Marrakech, le 15 avril 1994). Quels en sont les résultats principaux ? On peut citer : - la poursuite du démantèlement des droits de douane avec notamment la réduction des pics tarifaires (droits de douane supérieurs à 15%). - l’extension des règles du GATT à des secteurs exclus (services, le secteur textile régi par l’accord multifibres -AMF-, l’agriculture qui dérogeait aux règles générales en matière de subventions et d’accès aux marchés).

  30. - le renforcement des règles s’imposant aux membres du GATT et le renforcement des procédures de règlements des différends afin de s’assurer que les échanges sont pratiqués de manière loyale (nouveaux accords anti-dumping, sur les subventions et sur les marchés publics, adoption par le GATT de normes internationales de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle-OMPI-). - La transformation du GATT en OMC donne un cadre institutionnel aux négociations commerciales multilatérales  travail continu de négociation au siège de l’OMC. Le champ d’action de l’OMC est élargi avec de nouvelles prérogatives en matière de commerce des services (GATS), l’accord sur le respect des droits de la propriété intellectuelle (ADPIC), l’accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), l’accord sur les obstacles techniques au commerce (accord OTC), etc.

  31. Dans les faits, le lancement du 9ème cycle de NCM à Seattle en 1999  échec dans un contexte de contestation de la mondialisation et de dénonciation d’une insuffisante association des pays en développement aux négociations. Les ONG demandaient la prise en compte dans le commerce mondial de normes sociales, sanitaires et environnementales (optique de développement durable) mais les pays du Sud refusent cette approche de nature à remettre en question leurs avantages comparatifs. La question de la recevabilité du fondement de l’avantage comparatif actuel est ainsi posée. Un avantage de coût, basé sur une innovation, un progrès technique, un savoir faire (que les autres pays n’ont pas ou pas encore acquis), est différent d’un avantage de coût, basé sur l’exploitation du travail (bas taux de salaire, absence de protection sociale) ou l’absence de normes environnementales (pollution des eaux, des sols, de l’air, etc) ou sanitaires (objectif de santé publique). Question fondamentale que l’OMC ne veut pas aborder aujourd’hui !

  32. Par ailleurs, à Seattle, l’UE et les Etats –Unis se sont opposés sur le dossier agricole, notamment en matière de subventions à l’exportation. Dans le cadre du cycle de Doha (round de négociation d’une durée de 3 ans pour libéraliser davantage le commerce international, notamment avec les pays en développement), la conférence de Hong Kong de décembre 2005 a abouti à une déclaration finale adoptée par consensus laissant entrevoir la possibilité d’un accord 3 dispositions prévues : - détermination d’une date butoir pour l’élimination des subventions agricoles aux exportations au 31/12/2013 ; - différentes mesures en faveur des pays pauvres (les pays développés accordant à partir de 2008 un accès libre de quotas et de droits de douane sur leur marché intérieur à 97% des produits en provenance des pays les moins avancés (PMA) ;

  33. suppression fin 2006 des subventions aux exportations de coton (les Etats-Unis principalement concernés). Ce pays n’a pas pris d’engagements précis quant à la diminution du soutien interne à la production de coton. Cependant la déclaration finale de Hong Kong restait décevante, notamment pour l’UE,pour les questions de l’accès aux marchés des produits industriels et de la libéralisation des services. En définitive, l’accord ne sera pas obtenu, les discussions officielles stoppant en juillet 2006, les travaux se poursuivant au siège de l’OMC qui espérait un accord définitif dans le courant de l’année 2011 (accord toujours pas réalisé).

  34. Deux écueils majeurs rendent difficiles la conclusion de l’accord : - la question agricole ; - les questions de propriétés intellectuelles. La question agricole  principale cause de blocage des négociations. Les pays du Sud accusent les économies développées de soutenir leur agriculture avecdes subventions pouvant représenter 40 à 50% des coûts(concurrence forte sur les marchés des pays en développement et sur les marchés mondiaux). Le contexte international est marqué par le développement de crises alimentaires, une augmentation de la pénurie d’eau (et de terres arables ---> développement du land grabbing, par exemple), une croissance démographique encore significative  l’agriculture redevient un secteur très stratégique. Un accord sur le dossier agricole apparaît donc bien improbable. Pour les questions de propriété intellectuelle, des enjeux multiples (au nombre de 3) sont à considérer :

  35. . Le 1er tient à la question suivante : l’extension du système de protection des indications géographiques à d’autres secteurs que le vin et spiritueux. Les pays du Sud n’y sont pas favorables. . Le second concerne le lien entre ADPIC et le maintien de la biodiversité et des savoirs traditionnels. En effet, la brevetabilité du vivant induit des biais importants entre le Nord et le Sud.Par exemple : la possibilité offerte aux groupes industriels du Nord de breveter certaines molécules ou gènes issus des pays du Sud  captation du patrimoine biologique du Sud par le Nord. . Le 3ème relève de la santé publique. Les connaissances médicales ancestrales de pays en développement  captation par des firmes recourant aux biotechnologies. L’ADPIC impose que des brevets soient accordés à des inventions dans tous les domaines technologiques (incluant les biotechnologies). De nombreux médicaments tombent sous cette règle. Il peut donc arriver que suite aux dépôts de brevets par le Nord, les populations du Sud doivent payer pour des médicaments qu’elles ont développés collectivement au fil du temps.

  36. Notons que des laboratoires pharmaceutiques de pays du Sud (Inde, Afrique du Sud) ont développés des médicaments génériques illégaux de certains médicaments mis au point par des groupes européens ou étasuniens problème majeur de santé publique, la pandémie du sida (procès notamment en Afrique du Sud et Inde respectivement en 2002 et 2006). Des avancées ont été obtenues notamment la possibilité de passer outre les droits de propriété intellectuelle dans le cas d’extrême urgence sanitaire). Les ADPIC restent une source de conflit importante dans les négociations de l’OMC. Au final, l’absence de conclusion de l’accord de Doha risquait d’entraîner une recrudescence du protectionnisme. Mais, en décembre 2013, le « paquet de Bali », représentant 10 % du programme de Doha a permis à l’OMC d’engranger un succès relatif.

  37. Pour trouver un accord, le compromis s'est limité à 3 sujets : l'agriculture, la facilitation des échanges commerciaux (offrir aux firmes de meilleurs renseignements sur les réglementations des pays pour les exportations et importations de leurs biens et accroître la simplification administrative des échanges) et le développement des pays les moins avancés (accès aux marches des pays développés hors contingent et sans droits de douane pour 97 % des produits exportés des PED). Concrètement, le volet agricole de Bali se limite à la sécurité alimentaire. Sous la pression de l'Inde, les PED ont obtenu la possibilité de contrevenir aux règles de l'OMC : ils pourront constituer des stocks de denrées de base en les achetant à des prix supérieurs à ceux du marché (subventions publiques) pour les revendre à bas prix à leur population pauvre. Aucune plainte de pays tiers ne pourra être déposée auprès de l‘ORD de l'OMC. Sur les autres sujets agricoles subventions à l'exportation, soutiens internes, subventions au coton -, pas de progrès réalisé. Domaines non évoqués: industrie, services, droits de propriété intellectuelle, accès aux marchés publics, commerce électronique. Beaucoup reste donc à faire.

  38. Notons que depuis 2001, de nouveaux phénomènes sont apparus mettant en danger l'existence de l'OMC, notamment le développement des chaînes de production internationales.Ainsi, la valeur ajoutée d'un produit spécifique se répartit souvent entre plusieurs pays et les firmes multinationales (les pays émergents insérés dans ces chaînes de valeur n'ont guère besoin d'une organisation telle que l'OMC). Dès lors, la définition de nouvelles règles commerciales tend à emprunter d'autres voies : le régionalisme et le plurilatéralisme (négociations actuelles autour du partenariat transpacifique et du partenariat transatlantique). L'OMC, face au risque de «balkanisation» des négociations commerciales, devra sans doute évoluer dans son fonctionnement.

  39. B - La mise en place de zones d’intégration régionale Dans les années 50, le régionalisme, s'est développé et concrétisé par la constitution d'accords commerciaux discriminatoires  accès réciproque et préférentiel aux marchés des pays membres et maintien d'une politique restrictive à l'égard des pays tiers. Cette régionalisation s'est ralentie dans les années 80 avant de réapparaître dans les années 90 (difficultés de l'Uruguay round). L'objectif de l'intégration régionale est le même que celui du libre-échange dans le cadre de l’OMC: la recherche d'une plus grande efficacité économique. Cependant, les moyens sont différents : - l'intégration implique le développement privilégié de relations commerciales, économiques et financières entre un nombre restreint de partenaires ; - elle repose sur la suppression de toutes les formes de discrimination entre les économies de ces pays. Elle vise la constitution d'un ensemble économique unifié et dépasse la simple suppression des obstacles aux échanges internationaux.

  40. B. Balassa définit l'intégration comme étant un processus visant à supprimer les discriminations entre unités économiques de différents pays. La constitution de zones préférentielles est le stade le plus faible de l'intégration (baisse des tarifs douaniers et suppression des contingents). En dehors de cette forme élémentaire d'intégration, il distingue 5 degrés d'intégration classés par ordre d'intensité croissante, chacun des degrés retenus contenant le degré précédent + un élément nouveau : - la zone de libre-échange ; les pays membres éliminent entre eux les droits de douane et les restrictions quantitatives à la libre circulation des biens mais conservent chacun leur protection initiale envers le reste du monde (Aele créée en 1960 ou Mercosur créé en 1991) ;

  41. - l'union douanièrese distingue de l'intégration précédente par l'adoption d'une politique commerciale commune, notamment l'instauration d'un tarif douanier commun à l'égard des pays tiers (Union douanière économique de l'Afrique centrale - Udeac - créée en1973) ; - le marché communest une union douanière dans laquelle les pays réalisent la libre circulation et le libre établissement des personnes et des capitaux : la Cee de 1993 avec l'achèvement du marché intérieur recouvre le mieux la définition du marché commun, tout en se rapprochant des deux définitions suivantes de l'intégration ;

  42. - l'union économique, ajoute aux principes du marché commun l'harmonisation des politiques économiques nationales ; - enfin, l'union économique et monétaire ou intégration économique totale unification des politiques économiques. Elle rend nécessaire l'instauration d'une autorité supranationale si monnaie commune ou unique; la suite logique de l'intégration économique est l'union politique : il existe une logique cumulative de l'intégration selon laquelle l'intégration des marchés, c-à-d la création d'un véritable marché commun, appelle une intégration plus poussée sur le plan économique (harmonisation des politiques économiques) puis sur le plan monétaire. • Remarque : l'augmentation de la taille d'une zone intégrée suscite de nouvelles adhésions. Le même résultat peut être obtenu lorsque le degré d'intégration s'accroît, à couverture géographique inchangée. Ainsi, la réalisation du Marché unique européen a précédé l'entrée dans l'UE de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède le 1er janvier 1995.

  43. Aujourd’hui, les ZIR doivent de plus en plus respecter les règles de la mondialisation (règles de l’OMC). De plus, on constate que les objectifs d’une intégration économique sont le plus fréquemment atteints quand le degré d’intégration recherché est élémentaire Mais si le processus intégrateur veut s’approfondir, les objectifs d’intégration ne sont que partiellement obtenus, y compris pour l’Union européenne (tableau 1 ci-après)

  44. De façon générale, les processus d’intégration régionale centrés sur l’économie et considérés comme aboutis (ou réussis) sont peu nombreux. Il en existe deux : - celui de l’unification allemande au XIXème siècle (du Zollverein à l’unification politique allemande en 1871) ; - celui de la CEE jusqu’à l’union monétaire actuelle. Mais l’UE s’est figée «au milieu du gué» en n’achevant pas son processus intégrateur économique (budget fédéral pour l’union monétaire, fédéralisme étendu à tous les champs économiques majeurs (politiques allocatives de ressources, industrie notamment) et politique (Etat fédéral européen)  pour l’heure, objectif difficile à atteindre. Les autres processus dans le monde sont peu approfondis malgré la référence dans les traités à des formes d’intégration économique telles que l’union douanière, l’union monétaire, etc.

  45. En conclusion, la viabilité des expériences ayant pour objectif l’intégration par l’économie nécessite la mise en œuvre de structures fédérales fortes, à la fois économiques, budgétaires et politiques. Si cela n’est pas le cas, les zones d’intégration régionale sont sans doute plus efficaces dans des actions non économiques d’intégration (démocratie, droits de l’Homme, des minorités, capital humain -éducation, santé-, apprentissage des langues, culture, etc) afin de créer un espace communautaire de solidarité, capable de «survivre» à la concurrence induite par l’intégration économique (génératrice d’une compétition impitoyable pour le revenu).

  46. Section 2 - Mondialisation et OMC : nouvelle hiérarchie des Etats dans le commerce international et nouvelle approche de la négociation commerciale Le décloisonnement international des économies s’est fortement accentué dans les années 90 et se poursuit sous l’égide de l’OMC d’une part, renforcement de la prégnance du multilatéralisme et accroissement de l’allocation internationale des ressources, d’autre part, émergence d’une négociation commerciale régionalisée (cas du projet PTCI) A - Les caractéristiques de la nouvelle hiérarchie Des mutations rapides interviennent dans le commerce des nations au cours de la décennie 2000. De nouvelles lignes de force apparaissent et d’anciennes s’estompent. On peut notamment remarquer: - le poids considérable et stable ou en progression de l’UE dans la DIT en termes d’échanges commerciaux et d’IDE: la mondialisation a depuis le début des années 2000 consolidé le rôle de 1ère zone économique mondiale de l’UE à 28. L’UE est la 1ère zone de consommation mondiale et est aussi la 1ère zone d’IDE et de production (PIB mondial le plus élevé). Globalement, l’Europe a tiré un grand bénéfice de la mondialisation mais les inégalités productives se sont creusées entre pays européens(pb des chocs asymétriques).

  47. - l’émergence de la zone asiatique est très marquée dans les échanges commerciaux et les IDE entrants. C’est la zone de production mondiale enregistrant la croissance la plus forte. Selon les activités, elle est la première ou la seconde aire d’exploitation des avantages comparatifs ou compétitifs. - le déclin relatif de l’Amérique du Nord, nomment des Etats-Unis, est net. Bien qu’ayant à ce jour le PIB courant annuel le plus élevé après celui de l’UE, les Etats-Unis  érosion de leurs positions économiques sur les marchés extérieurs et sur leur marché intérieur. Le poids de leurs X dans le total mondial s’érode et leur part dans les M mondiales s’abaisse tendanciellement. Ce recul dans la DIT est sensible en matière d’IDE entrants ou sortants (flux ou de stocks). On peut remarquer que la part de l’importation en proportion du PIB s’accroît sensiblement aux Etats-Unis, passant de 9 % en 2000 à 15 % en 2010 (pénétration du marché intérieur par les concurrents des pays tiers).

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