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Conduite à tenir en cas d’hépatite aiguë. Situation Clinique 1: pourquoi compliquer ?. Femme 25 ans adressée pour ictère… Fracture fémur au ski, repas de coquillage « pour se remettre » il y a 1 mois Prise de paracétamol depuis un mois et demi (actuellement 1g/J).
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Situation Clinique 1: pourquoi compliquer ? • Femme 25 ans adressée pour ictère… • Fracture fémur au ski, repas de coquillage « pour se remettre » il y a 1 mois • Prise de paracétamol depuis un mois et demi (actuellement 1g/J)
Situation Clinique 1: Hépatite A • Epidémiologie: Transmission : Directe : interhumaine, oro-fécale, mains sales Indirecte : eaux, fruits, légumes, crudités, coquillages souillées UDVI, Sexuelle Incidence : En 2006, 1 313 cas ont été notifiés soit un taux d’incidence de 2,15/100 000 habitants.
Clinique: Hépatite aiguë A bénigne • L’expression clinique est d’autant plus marquée que l’âge est plus avancé • Enfant: souvent inapparente (90%), ou syndrome pseudogrippal • Adulte: symptomatique dans environ 50-75% des cas: forme ictérique brutale et asthéniante • Incubation: 2-6 semaines • Prodrômes: anorexie, nausées, douleurs hypocondre droit, asthénie, syndrome grippal, ... • Phase ictérique: • Ictère conjonctival puis cutanéo-muqueux • Décoloration selles, urines foncées, oligurie, ± prurit • Cytolyse hépatique (ALAT>ASAT) • ± hyperbilurubinémie mixte • Guérison sans séquelle en 10-15 j (sur le plan clinique) avec asthénie résiduelle • « Rechutes »: 10 % des cas, environ 3 mois après l’épisode initial http://www.wikipedia.org
Âge < 1–14 ans 15-39 ans > 40 ans Mortalité 0,1% 0,3% 2,1% VHA – Formes cliniques sévères • Hépatites fulminantes 1/10,000 • Sévérité: • Mortalité: 0.3-0.6% des cas notifiés; 1.8% chez les adultes >50 ans • Sur 14 dpts -> 5 cas
Attitude pratique • Bilan biologique: • BH complet, Iono sg • TP, Facteur V • Sérologie HAV (IgG/IgM), HBV, HCV +/- HIV • Echographie abdominale • Sortie avec Cs dans 10 Jours et bilan tous les 3 jours; arrêt paracétamol • En cas de persistance des troubles pensez à éliminer une HAI induite (PBH)
VHA – Diagnostic virologique Huraux J.-M. et al. In Virologie. DCEM1. 2006-2007
Situation clinique 2: restons simples • Femme 25 ans admise pour ictère… • Sd pseudo-grippal depuis 1 semaine, toux • Biologie: • cytolyse à 262 UI/L sur ALAT • Ictère à bilirubine conjuguée (70µmol/L) • Lymphocyte hyperbasophile + inversion formule • TP 100 % • Echographie normale
Hépatite infectieuse • Bilan étiologique : Virus: VHA, VHB, VHDelta, VHE, VHC, EBV, CMV HSV, VZV, HHV6, HHV8 Bactéries : Coxiella burnetti, Rickettsiose, Listériose, Typhoïde, Leptospirose, Salmonellose (chez l’enfant) Parasites : Toxoplasmose
Evolution • Apparition d’une angine, d’ADP et d’une splénomégalie. • Sérologie EBV positive : Ac antiVCA+ (IgM) / Ac anti EBNA- • CAT: Cs à 10J avec bilan et NFS de contrôle et sérologie VIH +++
Situation clinique 3: ça se complique • Femme de 53 ans adressée pour ictère majeur évoluant depuis 1 semaine. • ATCDs: Hypothyroïdie subsituée DNID devenu IR Sd dépressif traité • Clinique: ictère, pas d’ascite clinique, pas d‘EH • Biologie: cytolyse à 5 N, bili à 400 µmol/l, TP 40%, FV 0.75 • Écho: pas d’obstacle, foie de taille normale.
Situation clinique 3: ça se complique • Bilan étiologique viral – • Auto-anticorps: AAN + 1/200 moucheté • EPP: Hyper IgG 25 g/l => PBH Vitamine K 20mg*2/J mais à J2 : TP 35%, FV 0.52 => PBH TJ • Calcul du score d’HAI
Score diagnostique d’hépatite auto-immune : simplifions ! • Score diagnostique de l’IAHG (1993 puis 1999) : 31 items ! • Score simplifié IAHG 2008 • 221 HAI, 328 autres hépatopathies • ≥ 6 pts HAI probable, ≥ 7 pts HAI certaine AASLD 2008 – Yeoman AD, Royaume-Uni, Abstract 1751 actualisé
Score diagnostique d’hépatite auto-immune : simplifions ! AASLD 2008 – Yeoman AD, Royaume-Uni, Abstract 1751 actualisé
Budésonide + azathioprine : le nouveau traitement de référence des hépatites auto-immunes ? 1 mois 2 mois 3-6 mois 7-12 mois Prednisone40 mg/j 30 mg/j 25 mg/j 20 mg/j 15 mg/j 10 mg/j40 mg/j 30 mg/j 25 mg/j 20 mg/j 15 mg/j 10 mg/jAzathioprine1-2 mg/kg/j Bras 1(n = 100) (n = 85) Budésonide Budesonide3 mg/3x/j 3 mg/3x/j jusqu’à rémission biochimique puis 3 mg/2x/jAzathioprine1-2 mg/kg/j Bras 2(n = 103) (n = 88) AASLD 2008 – Manns MP, Allemagne, Abstract 159 actualisé
% % 50 Tous p = 0,076 p < 0,0001 69 (n = 88) 40 58 (n = 173) 60,2 40,2(n = 35) (n = 85) 54,9 46 30 49,4 35 20 Budesonide 23 18,4(n = 16) Prédnisone 10 12 0 0 ITT ITT 6 mois 12 mois Budésonide + azathioprine : le nouveau traitement de référence des hépatites auto-immunes ? Réponse à 12 mois Réponse complète à 12 mois (normalisation des transaminases et absence d’effets secondaires induits par les corticoïdes) Diminution des effets secondaires induits par les corticoïdes chez les patients prednisone → budésonide AASLD 2008 – Manns MP, Allemagne, Abstract 159 actualisé
Situation clinique 3: ça se complique • À J7, bilan stable, PBH en attente • Mauvaise tolérance hématologique de l’Imurel: anémie, neutropénie => switch Cellcept ? • Interrogatoire poussé: changement de traitement anti-dépresseur il y a 2 mois: Nozinan. • PBH: Infiltrat polymorphe à prédominance de polynucléaire neutrophile, rare plasmocyte, fibrose F4 => Hépatite médicamenteuse sur probable HAI CAT : arrêt du Nozinan, poursuite ttt de l’HAI
Mauvaise journée: partie 1 • Homme, 60 ans, hépatite aiguë • Lymphome B diffus en cours de CT de consolidation • Clinique: ictère, ascite, pas d’EH • Biologie: ALT = 2500; AST = 2 200; Bili 80 µmol/l; TP 65%; FV 85% • Bilan étiologique – et en particulier sérologie HBV: Ac HBc positif, Ac HBs 28 U/L
Maladie veino-occlusive ? • Contexte de poly-chimiothérapie • Ictère, HM douloureuse • Signes d’HTP • Dg par biopsie hépatique avec mesure de pression • Ttt par thrombolyse (mais thrombopénie fqte) ou Défibrotide (efficace ds 40%)
Tableau 1. Caractéristiques cliniques et virologiques des patients
* * Y * 134 S R 143 * G Y * * * * * * * * * * * 145 H Variability * * G F A 138 Q S R I 147 159 161 165 169 KAR C 101 114 120 124 2 3 4 8 10 24 45 46 47 49 53 55 57 68 86 92 93 94 96 102 103 110 113 114 116 118 119 120 122 125 126 127 129 130 133 134 136 140 142 144 145 149 159 160 161 168 172 174 175 177 183 190 193 194 204 206 207 208 209 210 211 213 216 220 221 226 Amino acids positions within HBsAg N-terminal region Major hydrophilic region C-terminal region « a » determinant Caractéristiques virologiques:mutations de l’AgHBs
Réactivation virale B • PCR: ADN 38600 copies/mL Colson et al. Br J Haematol 2008
Mauvaise journée: part 2 • Femme de 25 ans: sérologie VHA – • Clinique: hépatite virale • Transfusion lors de la chirurgie • PCR VHC – • Sérologie VHE + • PCR VHE + (sg et selles)
Transmission transfusionnelle Colson P, Coze C, Gallian P, et al. Emerg Infect Dis 2007
Epidémiologie • Transmission féco-orale (pays en voie de développement ++; larges épidémies), et parentérale • VHE retrouvé dans sang, selles, foie, bile,… • Transmission materno-foetale • Taux de transmission secondaire: 0,7-2,2% • Dans les pays industrialisés (cas autochtones): • A pu être rarement retrouvé dans les eaux usées • Arguments ++ en faveur de la transmission zoonotique: porcs, sangliers (+/- rats, chats, chevaux…) • Prévalence élevée chez les porcs (Ac anti-VHE et ARN VHE) • Séquences VHE porcines et humaines proches voire homologues • Prévalence HEV élevée chez les personnels exposés (vétérinaires, éleveurs, abattoirs, fermiers). • VHE retrouvé dans des foies de porcs vendus pour consommation • Prévalence élevée chez les chasseurs Buti et al., J Hepatol 2004; Ijaz et al., J Infect Dis 2005; Peron et al., Gastroenterol Clin Biol 2006; Sadler et al., J Med Virol 2006; Teo et al., Curr Opin Infect Dis 2006)
Séroprevalence hépatite E Seroprevalence rates (%) Worm et al., Microbes Infect 4 (2002) 657-666 Pavio et al., Frontiers in Bioscience 2008; 13, 7172-7183
Évolution de la sérologie et de la positivité de la PCR Dalton et al., Lancet Infect Dis 2008;8: 698–709
Mauvaise journée: part 3 • Homme de 35 ans: marathon, karaté + grosse fête. • Bilan avant compétition: Cytolyse prédominant sur les ASAT 1500 Élévation des LDH 1200 TP 40% • Bilan étiologique viral complet • Ne pas oublier : PCR VHC • Echographie: normale
=> Hépatite hypoxique • Nécrose hépatocytaire centrolobulaire • Défaillance hémodynamique essentiellement dans un contexte d’I Cardiaque ( >60%): Turgescence Jugulaire, BNP • Attention dans ce contexte à l’Hospitalisation en gastro-entérologie
Mauvaise journée: part 4 • IDE descend pour AES, patient source VHC+ • Risque de contamination après AES 3% • Diagnostic par PCR, Ac anti-VHC pour être sûr du caractère aigu.
Hépatite C aiguë: traitement • Si symptomatique, retard de la thérapie de 3 mois ne diminuant pas le taux de réussite => surveillance mensuelle • Si asymptomatique, la date de contamination est souvent difficile à préciser • Traitement par IFN peg pdt 6 mois en monothérapie 90% de chance de guérison • Incubation du VHC : 4 à 12 semaines (moyenne 66 j) • Environ 33% des patients éliminent le virus Ac anti VHC +, PCR -
Evolution des marqueurs VHC • Incubation du VHC : 4 à 12 semaines (moyenne 66 j) • Environ 33% des patients éliminent le virus Ac anti VHC +, PCR - Rehermann and Nascimbeni,NATURE REVIEWS | IMMUNOLOGY; VOLUME 5 | MARCH 2005 | 215
En pratique • Quel bilan: Gravité: TP et bilirubinémie Etiologique: Dépend du contexte; à minima causes infectieuses et si négative cause traitable. • Qui hospitaliser: Tout patient de plus de 40 ans avec IH Tout patient pour lequel la cause n’a as été clarifiée. • L’interrogatoire est capital +++