PATRIMOINE MONDIAL ET FORTIFICATION

1. PATRIMOINE MONDIALET FORTIFICATION Anvers, 9 septembre 2009 Prof. Dr. Philippe BRAGARD (UCL - ICOMOS)

2. UNESCO et ICOMOS • UNESCO, siège à New-York. Comité du patrimoine mondial = ambassadeurs • ICOMOS, siège à Paris. • ONG, secrétariat permanent de l’UNESCO, gère les aspects techniques et administratifs des dossiers de candidature au patrimoine mondial • Conseil de direction, élu parmi les 50.000 membres ICOMOS • Staff permanent d’employés par l’ICOMOS, salariés • Conseillers au patrimoine mondial, vacataires • Experts envoyés sur le terrain, défrayés • Experts « en bureau » • Délégués des comités nationaux ICOMOS au comité pour le patrimoine mondial

3. CALENDRIER Etapes initiales au sein de chaque Etat : • Inscription sur la liste indicative des biens susceptibles de faire l’objet d’un dossier de candidature • Pendant 2, 3, 4 ans ou plus : préparation des dossiers par les Etats-parties A partir du moment où le dossier de candidature est réalisé : • Février : réception des dossiers de candidature et vérification matérielle • Mars : ventilation de leur instruction auprès des conseillers • Juillet-août : première lecture des dossiers, questions à faire poser par les experts • Août-septembre : expertises sur le terrain et « desk reviews » • Octobre-novembre : synthèse des rapports et préparation des formats d’évaluation par les conseillers • Fin novembre-début décembre : panel ICOMOS du patrimoine mondial : décisions • Décembre-janvier : mise au net des format d’évaluation, lettres aux Etats-parties • Mars : seconde réunion du panel ICOMOS • Juin : envoi des évaluations aux Etats-parties • Juillet : réunion comité UNESCO et décisions finales

4. Les critères de sélection • i. représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ; • ii. témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ; • iii. apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue; • iv. offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine ; • v. être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible ; • vi. être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle. (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères); • vii-x : critères se rapportant à des biens naturels

5. Les critères • Authenticité • Intégrité • Pour les inscriptions en série : critères de sélection des sites • Analyses comparatives • Valeur universelle exceptionnelle • Autres facteurs conjoncturels et liés à la politique d’inscription au Patrimoine mondial

6. La fortification dans le patrimoine mondial • Convention du patrimoine mondial ratifiée par 186 pays • biens inscrits : 689 culturels + 176 naturels + 25 mixtes = 890 dans 148 pays • Biens présentant des fortifications : 87 • Biens inscrits principalement comme fortifiés : 24

7. Problème de méthodologie dans l’inventaire • Comment considérer le fait que des fortifications font partie de biens inscrits mais à titre secondaire?

8. Sites, ensembles et monuments fortifiés inscrits comme tel où à titre principal : • Grande muraille de Chine, • port, forteresses et ensemble monumental de Carthagène (Colombie), • forteresse de Hwaeseong (Corée), • vieille ville de La Havane et fortifications (Cuba), • ville historique fortifiée de Cuenca (Espagne), • Ibiza biodiversité et culture, • fortaleza Puerto Rico (USA), • citadelle, vieille ville et forteresse de Derbent (Russie), • forts et châteaux de Volta, d’Accra et des environs (Ghana), • Corfou, • fort Rouge (Inde), • Masada (Israel), • Luxembourg ville, vieux quartiers et fortifications, • ville historique fortifiée de Campeche (Mexique), • fort de Behla (Oman), • fortifications de la côte Caraïbe et de Panama, • Krak des chevaliers et château de Saladin (Syrie), • Saint-Domingue, • forteresses daces des monts Orastie (Roumanie), • frontières de l’empire romain, • vieille ville de Galle (Sri Lanka), • trois châteaux et remparts de Bellinzona, • Hattusa capitale hittite (Turquie), • ancienne ville de Sibour et son mur d’enceinte (Yemen)

9. L’œuvre de Vauban : • « 300 places fortes réaménagées, et 33 villes neuves créées» (Fontenelle, 1707). • En réalité, 160 forts et villes fortifiées aménagés, dont 9 villes neuves en France et en Allemagne (inventaires N. Faucherre, 2005, et Ph. Bragard pour la Belgique, 2007).

10. Il est loin d’avoir tout inventé. Ses constructions peuvent être considérées comme un apogée

12. Inventaire préalable réalisé par Nicolas Faucherre • Complété pour la Belgique par Philippe Bragard

13. ARRAS, citadelle avec d’Aspremont

14. Besançon, 1685

15. Briançon

16. VILLEFRANCHE-DE-CONFLANS

17. SAINT-MARTIN-DE-RE, 1681 Avant Vauban : un bourg ouvert

18. BLAYE

19. Les forts maritimes : le Médoc (1685-1692)

20. Les tours à la mer : Camaret (1689) et Saint-Vaast-la-Hougue / Tatihou (1694)

21. Montlouis

22. Une collection de guérites et une belle stéréotomie

23. Les villes neuves : LONGWY, 1679

25. Les villes neuves : MONTDAUPHIN, 1693

26. Chantier inachevé

27. NEUFBRISACH, 1698, « une des plus belles et des meilleures places de l’Europe »

28. Neuf-Brisach

29. Les sites refusés • Belle-Île en mer • Bazoches

30. Belle-Île • Place modifiée superbe mais où la part de Vauban reste maigre

31. Belle-Île • Restauration remarquable mais aménagements actuels douteux

32. Bazoches • Le château de Vauban à partir de 1680 mais où il a moins vécu qu’à Epiry et où les transformations postérieures sont majeures

33. Étude scientifique faite par Nicolas Faucherre

34. Les sites manquants • Lille • Maubeuge • Le Quesnoy • Givet, camp retranché du mont d’Haurs • Un site étranger : Ypres, Namur ou Bouillon ?

35. LILLE, « la reine des citadelle ». Une construction de 1667 à 1700

36. MAUBEUGE, la préférée, D’une ville abbatiale à une place forte royale à l’enceinte rétrécie, 1678 132 bâtiments démolis…

37. La porte de Mons et sa demi-lune

38. Des tracés classiques : « s’il y a quelque chose dans la fortification qui mérite l’admiration des hommes, on peut dire hardiment qu’il se trouve dans cette place ».

39. Le Quesnoy • Place modifiée, régularisée, en eau

40. Camp retranché permanent à Givet (Mont d’Haurs, 1698)

41. BOUILLON 1679 : ébauche des tours bastionnées

42. Ypres

43. Remparts en eau et poudrière

44. Namur, l’arsenal 1693

45. Les forts détachés, Namur 1693

46. Des souterrains pour abriter les hommes

47. Un siège emblématique en 1692

48. Théorisation en France et à l’étranger

49. Un réseau actif • www.sites-vauban.org • http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_des_sites_majeurs_de_Vauban

50. LES CHÂTEAUX DE SYRIE • Inscription en 2006 du Krak des Chevaliers et du château de Saladin