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Comparaison internationale des systèmes éducatifs: . Les étapes de développement des indicateurs internationaux de l’enseignement Lycée « Cagnazzi » Altamura , le 24 Mai 2010 . Il y a 20 ans , lorsqu ’on a commencé….
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Comparaison internationale des systèmes éducatifs: Les étapes de développement des indicateurs internationaux de l’enseignement Lycée « Cagnazzi » Altamura , le 24 Mai 2010
Il y a 20 ans, lorsqu’on a commencé… • En 1988, il n’yavaitaucun ensemble d’indicateurs de l’enseignement, niauniveauinternationalniauniveaunational • Au niveauinternational il n’ yavaitque de médiocresstatistiques de l’éducation • Lescarencesprincipales par rapportàaujourd’hui: • Manque de donnéessur la qualitédessystèmes d’enseignement; • Carence de donnéessurlesrésultats de l’enseignementoulesacquisdesélèves; on ne dispose que de cellesproduites par l’IEA
Naissance de l’IEA • En 1952 naissance à Hambourg de l’IEA (International Association for the Evaluation of EducationalAcheivemeent), une association scientifique de chercheurs (ici il y a une des différences par rapport à PISA), actuellement au siège à Amsterdam auprès de l’UNESCO, engagée dans la promotion, le développement, l’organisation des enquêtes et des sondages internationaux à grande échelle. http://www.iea.nl/
Un regard en arrière: le prototype d’enquête à grande échelle (1959-1961) • Première enquête expérimentale Modèle proposé par Benjamin Bloom de l’Université de Chicago (taxonomie des objectifs éducatifs, masterylearning) • 12 Pays/1000 élèves par Pays, de l’âge de 13ans, • Lecture-mathématiques-sciences-géographie
Une préhistoire de tentativesavortées • Ensuite 20 ans de tentatives à l’OCDE (1968 - 1988 ) pour parvenir a construire un ensemble d’indicateurs internationaux de l’enseignement • Pourquoi autant de difficultés? • Une fausse piste suivie pour développer les indicateurs sous l’influence des recherches dans les sciences sociales qui visaient à mesurer l’apport de l’éducation au bien-être social plutôt qu’à surveiller le fonctionnement des systèmes d’enseignement • Une démarche méthodologique proposée était exigeante, imposait des critères de qualité élevés, inadaptés par rapport aux données à disposition • Scepticisme des hautes sphères décisionnelles qui avaient d’autres attentes que celles de la communauté scientifique, mais qui ne parvenaient pas à être formulées • Méfiance des statisticiens de l’éducation vis-à-vis des systèmes d’indicateurs
Le tournant décisif La crise de la qualité de l’éducation éclatée il y a 25 ans , en 1983, avec la publication du rapport américain « A Nation atRisk »
Le changement de cap à la suite de la publication du rapport « A Nation atRisk » • Renoncement à mesurer la contribution de l’éducation au bien-être social: si l’éducation n’est pas bonne, sa contribution ne peut l’être non plus. L’objectif des sciences sociales apparaît alors comme un non sens et est abandonné • En priorité il convient d’analyser le fonctionnement des systèmes d’enseignement, de comparer le rapport coûts-bénéfices en éducation, de déterminer s’il est convenable de continuer à investir dans l’éducation: Combien ? Comment? • Clarification de la demande: disposer d’ un outil pour piloter les systèmes d’enseignement, pour fonder les décisions sur un socle d’informations solides. • Si la qualité de l’enseignement est mauvaise après un longue période d’expansion, l’expansion sans limites des systèmes d’enseignement n’est plus défendable,
Le projet des indicateurs internationaux de l’éducation (INES) • L’OCDE lance le projet de développement d’un ensemble d’indicateurs internationaux de l’enseignement en 1988 • Cinq années pour faire accepter par une majorité de pays qu’il y avait une crise de l’éducation • De nouveaux acteurs apparaissent sur la scène, puissants, décidés: les responsables politiques qui dictent leurs priorités. • Deux gouvernements jouent un rôle déterminant: celui des Etats-Unis et celui de la France. Ils sont en mesure d’exercer un chantage à l’OCDE. • Plusieurs pays sont hostiles ou sceptiques: Angleterre, Irlande, Canada, Belgique. D’autres ne comprennent pas ce qui se passe; d’autres suivent les leaders. • Fonction déterminante du jeux des alliances diplomatiques. • Le cadre est politique; les indicateurs ne sont pas neutres.
Le premier ensemble d’indicateurs internationaux de l’enseignement • « Regards sur l’éducation », « Education at a Glance » est publié la première fois en 1992 • 150 pages, bilingues, 36 indicateurs • Coup de force risqué, très contesté en particulier dans les milieux de la statistique de l’enseignement: • Les données ne sont pas sures • Peu de données sont comparables • Les données sur les coûts sont lacunaires et imprécises • Il n’y a presque pas de données sur les résultats • Cependant : grand succès éditorial, tout à fait inattendu • La publication de EAG sonne le glas du narcissisme éducatif
Renaissance de la comparaison empirique • On compare lorsque: • On doute de soi • Un système de gouvernement est en crise (crise économique, sociale, scientifique, culturelle) • On est en pleine euphorie • On veut savoir si on est le plus fort ou pourquoi on est faible, c’est-à-dire on compare pour avoir des confirmations • On veut savoir qui fait mieux et pourquoi • On cherche des boucs émissaires • La ligne de conduite en matière de comparaison est dictée par les attentes de la puissance impériale du moment: les Etats-Unis. L’Europe est absente. • La comparaison entre systèmes se révèle attrayante: l’ensemble d’indicateurs fonctionne comme un miroir qui renvoie une image des systèmes et donc de les connaître
Les conséquences de « Regards sur l’Education » • Une amélioration spectaculaire de la qualité des statistiques de l’enseignement • Une amélioration des outils de la comparaison en éducation, notamment la nomenclature internationale (ISCED) • La mise en place d’un dispositif de production régulière de données sur les acquis des élèves (le projet PISA de l’OCDE) financé par les gouvernements • La production de différents ensembles d’indicateurs au niveau national ou sous-national selon un cadre théorique plus ou moins semblable à celui de l’OCDE: France, Canada, Belgique flamande, Suisse, Suède, Italie, certains cantons suisses, certaines régions italiennes, etc.
Le démarrage de OCSE PISA • On passe de la “recherche” à la politique • La production d’indicateurs internationaux • La mise au point de problèmes financiers: on dépense peu ou beaucoup pour l’instruction? • Le changement de route par rapport à IEA • Le caractère cyclique des enquêtes PISA (2000 - 2003 - 2006 - 2009)
Les nouveautés de l’enquête OCSE - PISA« Programme International pour le suivi des acquis des élèves • Une action de grande ampleur pareille à une énorme entreprise scientifique internationale qu’on peut réaliser seulement grâce à la coopération de nombreuses forces • Construction de data-bases - • Richesse d’approfondissements analytiques et d’études après chaque cycle de l’enquête • Participants : • En 2000: 32 Pays, une cinquantaine de systèmes scolaires, 150 000 élèves, 4500 établissements scolaires • En 2006: 61 Pays, une centaine de systèmes scolaires, 400.000 élèves • En 2009 : 65 Pays…..
Spécificité de PISA • Un rythme cyclique jamais essayé avant (tous les trois ans) • Trois domaines disciplinaires : lecture ,literacy mathématique ; literacy scientifique • Objectifs: • Evaluation de compétences réputées fondamentales pour mener une existence autonome dans une société démocratique • On n’évalue plus ce qu’on a appris par les programmes scolaires et néanmoins ce qu’on apprend à l’école • On évalue la maitrise d’aptitudes réputées essentielles dans la vie adulte • La population: les jeunes de15 ans • Ajout optionnel de modules nationaux
Points Forts • Une communauté scientifique avec son propre langage • Orthodoxie et rigueur méthodologique • Protocoles d’enquête codifiés • Publications scientifiques qui légitiment l’enquête et tout ce que PISA produit
Points faibles (ou bien en discussion) • Les résultats des évaluations nationales ne concordent pas toujours avec ceux des enquêtes • Le rapport coûts bénéfices est encore problématique • Le rythme des enquêtes n’est pas adéquat (ou trop lent ou bien trop serré) • Les enquêtes n’influent pas adéquatement sur les politiques scolaires et sur la gestion des établissements scolaires . • Les enquêtes sont un chantage des décideurs politiques pour contrôler les établissements scolaires et pour imposer des politiques restrictives.
Conclusions • En 20 ans il y a eu un changement radical du dispositif d’information sur l’enseignement. La scène contemporaine est totalement différente de celle d’il y a vingt ans • L’abondance de données sur les résultats a produit un nouveau cadre théorique des indicateurs internationaux • La politique de l’information sur l’enseignement et la politique de l’éducation sont manipulées par ce cadre théorique structuré autour des résultats de l’enseignement. Cette évolution n’a pas été prévue et est difficilement maîtrisable • La production régulière d’un ensemble d’indicateurs au niveau international, a engendré la constitution d’un monopole de l’information sur l’enseignement, a produit un appauvrissement des données et a amené une stratégie d’ exclusion de certaines données sensibles au niveau politique • Une déception: l’ utilisation politique de l’information produite par les indicateurs s’avère presque une illusion • Le cadre théorique des indicateurs internationaux souffre de l’absence d’une réflexion stratégique sur l’évolution à moyen et à long terme des systèmes d’enseignement