481 likes | 863 Views
Prise en charge de l’extrême prématurité. F. Gold Service de Néonatologie Hôpital d’enfants Armand-Trousseau Paris 12 ème. Définitions. Age gestationnel (AG) : durée de la grossesse en j/s d’aménorrhée (SA) prématuré : < 37 SA (France: 7 %) grand prématuré : < 33 SA
E N D
Prise en charge de l’extrême prématurité F. Gold Service de Néonatologie Hôpital d’enfants Armand-Trousseau Paris 12ème
Définitions Age gestationnel (AG) : durée de la grossesse en j/s d’aménorrhée (SA) • prématuré : < 37 SA (France: 7 %) • grand prématuré : < 33 SA • très grand prématuré : < 28 SA • extrême prématuré : < 26 SA (ou PN < 650 g) = 22-25+6 SA AG 30 SA N
Définitions Age post-menstruel (APM) : AG + âge postnatal (APN), en j/s d’aménorrhée correspond à la dénomination anglaise (incorrecte) d’âge post conceptionnel s’utilise de la naissance (prématurée) à 40 SA(PM) AG 30 SA APM 40 SA Terme théorique (sortie) N
Définitions Age corrigé (AC) : âge réel de (neuro) développement corrigé de la prématurité initiale, c’est-à-dire compté en s/m à partir de l’APM de 40 SA(PM) AC = âge civil (chronologique) – 40 -AG s’utilise de l’APM de 40 SA(PM) à l’âge civil de 2 ans AG 30 SA APM 40 SA AC 24 mois Terme théorique (sortie) N
Données actuelles • Taux de prématurité France 2005: 7,2 % • Grossesses uniques : 5,8 % • Grossesses gémellaires : 44 % • Taux de grande prématurité : 1,5 % (11500 / 770000) • Objectifs périnatals 2007 : • Mortalité maternelle: 5 p 100 000 ( 1994 : 14 ; actuel : 10 ) • Mortalité périnatale : 5,5 p 1 000 ( 1999 : 6,5 )
La viabilité extra-utérine Limite physiologique : respiratoire (stade canalaire de développement pulmonaire : de 17 à 22-24 SA) ; aucun fœtus de < 19 SA ne peut actuellement survivre Limite médico-technique : s’est beaucoup abaissée depuis 15-20 ans, en raison des progrès médicaux (corticothérapie prénatale de maturation pulmonaire fœtale, surfactant exogène) Limite légale : • pendant longtemps : < 28 SA = produit d’avortement • depuis 1993 (OMS) : à partir de 22 SA ou 500 g = nouveau-né viable
Dans le Livre des Records de la viabilité extra-utérine ... Une survie à 19 SA (USA) Une survie à 285 g à Florence(Italie) en 2002 (fille, 27 SA)
Données quantitatives :MORTALITE et SURVIE PN et AG influent sur la survie de façon indépendante Seul l’AG est une donnée prénatale précise Il faut donc raisonner en fonction du terme !
Données qualitatives MORBIDITE et SEQUELLES Large éventail de : • IMC • retards mentaux • déficits sensoriels • troubles cognitifs et difficultés scolaires • retards de croissance • désordres respiratoires chroniques • pathologies ultérieures ...
Etudes probantes en populationpostérieures à 1990 (TYSON J.E., STOLL B. J. Clin Perinatol 2003 ; 30 : 363-387)
Données européennes 2004 EPIPAGE : enquête de cohorte, 9 régions, suivi 5 ans • GP 97 ( < 33 SA) + GP 98 (< 27 SA) • H : < 1500 g ( > 32 SA ) • T 33-34 + T 39-40
Données européennes 2004 EPIPAGE : enquête de cohorte, 9 régions, suivi 5 ans • GP 97 ( < 33 SA) + GP 98 (< 27 SA) • H : < 1500 g • T 33-34 + T 39-40 EPICURE : enquête de cohorte 03 12.95 276 maternités UK ( GB et Irlande) AG < 26 SA suivi 6 ans
EPIPAGE survie initiale 4395 inclusions, 2901 naissances vivantes (79 %), 2774 transferts en réa (96 % des n vivantes) < 33 SA = 1,3 % naissances totales 1,1 % naissances vivantes
EPIPAGE survie initiale 4395 inclusions, 2901 naissances vivantes (79 %), 2774 transferts en réa (96 % des n vivantes) < 33 SA = 1,3 % naissances totales 1,1 % naissances vivantes Taux de survie = 67 % naissances totales 85 % naissances vivantes (89% admissions réa) 50 % à 25 SA, 78 % à 28 SA
EPIPAGE survie initiale 4395 inclusions, 2901 naissances vivantes (79 %), 2774 transferts en réa (96 % des n vivantes) < 33 SA = 1,3 % naissances totales 1,1 % naissances vivantes Taux de survie = 67 % naissances totales 85 % naissances vivantes (89% admissions réa) 50 % à 25 SA, 78 % à 28 SA Facteurs péjoratifs = RCIU, naissance x, sexe masculin 50 % décès = décision abstention/arrêt (SDN : 66 % ; réa : 44 %)
EPIPAGE 2 ans IDF 464 survivants inclus ; 383 explorés (83 %)
EPIPAGE 2 ans IDF 464 survivants inclus ; 383 explorés (83 %) Déficience motrice : 31 (7,6 %) ; 24-26 SA : 21 % 65 % des enfants déficients moteurs ne marchent pas à 2 ans
EPIPAGE 2 ans IDF 464 survivants inclus ; 383 explorés (83 %) Déficience motrice : 31 (7,6 %) ; 24-26 SA : 21 % 65 % des enfants déficients moteurs ne marchent pas à 2 ans Comparaison 1985-1997 : • Nette amélioration de la survie hospitalière 25-32 SA : mortalité = 15,2 %/23,1 % ; et notamment 25-27 SA (RRa = 0,67) • Pas d’augmentation significative de la prévalence des déficiences motrices chez les survivants : 7,6 %/ 6,7 % • Augmentation du nombre absolu d’enfants déficients moteurs, mais aussi de survivants sans séquelle
EPIPAGE 5 ans Lorraine331 enfants suivis à 5 ans (618 inclus, 515 cas)(J-M HASCOET, octobre 2004) 5 décès après sortie, 11 refus de suivi
IMC surdité grave épilepsie rétinopathie retard mental Séquelles neurosensorielles
Evaluation psychométrique Résultats globaux du niveau de performance au K-ABC Chez les enfants ayant passé les tests
L’étude Epicure(Marlow N. et al, N Engl J Med 2005 ; 352 : 9-19) • Mars-décembre 1995 • 276 maternités GB et Irlande • AG ≤ 25 SA • 308 survivants, 241 bilans à 6 ans ( 78 p 100 ) + témoins de classe appariès • K-ABC (Kaufman Assessment Battery for Children) • Capacités cognitives, réussite scolaire
Epicure, K-ABC processus composites • QI moyen • Prémas 82,1 • Prémas F 87,2 • Prémas G 77,1 • Témoins 105,7 • QI < -2 DS • P 40,7% • T 1,3%
Devenir des très grands prématurés (< 28 SA) Etudes nord-américaines : • centrées sur le nombre de survivants • survies possibles à partir de 22-23 SA Etudes européennes (Epipage , Epibel, EpiCure) • ciblées sur le devenir à long terme (5-6 ans) • fréquence élevée des difficultés d’apprentissage (retards cognitifs) et des troubles du comportement • impossibilité de prévoir ces troubles en période néonatale (remise en question du principe de la réanimation d’attente) chez les extrêmes prématurés (< 26SA) EpiCure 6 : taux de survie sans aucun handicap à 24 SA : 2,6 % des naissances à 25 SA : 10 % des naissances
Les limites de ces chiffres varient d’un endroit à l’autre évoluent constamment sont difficiles à appliquer à un patient donné: rôle du sexe, du milieu socio-économico-culturel, … • mieux vaudrait abandonner la notion de LIMITE DE VIABILITE !
Etat des lieux 2006 Recommandations générales Décisions individuelles
Recommandations généraleselles paraissent très voisines (J.M. LORENZ, 2003)
En réalité, 2 tendances opposées • USA : abaissement du seuil de prise en charge 23/22 SA • Les résultats (quantitatifs) peuvent encore être améliorés par une pec « agressive » J. M. LORENZ, 2003 • La pression parentale va souvent dans ce sens F. EYAL, 2002
En réalité, 2 tendances opposées • USA : abaissement du seuil de prise en charge 23/22 SA • Les résultats (quantitatifs) peuvent encore être améliorés par une pec « agressive » J. M. LORENZ, 2003 • La pression parentale va souvent dans ce sens F. EYAL, 2002 • EUROPE : relèvement du seuil de 23-24 SA à 25 SA • F. WALTER (Leiden Pays-Bas), 2003 • Préoccupation qualitative issue des données récentes …
Bilan des données récentes • Pronostic inquiétant à long terme, notamment sur les plans cognitif et comportemental • Impossibilité de prédiction en période néonatale précoce
Recommandations générales US(Commitee on fetus and newborn, 2002) Abstention si 22 SA Prise en charge complète si ≥ 25 SA Au cas par cas si 23 ou 24 SA (rôle déterminant des parents) Facteurs correctifs de maturation : ~ + 100 g F/G ; RCIU/ eutrophes ~ + 50 g corticothérapie AN +/-
Situation Française 2004(enquête O. CLARIS) Questionnaire déclaratif (7 questions) adressé à 11 centres universitaires de réanimation néonatale Prise en charge actuelle des nouveau-nés < 26 SA ?
Situation Française 2004(enquête O. CLARIS) Questionnaire déclaratif (7 questions) adressé à 11 centres universitaires de réanimation néonatale Prise en charge actuelle des nouveau-nés < 26 SA ? 10 réponses obtenues : • pec exceptionnelle à 23 SA (2 centres) • pec éventuelle à 24 SA (8 centres) • pec active à 25 SA (10 centres)
Situation Française 2004(enquête O. CLARIS) Questionnaire déclaratif (7 questions) adressé à 11 centres universitaires de réanimation néonatale Prise en charge actuelle des nouveau-nés < 26 SA ? 10 réponses obtenues : • pec exceptionnelle à 23 SA (2 centres) • pec éventuelle à 24 SA (8 centres) • pec active à 25 SA (10 centres) Importance de l’information donnée aux parents et du contact avec eux
Recommandations ILCOR 2005 • Mort quasi-certaine ou morbidité séquellaire inacceptable: abstention • < 23 SA ou PN < 400g • Anencéphalie, trisomie 13 ou 18 • Taux élevé de survie ou risque séquellaire acceptable: prise en charge • Zône grise: choix parental décisif (si possible à recueillir dans de bonnes conditions) • 23 à 25 SA • Malformations importantes prédictives de mort précoce ou morbidité séquellaire lourde
Orientation française actuelle (2006) • Pas de Réa si < 24 SA (avec poids < 500 g) • Prise en charge complète à partir de 26 SA • Zône grise à 24 et 25 SA: • Attitude différenciée et progressive (24 SA / 25 SA) • Attitude personnalisée • Opinion parentale importante pour la décision
Le questionnement Pour un bébé donné, où se situe la limite entre soins proportionnés et obstination déraisonnable de prise en charge ? Sachant : • que chaque situation est unique et que les données des études sont statistiques • que la décision d’extraction par césarienne et la décision de prise en charge d’un nouveau-né déjà là ne sont pas superposables ! • que la réanimation en SDN ne se conçoit pas forcément en tout rien
Situations rencontrées • MAP : question de la limite de viabilité • RCIU sévère : décision d’extraction • RPM avec oligoanamnios : hypoplasie pulmonaire ? • Fœtus malformé/porteur d’une anomalie grave : CAT • Pathologie maternelle non obstétricale : urgence maternelle relative • Grossesse gémellaire avec atteinte sévère d’un des enfants : conflit d ’intérêt
DECISIONS A PRENDRE : • TIU vers centre de type III • monitorage fœtal • corticothérapie de maturation • extraction par césarienne
DECISIONS A PRENDRE : • TIU vers centre de type III • monitorage fœtal • corticothérapie de maturation • extraction par césarienne ELEMENTS A PRENDRE EN COMPTE : • place (prépondérante) de la mère : son corps, son avis • importance de la motivation de l ’équipe • conditions locales d’exercice (protocole) • nécessité d ’une cohérence obstétrico-pédiatrique …
Un cas récent (mai 2001) • Mère de 34 ans, P3, G3 • 2000 (G2) : 23 SA, fausse couche dans un contexte septique (CRP 33), anapath normale • Troisième grossesse bien suivie
Un cas récent (mai 2001) • Mère de 34 ans, P3, G3 • 2000 (G2) : 23 SA, fausse couche dans un contexte septique (CRP 33), anapath normale • Troisième grossesse bien suivie • 24 SA + 2 : métrorragies, pas de travail, col dilaté à 2 cm, poche bombante ; hospitalisation (niveau IIa) • 24 SA + 4 : col 9 cm ; décision de non TIU
Un cas récent (mai 2001) • Mère de 34 ans, P3, G3 • 2000 (G2) : 23 SA, fausse couche dans un contexte septique (CRP 33), anapath normale • Troisième grossesse bien suivie • 24 SA + 2 : métrorragies, pas de travail, col dilaté à 2 cm, poche bombante ; hospitalisation (niveau IIa) • 24 SA + 4 : col 9 cm ; décision de non TIU • 24 SA + 6 : mise en travail spontanée, fébricule. Appel du SAMU. Accouchement par voie basse. • Fœtus normal de 890 g, 3 gasps, non réanimé !
Une solution locale satisfaisante =un protocole collaboratif écrit • TIU et corticothérapie maternelle : politique de réseau • Indications d’extraction et de prise en charge en SDN : pas forcément identiques • Modalités de réa du NN en SDN : pas forcément en tout ou rien • Prise en compte de l’avis des parents et des modalités de son recueil (+++) • Cohérence avec la prise en charge pédiatrique ultérieure