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Sensibilité aux ambiances lumineuses dans l’architecture des grandes demeures husseinites du XVIIIe - début XIXe siècles. Sommaire. Introduction La lumière dans l’islam Traitement de la lumière religieuse La lumière dans la mosquée bleue La demeure du prophète
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Sensibilité aux ambiances lumineuses dansl’architecture des grandes demeures husseinitesdu XVIIIe - début XIXe siècles
Sommaire • Introduction • La lumière dans l’islam • Traitement de la lumière religieuse • La lumière dans la mosquée bleue • La demeure du prophète • La luminosité des demeures appartements royaux ottomans • La tradition arabo-andalouse • Palis d’été Al-hambra à Grenade • Les jardins Mogholes • Les traditions Orientales • Le concept d’ « ambiance lumineuse » • La définition du concept • L’ensoleillement et l’éclairement naturel • Les demeures ottomanes du Caire • Les demeures ottomanes d’Alger • Les demeures husseinites de Tunis
introdution En terre musulmane, la lumière, associée au créateur lui-même, devient « savante » avec ses connotations symboliques et spirituelles. Sa présence est justifiée et expliquée à travers une série de causticités. Opposée aux ténèbres comme le bien est opposé au mal, elle donne espoir, connaissance, protection,pureté, chance, beauté.
La lumière dans l’islam C’est donc au sens figuré que la lumière est citée dans le Coran. Nous allons de la lumière en tant que phénomène extérieur, physique et tangible, vers la lumière intérieure, insaisissable. La lumière de l’âme qui illumine le cœur et indique à ceux qui ont la foi, la clarté du chemin à suivre dans la vie terrestre. L’invocation du Prophète pour qu’il soit « envahi de lumière » illustre bien cette
Traitement de la lumière religieuse L'intérieur de la mosquée, en tant qu’espace sacré où l’homme manifeste son amour de Dieu, saura accomplir la fusion entre le divin (les cieux et ses astres) et le terrestre (la terre et ses éléments) et ce, à travers la multiplication des vides et des ouvertures. La lumière céleste y est sans cesse recherchée, convoitée, appréciée par les fidèles, ce qui explique l'aménagement dans les murs de plusieurs types de dispositifs d'éclairement: fenêtres hautes, fenêtres basses, fenêtres hautes circulaires (oculus)portant des inscriptions épigraphiques de nature pieuses, et fenêtres menées de vitraux colorés.
La lumière dans la mosquée bleu A travers les multiples ouvertures percées au niveau de la salle de prière, la lumière du jour se répand ainsi sans obstacle, procurant au lieu, une qualité sptatiale particulière. la Mosquée Bleue, est inondée de lumière durant toute la journée, comme pour marquer la présence divine à travers la glorification et l’invocation du nom de Dieu. La décoration pariétale appliquée sur les panneaux de faïence est de type végétal et floral (tulipes, pivoines, oeillets…),évoquant le jardin du séjour éternel.
Dans cet exemple, tout semble y avoir été conçu pour exalter la beauté pure et divine, l’ordre et l’harmonie et ce en mettant en scène les effets de la couleur, de la lumière et du décor, pour émouvoir et apaiser le corps et l’esprit.
Nous remarquons qu’il fut conçu en rapport avec le milieu environnant, d'une manière rationnelle et fonctionnelle Dans l'architecture musulmane, le rapprochement entre la mosquée et le jardin, entre la mosquée et la maison ou le jardin et la maison, semble ainsi se faire d'une manière naturelle. « Entre ma maison et mon préchoir, un jardin parmi les jardins du paradis » disait le Prophète.
Dans cet ordre d’ idées, le spécialiste on relève le lien intime existant entre la mosquée et le jardin, en soulignant le nom de Rawdha qui fut donné à la partie de la mosquée de Médine qui se trouve entre le tombeau du Prophète et la chaire, et qui signifie « parterre fleuri , « jardin luxuriant où l'eau abonde ».
La luminosité des demeures appartements royaux ottomans La luminosité des appartements royaux, est le résultat de la disposition interne composée de « quatre byùt (pièces), divisés en deux appartements au Nord et au Sud, de part et d‟autre de l‟iwãn (ou liwãn) central, flanqué de chambres à caractère plus privé », de sorte que les espaces internes soient bien aérés et convenablement éclairés. L‟iwãn, issu d‟une tradition bien plus ancienne, est donc né du désir d'avoir des espaces fonctionnels pour toutes les heures et toutes les saisons, à labri du vent mauvais et du soleil ardent.
La tradition arabo-andalouse Les exemples d‟une architecture « salutaire » et adaptative au milieu, sont perceptibles également dans les palais almohades des XIIe et XIIIe siècles. Ceux-ci s'organisaient autour de jardins soigneusement entretenus et irrigués, appelés Bustãn el-nacoura (Jardins à noria), et de pavillons de repos pensés à la mesure de l‟homme, comme cette Qobbat el-nécîm (Coupole du bonheur (ou plaisir)) aubordde l‟eau, ou encore le bassin de la Menara à Marrakech.
Afin de créer les conditions optimales pour le bien-être, la conception des jardins et des pavillons a répondu à des règles géométriques bien établies qui peuvent être synthétisées en trois points
Les murs relient et séparent à la fois, le dedans du dehors, ce qui est fermé et protégé de ce qui est ouvert et étendu. La centralité de la forme - mise en valeur par la fontaine dans le jardin ou par la coupole dans le kiosque - fait référence à l‟ « unité de l'essence divine »(el-Wehdéniyya) . Quant à la division quadripartite, elle renvoie à toute une symbolique religieuse. Le chiffre quatre indique le nombre des sources des fleuves du Paradis (eau, lait, vin, miel).
Il se réfère aussi à la loi de la nature où toutes les « choses [ont été] regroupées par quatre »pour une conception harmonieuse et intelligible du monde (saisons, vents, constellations..). Une telle organisation « ordonnée »et « centrée » del'espace, vise à obtenir une forme claire et lisible, harmonieuse, belle, voire parfaite, à l'image de toute création divine.
Leur aménagement voulait donner à l'air, au soleil, à la lumière du jour et à l'eau, la place qu‟ils méritent vu qu'ils contribuent à la création d'ambiances propices à la retraite, au repos et à la distraction. A ce propos, Gustave Le Bon a exalté la beauté de ces pavillons andalous « pleins de fraîcheur et de parfums, où les vitraux ne laissent tomber qu'un demi-jour, où le silence n'est troublé que par le murmure de l'eau dans les vasques de marbre », et où le sultan, « entouré de ses femmes, pouvait suivre dans la fumée de son narghilé les fantaisies de son imagination et se croire transporter dans le paradis de Mahomet »
« Dans ce palais la lumière brille sur le marbre, illuminant l'ombre qui baigne les zones ténébreuses. Et lorsque les rayons du soleil éclairent ses colonnes, on croirait voir des parures de perles, tant sont nombreux les corps célestes qui étincellent »
Les jardins Mogholes L'aménagement des jardins répondait au principe du char bagh (« Quatre jardins ») qui prévoient « un enclos de verdure quadripartite entouré de hauts murs, structuré par les canaux issus d'un bassin central » . Une illustration se trouve dans cette miniature moghole datée de 1590 et qui représente le jardin privé d‟un notable.
Ces lieux offraient le cadre idéal pour la détente, pour le chant et la musique ainsi que pour « les parties de majùn et de vin » Une représentation de cesjardins figure dans une miniature persane de 1580, montrant l'empereur Babur,s’entretenant avec son architecte, en présence des ouvriers en train de planter et de travailler la terre (Fig. 21). Une autre miniature montre Bâbur contrôlant les travaux de construction d’un bassin d’eau aménagé au mi lieu d’un de ses jardins
Le concept d’ « ambiance lumineuse » La notion d‟ « ambiance lumineuse » a été introduite dans le discours scientifique il y a une trentaine d'année. Elle est apparue , à l'instar des autres domaines de la recherche architecturale, liés à la qualité environnementale du cadre bâti.
La définition du concept Dans certains documents en langue arabe, l‟ « ambiance » d‟un lieu est exprimée par le vocable « wasat» qui est la traduction littérale du mot « milieu ».L'autre terme qui s'y rattache est « bî‟a», qui procède de la racine « bawa’a» donnant le verbe « tabawwa’a» et qui signifie « habiter », s'établir ». Le mot indique ainsi l'espace où l’homme élit domicile
L'ambiance relève ainsi d'un domaine de connaissance fondamentalement interdisciplinaire où les aspects relatifs au vécu sensible de la personne, à l'esthétique et à la technique se croisent. Il est donc possible de définir l'ambiance comme une « interaction complexe d'influences réciproques » Entre la perception et la représentation des usagers, l'expérience émotionnelle qu'ilsen font de l'espace architectural, et les phénomènes physiques (thermiques, lumineux, acoustiques, aérodynamiques)
L’ensoleillement et l’éclairement naturel L’architecture domestique traditionnelle du monde arabo-musulman est classée comme modèle d’architecture passive où les ressources énergétiques naturelles, comme le soleil, le vent et l’humidité atmosphérique, sont utilisées pour favoriser le confort thermique. Dans ce qui suit, nous allons présenter la teneur de quelques travaux ayant traité des phénomènes d’ensoleillement et d’éclairage naturel dans l’architecturedomestique de l’époque étudiée des villes du Caire, d’Alger et de Tunis.
Les demeures ottomanes du Caire Hassan Fathys’est occupé particulièrement de l’aspect adaptatif de l’habitat traditionnel vis-à-vis des ressources et des énergies naturelles. Ces ambiances, disait-il, étaient le produit de la disposition centrée des espaces autour du patio.
Une partie importante de l’analyse a traité des règles de la conception de la fenêtre en saillie du baytSouheimi, montrant que la distance entre les « petits bâtons de bois » formant la grille ouvragée n’est pas aléatoire, mais qu’elle est fixée selon des règles géométriques et mathématiques bien précises.
Les murs de façade ne sont pas à la même hauteur, pour jouer astucieusement avec les vents .Les fenêtres, habillées de panneaux en bois ajouré, laissent circuler l’air. La cage d’escalier faitoffice de colonne aspirante…L’aération des halls principaux est assurée par un système de capteur à air et par une disposition spéciale de la pièce dont la partie centrale est couronnée d'un haut lanternon, qui laisse échapper l'air chaud.
Les demeures ottomanes d’Alger Il y a généralement des claustras de plâtre (souvent au nombre de trois) au dessus de la porte d’entrée des pièces, claustras en plâtre (souvent au nombre de un) au dessus des fenêtres de part et d’autre de la porte d’entrée des pièces, petite fenêtre donnant sur l’extérieur, éclairant l’alcôve (défoncement central) des salles en « T », petite fenêtre donnant sur l'extérieur, éclairant l'escalier, fenêtres de formes diverses (carrée, arquées en accolades …) petite fenêtre sans claustra au dessus des fenêtres, ouvertures pratiquées dans l'arc lui-même, petites coupoles percées d'ouvertures (oculus), fenêtres basses disposées de fenêtres en saillie, munies de moucharabieh.
A cette analyse des types d’ouverture, s’est ajoutée celle des dispositions spatiales caractérisant l’architecture de ces demeures, à savoir le patio à ciel ouvert entouré de galeries, le patio couvert par une grande coupole et entourée de galeries, et les puits de lumière pour la cuisine, la drîbaet la grande skîfa. Représentation schématique de l’environnement lumineux
Les demeures husseinites de Tunis La thématique des ambiances physiques a été traitée également par des architectes tels que Gilles Faltrept1 et Radhia Ben Mbarek.Il s'agit de deux études climatiques sur l’architecture tunisienne qui s'inscrivent dans la même approche que celle de SakinaMissoum, précédemment citée. En parcourant les solutions constructives adoptées, les deux auteurs ont montré le degré d'adaptabilité de cette architecture aux changements climatiques dans les diverses régions du pays (Jerba, Matmata, Tozeur). Concernant l'architecture de la médina de Tunis, l'intérêt s'est porté spécialement sur les propriétés thermiques et aérodynamiques du patio, sur le comportement thermo hygrométrique des façades, et sur les propriétés isolantes des matériaux utilisés(terre, chaux, plâtre, pierre de taille).
Conclusion Notre étude a traité des grandes demeures de la médina de quelque pays du magrheb. Notre préoccupation principale a porté sur un certain nombre de points relatifs à la fabrication, à la gestion et à la maîtrise des ambiances lumineuses produites au sein de ces demeures, aussi bien par l‟ « architecte » lui même que par les usagers. Notre objectif était de saisir, à travers la mentalité et les modes de sensibilité de ces personnes, leurs pratiques vis-à-vis du phénomène lumineux et le vécu sensible correspondant.
Entre la situation urbaine du passé et celle du présent, plusieurs aspects ont changé. Les grandes demeures citadines étaient situées dans un tissu urbain dense où les constructions étaient adossées les unes aux autres. Dans cette masse compacte habitations, elles se développaient en hauteur et disposaient grâce à leurs ouvertures, de plus d'air et de lumière. Aujourd’hui, les villas généralement situées dans des zones urbaines et périurbaines, sont beaucoup plus espacées. Les voiries d'accès sont plus larges et les effets de « masques » produits par les constructions voisines sont moins importants que ceux observés dans la ville ancienne. Ces écarts touchent non seulement la quantité de lumière disponible sur le site, mais aussi l’usage qu’on en fait.