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Quelle politique pour la psychiatrie dans la loi HPST ?. Rapport de la commission Couty :. Contexte: une nouvelle réforme de l’organisation sanitaire. 1ère étape: le projet de loi portant réforme de l’Hôpital et relatif aux Patients, à la Santé et aux Territoires (HPST)
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Quelle politique pour la psychiatrie dans la loi HPST ? Rapport de la commission Couty : mars 2009
Contexte: une nouvelle réforme de l’organisation sanitaire • 1ère étape: le projet de loi portant réforme de l’Hôpital et relatif aux Patients, à la Santé et aux Territoires (HPST) • Adopté en conseil des ministres le 22 octobre 2008, adopté par l’Assemblée Nationale le 18 mars 2009, examiné par le Sénat 12 mai • Pour la psychiatrie : commission Couty, installée le 7-07-08 • Chargée de donner un cadre aux missions et organisation de la psychiatrie et de la santé mentale en perspective des réformes de planification sanitaire • + de 140 personnes auditionnées pendant 2 mois • Rapport présenté le 29 janvier, aucune séance de restitution préalable auprès des membres de la commission mars 2009
Réforme de l’organisation sanitaire • Pour la psychiatrie: • annonce d’un projet de loi sur la psychiatrie et la santé mentale, (R. Bachelot, 29-01, audition commission des affaires sociales), prévu pour printemps 2009 • 2 volets: • Un volet « missions et organisation de la santé mentale et de la psychiatrie» : rapport Couty • Un volet « réforme de la loi du 27 juin 90 », déjà annoncé par N. Sarkozy après St Egrève mars 2009
Les raisons de la réforme ? • Exposé des motifs de la loi HPST • Un problème d’accès aux soins • Expliqué par une insuffisance de coordination et une inégalité de répartition des professionnels • Condition de la réussite : une gestion par un acteur unique régional et transversal (sanitaire et médico-social) → Une loi d’organisation territoriale sanitaire et médico-sociale → Centrée sur un renforcement du contrôle de gestion pour résoudre une coordination insuffisante • Pour la commission Couty • Prévalence ↑↑ des maladies mentales : « charge de morbidité » • Tenir compte de la création des ARS, nouvelle organisation territoriale des ES et gouvernance hospitalière • Nécessité d’une loi pour « engager une politique pour la santé mentale et pour la psychiatrie » →Une loi spécifique pour la santé mentale qui derrière les préoccupations de santé publique doit réduire le coût pour la collectivité en faisant adopter à la psychiatrie les principes de la loi HPST mars 2009
Le rapport de la commission Couty • Etablit 26 recommandations selon des « axes forts » • Rédigées selon 3 parties • Le « sens de l’action »: une politique dite novatrice de santé mentale • Avec 3 principes • La psychiatrie dans la santé mentale • Renforcer le rôle des malades et usagers aux côtés des professionnels • Généraliser l’évaluation à la santé mentale • Organisation territoriale de la santé mentale • Organisation en 3 niveaux • Niveau de proximité au sein du territoire de santé : le secteur psychiatrique en collaboration avec élus, social, médico-social • Niveau territorial d’hospitalisation • Niveau régional et interrégional d’expertise et spécialisation • Les conditions de la réussite • Compétences, formation, recherche, surveillance sanitaire, prévention, promotion mars 2009
Les recommandations • Les 3 premières recommandations visent à renforcer le rôle des usagers et familles: • Etendre la représentation institutionnelle des usagers à tous les niveaux des instances du système de soins • au niveau national (CNCPH, CNSA, concertation pour la mise en œuvre des politiques de santé mentale) • au niveau régional (conférence régionale et instances territoriales de santé, ARS) • au niveau départemental (CDCPH, MDPH, commission départementale des droits et de l’autonomie) • au sein des conseils locaux de santé mentale • établissements de santé disposant de services de psychiatrie (création de «bureau des usagers » au sein des ES) • Accélérer le développement des GEM mars 2009
Recommandations • Les 4e et 5e recommandations mettent fin à la politique de sectorisation • Une organisation graduée des soins psychiatriques et de la santé mentale définie réglementairement qui doit : • Redéfinir, en conséquence, les missions du secteur au niveau de proximité extra hospitalier comme acteur déterminant, mais non exclusif, du soin psychiatrique → le secteur est exclusivement extrahospitalier → c’est l’organisation sanitaire qui en définit les missions • Mettre en place sous la responsabilité des ARS des groupements locaux de coordination pour la santé mentale et créer au sein des GLC un conseil local pour la santé mentale → création d’un outil de coordination de santé mentale extrahospitalier qui englobe la psychiatrie sous contrôle des ARS • 8e recommandation : accélérer la mise en place de la VAP en vue d’une généralisation pour 2010-2011, et dans l’attente assurer une bonne traçabilité des financements des activités de psychiatrie mars 2009
Recommandations • Les problèmes des soins en prison tiennent dans une seule 9e recommandation : • renforcer la coordination entre le ministère de la santé et le ministère de la justice • 11e recommandation : préparer une nouvelle répartition des tâches, des champs de compétence et des responsabilités : • Expérimenter des coopérations entre les psychiatres et les infirmiers spécialisés en santé mentale, et entre les psychiatres et les psychologues → une délégation de compétence qui n’est pas dite, sur le principe de la santé mentale et pas de la psychiatrie mars 2009
Recommandations • Des recommandations sur la formation qui renforcent le passage de la psychiatrie vers la santé mentale : • Mesures incitatives fortes afin que les généralistes s’engagent dans les GLC pour la santé mentale • formation continue, conditions d’exercice, rémunération mixte, possibilité de vacations revalorisées à l’hôpital et dans le secteur, voire possibilité d’exercice à temps partiel au sein des GLC • Création d’un diplôme d’infirmier spécialisé en psychiatrie et santé mentale • master professionnel de spécialisation dans le cadre de la réforme LMD • Ouvrir des postes dans les équipes hospitalières pour les professions faiblement représentées ou absentes • équipes pluridisciplinaires d'évaluation du handicap psychique mars 2009
Recommandations • Développer la recherche en santé mentale • sciences sociales et sciences humaines aux côtés et en lien avec les neurosciences • développer la recherche en épidémiologie et notamment la recherche évaluative • Lutte contre les discriminations et la stigmatisation de la psychiatrie, des malades et des handicapés psychiques • annoncé comme le nouvel objectif prioritaire national de santé publique. • viser prioritairement le regard sur les psychoses chroniques et les schizophrènes → contredit par le discours d’Antony (« un schizophrène est, avant toute autre considération, une personne malade ») mars 2009
Recommandations • La pédopsychiatrie tient dans 3 recommandations : • La mise en place d’unités mobiles de psychiatrie périnatale intersectorielles au sein des GLC de santé mentale • Evaluation des pratiques et du fonctionnement des «maisons des adolescents» • éventuelle généralisation de ces structures au niveau territorial • Stratégie globale et opérationnelle pour la prévention de la santé mentale en milieu scolaire et universitaire • élaborée au niveau du ministère de l’éducation nationale en lien étroit avec le ministère de la santé mars 2009
Une politique novatrice de la santé mentale selon le rapport Couty • Au nom de 3 principes : • La psychiatrie dans la santé mentale • une spécialité médicale avec des spécificités : malades sans conscience de leurs maladies, troubles à l’ordre public • Nécessité d’une organisation de l’offre de santé pour le concept de «prise en charge Secure » • Le rôle renforcé des usagers leur donne des missions : • des « missions pour les usagers » dans les ES: le bureau des usagers • L’évaluation est une culture • l’étendre aux structures extra hospitalières mars 2009
La nouvelle organisation est territoriale et centrée sur une continuité de prise en charge • Argumentée par : • Difficultés rencontrées par les familles pour identifier les structures et les responsabilités • Evènements dramatiques récents • Nécessité d’accroître la capacité de la psychiatrie à garder le contact avec les patients • désignation d’un responsable du suivi individuel de chaque patient et le développement d’une pratique de la visite à domicile. → Continuité des «prises en charge » remplace continuité des soins → De l’accessibilité aux soins pour le patient (politique de secteur) à une responsabilité des soignants engagée pour garder le contact avec les patients → Fractionnement de la discipline psychiatrique: un dispositif de santé mentale mars 2009
L’organisation sanitaire territoriale graduée en 3 niveaux • Niveau de proximité : une politique locale de santé mentale organisée par groupements locaux de coordination de santé mentale • GLC: groupement d’intérêt public, réseau : CMP, structures extra-hospitalières, libéraux, généralistes, médico-sociales, collectivités locales • Comprend directeur de GLC, coordonateur de réseau, un référent pour chaque patient/famille • L’échelle d’intervention est définie par les ARS, sur territoire du secteur (pédopsy et adultes) • Contrat d’objectifs et de moyens avec ARS • Répartition financière entre ES, collectivités territoriales et privé: texte législatif à prévoir • Conseils locaux de santé mentale : organes de contrôle • Niveau 2 • Hospitalisations (public-privé, urgences, HAD) • Organisation en lien avec celle des soins somatiques, territoires de santé • Contractualisation avec GLC pour l’accueil des patients • Niveau 3 d’expertise, recherche, structure spécialisées mars 2009
Au total : le rapport Couty propose une réorganisation de la psychiatrie pour qu’elle s’adapte à la loi HPST • Les principes de la loi HPST sont respectés • Coopération public-privé, contrats de missions de service public pour établissements privés • GLC: réseau public privé • Stages de formation possible dans le privé • Contrats santé-solidarité en GLC (pour généralistes et spécialistes) • Coopération entre établissements (CHT, GCS) • GLC regroupe extrahospitalier → hospitalisations selon organisation territoriale (somatique) • Hospitalisation publique et privée contractualisée avec les GLC • Renforcement du pilotage régional (ARS) • CPOM entre ARS et établissements • Contrats entre ARS et GLC (décliné selon une hiérarchie: directeur GLC, président conseil local de santé mentale) • Echelle géographique des GLC fixée par ARS • Evaluation généralisée • GEM, structures extra-hospitalières mars 2009
Conséquences: • Un secteur « rénové » pour disparaître • Coupé de l’hospitalisation (nécessité de contractualiser pour l’accueil des patients) • Simple dispositif de la politique de santé mentale locale au sein des GLC dont les missions sont définies par l’organisation extrahospitalière (« contribue » seulement à la coordination) • Réduit à être une unité de mesure géographique de l’organisation locale de santé mentale, fixée par ARS • Réduit à être un dispositif de prise en charge extrahospitalier coordonné avec le social, médico-social • La réduction sélective des dépenses est appliquée à la psychiatrie • Hospitalisation en psychiatrie : regroupe public privé, rejoint l’organisation territoriale générale (T2A /VAP) • Soins ambulatoires en psychiatrie soumis à répartition financière dans les GLC (ARS avec enveloppe fongible asymétrique, rôles des collectivités territoriales) mars 2009
Psychiatrie comme activité de santé mentale : fin de la psychiatrie comme discipline • Continuité de prise en charge /discontinuité des soins • Généralisation de l’évaluation des pratiques > qualité des soins • Problèmes de démographie réglés par la coopération entre professionnels, transfert de compétences de santé mentale, expérimentation de fonctionnement d’équipes visant à compenser un défaut d’attractivité • Une psychiatrie de spécialisation sécuritaire • Evènements dramatiques récents cités comme arguments de la réorganisation territoriale de la psychiatrie • Définie comme une discipline médicale dont les spécificités sont: patients sans conscience de leurs maladies, troubles à l’ordre public • Désignation d’un responsable de suivi pour chaque patient dans les GLC • Concept de prise en charge “secure” → Engage quelle réforme de la loi 90 ? (2e volet de la future loi pour la psychiatrie et la santé mentale) mars 2009