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GRANDS ET PETITS ÉCHASSIERS. D'EUROPE. Heureusement, il y a encore des oiseaux ! Il y a en a même davantage, du moins dans notre région. Est-ce dû à un radoucissement de l’hiver, ou à un contrôle plus pointu des différents pesticides ? Je ne sais pas. Mais c’est peut-être bon signe. Nous
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GRANDS ET PETITS ÉCHASSIERS D'EUROPE
Heureusement, il y a encore des oiseaux ! Il y a en a même davantage, du moins dans notre région. Est-ce dû à un radoucissement de l’hiver, ou à un contrôle plus pointu des différents pesticides ? Je ne sais pas. Mais c’est peut-être bon signe. Nous avons vu revenir même des espèces qui avaient disparu depuis plusieurs années. Espérons que c’est un début. J’ai mis en titre « …d’Europe », mais vous devez avoir beaucoup de ces oiseaux au Canada ou ailleurs…
Le héron cendré C’est un oiseau haut sur pattes, de 91 cm. Le mâle et la femelle ont le même plumage. Les aires de nidification du héron cendré se trouvent dans l’ouest, le centre et l’est de l’Europe et, par îlots, en Espagne. Les populations de l’ouest sont sédentaires. Celles du nord et de l’est s’envolent en octobre ou novembre pour hiverner dans les régions méditerranéennes. Ils reviennent sur les aires de nidification en mars. Après une curieuse - et tapageuse - parade amoureuse, le couple bâtit son nid, en général dans les hautes branches d’un arbre. La femelle pond 4 ou 5 œufs que les parents couvent à tour de rôle de 25 à 28 jours. Les parents donnent d’abord la becquée, puis déposent la nourriture dans le nid. Le héron se nourrit de poissons, têtards, grenouilles, petits mammifères, oiseaux, serpents, mollusques et insectes.
Le héron pourpre Les hérons pourpres sont plus petits que les hérons cendrés (80 cm), et sont plus généralement répandus. Comme leur nom l’indique (mais vous l’aviez déjà conclu avec l’image de la page précédente !), leur livrée est beaucoup plus colorée. Ils construisent leur nid sur des enchevêtrements de tiges brisées de roseaux ou de cannes, à environ 50 cm de la surface de l’eau. Curieusement, ils l’achèvent durant la couvaison. Les parents se relaient pour couver durant 26 jours. Ils apportent ensuite la nourriture aux petits dans la poche de leur cou, et les jeunes la prennent eux-mêmes du bec des parents. Par la suite, les parents régurgitent la nourriture dans le nid et les petits la picorent. Ils quittent leur nid après 6 semaines (contre 8 à 9 semaines pour les petits hérons cendrés). Leur régime alimentaire est sensiblement le même.
L’aigrette garzette Magnifique oiseau blanc de 56 cm environ. Je puis vous assurer qu’un vol d’aigrettes posé dans un pré fait stopper les automobilistes sur le bas-côté, pour admirer ! Elle est largement répandue en Afrique et Asie, en Espagne, au sud du Portugal et de la France, et dans la presqu’île balkanique. Elle habite surtout les deltas, lagunes et marécages. Elle est migratrice, et rejoint son aire de nidification de la mi-mars à mai. Mais en France, on la rencontre dès février. Elle niche en colonies, souvent en compagnie d’autres genres de hérons. Le nid est bâti sur des buissons ou des arbres, et on peut trouver plus de 20 nids sur le même arbre, que les deux partenaires construisent avec des brindilles et des tiges de roseaux. L’incubation dure de 21 à 25 jours. Les petits sont nourris par les deux parents, qui peuvent aller chercher la nourriture jusqu’à 20 km du nid. Ils ont le même régime alimentaire que les hérons.
Le butor étoilé Lors des tièdes nuits de printemps, des hululements inquiétants, au résonances profondes, s’élèvent des marais, marécages ou vastes cannaies des lacs et des étangs. Le butor étoilé manifeste sa présence. On trouve cet oiseau robuste sur toute l’Europe à l’exception du grand Nord. Ceux de l’ouest et du sud de l’Europe sont sédentaires, les autres peuvent migrer jusqu’en Afrique du Nord. Le mâle ne s’occupe pas de la couvée, la femelle couve et nourrit seule ses petits. Dès les premiers jours, elle leur jette la nourriture dans le nid. Au bout de 8 semaines, les jeunes butors s’envolent et prennent leur indépendance. Très souvent les butors prennent dans les roseaux une attitude de « pieu », tête tendue à la verticale, et se confondent ainsi à merveille avec l’environnement. Ils se nourrissent surtout d’insectes, larves, têtards, grenouilles, petits poissons, et attrapent aussi occasion- nellement de petits mammifères. Hauteur 76 cm. Mâle et femelle sont semblables.
La cigogne blanche « Les cigognes sont de retour avec le soleil des beaux jours », ainsi dit la chanson. La cigogne est le plus connu des oiseaux européens, et bénéficie de la protection sans condition de l’homme. Elle émigre jusqu’en Afrique, et, le croirez-vous, souffre de l’ensablement de ses oasis préférées. Elle reparaît début avril. Son nid est fait de branches et brindilles. Nous étions en Espagne devant une cathédrale dont j’ai oublié le nom… Plusieurs nids : et, chaque fois que l’une des propriétaires quittait le nid, une autre s’empressait de lui chaparder des matériaux… C’était cocasse ! Les cigognes reviennent toujours au même nid, et consolidant chaque année… donc en l’alourdissant !!! Les deux partenaires couvent alternativement, mais la nuit la femelle couve seule. Monsieur se repose, la nuit, voyons ! Elles sont exclusivement carnivores. Elles chassent dans l’eau des bas-fonds, prairies et champs, le plus souvent de petits rongeurs, mais aussi grenouilles, hérissons, petits poissons, insectes, vers…
La spatule blanche Désolée, le dessin ne rend pas justice au bec de la spatule, qui ressemble vraiment à une spatule de votre cuisine. Elle habite le sud de l’Espagne, la Hollande, le lac de Nezider (Hongrie) et dans le sud- est de l’Europe. En août-septembre elle s’envole vers l’Afrique tropicale pour revenir en mars-avril. Elles s’établissement dans les lacs où poussent des végétaux, dans les deltas des rivières, les marais, etc. Le nid peut être construit au pied d’une touffe de roseaux, sur un buisson où même un arbre, surtout un chêne. 4 à 5 œufs tachetés, mais les taches disparaissent pendant la couvaison (24 à 25 jours). Les partenaires couvent tous deux, et nourrissent tous deux les oisillons qui prennent leur nourriture directement dans l’œsophage de leurs parents. Les spatules se nourrissent de divers insectes aquatiques et de leurs larves, d’œufs de batraciens, de crustacés, de petits poissons, etc.
Le flamant rose Ornement incontesté de notre belle Camargue, dans le delta du Rhône, le flamand se retrouve aussi au sud de l’Espagne. Il hiverne le plus souvent en Afrique du Nord et en Méditerranée, mais peut aussi rester sur place et nomadiser autour de son aire de nidification. Il bâtissent une « colonne » de 20 à 50 cm de hauteur, qu’ils tassent avec leurs pattes et leur bec, et, du bec, creusent au sommet leur nid où la femelle pond le plus souvent un seul œuf. Elle couve seule 30 à 32 jours. Quatre jours environ après l’éclosion, les petits quittent le nid et pataugent en bande dans les bas-fonds. Les parents nourrissent les petits dans le bec avec une bouillie spéciale pendant trois semaines. Ensuite, les petits cherchent seuls, mais les parents complètent pendant encore 2 à 3 semaines. La belle couleur des flamants roses leur vient des petits crustacés, notamment crevettes, qui font la base de leur alimentation.
La grue cendrée Cet oiseau majestueux ne se rencontre plus de nos jours que dans le nord et le nord-est de l’Europe et la partie nord de l’Europe centrale. Elles émigrent jusqu’au Soudan et en Éthiopie. Les grues habitent les régions marécageuses, les lacs, les prairies proches des lacs ou de grands étangs. Leur parade nuptiale est bruyante et spectaculaire. Sons tonitruants, bonds en hauteur, ailes déployées, elles courent en cercle et donnent l’impression de danser. Dans les endroits secs, le nid est bas. Dans les endroits humides, il est haut et large. Les deux parents couvent. Dès l’éclosion, les petits courent aux alentours et peuvent même nager. Mais, même lorsqu’ils sont devenus indépendants, la famille reste ensemble et se réunit ensuite avec d’autres pour former une bande. Les grues se nourrissent de grains, de céréales, de verdure, d’insectes, de mollusques, etc., et attrapent parfois de petits vertébrés.
Le vanneau huppé Cet oiseau, l’un des plus nombreux parmi les échassiers, est répandu dans presque toute l’Europe, excepté en Italie et au Portugal. Il quitte sa demeure entre août et octobre pour l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord. Ils reviennent à leur aire de nidification fin février ou mars. Ils s’installent dans les prairies humides, les champs près des étangs, les lacs ou rivières. Leur parade nuptiale est souvent aérienne. Le couple bâtit son nid dans un petit creux, et le garnit sobrement de feuilles, tiges d’herbe ou menues brindilles. Ils couvent alternativement pendant 24 à 28 jours. Les petits sont tachetés. Ils restent dans le nid un ou deux jours, et courent ensuite aux alentours.Ils commencent à voler au bout de 5 semaines et se rassemblent en grandes bandes pour se préparer à la migration. Les vanneaux se nourrissent d’insectes et de leurs larves, d’araignées (ah ! les braves oiseaux !!!) de mollusques et de verdure.
L’huîtrier pie Il est répandu dans presque toutes les parties du monde, et habite presque toutes les côtes d’Europe. Les oiseaux des contrées plus nordiques sont en général migrateurs et hivernent au sud de l’Europe ou sur la côte nord-africaine. En dehors de la saison des nids, les huîtriers pies vivent en bandes. Ils courent ensemble dans les bas-fonds ou sur les berges sablonneuses ou boueuses, et y cherchent leur nourriture. Au printemps a lieu la parade : plusieurs oiseaux courent les uns derrière les autres ou les uns près des autres, en émettant sans arrêt des trilles sonores. Chaque couple délimite ensuite autour de son nid un territoire peu étendu, mais qu’il défend courageusement contre les intrus. Le couple couve de 26 à 28 jours. Au bout de 6 à 48 heures, les petits courent déjà aux environs avec leurs parents, et, très vite, se nourrissent seuls. L’huîtrier pie se nourrit de mollusques, vers et insectes.
Illustrations et documents : « Oiseaux des Pays d’Europe », des éditions Gründ. Ce livre m’a été aimablement prêté par Jeanine Oustaloup que je remercie. Musique : folklore russe (sauf erreur de ma part…) Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/