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UNIVERSITE D’EL-TARF FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DES SCIENCES VTERINAIRES MODULE DE ZOOTECHNIE I. INTRODUCTION A LA ZOOTECHNIE Cours destinés aux étudiants de deuxième année vétérinaire Chargée du module :Dr Bouzebda.Afri.F.
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UNIVERSITE D’EL-TARFFACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DES SCIENCES VTERINAIRESMODULE DE ZOOTECHNIE I INTRODUCTION A LA ZOOTECHNIE Cours destinés aux étudiants de deuxième année vétérinaire Chargée du module :Dr Bouzebda.Afri.F
A// DONNEES GENERALES I / DEFINITON • La zootechnie se définie comme étant la science qui s’intéresse à la production et à l’exploitation des animaux domestiques. • Le mot zootechnie provient des mots grecques : zoon=animal et tekhné =art ; c’est donc l’art d’élever des animaux et de les adapter à des besoins déterminés. • Ce mot a été introduit par le comte Gasparin en 1844 en cours d’agriculture pour remplacer les périphrases telles que : cours de multiplication et de perfectionnement des animaux, cours d’élevage, cours d’éducation des animaux, traité des haras, étude des races et d’économie du bétail…. • Selon Sanson, la zootechnie est la science de la production et de l’exploitation des machines animales. • La zootechnie a évolué avec les sciences de base sur lesquelles elle s’appuie : anatomie, physiologie, alimentation, génétique, ethnologie, économie rurale etc. • La zootechnie s’intéresse à l’élevage des animaux de compagnie mais surtout à celui des animaux de rente.
II / INTERETS L’intérêt pour l’amélioration des élevages d’animaux de rente vise principalement à améliorer les productions animales La production animale se base essentiellement sur des animaux d’élevage ou de rente. L’animal de rente est un animal qui sert à assurer une «production » : lait, viande, œufs, laine,etc. mais aussi un travail. Ces productions animales permettent dans une certaine mesure d’atténuer le grave déficit en protéines d’origine animales, sachant que deux tiers dela population mondiale souffrent de malnutrition (la nutrition conditionne la santé des individus et leur développement physique et mental). A ce propos la FAO (food and agriculture organisation, ou organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture ) fondée en 1943, recommande une quantité en protéines d’origine animale de 30grs /habitant /jour, alors que cette quantité est loin d’être atteinte dans les pays en voie de développement ou sous développés. En effet cette quantité est de 7,8 g /hab./j en Algérie ( 77 g en Nouvelle Zélande, 66 g aux USA, et 52 g en France). Toutefois d’après les données de la CIN (conférence internationale sur la nutrition ), conjointement organisée par la FAO et l’OMS (organisation mondiale pour la santé ), il est rapporté que : le nombre de victimes de la malnutrition est tombé de 941 Millions à 786 Millions en 20 ans dans les pays en développement ; ceci peut-être lié aux différentes aides internationales pour le développement des petites entreprises rurales .En effet, deux tiers de la population des pays en développement vivent en milieu rural et ou la production animale, la pêche, les cultures et les forets sont les sources directes d’aliments et du revenu.
A ce propos l’Algérie par le biais de son ministère de l’agriculture a mis en place en 2000 puis plus tard des programmes de développement des structures agricoles (PNDA et FNDA) ; d’une part pour l’amélioration des productions agricoles, et d’autre part pour la fixation de la population rurale. • Pour le vétérinaire zootechnicien, L’objectif premier reste l’amélioration des élevages, amélioration qui dépend de plusieurs paramètres qui sont d’ordre génétique, alimentaire, environnemental, hygiénique, sanitaire et économique.
III/ PRINCIPALES CONDITIONS DE PRODUCTIONS Les principales conditions pour que des animaux soient productifs sont : • La couverture de leurs besoins alimentaires ( d’entretien et de production). • Le respect des normes des locaux d’élevage (situation, orientation, superficie, matériaux de construction, et microclimat). • Le maintient d’une bonne hygiène et le suivie des programmes de prophylaxie sanitaire et médicale. Si toutes les conditions extrinsèques à l’animal sont bien maîtrisées, il convient de s’assurer au préalable de ses qualités intrinsèques, c’est à dire de son potentiel génétique et des meilleurs moyens pouvant être mis en place pour son extériorisation ; sachant le phénotype en matière de caractères de productions ou performances ( P) n’est autre que l’effet du génotype et de celui du milieu (M) d’où (P = G + M) ; (M ou E=environnement).
III / LA DOMESTICATION Cornevin( ancien professeur vétérinaire français à l’ENVL ) définit un animal domestique comme suit (…c’est un animal qui est soumis à la domination d’un maître auquel il donne ses produits ou ses services). La domestication désigne aussi l'état dans lequel la reproduction, les soins et l'alimentation des animaux, ou le cycle des plantes sont contrôlés plus ou moins étroitement par l'humain L’origine des espèces domestiques est basée sur des données de la paléontologie, de l’archéologie, de la génétique et de l’histoire. On connaît mal les conditions initiales de la domestication, de même que l'origine des espèces domestiquées les plus courantes (chien, bœuf, cheval).On parlait de « foyer unique de domestication » mais durant les deux dernières décennies, la conjonction des recherches dans différents domaines, telles l'archéologie, l'ostéologie, conduit à penser que la domestication aurait pris place de façon quasi simultanée dans plusieurs régions du monde, dans un nombre limité de foyers. Deux phénomènes ont dû se produire : la limite fixée à l'expansion d'une espèce par des barrières climatiques ou par un environnement contraignant (désert) ; a entrainé la non dispersion de certaines espèces à travers plusieurs continents. Ainsi le dromadaire et le zébu, tous deux présents dans les régions désertiques et subdésertiques d'Afrique en raison de leurs qualités de résistance aux maladies, ont été domestiqués à peu près partout entre le VIe et le IIe millénaire avant J.-C.
Le processus de domestication commence lorsqu'un nombre restreint d'animaux est isolé de l'espèce sauvage A partir d’espèces sauvages comme : l’Aurochs, le mouflon, la chèvre sauvage, le sanglier, le loup, le tarpan … ; sont nées les premières espèces domestiques dans la vaste région du moyen orient ( célèbre croissant de l’ancienne Mésopotamie )??? ; là où les fondements de la civilisation ont commencé (agriculture, urbanisme, écriture…). On situe le début de la domestication à la période du néolithique, c’est à dire à la fin de l’ère quaternaire. • Les spécialistes sont à peu près tous d’accord pour énumérer l’ordre chronologique d’apparition des diverses espèces : chien, chèvre, mouton, porc, bovins, coq, pigeon, chat, âne, et cheval ; vient ensuite : le lapin, les camélidés et les oiseaux ( M.Jean-Blain 1963, F.Mouton 1998). • La domestication du chien est datée à 10 000 à 12 000 ans avant JC, mais une nouvelle thèse ( bien critiquée ) basée sur les analyses d’ADN avance la première domestication du chien à135 000 ans avant JC(F.Mouton 1998) ….
À l'exception du chien qui a été domestiqué dès le paléolithique, la domestication des plantes et des animaux a accompagné les débuts de l'agriculture et a été un facteur essentiel du développement humain. Si elle a permis la révolution néolithique, c'est aussi un processus qui se prolonge aujourd'hui. Les domestications s'étalent du néolithique à nos jours, à l'exception de celle du chien, qui a précédé de plusieurs millénaires l'élevage d'autres espèces et la sédentarisation Les nouvelles techniques et en particulier l'étude de l'ADN mitochondrial permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont donc toujours en évolution. La lignée du chien en particulier se serait séparée de celle du loup il y a entre 100 000 et 150 000 ans[2] On admet pour plusieurs espèces le principe de plusieurs foyers de domestication distincts
Le chien (Canis lupus familiaris) est un mammifèredomestique de la famille des canidés. C'est la première espèce animale à avoir été domestiquée par l'homme pour l'usage de la chasse dans une société humaine paléolithique qui ne maîtrise alors ni l'agriculture ni l'élevage. La lignée du chien se différencie génétiquement de celle du loup gris commun il y a environ 100 000 ans[1], et les plus anciens restes confirmés de chien domestique sont vieux de 31 700 ans[2] soit plusieurs dizaines de milliers d'années avant toute autre espèce domestique connue. Depuis la Préhistoire, le chien a accompagné l'homme durant toute sa phase de sédentarisation qui a conduit à l'apparition des premières civilisations agricoles dans lesquels ses fonctions d'auxiliaire de l'homme se sont étendues. Ces nouvelles fonctions ont conduit à une différenciation poussée de la sous-espèce et à l'apparition progressive - d'abord informelle, puis formelle - d'une standardisation sous forme de races. Son instinct de meute, sa domestication précoce et les caractéristiques comportementales qui en découlent lui valent familièrement le surnom de « meilleur ami de l'Homme ». • D'un point de vue génétique, selon une analyse comparative d'échantillons d'ADN mitochondrial, les lignées du chien et du loup se seraient séparées il y a environ 100 000 ans[7]. Toutefois, cette divergence pourrait correspondre à celle d'une population de loups d'où plus tard serait sorti la lignée des chiens. L'analyse d'ADN mitochondrial ne peut donc pas prouver que des chiens existaient déjà il y a 100 000 ans. Par ailleurs, les plus anciens restes fossiles connus de chien domestique ont été trouvés dans les grottes de Goyet en Belgique et datent de 31 700 ans[2]. L'origine de cette domestication est donc clairement préhistorique. Plus précisément, elle est l’œuvre de groupes de chasseurs du Paléolithique supérieur. En comparaison, le cheval sera domestiqué par des groupes nomades entre 4000 et 3000 avant J.-C.. Le chien aurait été simplement apprivoisé parmi d'autres animaux, tels les chacals ou les rongeurs. Mais c'est le seul maintenu en dépendance, car il aurait montré le plus d'aptitudes à une socialisation primitive. Le chien a pour ancêtre le loup. Des expériences, en cours depuis une cinquantaine d’années avec des croisements sélectifs de renards semblent donner des résultats similaires à ceux observés chez le chien (comportement particulièrement social, pédomorphisme, tempérament enfantin, etc.).
La diffusion de ces espèces domestiques s’est développée par le déplacement de populations humaines vers le Vème ou VIème millénaire avant notre ère . Après la domestication des animaux, ont été mis en place des modèles d’élevage qui consistaient à élever des animaux en vue de leur exploitation par l’homme (exploitation : naturelle, contrôlée ou artisanale). Le choix du modèle d’élevage est limité par le niveau technique de l’éleveur et par le niveau d’investissement possible. Afin d’augmenter les performances de production, on a eu recours à l’amélioration génétique qui regroupe un ensemble de techniques pour améliorer ou modifier le potentiel héréditaire des animaux. C’est l’Anglais ROBERT.BAKEWEL (1725 – 1795 ) qui fut le premier à utiliser les méthodes rationnelles de sélection, , et donna naissance à l’une des premières races pures.
Aurochs, espèce sauvage à l’origine de certaines races bovines
Loup Mouflon
L’AMÉLIORATION DES PERFORMANCES DEMARCHE A SUIVRE Dans un but de progrès génétique, l’amélioration des performances des animaux et leur utilisation à grande échelle exige le passage par les étapes suivantes , qui s’avèrent incontournables : • L’identification. • Le contrôle des performances. • Le choix des reproducteurs. • L’utilisation des reproducteurs.
DIFFUSION DU PROGRES GENETIQUE • La diffusion de ce progrès génétique utilise des méthodes de plus en plus perfectionnées qu’on appelle communément les biotechnologies, et qui sont dans le domaine de l’élevage basées sur l’utilisation de: • L’insémination artificielle. • La synchronisation de l’œstrus et son induction . • La transplantation embryonnaire. • La production d’individus homozygotes • Le sexage des embryons • Le clonage et la production d’individus transgéniques.
Il ressort de cette introduction, l’importance de la connaissance préalable de l’animal en tant qu’élément capital pour assurer l’amélioration de ses performances. • L’animal considéré comme individu ayant des performances données n’est autre que le résultat de sa domestication et de sa sélection (à des fins pré-déterminés) par l’Homme. • La sélection menée par l’Homme a conduit à la création de groupes ethniques qui ont évolué au cours du temps ; d’où l’intérêt de l’étude de l’ethnologie des espèces animales domestiques.
ETHNOLOGIE I / DEFINITION L’ethnologie du grec : Ethnos = peuple ; et logos = science ; est la science qui a pour objet la connaissance de l’ensemble des caractères de chaque ethnie.Les individus d’une même ethnie appartiennent à une même espèce
I I / NOTION D’ESPECE 1 / Définition • L’espèce est définie comme étant un ensemble d’individus qui s’accouplent entre eux et donnent naissance à des descendants féconds. 2 / Exemples • Les exemples suivants illustrent les croisements entre espèces différentes : Jument x Baudet =) Mulet (stérile) Anesse x Etalon =) Bardot (stérile) 3 / Critères • Les critères d’appartenance à une même espèce sont : L’interfécondité. La morphologie. La garniture chromosomique. • A partir d’une espèce qui au départ était sauvage, est née l’espèce domestique, obtenue après domestication, laquelle a été menée par et pour l’Homme.
III / NOTION DE RACE PURE 1 / Définition • Le mot race vient du latin radix qui signifie racine, employé dés le début du 17è siècle, il était utilisé pour l’homme et c’est Buffon qui l’introduisit en zoologie. (M.Jean-Blain 1963.). • Selon le professeur LEROY((la race désigne une collection d’animaux appartenant à une même espèce, et qui possèdent un certain nombre de caractères communs, et jouissent de la faculté de transmettre ces caractères en bloc à leurs descendants). • A la fin du 19ième siècle, la majorité des grandes races que nous connaissons aujourd’hui, avaient des livres généalogiques bien établis, au moins dans leur pays d’origine • Période du 19ième siècle : apparition des races pures • C’est l’Anglais R.Bakewel qui le premier choisissait ses reproducteurs d’après leurs performances et d’après celles de leurs descendants, et donna ainsi, naissance à la première race pure, après la création de la Dishley Society. • Il est à noter que la création de nouvelles races demande plusieurs générations pour fixer les caractères sélectionnés .Le résultat est d’autant plus rapide que l’intervalle de génération est court et que la prolificité de l’espèce est importante.
2 /Critères Les critères d’appartenance à une même race sont d’ordre : • Morphologique : Taille, conformation, couleur, cornage… • Gènotypique : par la présence d’une fréquence élevée de gènes à l’état homozygote. • A partir de ces ressemblances entre individus d’une même race, on a instauré un standard qui exprime les caractères phénotypiques, les caractères d’élevage et les caractères de production. • Dans une race donnée, on tient compte de l’historique, du standard, de la diagnose comparée, des performances, de l’aire géographique et de l’effectif.
3 / Appellation • L ‘appellation des races animales à différentes origines : Régionale : Charolaise(bovin et ovin), Ouled djellal (ovin), Pur sang Anglais (cheval), Berger Allemand (chien) … Nom composé : anglo-arabe (cheval), dishley-merinos(ovin) Nom du créateur de la race : Setter Gordon (chien) . • Après la création des races, l’amélioration génétique des performances pour faire évoluer le progrès génétique ,s’est basée sur la sélection.
IV / SELECTON ET CONTROLE DES PERFORMANCES • La sélection vient du latin : seligere, qui signifie choisir des reproducteurs qui sont utilisés au sein de la race pure , ou en croisements avec d’autres races ou populations. • L’anglais R.Bakewel au milieu du XVIIIè siècle (1725-1795 ) est le premier qui ait utilisé les méthodes rationnelles de sélection. • La sélection dans un but d’amélioration génétique des caractères quantitatifs a pris un réel essor après les travaux du statisticien anglais RONALD.FISCHER et de l’Américain SEWALL.WRIGHT .mais ce n’est que vers les années 50 que l’informatique et l’insémination artificielle, permettent à la génétique quantitative, de franchir une étape décisive. • L’utilisation de l’informatique a facilité le traitement des données recueillies lors du contrôle des performances pour mener à bien le choix des reproducteurs. • La première association du contrôle des performances laitières bovines fut créée au Danemark en 1895. .
la sélection animale est un processus qui implique le choix des animaux de reproduction (géniteurs) et des accouplements entre eux, dans le but d’améliorer par voie génétique les prochaines générations. Cette amélioration qui, en plus, a la propriété d’être transmissible et cumulative, a des répercussions durables. • La sélection animale, qui vise à améliorer une race, est aussi un processus collectif de longue haleine qui implique une multitude d’acteurs • La conséquence de la sélection animale est le progrès génétique. Cette notion, qui décrit l’amélioration du potentiel génétique de la population, est fonction de l’intensité de la sélection, de la variabilité génétique, de la précision de la prédiction de valeurs génétiques et, si on l’exprime par unité de temps fonction de l’intervalle de génération. L’intensité de sélection n’est en fait que la proportion de géniteurs retenus. La variabilité génétique est fonction du degré d’héritabilité et de la variabilité phénotypique. La notion d’héritabilité est une mesure de ce qui est transmissible dans le phénotype. • Fin du 18ème siècle, c’est en Angleterre, pays précurseur de la révolution industrielle, que l’on assiste à une toute nouvelle orientation que l’on pourrait réellement appeler sélection animale.
Période de la domestication : début de la sélection animale • Avant la révolution industrielle : création des vielles races • Période de la révolution industrielle : sélection animale comme art • Période du 19e siècle : apparition des races pures • 20e siècle : sélection animale comme science * Sélection animale basée sur la génétique mendélienne *Développement du contrôle des performances *Bases de la génétique quantitative • Sélection animale moderne *Sélection quantitative et développement du « BLUP » *Sélection moléculaire *Evolution de la technologie liée à la sélection animale *Evolution des structures et acteurs sur le terrain de la sélection animale
Charles Roy Henderson (1911-1989) Sélection animale moderne, développement du “BLUP” Sélection quantitative et développement du « BLUP » Cette méthode de calcul est bien connue de nom dans le milieu de l’élevage. Il s’agit de la méthode BLUP « Best LinearUnbiasedPrediction »,donc de meilleure prédiction linéaire, car basée sur une régression linéaire et non-biaisée, estimant conjointement valeurs génétiques et valeurs phénotypiques attendues. Si le BLUP est associé à la méthode de sélection combinée, on parle de «BLUP modèle animal ». Alors que l’index de sélection n’est en réalité, qu’une application d’une régression linéaire multiple des déviations, généralement phénotypiques, vers les valeurs génétiques. L’index de sélection permet d’obtenir des estimations de valeurs génétiques non-biaisées à condition de connaître la valeur attendue du phénotype. Néanmoins, ce dernier point peut poser des problèmes .Malgré ce point faible, l’index de sélection a été largement utilisé en sélection quantitative animale,
Il a été reconnu très tôt que l’index de sélection classique posait un problème fondamental On estimait des valeurs génétiques des animaux en se basant sur des comparaisons phénotypiques, donc on ne tenait pas compte des valeurs génétiques des animaux impliqués dans les comparaisons. Et, en fait, ce problème théorique est apparu assez rapidement dans la pratique. En effet, au cours du temps, l’utilisation des meilleurs géniteurs a provoqué une augmentation du niveau génétique des animaux de comparaison. De cette façon, de nouvelles générations de géniteurs apparaissaient comme étant inférieures en raison uniquement d’une sous-évaluation des déviations phénotypiques.
Sélection moléculaire Le problème actuel de l’utilisation de la sélection moléculaire est son intégration dans des programmes de sélection existants (Baret, 2001). C’est ce qu’on appelle couramment la sélection assistée par marqueurs (MAS «Marker AssistedSelection »),si les QTL/ETL sont décrits par des éléments de DNAnon-codants. Il serait plus correct de parler de QAS (« QTLAssistedSelection »). On parle aussi de QTL/ETL pour «Quantive Trait Loci » ou « Economic Trait Loci ». Depuis quelques années , les progrès dans ce domaine sont importants et les recherches essaient de relier la variation génétique, au niveau du DNA, avec les actions des gènes au niveau du phénotype
Evolution de la technologie liée à la sélection animale • le développement de l’informatique, a permis de traiter et d’analyser plus de données et d’affiner considérablement les moyens de modélisation et de prédiction des valeurs génétiques. • Les biotechnologies sont historiquement très liées à la sélection animale, et en particulier celles de la reproduction comme l’insémination artificielle, le transfert d’embryon, etc. • Ainsi de toutes nouvelles technologies, comme le clonage, pourraient changer les stratégies de sélection animale. Un avant-goût de ce que l’avenir peut nous apporter est illustré par la naissance de Starbuck II, le clone de Hanoverhill Starbuck (http://www.semex.com/Highlights/highlightssept25.html),un taureau Holstein de grande renommée internationale, mais né en 1979, il y a plus de 21 ans. ,
CONTRÔLE DE PERFORMANCE • Pour une sélection animale sur des caractères quantitatifs, il faut prévoir un enregistrement des performances ou des aptitudes à la production. • Début du 20ième siècle, on a commencé à expérimenter à l’aide des stations de testage spécialisées. • Le contrôle des performances en ferme constitue l’autre alternative . Le contrôle laitier en est l’exemple parfait,depuis ses débuts, à la fin du 19ième siècle, au Danemark (1895), (http://www.icar.org) -
La première association du contrôle des performances laitières bovines fut créée au Danemark en 1895. • Le contrôle des performances est défini selon un programme propre à chaque espèce , à chaque production et à chaque pays . • Nous citerons le CLB (contrôle laitier beurrier) pour la production laitière, le GMQ (gain moyen quotidien ) pour le contrôle de la croissance, la prolificité, la fertilité pour ne citer que ceux- là. • Afin de suivre la généalogie des individus issus de race pure ( dont la plupart ont été crées au XIXieme siècle ), la création de livres généalogiques s’est avérée indispensable.
V / LES LIVRES GÉNÉALOGIQUES • Parallèlement au développement d’une sélection animale empirique, apparaissent les premiers livres généalogiques, car ,conçue de cette façon, la sélection nécessite évidemment la tenue de livres relatant les ancêtres et autres informations individuelles pour chaque animal «inscrit ». • Les premiers livres généalogiques voient le jour en Angleterre et, aujourd’hui encore, le terme anglais «herd-book » est souvent utilisé pour désigner un livre généalogique bovin. • Le livre généalogique est un registre ou sont inscrits les reproducteurs de race pure et leurs descendants qui doivent répondre à certaines conditions d’inscription. Le livre généalogique peut être ouvert, fermé, ou semi-ouvert. • Les livres généalogiques ont pris naissance en Angleterre, et dont le premier fut le stud-book du pur-sang anglais ouvert en 1791,suivi par le herd-book de la race Durham=shorthorn ( courtes cornes ) en 1822.
1 /Objectifs Les objectifs des livres généalogiques sont : Assurer la pureté de la race. Maintenir la pureté de la race. Favoriser le commerce d’animaux de race pure en garantissant leur origine. Orienter une race vers un type nouveau
2 / Conditions d’inscription Les conditions d’inscription aux livres généalogiques sont : Répondre au standard. Avoir des origines dans la race. Avoir totaliser le nombre de points pré-requis devant une commission de pointage. 3 / Appellation L’appellation des livres généalogiques et fonction de l’espèce : Herd book = bovins (1822, race shorthorn en, Angleterre). Stud book = chevaux (1791, P.S, Angleterre) Flook book = moutons • Si les livres généalogiques ont servi depuis longtemps de support , de cadre à la sélection et à l’orientation des races ; ils se sont avérés dépassés pour exploiter les nouvelles possibilités d’exploitation des races pures. Sont nées d’autres structures pour la sélection et la promotion de race. • A l’intérieur des races on distingue des sous races ou rameaux, la formation de rameau est due avant tout à des conditions locales spéciales.
VII / AUTRES GROUPES ETHNIQUES Il existe d’autres groupes ethniques comme la lignée, la famille, la souche. • Lignée : la lignée est un ensemble d’individus appartenant à la même ascendance du coté paternel uniquement ( appelé aussi fondateur de la lignée ou procréateur). Une autre définition plus globale définit la lignée comme étant un ensemble d’individus, qui à l’intérieur d’une race, présente à la suite d’amélioration génétique, une variabilité de certains de leurs caractéristiques ou performances plus restreintes que celles observées à l’échelle de la race. • Famille : c’est l’ensemble des individus représentés par le père, la mère, les frères, les sœurs, les demi-frères et les demi-sœurs. • Souche : terme utilisé en microbiologie et indique un ensemble d’individus issus de repiquage successifs d’une colonie pure, en zootechnie il est principalement utilisé en aviculture, et ou la souche est représentée d’un coq, des poules accouplées avec lui et de leurs descendants. L’issue est la création par exemple de la souche Vedette INRA.
VIII / CLASSIFICATION DES RACES • Les méthodes de classification des races animales domestiques ne reposaient sur aucune donnée scientifique, les unes classaient les races selon leur voisinage géographique, et les autres selon les aptitudes dominantes (vache laitière, cheval de trait, chien de chasse, poule pondeuse etc.). • Sanson fut le premier à introduire la méthode scientifique en ethnologie animale en prenant comme référence la méthode utilisée en anthropologie, basée les mensurations crâniennes Cette dernière s’avère incomplète pour la classification de tous les groupes ethniques . • Cornevinà son tour procède par dichotomies successives et établi des subdivisions pour classer les races ; mais cette méthode s’avère insuffisante pour toutes les espèces . • A la fin du XIXem siècle, fut proposée par BARON (Ancien Professeur de zootechnie à l’ENV d’Alfort, France ) une méthode universelle et globale.
Cette classification est basée sur trois critères : La plastique (forme ) basée sur : Le profil (silhouette ), Les proportions. Le format et le poids. La phanèroptique basée sur : La peau Les phanères L’énergétique basée sur: Les caractères physiologiques et les aptitudes zootechniques Toutefois d’autres classifications peuvent être utilisées selon l’espèce considérée, ces classifications seront présentées au cours de l’étude de l’ethnologie de chaque espèce. Pour chaque espèce envisagée nous présenterons en premier lieu la classification de Baron, puis les autres classifications actuelles utilisées.
IX / ÉVOLUTION DES RACES • L’évolution des races animales domestiques est une suite d’évènements, qui soit, tendent vers une unification des races, soit vers une diversité de ces populations animales domestiques ; et comme l’a si bien énoncé, il y a déjà longtemps, R.Tremouille en 1962 ( la tendance à l’unité, succédant à celle de la diversité est un signe du temps ).* • A l’origine de la création des races animales, la diversité génétique était telle que le nombre de races par pays était considérable ; mais plusieurs facteurs sont venus changer l’orientation de l’élevage vers des productions bien déterminées. • Ainsi, l’on a assisté, surtout dans les pays développés, au cloisonnement des races dans des modèles de production donnée ; et que toute race ne répondant pas à ces performances s’est vue s’éteindre et disparaître. • Dans les pays en voie de développement, les populations animales locales ont subi des infusions de sang ou ont été remplacées par des races améliorées toujours dans un but d’amélioration de leurs performances, toutefois le résultat. escompté est souvent difficilement atteint .,car les races améliorées requièrent un environnement particulier(alimentation ,technicité , gestion et environnement).
En effet, ce choix est lié au fait que les races améliorées ont des potentiels élevés et donnent des résultats à court terme au détriment des races locales dont les productions sont à long terme et dépendent des facteurs environnementaux , sociaux et écologiques. • De ce fait on assiste à la perte progressive des races locales qui ont les qualités de résistance à certaines maladies et la tolérance à certaines conditions difficiles d’environnement. • L’utilisation des races améliorées a été favorisée par l’utilisation de l’insémination artificielle et du transfert d’embryons et par la mise en place d’une politique d’encouragement (subvention).
Ce besoin de promouvoir toujours les races les plus productives s’est fait au détriment des autres races .C’est ainsi que l’on assiste depuis quelques années à la réduction de la variabilité génétique des races animales domestiques, alors que l’on connaît l’intérêt du maintien de cette variabilité ,comme le souligne Beate Scherf « Le maintien de la diversité génétique animale permet de sélectionner ou de créer de nouvelles races afin de faire face aux modifications de l’environnement, aux menaces des maladies, à la demande des consommateurs, à l’évolution du marché. … ».
La FAO analysant l’évolution des races animales domestiques tire la sonnette d’alarme A ce sujet la FAO a contribué à rassembler des données de 180 pays concernant les races de mammifères et d’oiseaux domestiques, dont le nombre est estimé à 6500 ; au moins un tiers de celles-ci ,soit un total de 1350 risquent de disparaître ;119 sont déclarées officiellement éteintes et 620 sont considérées comme éteintes. Le pourcentage de races de mammifèresrisquant de disparaître est passé de 23% à 35% . Pour les races aviaires le pourcentage de races menacées d’extinction est passé de 51% en 1995 à 63% en 1999. • 30°/°des races de mammifères et d’oiseaux d’élevage sont en danger de disparition (une race est menacée d’extinction lorsque sa population n’excède 1000 individus ).
Plusieurs raisons sont à l’origine de ce déclin de la variabilité génétique : Le développement des races les plus productives Le développement des populations génétiquement homogènes. Le choix de races spécialisées Les intérêts commerciaux.
Dans les pays développés et depuis quelques décennies, l’évolution des races s’est faite dans un sens de spécialisation des productions : l’exemple de l’évolution de la race bovine Frisonne illustre convenablement ce phénomène ; par l’orientation exclusive de cette race vers la production laitière qui s’est vue améliorée par l’apport constant de sang Holstein (Holsteinisation ). Un deuxième exemple concernant l’orientation vers la production de viande des races allaitantes dans le monde et ce par l’introduction dans les pays développés de la première race à viande d’origine britannique : la race Durham ou Shorthorn (Durhamisation ) . Avec la réduction de la variabilité génétique , et notamment en matière de races les plus performantes , des pathologies se sont développées suite à des conditions d’élevage et de sélection très développées . A ce moment , le besoin de venir puiser certaines qualités dans les races les moins performantes mais les plus résistantes s’avère indispensable. Le moyen de conserver les races les moins performantes dans le but de les réutiliser à moyen ou long terme reste la conservation de leur matériel génétique (ovules, spermatozoïdes ,embryons).
X / ÉLEVAGE ET PRODUITS Depuis une quarantaine d’années de développement , l’élevage rationnel dans les pays développés est arrivé à une production excessive après avoir combler la demande en matière de protéine d’origine animale et leur accès par toutes les couches sociales , mais cette surproduction se trouve de plus en plus victime de son propre succès . • En effet la production laitière dans les pays de la CEE s’est vue imposer des limites , par la mise en place des quotas laitiers en 1984 ; mais aussi l’élevage intensif comme il est conçu depuis quelques années , fait l’objet de violentes critiques menées par des mouvements protectionnistes essentiellement britanniques, critiques basées principalement sur le non-respect du bien être des animaux de rente et plus particulièrement des animaux de boucherie. • En effet l’Union européenne (ex CEE et créée en 1957 par le traité de Rome ) et qui regroupe 15 états depuis le 1er janvier 1995, élabore de nouvelles directives, recommandations et règlements pour différents types d’élevages. • Si de telles mesures ne touchent que les pays de l’Union européenne, des difficultés peuvent se poser , dès lors que l’on se trouve dans l’ère de la mondialisation. Néanmoins le commerce internationale depuis la création et le développement des produits de l’élevage , exige plus de rigueur quant à la qualité , et encourage la circulation des produits respectant certaines normes comme la norme ISO (International standard organisation) ou bénéficiant d’une AOC (appellation d’origine contrôlée ),d’une AOP (appellation d’origine protégée) ;et qui garantissent la traçabilité du produit , et donc sa qualité nutritionnelle et sanitaire .
CONCLUSION La Zootechnie comme il ressort de cette longue et sommaire introduction, relève des différents axes qui la constituent , toutefois l’animal reste le principal orchestrateur. L’étude de ce dernier et de ses variations s’inscrit dans la partie de l’ethnologie alors que l’étude de ses performances, diverses soient elles , fera partie du second module englobant les productions animales dans toute leur diversité.