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La justice transitionnelle et le genre. Quels mécanismes de Justice Transitionnelle s’occupent des réparations en Côte d’Ivoire ? DIDIER GBERY, ICTJ. RAPPEL. La Réparation, un droit La réparation est une obligation pour l’Etat et un droit pour les victimes.
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La justice transitionnelle et le genre Quels mécanismes de Justice Transitionnelle s’occupent des réparations en Côte d’Ivoire? DIDIER GBERY, ICTJ
RAPPEL La Réparation, un droit • La réparation est une obligation pour l’Etat et un droit pour les victimes. • Elle vise à compenser les torts causés par les violations endurées par les victimes pendant les périodes de conflit • Elle peut recouvrir les formes suivantes : restitution, indemnisation, réhabilitation, garantie de non-répétition…
Les sources de la réparation sont à la fois juridique (droit international et loi nationale), politique et éthique • La réparation sert ainsi à réhabiliter les victimes dans leurs droits, à restaurer leur dignité en rétablissant la confiance entre les victimes et l’Etat. • Elle doit tenir compte de la spécificité des femmes
1- La direction des victimes de guerre • Créée par décret du Président de la République en juillet 2012, la Direction des Victimes (DVG) était logée au sein de l’ex ministère des ex-combattants et des victimes de Guerre. Elle est maintenant rattachée au MSFFE • La DVG a pour mandat de concevoir et mettre en œuvre la politique de réparation du gouvernement
Sa mission : - Identification des victimes; - Contribution à la réparation de chaque victime; - Sensibilisation des populations avec l’appui des organisations de la société civile et des associations de victimes sur les méfaits de la guerre.
Son Plan d’action • Procéder à l’identification des victimes • Procéder à la sensibilisation de la population puis à la vérification des témoignages afin d’identifier et faire la catégorisation des victimes. • Enfin, dresser la liste provisoire des victimes, gérer le contentieux, puis établir la liste définitive des victimes qui passe par la production et la distribution effective des cartes de victime. • C’est à la suite des ces différentes phases que devaient intervenir les réparations.
Etat des lieux • Ces activités ont connu un arrêt avec la dissolution du Ministère des ex-combattants et des victimes de guerre en Novembre 2012 • Elle n’était rattachée officiellement à aucun ministère pendant plusieurs mois • Elle a été confrontée à des difficultés qui ne lui ont pas permis d’apporter assistance aux victimes • Dernièrement elle a été rattachée au MFFSE
2- Le Programme National de Cohésion Sociale • Le PNCS a été officiellement mis en place le 10 mai 2013 • Il a été créé pour une durée de quatre (4) ans. • Il est placé sous la tutelle de trois (3) ministères que sont : le ministère du plan, le ministère de la solidarité, la famille, de la femme et de l’enfant et le ministère de l’économie et des finances.
SA MISSION • Son objectif est de ressouder le tissu social, de cultiver le vivre ensemble et de coordonner toutes les actions en rapport avec la cohésion sociale. • Il a reçu pour mandat de coordonner toutes les actions gouvernementales, des organisations de la société civile et des ONG et d’appuyer les efforts de réhabilitation communautaire. • Le PNCS est un programme qui prend en compte tous les ivoiriens issus de différentes couches sociales sans aucune distinction.
Etat des lieux • PNCS a identifié plusieurs projets à mettre en œuvre mais fait face au manque de financement pour la mise en œuvre de ses projets • Il a apporté assistance aux personnes déplacés internes et aux refugiés à qui le programme a apporté une aide à la réinsertion • Le PNCS n’a pas mandat de procéder à des indemnisations individuelles mais plutôt à celles revêtant un caractère communautaire.
Dans sa mission, le PNCS n’est pas axé sur les victimes mais plutôt sur l’ensemble des ivoiriens, sur la communauté dans son ensemble. • A ce titre, le soutien qu’elle peut apporter aux victimes en termes de réparation sera collectif. • Le PNCS, est complémentaire de la CDVR dont il viendra consolider les actions en matière de réconciliation à travers des actions incitant au partage et à la cohésion sociale.
3- La commission réparation de la CDVR La commission réparation est l’une des 4 commissions spécialisées de la CDVR • Elle est chargée d’identifier les types de réparations à offrir aux victimes des crises en Côte d’Ivoire • Elle doit faire des recommandations de politique de réparations (individuelles et communautaires) au gouvernement
Etat des lieux • Bilan difficile à faire • La commission dans sa stratégie actuelle est en attente des résultats des auditions et enquêtes • Savoir qui sont les victimes? Combien sont-elles? Qu’est-ce-qu’elles ont souffert/perdu? Que faut-il faire pour elle? • Il importe qu’elle puisse anticiper et proposer des scenarios de réparations au profit des victimes notamment les femmes
CONCLUSION • La Côte d’Ivoire a mis en place différents organes de réparation pour les victimes • Ces mécanismes ont divers niveaux d’intervention: • La commission réparation de la CDVR est en charge de faire des propositions de politique de réparation • La Direction des Victimes doit mettre en œuvre la réparation au profit des victimes de guerre • Le PNCS doit renforcer la cohésion en mettant en œuvre des actions de réparation de type communautaire
On constate un manque/faible interaction avec les groupes de victimes et les organisations de femmes • On constate une faible prise en compte du concept du genre • Il importe que les organisations de femmes se mobilisent pour la prise en compte intégrale du genre dans les actions futures et présentes de ces mécanismes