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1. Les défis de l’intégration monétaire en Afrique de l’Ouest
Par M. Ousmane Doré
Représentant Résident du FMI
au Sénégal et en Guinée-Bissau
2. 2 Plan de Présentation Cadre analytique d’une zone monétaire
Les projets d’Union monétaire en Afrique de l’Ouest
Optimalité de la ZMU en Afrique de l’Ouest
Conditions de succès d’une union monétaire
3. 3 Cadre analytique d’une zone monétaire Une union monétaire est une zone qui applique une politique monétaire unique et au sein de laquelle circule librement une monnaie commune ou des monnaies parfaitement interchangeables.
4. 4 Une union monétaire répond aux critères suivants:
une monnaie unique ou plusieurs monnaies librement convertibles à des taux de change fixes et irrévocables;
un dispositif garant de l’élaboration de la politique monétaire de manière collégiale, sans marge de manœuvre pour les autorités nationales à cet égard;
une politique de change externe unique (les autorités nationales doivent dans ce cas renoncer à contrôler elles-mêmes les réserves de change et déléguer cette prérogative à une autorité commune.
5. 5 Bénéfices pour les pays membres : réduction des coûts de transaction et l’élimination du risque de change
taux d’intérêts moins élevés
favoriser l’investissement, promouvoir les échanges entre les pays participants et donc accélérer leur croissance économique.
6. 6 Coût pour les pays participants à une union monétaire : abandon d’une politique monétaire autonome
perte du taux de change comme variable d’ajustement à des chocs externes.
7. 7 Théorie des Zones Monétaires Optimales (Mundell, 1961) : Une zone monétaire optimale doit satisfaire deux conditions principales :
un faible degré d’asymétrie des chocs subis par les pays de la zone ;
une flexibilité suffisante des marchés du travail permettant aux pays d’amortir plus aisément les chocs asymétriques néanmoins susceptibles de se manifester.
8. 8 Extension de la théorie des ZMO : La convergence des économies au niveau réel et institutionnel réduirait la probabilité d’apparition des chocs asymétriques, en facilitant notamment la propagation des chocs à l’ensemble de la zone.
Endogenéité des critères : l’intégration économique peut induire des évolutions aux effets contradictoires en ce sens qu’elle peut favoriser la convergence comme elle peut tout aussi favoriser et/ou renforcer la spécialisation des économies et donc accroître le risque des chocs asymétriques (Krugman (1991).
9. 9 l’existence des facteurs asymétriques et de rigidités des marchés du travail peut être atténuée par le renforcement de l’intégration économique. Ainsi, l’existence d’une monnaie commune, en facilitant les comparaisons salariales d’un Etat à l’autre au sein de l’union, peut engendrer plus de flexibilité (Frankel et Rose (1996)).
la flexibilité des marchés du travail ne constitue pas le seul mécanisme d’ajustement à des chocs externes. Les effets stabilisateurs et redistributifs des unions monétaires existantes sont loin d’être négligeables (voir Sachs et Sala-i-Martin (1991-1992) pour le rôle du budget fédéral américain aux Etats-Unis).
10. 10 Les projets d’Union monétaire en Afrique de l’Ouest L’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)
L’UEMOA comprend les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Les membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) exercent depuis plusieurs années une surveillance mutuelle de leurs politiques respectives et ont établi des critères de convergence.
11. 11 Un pacte de convergence a été adopté en 1999, mettant en relief un critère clé, celui du solde budgétaire de base qui doit être en équilibre ou en excédent.
Les autres critères principaux sont les suivants: le taux d’inflation (<3 %), le ratio de la dette intérieure et extérieure au PIB (<70 %) et la non-accumulation d’arriérés de paiement intérieurs et extérieurs.
Le pacte prévoit des sanctions: blocage de l’accès aux ressources de la BOAD, suspension des financements de la banque centrale.
12. 12
Le projet de mise en place de la deuxième zone monétaire a été lancé suite à la déclaration d’Accra le 20 avril 2000, signé par six pays d’Afrique de l’Ouest non membres de l’UEMOA avec pour objectif final de doter la CEDEAO d’une monnaie unique d’ici 2004.
Les ministres nationaux des finances, du commerce, des affaires étrangères et de l’intégration ainsi que les gouverneurs des banques centrales siègent au Conseil de convergence de la CEDEAO, chargé de superviser le déroulement du processus. La Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO)
13. 13
L’institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest (L’IMAO) a été créée au début de 2001 à Accra pour servir d’institution de transition vers la future banque centrale commune.
Les critères de convergence suivants ont été définis : déficit budgétaire, hors dons (<4 % du PIB); taux d’inflation (<5 %); réserves de change brutes (>6 mois d’importations); financement du déficit budgétaire par la banque centrale (<10 % des recettes fiscales).
A ces principaux critères, s’ajoutent quelques critères annexes tels que la stabilité des taux d’échanges et des taux d’intérêts réels.
14. 14 Le Comité des Gouverneurs des banques centrales de la CEDEAO s’est réuni à Dakar les 4 et 5 mai 2000 pour étudier les modalités de la fusion définitive des deux unions monétaires. Il a été convenu de: établir la convergence macroéconomique pour assurer la viabilité de la monnaie unique régionale future réaliser la stabilité du taux de change par rapport à l’unité de compte ouest-africaine.