La Conscience et la mort Parole Donnée N° 166

1. La Conscience et la mortParole Donnée N° 166

2. Première partie Discussion par tables

3. La Conscience et la Mort • Vendredi 1Er novembre : fête de la Toussaint, « fête des morts » • Chacun de nous se vit et se perçoit comme l’union d’une personne spirituelle et d’une personne physique. Je suis une personne spirituelle momentanément incarnée dans une personne physique • Heidegger définit l’être humain comme un « être-pour-la- mort » mais l’être humain ne peut se résoudre à une mort qui équivaut au néant absolu. • nous terminerons les semaines de la conscience en examinant ce qui fait de l’être humain un « être-pour-la-vie-éternelle »

4. Table 1 : La petite étincelle en moi • Depuis votre plus jeune âge, il y a en vous une étincelle : une qualité qui vous est propre, un « bon génie » qui vous aide toujours dans les moments difficiles et que vous chérissez. D’où vient cette étincelle ? A quoi devrait-elle servir ? qu’avez-vous fait concrètement pour que l’étincelle devienne une flamme ? • Pourquoi voulez-vous garder cette qualité dans votre conscience jusqu’à votre dernier souffle ? Pourquoi aimeriez-vous qu’elle soit restée intacte et qu’elle soit mise en avant quand on fera votre éloge funèbre ?

5. Table 2 Avertissement de la Conscience • Au stade actuel de votre vie, quels sont les 3 points essentiels sur lesquels votre conscience vous avertit le plus souvent ? Il peut s’agir d’un grave défaut à corriger, d’une mission à accomplir, d’un lien à renforcer, d’une qualité à développer, et bien d’autres choses. • Vous direz pourquoi vous prenez ces avertissements au sérieux, en quoi ils vous semblent sains et bénéfiques pour le reste de votre vie et même au-delà.

6. Table 3 : Résolutions – Vision 2020Conscience en paix A l’approche de la Toussaint : les obsèques religieuses en baisse au profit des cérémonies civiles Pourquoi le maintien de cérémonies religieuses dans un pays qui se déchristianise ? Il faut prendre en compte le respect des souhaits du défunt. On enterre une personne qui a une histoire. Or, la génération enterrée actuellement a majoritairement reçu une éducation religieuse donc on lui reste fidèle. Par ailleurs, la quête de sens et de spiritualité n'est pas forcément religieuse ; mais la cérémonie religieuse est une manière d'emprunter des voies de sens. Il y a un besoin spirituel en plein essor aujourd'hui. Dans nos sociétés contemporaines, les gens souhaitent aussi que l'enterrement se fasse dans un lieu propice au recueillement. Agence « la conscience » Exposez en paix Aider les proches du défunt à élever la conscience de la personne décédée et leur propre conscience, en vantant les mérites spirituels et moraux de la personne, en témoignant de ses efforts pour se lier aux autres dignement malgré les difficultés de la vie. Une agence de conseil aide les familles endeuillées à faire ensemble le bilan spirituel et moral du défunt, à faire ressortir le rayonnement de sa conscience. Elle fournit quelques pistes pour évaluer la beauté de la conscience du défunt et la faire ressortir. Quelles seront ces pistes?

7. La conscience – Jacques Perrin (Amiens) Le sculpteur a dédié cette œuvre à la mémoire de René Goblet (1828-1905), natif de la Somme, maire d’Amiens, ministre puis premier ministre de la IIIe République. La « conscience » se veut un hommage au principe qui a guidé un enfant du pays vers l’ascension politique et sociale. (Goblet fut avocat, journaliste, puis homme politique). En mettant la statue d’une figure féminine au-dessus du visage de René Goblet, le sculpteur suggère que ce dernier a personnifié dans le contexte de son époque un principe universel et Intemporel, susceptible de s’incarner dans d’autres figures. La statue peut sembler modeste et discrète, mais n’est-ce pas aussi un bel hommage à ce qu’est la conscience ? La personne de conscience s’efface et se soumet à un pouvoir plus puissant que tous les pouvoirs, et cependant humble et discret, voire fragile comme cette figure

8. Deuxième partie Exposé de Laurent Ladouce, directeur de l’Espace Culture et Paix

10. Itinéraire d’un damné La Corde de Hitchcok

11. La Corde – Alfred Hitchcock, 1948 • Brandon Shaw et Philip Morgan sont deux étudiants. Dans leur appartement de New York par un soir ordinaire, ils étranglent un de leurs camarades, David, avec un bout de corde. Ils ont accompli ce meurtre pour mettre en pratique la théorie de leur professeur Rupert Cadell, qui reconnaît aux êtres supérieurs le droit de tuer les êtres inférieurs. Puis, comble du cynisme, ils préparent un dîner auquel sont conviés le soir même, sur le lieu du crime, la famille de la victime, sa petite amie ainsi que Rupert Cadell. Ce dernier observe le comportement étrange des jeunes gens au cours de la soirée. Brandon est sûr de lui et persuadé que le crime restera impuni, alors que Philip est nerveux et apeuré par cette mise en scène macabre. Peu à peu, Cadell va commencer à soupçonner l'impensable. Brandon Shaw (John Dall) veut offrir un meurtre gratuit à son professeur de philosophie Rupert Cadell (James Stewart)

12. La corde physique, la corde idéologique, la corde de la conscience

13. Crime détaché, conscience non coupable Conscience non coupable Sur-homme « immortel » Je dispose de la vie d’autrui Autrui est insignifiant Conscience coupable Détachement absolu Gratuité Tuer un autre homme sans raison, c’est s’affranchir du poids

14. Inspiration du film • Le film est basé sur la pièce Rope's End de Patrick Hamilton, inspirée du meurtre commis en 1924 par Nathan Leopold et Richard Loeb • Le film est aussi une allusion à « Crime et Châtiment »

15. Destin (cause profonde, hors du temps historique) Lady Macbeth • Macbeth a tué le Roi • par soif du pouvoir • Poussé par son épouse, Lady Macbeth • Comme jouet de la fatalité : avant le drame, son sort est déjà scellé par un prologue hors de l’action. Les sorcières ont décrété que Macbeth sera un assassin, il n’échappera pas à son sort Macbeth (désir mauvais) « Tout l'océan du grand Neptune arrivera-t-il à laver ce sang de ma main? Non, c'est plutôt ma main qui tiendra d'incarnat les multitudes marines, changeant tout ce vert en une étendue rouge. » meurtre

16. Théorie du crime gratuit Raskolnikov, personnage principal, est un ancien étudiant qui a dû interrompre ses études par manque d’argent. Rêveur solitaire, Raskolnikov rejette la morale collective. Il se considère comme un homme hors du commun et veut éprouver les limites de sa liberté par la pratique du mal et la transgression de l’ordre moral. Il va jusqu’à se considérer en droit de commettre un délit, et même de tuer, pour le bien de l’humanité, au nom d’un dessein supérieur. Mais son acte ne se déroule pas comme prévu : il tue l’usurière, mais il assassine aussi sa sœur. Raskolnikov ressemble alors de plus en plus aux autres, à ceux qui obéissent à la morale commune, la morale d’obéissance, et qu’il méprise pour cette raison.  Entre temps, il rencontre Sonia, une jeune prostituée, qui lui est dévouée : Sonia vend son corps pour faire face à leur misère. Raskolnikov confesse son crime à Sonia, qui le pousse à se livrer à la police. Il est condamné à la déportation en Sibérie

17. Conscience et angoisse existentielle « La conscience est bien plus que l'écharde, elle est le poignard dans la chair. » Emil Michel Cioran « L'animal fait un avec la nature. L'homme fait deux. Pour passer de l'inconscience passive a la conscience interrogative, il a fallu ce schisme, ce divorce, il a fallu cet arrachement. » Vercors Sculpture de Ossip Zadkine

18. « L'homme, par le fait d'être homme, d'avoir conscience, est déjà, par rapport à l'âne ou au crabe, un animal malade. La conscience est une maladie. » Miguel de Unamuno

19. Conscience et finitude Heidegger, Sartre Ma conscience est conscience de ma finitude : Je n’ai pas demandé à naître, mais suis « jeté dans le monde » Je me sais voué à une mort certaine au-delà de laquelle « je » n’existe plus « Condamné à être libre » « L’enfer, c’est les autres » (Jean-Paul Sartre) Mort = néant « être-pour-la-mort » Naissance « jeté dans le monde »

20. Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. 

21. Meurtre de masse en toute inconscience • «Partant de la liberté illimitée, j'aboutis au despotisme illimité. » Chigaliov dans « les Possédés » • Les criminels de Shakespeare s’arrêtaient à quelques meurtres, car ils n’avaient pas d’idéologie • Psychanalyse de l’esprit totalitaire. Comment naissent des meurtriers de masse qui n’ont aucun scrupule et commettent le mal absolu avec une sorte de souveraine innocence et un détachement absolu ? • « La Corde » date de 1948 : publication de 1984 de Georges Orwell, trois ans après la fin du nazisme et alors que s’établit le Rideau de Fer • Premier meurtre de Lavrenti Beria : assassine ses parents

22. Ainsi j'ai perdu le ciel,Je le sais très bien.Mon âme naguère fidèle à DieuA été marquée pour l'enfer.  Ah ! l'éternité, notre tourment éternel, Une mort indicible et incommensurable,Abjecte, artificiellement conçue pour nous narguer,Nous autres, rouages aveuglément mécanisés,Faits pour être les calendriers absurdes Du Temps et de l'Espace,Sans autre objet que de se trouver là Pour être détruits. 

23. Tous ses mondes se sont évanouis Sans espoir de retour,Et il ne me reste plus désormais que la vengeance.Je veux me bâtir un trône dans les hauteurs,Son sommet sera glacial et gigantesque,Il aura pour rempart la terreur de la superstition,Pour maréchal, la plus sombre douleur. Dédaigneusement je jetterai mon gantA la face du mondeEt verrai s’effondrer ce géant pygméeDont la chute n’éteindra pas mon ardeur.Puis comme un dieu victorieux j’irai au hasardParmi les ruines du mondeEt, donnant à mes paroles puissance d’action,Je me sentirai l’égal du Créateur.

24. Un drame en un acte, un soir, un seul lieu • « La Corde » est du théâtre filmé. L’action se déroule dans un seul lieu, dans une seule soirée • C’est la règle des trois unités du théâtre classique • L’unité d’action : Cela permet de concentrer l’intérêt dramatique sur le sujet principal de l’œuvre, de simplifier l’intrigue. • L’unité de temps : la durée de la représentation théâtrale doit coïncider avec la durée de l’action représentée. L’action des pièces classiques n’excède pas les vingt-quatre heures. Cette règle permet d’éviter l’invraisemblance. • L’unité de lieu : l’action doit se dérouler en un lieu unique. L’espace scénique coïncide ainsi avec le lieu de l’action représentée

25. Itinéraire d’un juste La vie de la personne juste, du premier au dernier souffle

26. Du cordon ombilical à la « corde d’argent » Avant que la corde d'argent se rompe, que le vase d'or se brise, que la cruche se casse sur la fontaine, et que la roue se rompe sur la citerne; avant que la poussière retourne dans la terre, comme elle y avait été, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné. Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, tout est vanité. (Eccl 12: 8-10)

27. L’unité de lieu, de temps et d’action • Nous naissons, vivons, et mourons une seule fois dans toute l’histoire de l’univers. • La vie ne comporte qu’un seul acte et tout se joue sur terre. • La terre est le lieu où se joue notre vie éternelle. • Pour chacun de nous, tout se joue ici et maintenant. • Quelles que soient les situations traversées, les lieux visités, je ne peux jouer qu’un seul rôle : le mien. Toute ma vie est projetée et enregistrée dans ma conscience (vidéo-surveillance)

28. La première corde : le cordon ombilical

29. La deuxième corde • Les années de jeunesse et de formation • Pendant toute notre jeunesse, nous sommes « tenus en laisse » par nos parents, nos professeurs, etc …, jusqu’à ce que nous puissions voler de nos propres ailes et avoir nos propres enfants que nous tiendrons à notre tour. • Le cordon ombilical avec la famille et l’école se rompt, mais les liens restent gravés pour toujours dans notre conscience

30. Trois liens que laisse l’éducation dans notre conscience

31. Dieu Feuille de route de la conscience La vie éternelle Être bien né Savoir naître Moi Savoir mourir Monde Nation Le bon temps sur la terre famille Moi

32. Le théâtre de la Conscience Notre rôle sur terre et ses conséquences éternelles

33. Dieu Le lien entre Dieu, ma personne spirituelle et ma personne physique L’esprit grandit par l’action de donner et recevoir entre deux types d’éléments nutritifs : les éléments de vie de type yang qui viennent de Dieu, et les éléments de vitalité de type yin qui viennent de la personne physique. La personne spirituelle ne reçoit pas seulement des éléments de vitalité de la personne physique ; elle retourne également à la personne physique, des éléments que l’on appelle éléments spirituels. éléments de vie yang Élément spirituel vital personne physique objet personne spirituelle sujet éléments de vitalité yin

34. L’esprit ne peut croître qu’en demeurant dans la chair. croissance spirituelle vers le bien La relation qui unit la personne physique et la personne spirituelle est donc telle que la relation entre l’arbre et son fruit.

35. Quand l’âme physique obéit à l’âme spirituelle, et que la personne physique agit selon le but de bonté de l’âme spirituelle, la personne physique reçoit des éléments spirituels de la personne spirituelle et devient saine. Bien En retour, la personne physique fournit de bons éléments de vitalité à la personne spirituelle, ce qui permet à cette dernière de croître correctement vers le bien. personne spirituelle personne physique élémentspirituel vital Arbre fruit éléments de vitalité

36. Saisir la vérité spirituelle et la pratiquer La vérité éclaire les désirs les plus profonds de l’âme spirituelle. Une personne doit d’abord comprendre par la vérité les aspirations les plus profondes de son âme spirituelle, puis mettre ce savoir en pratique pour accomplir sa responsabilité. C’est seulement ainsi que les éléments spirituels et les éléments de vitalité établissent une relation mutuelle dans la personne elle-même, lui permettant de progresser vers le bien. L’élément spirituel et l’élément de vitalité ont une relation de nature intérieure à forme extérieure. Bien vérité élément spirituel vital intérieur Âme spirituelle Pratique élément de vitalité extérieur

37. Notre vie surterredéterminenotre vie dans le mondespirituel Amour de Dieu L’être spirituel développe la gamme complète de ses sentiments par sa relation avec la personne physique durant sa vie sur terre. Aussi est-ce en atteignant la maturité et en s’imprégnant de l’amour vrai durant son séjour terrestre qu’une personne pourra éprouver, après sa mort, la plénitude de la joie dans l’amour. Il nous faut donc mener une vie de bonté sur la terre. Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. personne spirituelle personne physique Lié au Ciel Liésurterre .

38. Discipline intérieure, fidélité à un idéal Ne pas mentir, idolâtrer Amour pur, fidèle Droiture, équité Ne pas violer, tromper, convoiter, avilir, Ne pas tuer, blesser, offenser, agresser Rigueur créative Ne pas voler, polluer, piller

39. Ai-je tenu mes serments et promesses ? Ai-je entretenu ma vie spirituelle ? Ai-je tenu mes engagements ? Ai-je tenu à mon conjoint et respecté l’alliance ? Ai-je entretenu les liens d’amour et de sang ? Ai-je entretenu mes liens d’amitié ? Ai-je su tenir mes comptes et mes biens ? Ai-je entretenu mes talents ?

40. Ce monde est comme le vestibule du monde à venir ; prépare toi dans le vestibule à faire ton entrée dans la grande salle (Mishnah, Abot 4.21) Tzu-lu voulut poser au maître une question sur les morts. Le maître lui dit : « Tant que tu ne connais pas bien les vivants, pourquoi t’inquiéter des morts? » (Analectes 11.11) Homme d’affaires habile, ne fais que de bonnes affaires. Ne sois en contact qu’avec les biens qui t’accompagneront outre-tombe (Sri Raga, sikhisme)

41. Chaque esprit décides’ilva au Cielou en enfer. Ce n’est pas Dieu qui décide si l’esprit d’une personne rejoint le ciel ou l’enfer après sa mort, mais c’est l’esprit lui-même. L’être humain est conçu pour pouvoir pleinement respirer l’amour de Dieu après avoir atteint la perfection. Ceux qui ont mené une vie de péché durant leur vie terrestre deviennent des esprits infirmes, incapables de respirer pleinement l’amour de Dieu. En présence de Dieu, centre de l’amour vrai, ils seraient à l’agonie. D’eux-mêmes, ils choisissent de vivre en enfer, très loin de l’amour de Dieu.