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Comment débattre sur les OGM ?. L’approche en trois étapes de Michel-Alain Boudet : La science - Seules quelques milliers de personnes connaissent toutes les données - Elles doivent établir et diffuser un ensemble d’informations neutres sur les risques et les avantages des OGM 2. L’économie
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Comment débattre sur les OGM ? • L’approche en trois étapes de Michel-Alain Boudet : • La science • - Seules quelques milliers de personnes connaissent toutes les données • - Elles doivent établir et diffuser un ensemble d’informations neutres sur les risques et les avantages des OGM • 2. L’économie • - les décisions ne doivent pas se fonder uniquement sur des critères économiques • - la question clé est celle de la brevetabilité du vivant • - l’agriculture et l’alimentation sont des secteurs stratégiques où se croisent de nombreux critères de décision qui font la complexité du débat
Comment débattre sur les OGM ? • 3. L’éthique • - la question du rapport de l’homme avec la nature : • * l’homme est extérieur à la nature et en dispose à son gré • * la nature est le cadre de vie de l’homme, il doit la respecter • les OGM en agriculture sont mal perçus car ils semblent transgresser la limite acceptable. Pourtant : • * il y a peu d’opposition aux OGM dans le secteur de la santé • (médicaments, thérapies géniques) • * certains hybrides naturels sont au moins aussi « dangereux » • que les plantes transgéniques réalisées par l’homme
Comment débattre sur les OGM ? Elargir le débat (Bernard Chevassus-au-Louis) A propos des OGM, on pose des questions qui concernent d’autres débats plus généraux : - Le statut du vivant, - L’engagement public/privé, - Qu’est ce que le « bien commun » ? - Quelles sont les nouvelles formes d’appropriation du vivant ? - Comment inculquer au public profane la « culture du risque » ? - Quel modèle agricole et alimentaire pour le futur ?
Comment débattre sur les OGM ? • Pourquoi les OGM cristallisent tous ces débats ? • Ils sont difficilement « appropriables » par les profanes : il est très difficile de se faire une opinion par soi-même, de quoi parle t-on exactement ? • Les sources d’information sont généralement considérées comme peu fiables ou partisanes : la culture de la défiance et de l’aversion au risque s’est installée, et conduit à des raccourcis ou des analogies simples alors que la question est complexe • La question dépasse le débat purement scientifique : modifier le vivant, ce n’est pas l’affaire que des scientifiques • Avec les OGM, sommes-nous dans la continuité du progrès scientifique, ou est-ce une innovation de rupture ? • L’analyse risques / bénéfices n’est pas bien faite
Comment débattre sur les OGM ? • Mettre les controverses au centre du débat • Il y a 4 attitudes possibles : • Le « négationnisme » • Les experts n’auraient que des désaccords légers • Le problème réside dans la perception de l’expertise par les profanes • Il y a trois niveaux pour traiter une question : • - Les faits • - L’interprétation des faits par les experts • - La perception de ce que disent les experts par le grand public, les médias, les politiques
Comment débattre sur les OGM ? 2. La dénonciation Les experts adverses sont incompétents ou partiaux La « vraie » science s’oppose à la « junk » science Le principe de précaution joue un rôle central : inversion de la preuve et statut des faits incertains Les experts doivent être requalifiés 3. Recours à l’arbitrage du public et des politiques Inviter le public ou ses représentants à arbitrer les conflits d’experts. Cela suppose un minimum de compréhension des faits techniques et revient à instituer un niveau intermédiaire entre experts et profanes. L’expertise devient un processus démocratique.
Comment débattre sur les OGM ? 4. Placer la controverse au cœur de l’expertise Instaurer un débat public contradictoire de type « judiciaire », avec des experts pour et des experts contre et un jury de citoyens pour décider Une telle « dispute » permet de mieux caractériser l’incertitude des faits : les experts fournissent une « échelle d’incertitude » différente de l’approche binaire du type : « dans le doute, on interdit » Les scientifiques ne peuvent « dire le vrai » : aucun expert ne peut être neutre, indépendant et totalement objectif. Il faut se fonder sur une méthodologie acceptée par tous pour discuter les arguments des uns et des autres.