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L’EUROPE MODERNE AUX XVIIe ET XVIIIe SIECLES. I. Une Europe divisée politiquement. Louis XIV . Echanges de territoires au gré des successions et des rapports de force. Alsace, Roussillon, Artois au détriment des Habsbourg d’Espagne. Les Habsbourg :
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Louis XIV Echanges de territoires au gré des successions et des rapports de force Alsace, Roussillon, Artois au détriment des Habsbourg d’Espagne Les Habsbourg : - une branche possède l’Espagne, Pays-Bas, Franche-Comté, Sud de l’Italie, Milanais - une branche possède l’Autriche et des pays d’Europe centrale et le titre d’ Empereur du Saint Empire De leur marine. Elles craignent la formation d’ une puissance sur le continent Prise de places fortes ( = sièges) De mercenaires ( soldats français ou non payés) Les soldats prélèvent leur nourriture sur l’habitant
1. Compare la carte de l’Europe moderne et l’actuelle : quelles différences relèves-tu ? Des Etats moins nombreux mais plus grand. Ce sont des royaumes et des Empires. 2. Quelle remarque peut-on faire sur le découpage des frontières ? Enchevêtrement d’Etats. 3. Quels changements territoriaux relève-t-on entre 1648 et 1715 ? Agrandissement de la France, de l’Empire d’Autriche et du royaume de Prusse.
L’Europe est formée d’une multitude d’Etats, surtout des royaumes et des empires. La France, l’Espagne, la Grande-Bretagne sont les Etats les plus puissants. La famille des Habsbourg domine une partie importante de l’Europe (Espagne, une partie de l’Italie, les Pays-Bas, l’Autriche…). Les relations sont tendues entre tous ces Etats et les guerres sont fréquentes ( ex. guerre de Trente Ans de 1618 à 1648 entre protestants et catholiques, France et Espagne)
Gravure de Lucas Cranach, La vraie et la fausse Eglise, 1546 1. Quelle image ce document donne-t-il de l’Eglise catholique ? 2. Qu’apprend-on de la religion protestante ? 3. Que nous apprend la gravure sur les relations entre ces deux Eglises ?
Un dieu en colère qui envoie des malheurs sur la terre Les saints sont des intermédiaires entre Dieu et les croyants Le curé fait la messe en latin ( incompréhensible pour les croyants) Un moine enseigne aux clercs sous l’inspiration du diable Le Pape, chef de l’Eglise, enrichit celle-ci avec la vente des indulgences (pardon des péchés contre paiement) image
Un dieu d’amour qui envoie ses anges sur la Terre Jésus est le seul intermédiaire entre Dieu et les croyants Le pasteur, inspiré par le Saint-Esprit ( = Dieu), fait le culte dans la langue du pays image
1. Quelles sont les trois principales religions en Europe ? L’Europe est profondément divisée dans le domaine religieux , particulièrement depuis la Réforme protestante du début XVIe siècle. Le continent se partagé entre religions catholique, protestante, orthodoxe. 2. Où s’exerce chacune d’elles ? Les Etats catholiques sont surtout au Sud-ouest mais aussi au centre , les Etats protestants au Nord, les Etats orthodoxes à l’Est du continent 3. Quelle est la capitale de chaque religion ? Rome : capitale des Catholiques; Moscou : capitale des Orthodoxes; Trois capitales protestantes : Genève, Wittenberg, Londres Cette division religieuse alimente les conflits entre les Etats européens
Zone de forte diffusion de l ’art baroque Foyer de l ’art baroque et diffusion Londres Foyer de l ’art classique PAYS-BAS Versailles BAVIERE École hollandaise Paris AUTRICHE ESPAGNE Rome
L’art baroque en Italie Le Triomphe de saint Ignace, 1668-1685 par Le Pozzo Fresque du plafond de l’église Saint-Ignace, Rome
La fresque est comme une bande dessinée, avec des personnages : L’Amérique L’Afrique Dieu Saint Ignace L’Asie L’Europe
Quel est le genre de cette fresque : scène historique, scène de la vie quotidienne, paysage, scène religieuse, portrait… ? C’est une scène religieuse. La fresque est à la gloire d’Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre religieux des Jésuites, chargé de répandre la foi catholique (contre les protestants). C’est une commande de l’Église catholique, qui a payé l ’artiste. Quelle est la signification de la fresque ? La fresque représente l ’évangélisation du monde par les Jésuites (des rayons lumineux, partant de Dieu, au centre, frappent Ignace, puis vont toucher les quatre continents). Quels extraits du texte peuvent s’appliquer à la fresque ? « Les protestants jouaient sur la simplicité du culte, sur le refus des images, sur le retour à la rigueur des Évangiles. Eh bien ! l’Église catholique réagirait par la surabondance des images, la puissance émotive des statues, le vertige des plafonds peints, l’émerveillement que cause une nef surchargée d ’ornements, par le chatoiement des marbres, par le prestige de l ’or. » D. Fernandez, Le Banquet des anges, Plon, 1984. - « surabondance des images » - « vertige des plafonds peints » car perspective et peinture en trompe-l'œil - « nef surchargée d ’ornements » On peut ajouter qu ’il y a : • - beaucoup de mouvement et de lignes courbes • - des couleurs vives • une impression de richesse, de fantaisie, de sensibilité
L’art classique, maintenant : Eliézer et Rebecca, par Nicolas Poussin, XVIIe, 1,18 x 1,99 m, Paris, musée du Louvre
Le tableau illustre un épisode de la Bible, extrait de la genèse. Parmi les femmes à la fontaine, Eliézer doit reconnaître en celle qui lui donnera à boire, la femme désignée par Dieu, pour être celle de son maître Isaac. C’est donc une scène religieuse. Mais le sujet est tiré de l’Antiquité (la Bible), avec des allusions à l ’Antiquité grecque et romaine, et à la Renaissance italienne : les vêtements grecs, et le paysage méridional plutôt italien. Les couleurs sont froides et chaudes, le tableau assez sombre (la lumière du soleil couchant vient de la gauche : voir les ombres). Il y a peu de personnages, ils sont tous alignés sur le même plan, sauf les deux héros mis en avant.
Le personnage essentiel, Eliézer, est au centre du tableau, entouré des femmes parmi lesquelles il doit choisir. Les porteuses d ’eau Les jalouses Ce n ’est pas un hasard : l ’art classique est un art d’ordre, de lignes droites et de symétrie, de mesure et de sagesse. La preuve… par les groupes de femmes, les constructions, les différents plans.
Ce sont les mêmes principes en architecture : par exemple la façade du Louvre, palais du roi à Paris Le projet du Français Claude Perrault : classique Le projet de l ’Italien Le Bernin : baroque Le 3e projet de Le Bernin : classique Trop tard ! Louis XIV préféra...
Claude Perrault, qui construisit la façade de 1666 à 1688 : un modèle d ’architecture classique inspirée de l ’Antiquité gréco-romaine: Le fronton Les colonnes La corniche Le pilastre
Le Bernin avait déjà construit, de 1657 à 1667, une colonnade (284 colonnes, 88 piliers, 140 statues de saints en marbre) devant la basilique Saint-Pierre de Rome, encerclant la place Saint-Pierre de ses deux bras ouverts, comme pour accueillir les catholiques du monde entier. La place Saint-Pierre et la colonnade du Bernin vues de la basilique : mouvement, richesse, lignes courbes, perspective, c’est de l ’architecture baroque. La basilique Saint-Pierre derrière la colonnade du Bernin.
VOYONS SI VOUS AVEZ COMPRIS ! Baroque ou classique ? Baroque, bien sûr ! Sculpture réalisée par Le Bernin en 1598 et baptisée "Transverbération de sainte Thérèse" connue aussi comme Extase de Sainte Thérèse, exposée à Santa Maria della Vittoria de Rome. Mais pourquoi baroque ? - un sujet religieux contemporain : la vie de la mystique espagnole Thérèse d ’Avila; - une œuvre italienne d’un des maîtres du baroque, Le Bernin; - de la sensibilité, de l ’expression dans les visages; - beaucoup de mouvement dans les attitudes des personnages et dans leurs vêtements.
Et là ? François Girardon (1628-1715) réalisa vers 1657, pour les jardins de Versailles, Apollon servi par les nymphes(1666-1673) pour la grotte de Thétis. Classique ! Pourquoi ? - une œuvre française pour Louis XIV (Apollon a le visage de Louis XIV); - une œuvre inspirée de l ’Antiquité grecque : Apollon était le dieu du soleil, la sculpture imite les sculptures grecques antiques, les tuniques (peplos) sont grecques; - une œuvre symétrique, ordonnée, avec des personnages figés.
Enfin ! Baroque ! le baroque rococo de l ’église de Wies (1746-56) en Bavière. - impression de richesse; - nef surchargée d’ornements peints ou sculptés; - fresque en trompe-l ’œil au plafond.
Fresque de San Ignazio, Le Pozzo, Rome, fin XVIIe s. Eliézer et Rebecca, N. Poussin, Paris, XVIIe s. Italie, Europe centrale , Espagne, Pays-Bas France, Royaume-Uni Religion catholique Antiquités grecque et romaine Religion catholique • Lignes courbes • Couleurs vives • Décoration surchargée • Personnages en mouvement • Visages expressifs • Ordre • Symétrie • Lignes droites • Atmosphère de calme et de sobriété • Visages expressifs mais sans exagération • Eglise catholique • Rois de France et du Royaume-Uni • Eglise catholique
1. Quels sujets Rembrandt peint-il ? Des bourgeois en groupe ( médecins, milice, drapiers); scènes du quotidien ; peu de scènes religieuses ou mythologiques 2. Quelles sont les caractéristiques de sa peinture ? Couleurs sombres, des personnages illuminés, contraste entre les ombres et les lumières ( = clair-obscur) Au XVIIe s., Rembrandt est le représentant d’une école artistique dynamique : l’Ecole Hollandaise qui a perfectionné la technique du clair-obscur
IV. La population et le développement économique de l’Europe
Le Nain, Une famille paysanne, 1641 Le père La mère Vêtements en haillons 7 enfants Pas de chaussure Maison de paysans Sol en terre battue 1. Où se déroule la scène? 2. Qui sont les différents personnages? 3. Montre que la famille est pauvre.
1. Où se déroule la scène ? Elle se déroule dans une maison délabrée 2. Que représente le squelette ? C’est la mort 3. Que fait-il ? Elle emporte l’enfant; c’est-à-dire que l’enfant est mort. En conclusion, qu’apprend-on sur les conditions de vie de la majorité des Européens ?
La vie de la majorité de la population est difficile du fait de troisfléaux : - la guerre, - la pauvreté, - une mortalitéélevée surtout pour les enfants ( = mortalité infantile). Les Européens sont majoritairement des paysans qui vivent d’une agriculture traditionnelle (outils peu modernes, jachère). Cependant cette agriculture se modernise peu à peu durant le XVIIIe siècle, essentiellement à l’Ouest de l’Europe grâce : - aux engrais, - à la disparition de la jachère. Dès le milieu du XVIIIe siècle, les conditions de vie s’améliorent avec une meilleure alimentation et hygiène et la population augmente.
1. Où se situent les principales voies de commerce sur le continent? Le long des vallées fluviales de l’Europe de l’Ouest (France, Allemagne) et de l’Angleterre à l’Italie du Nord 2. Quelles sont les principales régions industrielles ? L’Angleterre, les Provinces-Unies, le Nord de la France 3. Quel littoral est particulièrement dynamisé par le commerce ? Le littoral atlantique et le Nord-Ouest de l’Europe
1. Quelles sont les marchandises échangées entre les différents continents ? D’Europe en direction de l’Afrique : tissus, outils, armes, bijoux D’Afrique en direction de l’Amérique : population noire D’Amérique en direction de l’Europe : sucre, café, cacao, coton 2. Quelles sont les trois principaux Etats européens dans le commerce d’esclavage ? Le Portugal, l’Angleterre, la France 3. De quelle manière les esclaves sont-ils vendus ? Vente aux enchères En conclusion, d’où vient le dynamisme de l’Europe de l’Ouest ?
Même si l’artisanat domine l’économie, l’industrie se développe au XVIIIe, Des manufactures sont créées surtout dans les domaines des métaux et du textile. Le commerce entre l’Europe, l’Amérique et l’Afrique ( qu’on appelle commerce triangulaire) connaît un essor important permettant d’enrichir des villes littorales, comme Bordeaux, Nantes, Amsterdam, Londres. Artisanat : production manuelle de petite envergure de biens matériels Manufacture : établissement regroupant de nombreux ouvriers qui travaillent à la main sur les mêmes ouvrages Industrie : production en grande quantité de biens matériels images
Un dieu en colère qui envoie des malheurs sur la terre Les saints sont des intermédiaires entre Dieu et les croyants Le curé fait la messe en latin ( incompréhensible pour les croyants) Un moine enseigne aux clercs sous l’inspiration du diable Le Pape, chef de l’Eglise, enrichit celle-ci avec la vente des indulgences (pardon des péchés contre paiement)
Rembrandt, La leçon d’anatomie du docteur Tulp, 1632, La Haye
Rembrandt, La compagnie du capitaine Cocq ou la Ronde de nuit, 1642, Amsterdam