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Chartres, AIESC, 28 – 31 ao ût 2014 www.aiesc.net Quelle espérance chrétienne face aux nouvelles menaces et tentations totalitaires ? Le totalitarisme du droit positif Michel Veuthey mveuthey @mac.com.
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Chartres, AIESC, 28 – 31 août 2014www.aiesc.netQuelle espérance chrétienne face aux nouvelles menaces et tentations totalitaires ? Le totalitarisme du droit positifMichel Veutheymveuthey@mac.com
« DROIT (le): On ne sait pas ce que c'est » Flaubert Dictionnaire des idées reçues. .
Il est plus facile de légaliser certaines choses que de les légitimer Chamfort, Maximes (1795) 134 .
« Dans une cité constituée, l’interprétation des lois de nature ne dépend pas des docteurs, des écrivains qui ont traité de philosophie morale, mais de l’autorité de la cité. En effet, les doctrines peuvent être vraies : mais c’est l’autorité, non la vérité,qui fait la loi. »Hobbes, Léviathan (1651) .
Car il n’est pas du domaine de la science du droit de légitimer le droit; il ne lui appartient absolument pas de justifier l'ordre normatif, que ce soit par une morale absolue ou par une morale relative ; il lui appartient uniquement de le connaître et de le décrire ». Hans Kelsen La théorie pure du droit (« Die reine Rechtslehre») .
«La Matrice est universelle.Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence, quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures. Elle est le monde, qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité » — Morpheus, Matrix, 1999, écrit par les Frères Wachowski .
www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_con_cfaith_doc_20090520_legge-naturale_fr.htmlwww.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/rc_con_cfaith_doc_20090520_legge-naturale_fr.html
Le droit positif, c’est le droit (humain) qui est. Et le droit positif ne veut rien savoir du droit naturel (divin), qui, lui, est le droit qui devrait être. .
Le droit positif dans sa définition contemporaine n’admet aucune « justification par un ordre moral distinct de lui » (Hans Kelsen, Théorie pure du droit, p. 58) .
Le droit positif, lorsqu’il prétend tout régir par lui-même, lorsqu’il s’enferme dans on propre système, devient auto-référent, exclut toute référence, toute influence extérieure, qu’elle soit éthique, morale, religieuse, spirituelle, devient totalitaire. Le droit positif devient totalitaire quand il se coupe de ses bases morales qui lui donnaient sa légitimité, bases, le plus souvent, dans la plupart des civilisations, d’origine religieuse. .
Les bases morales du droit sont dans son but essentiel qui est de garantir la vie et la dignité de tous les êtres humains, ce qui doit comprendre la liberté religieuse .
Le droit positif perd sa légitimité quand il encourage l’avortement, le suicide, l’euthanasie, les détentions arbitraires, la torture, les exécutions sommaires, quand il réduit les droits de la famille et de ses membres, …
… quand il ignore les droits des plus faibles, quand il promeut l’homosexualité, la corruption morale des enfants et de l’ensemble de la société, quand il permet voire encourage le gaspillage et la destruction des ressources naturelles et culturelles, et évidemment quand il prône la discrimination raciale ou religieuse, et encore davantage la guerre civile, le génocide, l’agression internationale … .
Le droit positif perd aussi sa légitimité quand il ne réagit pas contre le crime, la corruption, les trafics illicites d’armes, de drogues, d’êtres humains. Le droit laisse ainsi la place à un totalitarisme du crime, de la violence, de la discrimination, de l’arbitraire. .
Le droit positif devient ainsi un lit de Procuste, et peut entrer ainsi dans de tragiques, douloureuses contradictions. Ainsi Hans Kelsen, Juif de culture germanique, auteur de la « Théorie pure du droit » (« Die reine Rechtslehre »), prisonnier qu’il était de sa propre théorie, devait reconnaître les lois du Troisième Reich, de l’Allemagne nazie.
A peu près au même moment, en 1937, le Saint-Père, le Pape Pie XI, publiait l’Encyclique « Mit brennenderSorge »sur la situation de l’Eglise catholique dans le Reich allemand, qui mériterait relecture aujourd’hui pour de nombreux aspects. http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/120-mit-brennender-sorge
« Livrer la morale à l’opinion subjective des hommes, qui change suivant les fluctuations des temps, au lieu de l’ancrer dans la sainte volonté du Dieu éternel et dans ses commandements, c’est ouvrir la porte toute grande aux forces destructrices.
L’abandon, qui en résulte, des éternels principes d’une morale objective, pour l’éducation des consciences, pour l’ennoblissement de tous les domaines et de toutes les organisations de la vie, c’est un péché contre l’avenir du peuple, un péché dont les générations futures devront goûter les fruits amers ». (Fin 35)
Commission Théologique Internationale« A la recherche d’une éthique universelle : nouveau regard sur la loi naturelle »: Au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, la communauté des nations, tirant lesconséquences des complicités étroites que le totalitarisme avait entretenues avec le pur positivisme juridique, a défini dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948)des droits inaliénables de la personne humaine …
Commission Théologique Internationale« A la recherche d’une éthique universelle : nouveau regard sur la loi naturelle »droits inaliénables de la personne humaine qui transcendent les lois positives des Etats etdoivent leur servir de référence et de norme. Ces droits ne sont pas simplement concédés par le législateur : ils sont déclarés, c’est-à-dire que leur existence objective, antérieure à la décision du législateur, est rendue manifeste. Ils découlent en effet de la « reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine » (Préambule)
Commission Théologique Internationale « A la recherche d’une éthique universelle »[87] Cet ordre naturel de la société au service de la personne est connoté, selon la doctrine sociale de l’Eglise, de quatre valeurs qui découlent des inclinations naturelles de l’homme, etqui dessinent les contours du bien commun que la société doit poursuivre, à savoir : laliberté, la vérité, la justice et la solidarité. Ces quatre valeurs correspondent auxexigences d’un ordre éthique conforme à la loi naturelle. Si l’une d’elles vient à faire défaut, la Cité tend vers l’anarchie ou le règne du plus fort.
DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 20 juin 2014 AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL« LA LIBERTÉ RELIGIEUSE SELON LE DROIT INTERNATIONAL ETLE CONFLIT MONDIAL DES VALEURS »Les systèmes juridiques, étatiques ou internationaux sont donc appelés à reconnaître, garantir et protéger la liberté religieuse, qui est un droit intrinsèquement inhérent à la nature humaine, à sa dignité d’être libre et qui est aussi le critère d’une démocratie saine et l’une des sources principales de la légitimité de l’Etat. ./.
DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 20 juin 2014 AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL« LA LIBERTÉ RELIGIEUSE SELON LE DROIT INTERNATIONAL ETLE CONFLIT MONDIAL DES VALEURS »La liberté religieuse, intégrée dans les constitutions et dans les lois et traduite dans descomportements cohérents, favorise le développement de rapports de respect mutuel entre les diverses confessions et leur saine collaboration avec l’Etat et la société politique, sans confusion derôles et sans antagonismes. ./.
DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 20 juin 2014 AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL« LA LIBERTÉ RELIGIEUSE SELON LE DROIT INTERNATIONAL ETLE CONFLIT MONDIAL DES VALEURS »Au lieu du conflit mondial des valeurs, devient ainsi possible, à partird’un noyau de valeurs universellement partagées, une collaboration mondiale en vue du biencommun.