450 likes | 582 Views
Repérer et accompagner les enfants présentant des troubles spécifiques du langage oral et écrit. Approche psychodynamique Claire Metz claire.metz@alsace.iufm.fr. Plan. Notion de troubles spécifiques Exemples Caractéristiques de l’approche psychodynamique Notion de symptôme
E N D
Repérer et accompagner les enfants présentant des troubles spécifiques du langage oral et écrit Approche psychodynamique Claire Metz claire.metz@alsace.iufm.fr
Plan • Notion de troubles spécifiques • Exemples • Caractéristiques de l’approche psychodynamique • Notion de symptôme • Le cas des psychoses infantiles • Possibilités de prise en charge • Entretien avec les parents • Entretien d’explicitation
Réflexions « Troubles » ou « symptômes » ?
Deux points de vue différents : approche neuroscientifque ou psychodynamique • L’usage de la notion de « troubles »se répand de plus en plus • Elle nous vient du DSM-IV (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) – version Texte Révisé 2003 • L’approche psychodynamique privilégie la notion de symptôme • Les modalités de prise en charge différent
Notion de symptôme • Le symptôme est l’expression d’un conflit psychique qui reste à décrypter • Conséquence : l’enfant est envisagé de manière globale, dans une perspective multifactorielle • Facteurs liés au scolaire • Facteurs culturels • Facteurs familiaux et singuliers
Exemple 1 • Cas d’un mutisme sélectif • Description • Prise en charge dans le cadre scolaire • Prise en charge hors de l’école • Orientation • Perspective lors des examen et de la recherche d’emploi
Exemple 2 • Cas d’un trouble du langage et de la parole • Description • Notion de structure psychique ou cadre du trouble • Prise en charge dans l’école et hors école • Orientation
Conclusion sur les exemples • Hétérogénéité des sujets • En faveur d’une réflexion au cas par cas • En faveur d’une réflexion pluridisciplinaire et multifactorielle • Afin de proposer une prise en charge adaptée
Effectuer un repérage global dans le cadre scolaire • Repérage de difficultés sur le plan du langage oral ou écrit • Il observe les différentes sphères de la vie de l’enfant : • Le langage dans la communication • Les aptitudes en psychomotricité, • La vie relationnelle de l’enfant • La sphère intellectuelle • Il obtient un premier aperçu sur l’ampleur des difficultés de l’enfant
Spécificités des troubles du langage oral dans le cadre des psychoses infantiles
les inhibitions psychotiques • Troubles du langage • Constants • Absence (autisme de Kanner), l'enfant est silencieux ou n'émet que des bruits bizarres et stéréotypés • Ou apparition parfois très retardée, après 4‑5 ans. • Dans ce cas, il survient de façon anarchique • dans un premier temps apparition d'un néolangage incompréhensible. • Le chantonnement est fréquent
les inhibitions psychotiques • L'écholalie • Lorsqu'un langage existe, on note des anomalies dans la mélodie avec un aspect chanté. • Cas de M. • difficulté dans l'utilisation des pronoms (inversions pronominales) : le « je » est remplacé par « tu » ou «il» ou par le prénom. Le « oui » est rarement acquis
les inhibitions psychotiques • On note aussi des stéréotypies verbales, des néologismes bizarres, un verbalisme solitaire. • L'enfant psychotique peut utiliser des «mots‑phrases » ou des « mots‑valises » • Lorsqu'un langage satisfaisant est apparu, on peut observer également des régressions • Dans d'autres cas plus rares, le langage paraît surinvesti
les inhibitions psychotiques • Dans tous les cas, l'élément significatif reste que le langage n'a pas une véritable fonction de communication avec l'autre • l'indifférence au langage de l'autre est habituelle • une observation attentive peut révéler une « compréhension périphérique » • De telles observations permettent d'écarter l'hypothèse d'une surdité et de préjuger d'une compréhension supérieure à l'expression.
ProjetTESSLA (Teacher Education for the Support of Second Language Acquisition). • construire des contenus de formation visant à sensibiliser les futurs maîtres • aux besoins linguistiques des élèves issus de l’immigration ou nouvellement arrivés, • à la fois dans leur L1 et dans la langue de l’école.
Surmonter les inhibitionsSécuriser • Donner un environnement sécurisant (Exemple : les règles de vie doivent être claires, et les conséquences des transgressions aussi) • Organiser les transitions (activités de rupture : chants mimés, chants…) • Offrir une routine quotidienne (Afficher l’emploi du temps, s’y tenir ) • Tenter de diminuer les angoisses de certains enfants en les exposant graduellement dans de nouvelles activités
Protéger l'enfant qui fait l’objet de moqueries • Promouvoir l'empathie et la tolérance des enfants peut prévenir les moqueries et rejets. • Mettre l‘accent sur les habiletés de chacun • Enseigner aux enfants à réagir aux indices sociaux et leur fournir un répertoire de réponses à utiliser lors des différentes situations sociales. (partager un objet, réagir aux provocations…) • La compréhension des émotions peut aussi être enseignée • certains enfants peuvent bénéficier d'un système de tutorat.
Première phase diagnostique : Plusieurs possibilités Entretien avec les parents Remédiations en classe
Travail avec les parents Cadre et contenuQuelques enjeux
Cadre et contenu • Pas d’entretien ou de remarques « entre deux portes » • On invite les parents, on leur propose de se rencontrer • Ils sont reçus seuls ou avec l’élève, dans un endroit adéquat • L’ entretien commence par l’idée d’une inquiétude (présupposée) partagée au sujet de l’enfant : je m’inquiète au sujet de… car elle, il, a (du mal à suivre en classe…) • Pas de sommation, d’injonction, d’agression…
Les parents sont invités par une question ouverte à s’exprimer au sujet de leur enfant : (questions du type) Et vous comment ça se passe à la maison ? Qu’est-ce que vous avez remarqué ? • Conclure sur l’ampleur et la diversité des difficultés : • scolaires uniquement ou touchant d’autres sphères. • Limitées à l’enfant (apparemment) ou touchant la dynamique familiale
Quelques enjeux • Danger des stéréotypes • quels que soient l’origine des parents que nous recevons, ils restent des sujets singuliers • nous ne savons pas à l’avance quel est leur degré d’inscription dans leur culture d’origine • S’ils ne parlent pas français • Il existe des services d'interprétariat spécialisés très au point, comme ceux de Migrations‑Santé Alsace.
Conclusions : trois possibilités Les difficultés nécessitent uniquement des remédiations en classe Ou il est nécessaire d’y ajouter un suivi hors classe - RASED Ou/et hors école en consultations externes CAMPS 0-6ans (Centre d'Action Médico-Sociale Précoce) CMP (centre médico-psychologique) CMPP (centre médico-psycho- pédagogique)
Remédiations en classe Les difficultés touchent le langage oral Quelques aspects
Contexte pluriculturel :www.tessla.org • Notion de plurilinguisme (conseil de l’Europe) • Concerne les langues de la migration et les compétences des élèves bilingues • une ressource d’apprentissage • non un handicap à l’apprentissage de la langue française.
changer de regard • reconnaître les compétences linguistiques et culturelles acquises dans les espaces familiaux et relationnels • d’élaborer des stratégies d’apprentissage leur permettant d’acquérir la langue de l’école • tout en continuant à développer leurs compétences dans leur langue première. • Les recherches récentes sur le bilinguisme ont décrit les relations d’interdépendance qui existent entre L1 et L2. • la langue de première socialisation joue un rôle central dans la construction identitaire de l’enfant • et donc dans son rapport à l’apprentissage.
ProjetTESSLA (Teacher Education for the Support of Second Language Acquisition). • construire des contenus de formation visant à sensibiliser les futurs maîtres • aux besoins linguistiques des élèves issus de l’immigration ou nouvellement arrivés, • à la fois dans leur L1 et dans la langue de l’école.
Pédagogies « actives »et hétérogénéité • Exemple : ceinture • En début d’année, l’enseignant attribue à chacun un « niveau » d’après les évaluation • Ce niveau (en français et mathématique) est matérialisé par une couleur affichée en classe (blanc, jaune, orange, vert, bleu, marron) • Chacun peut progresser • Tout progrès a une sanction positive (possibilité de changer de « couleur »)
Conclusions et mise en œuvre de remédiations dans / (hors) école
Travail sur la méthodologie et sur la lecture • Apprendre à apprendre : travail sur la méthodologie et sur l’implicite dans l’enseignement • Apprendre une leçon • Apprendre une dictée de mots • Expériences de Gérard Chauveau (A l’école des banlieues) • Les mécanismes de l’échec scolaire en train de se fabriquer au CP • Effets des représentations • Les liens entre efficacité pédagogique et relations avec les familles populaires • Plus de conflits, plus d’échec • L’amélioration des relations école/famille et la levée des malentendus pédagogiques • L’association de familles populaires à l’accompagnement scolaire
Entretien d’explicitation • Conférence de P. PEAUD du groupe de recherche sur l'explicitation (GREX Paris) • IntroductionDans le cadre de la remédiation, l'entretien d'explicitation peut aider à poursuivre trois buts : • Décrire les démarches de l'élève • Faire prendre conscience à l'élève de ses manières de travailler, d'apprendre • Développer les connaissances métacognitives de l'élève • Sujets de la présentation l'exemple de l’enseignement spécialisé
Exemple 1 • Mathieu associe des étiquettes • G. se plante devant Mathieu.) — G : Pourquoi tu les as mis ensemble ?(Mathieu cache les étiquettes avec ses mains)— G : Attends, attends, Mathieu, tu as une raison, là, tu n'as pas fait n'importe quoi, tu vas peut-être pouvoir m'expliquer comment tu as fait là. (G. change de place. Elle se met derrière lui)— G: On va voir comment tu as fait là. Comment tu as fait quand tu as fait les deux étiquettes ?— M : Ben je me suis dit que le vase, ça va sur la table.
Amélie associe des étiquettes • G., de loin, a vu qu'Amélie a mis ensemble une image qui représentait un fauteuil avec une autre qui représentait un banc. Amélie se retourne. G. viens vers elle.)— G : Pourquoi tu as fait ça ?(Amélie cache les étiquettes)— G : Attends, attends, moi, je voudrais comprendre comment tu as fait.— A : J'ai mis le divan avec le banc • Installer une autre attitude de l'élève face à la relation d'aide • Passage du " pourquoi " accusateur au " comment " dynamisant • Donner à l'élève les moyens de se percevoir comme sujet à partir de la reconnaissance et de la mobilisation de sa pensée privée
Exemple 2Thomas et la lecture • G : Je te demande de penser à un moment où tu as eu à lire une histoire dans ta classe.— T : Oui.— G : C'était quand ?— T : J'ai fait ce matin.— G : Comment tu as fait à ce moment-là ?— T : J'ai essayé un petit peu de lire et j'ai fait deux lettres et j'ai fait une lettre.— G : Ah bon, mais tu fais comment ? Je ne comprends pas très bien.— T : Ben, un j et un o, ça fait jo, et un e et un r, ça fait re.(En même temps qu'il parle, il fait le geste de prendre deux éléments et de les combiner ensemble)N.B. : ce que Thomas appelle " faire une lettre ", c'est faire une syllabe ; il s'agit ici du mot jouer.
Commentaires sur les exemples • Comprendre le fonctionnement spécifique d'un élève • L'entretien d'explicitation permet d'effectuer un recueil précis d'informations Le questionnement permet à l'enfant de livrer la clé de son fonctionnement • Qu'est-ce qui est difficile dans le fait de dire sa démarche? • L'action est une connaissance autonome. De ce fait, elle peut être opaque à celui-là même qui la met en œuvre. Dans l'action, tout n'est pas conscientisé • Comment dépasser ces difficultés ? • En aidant le sujet à conscientiser, c'est-à-dire à mettre en mots son action vécue • Effectuer un accompagnement, un guidage • Nécessité de demander à l'autre l'autorisation de le guider • Nécessité d'un contrat de communication • — A : Bon, Karim, si tu le veux bien, on va revenir à ce qui s'est passé tout à l'heure quand je vous ai demandé d'écrire la phrase : " Maman achète une maison ". Sur quoi va porter ce guidage ? …..
La mise en mots se rapporte à une tâche réelle et spécifiée • — G : Est-ce que tu pourrais heu choisir le dernier moment dans la classe où tu avais quelque chose à lire… c'était quand ?— L : C'était hier, on avait plein de trucs à lire.— G : Ah, c'était hier, tu avais…— L : J'ai lu une phrase, c'est que, sans le camarade le dit, j'l'ai lue, heu, d'un coup.— G : D'un coup.— L : J'ai dit " Roger joue dans sa chambre avec son mécano « .— G : D'accord, est-ce que tu peux heu… te remettre dans le moment où la maîtresse a demandé de prendre le livre, est-ce qu'elle l'a demandé de prendre le livre ? comment ça s'est passée, elle l'a peut-être pas demandé…— L : Si, elle l'a dit de prendre note livre de lecture, pour que on lit et les phrases que l'on a à lire comme devoirs et à copier.— G : D'accord, c'est bien le moment de lecture dans la journée, ça, hein ?— L : Oui.— G : Oui, c'était, quand c'était ?— L : Hier— G : Et hier quand dans la journée ?— L : Heu le matin.— G : Le matin.
La mise en mots se fait en relation au vécu passé • — A : Tu étais assis à ta table, tu avais ton crayon à la main et ton cahier était ouvert devant toi, il y avait des choses qui étaient déjà écrites sur la page. Tu retrouves bien ce moment-là ?— K : Oui. • La mise en mots est d'abord orientée vers la description des aspects procéduraux de l'action • — A : Ensuite, j'ai dit la phrase : " Maman achète une maison ". • Qu'est-ce qui s'est passé pour toi à ce moment-là, au moment où tu as entendu cette phrase ? • — K : " Maman ", je savais qu'il fallait que j'écrive " maman ", alors " maman " je le savais, je le connaissais, j'ai écrit " maman " comme je le connaissais.— A : Et alors, après, qu'est-ce que tu as fait ?— K : Alors après, je me suis rappelé que la phrase, elle disait " maman achète ", donc j'ai cherché le mot " achète ", j'ai cherché dans la page où je savais qu'il était écrit.— A : Et alors, après ?— K : Après, je devais écrire " une maison " et alors à ce moment-là, j'ai fermé très fort les yeux.
Conclusion • une rupture épistémologique : apprendre à se mettre " entre parenthèses " • Partir du vécu de l'action permet de dépasser l'échec dans lequel s'installent certains élèves et de recueillir les informations indispensables à sa compréhension. • L'entretien d'explicitation, c'est :Supprimer les " pourquoi "Formuler un contrat de communicationCanaliser la personne vers la référence à une tâche spécifiéeFaire décrire par la personne l'aspect procédural de son action • Ces repères peuvent paraître simples ou triviaux. Pourtant leur utilisation s'avère, chez les débutants, très difficile. D'où la nécessité d'une formation, à la fois à un ensemble de techniques, mais aussi à la connaissance et à la prise en compte de ses propres attitudes
La motivation Textes libres
Textes d’enfants, textes libres : déroulement • L’enfant est invité à écrire une histoire vraie, ou une histoire inventée, ou un rêve. Il écrit les mots qu’il connaît, utilise un dictionnaire (il existe des lexiques au CP), dicte ou demande à l’adulte. Les fautes sont soulignées dans un premier temps, il rectifie ce qu’il connaît. Il illustre son texte en attendant (évite les temps morts) • Les textes sont lus à voix haute après entraînement. Un texte est choisi. Les autres sont imprimés et présentés par exemples sous forme de fiches. • Le texte choisi fait l’objet du travail de lecture. Travail sur les phonèmes connus, découverte d’autres phonèmes
Intérêts • L’accroche psycho-affective est immédiate ( idée d’enrôlement dans la tâche de Brunner ou idée de désir d’apprendre de Freud) • Conséquence : permet à des enfants dispersés, présentant des difficultés d’attention ou de concentration, de rester centrés sur les apprentissages
« PHONO » développer les compétences phonologiques • Grande section / CP • Progression semaine par semaine sur 20 semaines • Pourquoi ? • La conscience phonémique (capacité à manipuler et à réfléchir sur les phonèmes est essentielle pour entrer dans la lecture • Elle ne se développe qu’après la découverte d’une structure interne à la langue • Il ne suffit pas de chanter, de réciter des consignes, ou de jouer avec les mots pour comprendre le fonctionnement de la langue
Exemple :décomposer les mots en syllabes • semaine 1 : apprendre à segmenter un mot en syllabes et à fusionner des syllabes pour reconstituer un mot • Semaine 2 : apprendre à frapper et à dénombrer les syllabes qui composent un mot et à utiliser un symbolisme visuel pour les représenter • Semaine 3 : apprendre à utiliser les procédures apprises (segmenter, fusionner, compter, coder des syllabes) dans des tâches nouvelles
Bibliographie • Phono, Roland Goigoux, Sylvie Cèbe, Jean-Louis Paour, Hatier, 2004 • LAFITTE R. Une journée dans une classe coopérative, Ed. Syros, Contre Poison, 1985. • VERMERSCH Pierre. L’entretien d’explicitation. Site expliciter.net