260 likes | 379 Views
Le financement de la recherche. Effort de recherche (DIRD) : la France désormais en deuxième division
E N D
Effort de recherche (DIRD) : la France désormais en deuxième division • Troisième pays scientifique en 1970, cinquième en 1985, encore septième en 1995, la France est désormais à la quatorzième place mondiale pour la "dépense intérieure de recherche et de développement" par rapport au "produit intérieur brut" (DIRD/PIB). C'est même le seizième rang qu'il faut envisager pour le taux de financement de la recherche par habitant ! • L'effort total représente 2,12 % du PIB en 2006 : il faut revenir vingt-cinq ans en arrière pour trouver un taux aussi bas. Ce taux inclut la recherche militaire, élevée en France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, qui est très proche de 10 % de notre effort total. Pour la seule recherche civile, la France se situe donc autour de 1,90 % du PIB.
L'évolution française est politiquement caricaturale • (i) 1993 marque l'apogée de l'effort français (2,37 % du PIB) quand la droite revient au pouvoir … et quand N. Sarkozy devient Secrétaire d'Etat au Budget. C'est une période terrible pour la recherche qui s’ouvre : la France et le Royaume-Uni chutent et prennent un retard décisif sur les autres pays qui progressent fortement • (ii) Le changement de gouvernement arrête la chute en 1997. La progression reste modeste, mais supérieure au PIB. Entre 1997 et 2002, la DIRD s'accroît en volume de 4 % par an. Le double voire le triple eussent été nécessaires. Il reste que la poursuite de l'effort effectué aurait conduit aujourd’hui à environ 2,40 % du PIB, empêchant le décrochage du peloton de tête (Tableau 1). Pour les amateurs du slogan "la droite et la gauche, c'est pareil", c'est vrai… au signe près de la pente (Figure 2), avant et après 1997 ou 2002. • (iii) En 2002, N. Sarkozy devient ministre d'Etat, puis des finances. C'est la (re)chute immédiate, même si le mouvement de 2004 a fortement ralenti la baisse. Il reste qu’entre 2002 et 2006, la croissance totale en volume n'a été que de 2%. Contrairement aux propos des quelques journalistes qui ont annoncé en 2003, en 2004 et en 2005 que le budget de la recherche publique montait, les chiffres de l'OCDE indiquent qu'entre 2002 et 2006, les dépenses du CNRS et de la recherche universitaire ont baissé de 2 %. Pire ! Contrairement aux affirmations répétées de la ministre, la croissance de l'ANR n'a pas apporté globalement de moyens nouveaux mais a été entièrement prise sur les crédits de base, les emplois et les salaires.
L' engagement de N. Sarkozy d'atteindre les 3 % en 2012 : une démagogie ? Nonobstant le lamentable budget 2008 (+800 M€) et les baisses du budget 2009, Nicolas Sarkozy a répété en janvier 08, à Orsay, son engagement électoral de campagne de porter l'effort de recherche à 3 % du PIB en 2012. Chacun comprend que pour faire passer le rapport DIRD/PIB de 2,12 à 3 % en 2012, il faut l’augmenter de 41,5 %, c'est à dire de 8,3 % par an (passons sur "les intérêts composés"). Le PIB augmentant en moyenne de 2 % par an, cela veut dire une croissance des dépenses de recherche d'environ 10 % en volume (en fait de 12 % par an en comptant l'inflation). La DIRD française étant autour de 40 milliards en 2007, l'objectif nécessite près de 5 milliards de plus chaque année. En "cumulé", comme aime à s'exprimer le ministère, cela représente 75 milliards (5+10+15+20+25) d’ici 2012 ! Pour ceux qui n'aiment pas faire les règles de trois, la figure montre la démagogie du propos. En décembre 2008 la loi rectificative de finance a supprimé 400M€ sur le budget 2008
La situation dramatique et scandaleuse du financement de la "recherche académique". Avec 0,38 % de son PIB consacré à la "DIRDES", la France se positionne en neuvième position européenne (Tableau 7). Dans le monde, elle se situe après les pays suivants : Suède (0,78 %), Canada (0,75), Suisse (0,66), Finlande (0,65), Autriche (0,65), Israël (0,62), Islande (0,61), Danemark (0,60), Singapour (0,57), Pays-Bas (0,49), Australie (0,48), Norvège (0,46), Royaume-Uni (0,45), Japon (0,45), Turquie (0,43), Allemagne (0,41), Belgique (0,41). Il faut remarquer que nous devançons de peu l'Espagne, l'Italie et l'Irlande (0,34), et même que nous gardons encore une bonne avance sur le Mexique, l'Estonie et la Slovaquie. Pour ne pas être chauvin malgré tout, il faut rajouter que cette magnifique 18ème place mondiale pour le financement profite du fait que, contrairement aux autres pays où les organismes ne sont pas décomptés dans la DIRDES, celle-ci inclut le coût du CNRS pour la France ("le CNRS est inclus dans le secteur enseignement supérieur alors que ce type d'organisme est classé dans le secteur d'Etat pour les autres pays", OCDE, 2007/2, p.75).
Les acteurs publics Université : 53 127 EC 19 041 E 47 058 BIATOS CNRS : 11 595 C 14 316 ITA INSERM : 2 189 C 2 831 ITA INRA : 1 910 C 7 194 ITA CEMAGREF, INED, IRD, INRIA… CEA (15 000), CNES (2 500)… UMR 9 300 C CNRS et 8 500 ITA CNRS 22 800 EC, 2900 C autres organismes 6 600 ITA et BIATOS
…La France doit nombre de ses succès scientifiques aux organismes (CNRS notamment) qui garantissent la cohérence de l’effort national de recherche. La recherche universitaire est particulièrement performante dans les laboratoires dits mixtes, associant en partenariat l’organisme de recherche avec une université ou une entreprise. Il est surprenant d’entendre le président de la République annoncer le 22 janvier la transformation totale du CNRS en agence de moyens, ce qui serait la fin de cette fructueuse mixité, au mépris du plan stratégique de l’organisme pourtant accepté par l’Etat il y a 6 mois. Ce dans un discours où il célèbre l’un de nous, qui effectue sa recherche dans un laboratoire… mixte ! … Bruno Chaudret, chimiste, membre de l’Académie des sciences, directeur de Recherche CNRS, Albert Fert, physicien, prix Nobel 2007, professeur, Yves Laszlo, mathématicien, professeur, Denis Mazeaud, juriste, professeur. 29 janvier 2009
Le site de Rennes est le plus important avec 403 agents CNRS permanents.Le site de Nantes compte 252 agents CNRS et celui de Plouzané 102. 100 agents travaillent sur le site de Roscoff, 42 au Mans, 38 à Brest, 29 à Angers et 11 à Paimpont.9 agents exercent leur activité sur les sites de Lannion, Lorient et Saint-Nazaire.
69 structures de recherche et de service (implantaions principales) dont : 52 unités mixtes de recherche (UMR) 7 fédérations de recherche (FR) 3 formations de recherche en évolution (FRE) 2 unités propres de service (UPS) 2 unités mixtes de service (UMS) 2 instituts fédératifs de recherche (IFR) 1 équipe de recherche labellisée (ERL) Répartition du nombre de structures par département scientifique : Mathématiques, physique, planète et univers (MPPU) : 17 Chimie : 10 Sciences du vivant (SDV) : 11 Sciences humaines et sociales (SHS) : 12 Environnement et développement durable (EDD) : 6 Sciences et technologies de l'information et de l'ingénierie (ST2I) : 13 Personnel 1340 salariés dont 1027 agents permanents gérés (465 C, 562 ITA)
Et l’Université ? • L'Etat s'attend à une forte baisse du nombre d'étudiants d'ici à 2017LE MONDE | 01.01.09 | 11h06 • Mis à jour le 01.01.09 | 11h06 • raison démographique • manque d’attractivité de l’université (budget par étudiant ?)
La production de connaissance ! France 1999 : 5ème 2004 : 6ème
USA USA coordonnées divisées par 3
Conclusion Notre but n'est pas de démontrer que le système français est parfait et qu'il n'y a pas de réformes à faire. Il est de monter que, contrairement à ce dont on nous abreuve, la recherche et l'enseignement supérieur français ont d'abord un problème de moyens et non de structures. Que partant d'un constat totalement mensonger de la situation, le gouvernement ne peut apporter, par le contenu de ses réformes, que des réponses erronées. Le monde de la recherche ne doit pas avoir honte de son travail ! . La conclusion est qu’il faut dénoncer l’ensemble des mensonges qui nous submergent, bloquer par tous les moyens les systèmes illégitimes qui sont en train de se mettre en place et reconstruire une université digne de ce nom.
Et notre système de santé ? La France recule de 7 places au classement EHCI (2008) des systèmes de santé européens D’après l’Indice européen 2008 des consommateurs de soins de santé (Euro Health Consumer Index ou EHCI), la France chute à la 10ème place du classement des systèmes de soins, après avoir occupé en 2006 la 1ère place et en 2007 la 3ème. Par ailleurs, les auteurs critiquent le système de parcours de soins français limitant l’accès à certains spécialistes (…) La réforme de l’hôpital public porte-t-elle ses fruits ?????