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Synthèse des éléments d’immunopathologie abordés dans le cadre du module « immuno-hémato » Problèmes 1-4. Problème 1. Néphrite lupique Deux concepts « emboîtés » Rupture de tolérance (à des antigènes du soi) Hypersensibilité de type III (dépôt de complexes immuns). Tolérance.
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Synthèse des éléments d’immunopathologie abordés dans le cadre du module « immuno-hémato »Problèmes 1-4
Problème 1 • Néphrite lupique • Deux concepts « emboîtés » • Rupture de tolérance (à des antigènes du soi) • Hypersensibilité de type III (dépôt de complexes immuns)
Tolérance • Qu’il s’agisse de lymphocytes T ou de lymphocytes B l’autoréactivité existe chez tous les individus • Mais généralement cette autoréactivité n’entraîne pas d’hypersensibilité
Comment ces lymphocytes T et B autoréactifs peuvent-ils survivre dans l’organisme sans qu’une maladie autoimmunitaire ne survienne?
Comment assurer la tolérance au soi des lymphocytes T et B autoréactifs? • Faire en sorte qu’ils ne rencontrent pas leur antigène • Rôle des « barrières » anatomiques, histologiques, cellulaires et moléculaires : cacher des antigènes « cryptiques » • Les forcer à « contextualiser » la reconnaissance de leur antigène • Le même peptide peut donner deux réactions très différentes selon le contexte dans lequel il est présenté • Systèmes d’activation à deux signaux et rôle des cellules présentatrices d’antigènes
Donc quand assiste-t-on à des ruptures de tolérance? • Quand il y a des ruptures de « barrière » avec révélation d’antigènes « cryptiques » • Rupture de barrière anatomique ou histologique : inflammation locale quelle qu’en soit la cause • Rupture de barrière cellulaire • Destruction cellulaire massive • Exposition chronique à des déterminants antigéniques présents à la surface de cellules apoptotiques • Trop d’apoptose, apoptose anormale, élimination anormalement lente des cellules apoptotiques • Rupture de barrière moléculaire • Révélation de déterminants antigéniques mineurs (modifications chimiques, apprêtement différent, clivage enzymatique, etc.)
Quand assiste-t-on à des ruptures de tolérance? • Quand le processus de contextualisation est perturbé • Perception de signaux de danger par les cellules présentatrices d’antigène • Infection, nécrose tissulaire • D’autant plus s’il y a mimétisme moléculaire entre un peptide microbien et un peptide du soi • infection • Activation polyclonale des T par un superantigène • Infection
Tout le monde fait-il des ruptures de tolérance : non? • Grand polymorphisme des gènes impliqués dans tous les processus que l’on vient de considérer • Beaucoup de ces gènes sont dans la région centrale du CMH (mais pas tous) • Il faut souvent la conjonction de plusieurs facteurs génétiques et de plusieurs facteurs épigénétiques pour que la maladie se déclenche
Lupus érythémateux • Exemple d’immunité dirigée contre des déterminants cryptiques présents dans les noyaux • Rupture B et rupture T • Mécanismes génétiques inconnus • Élimination trop lente des cellules apoptotiques? • Anomalies intrinsèques du processus apoptotique (y compris des dégradations protéiques qui l’accompagnent) • Facteurs d’environnement : soleil, médicaments,…
Les différents tests de l’autoimmunité antinucléaire • Immunofluorescence • ELISA • Antigènes extractibles • DNA • Histones, nucléosomes
Immunofluorescence Hep-2 • homogène • Chromatine (DNA, histones, nucléosomes) • Membranaire • Régulière (lamines) • Irrégulières (pores nucléaires) • moucheté • Gros grains (matrice) • Grains moyens (RNP, Smith) • Grains fins isolés (SSa) • Grains fins denses (SSB, SCl70, etc.) • ponctués • Nucléolaire (homogène, granulaire, etc.) • appareil mitotique • Cytoplasmique
Il y a des milliers de déterminants antigéniques dans un noyau • La reconnaissance de tous ces déterminants antigéniques n’a pas le même degré de gravité, ni le même degré d’association à une maladie • La présence d’anticorps IgG anti-DNA est souvent associée au lupus • La présence d’un anticorps antinucléaire (sans spécifier lequel) est beaucoup plus banale
Anticorps antiphospholipides • Les anticorps antiphospholipides sont des IgG ou des IgM capables de se lier aux phospholipides, aux acides nucléiques et aux glycosaminoglycans (polyspécificité) • Il y en a plusieurs types • « anticoagulant lupique » • « anticardiolipine » • Il y en a d’autres…
Antiphospholipides • Ils apparaissent soit en association avec d’autres maladies autoimmunitaires (par exemple lupus), soit comme seule manifestation clinique de la rupture de tolérance • Ex. infection (Syphilis, VIH), médicament (chlorpromazine)
Antiphospholipides • Pourquoi sont-ils pathogènes?
Antiphospholipides • Les antiphospholipides pathogènes se lient en fait à une glycoprotéine (b2-glycoprotéine I) qui se lie aux phospholipides des facteurs de coagulation mais aussi présents à la surface cellulaire • In vitro, petit effet anticoagulant • In vivo, puissante activation des cellules endothéliales et des plaquettes : effet thrombotique
Hypersensibilité de type III • Survient avec antigènes solubles qui forment des complexes avec des anticorps (complexes immuns) • Des complexes immuns sont formés dans toutes les réponses immunitaires mais leur caractère pathogène dépend de certaines caractéristiques
Complexes immuns • Caractéristiques associées à la pathogénicité • Taille • Les gros complexes activent le complément, sont opsonisés et rapidement éliminés • Les petits complexes pénètrent dans les parois vasculaires et activent efficacement les récepteurs Fc des leucocytes (et d’autres cellules présentes dans les tissus) • La taille dépend entre autre du rapport anticorps/antigène (les anticorps sont souvent plus gros que les antigènes)
Phénomène d’Arthus Les souris déficientes en FcgRIII (mastocytes) ne font pas de phénomène d’Arthus
Quand rencontre-t-on des phénomènes d’hypersensibilité de type III? • Administration d’une grande quantité d’un antigène (exemple maladie sérique) • Infection chronique avec libération continue de l’antigène (p.ex. hépatite C, endocardite subaiguë) • Maladie autoimmunitaire (p.ex. lupus) • Favorisée par déficit de clairance des complexes • Phénomène d’antigènes plantés
Les hypersensibilités Classification de Gell et Coombs
Phénomènes de type I • Hypersensibilité immédiate • Liée aux IgE • Et à la dégranulation des mastocytes qui ont fixé les IgE préalablement à l’interaction avec l’antigène (allergène) • Et aux cellules inflammatoires recrutées sur place par les substances chimiotactiques résultant de cette dégranulation
Pourquoi synthétise-t-on des IgE? • Rôle essentiel de l’interleukine 4 et des lymphocytes T CD4+ qui produisent cette cytokine : les lymphocytes T Th2 • Effet mutuellement suppresseur des réponses Th1 et Th2
Influence des cytokines Th1 (IFN-g) et Th2 sur la sécrétion d’IgE
Qu’est-ce qui conditionne la différenciation Th1 ou Th2 d’un lymphocyte T CD4 naïf? • La nature et la maturité de la cellule présentatrice d’antigène • Cellules dendritiques : Th1 • Lymphocytes B et cellules dendritiques immatures : Th2 • Le climat cytokinique lors de la réponse • Climat cytokinique Th1 : Th1 • Climat cytokinique Th2 : Th2
La dégranulation • Médiateurs primaires • Ils sont préformés donc réponse immédiate • Médiateurs secondaires • Ils doivent être synthétisés donc réponse retardée
Histamine • Constituant majeur des granules (10%) • Formé par la décarboxylation de la L-histidine • Effet immédiat (minutes qui suivent la dégranulation) • Trois types de récepteurs • H1: contraction musculaire lisse (intestin, bronches), sécrétion de mucus, perméabilité vasculaire accrue • H2 : stimulation sécrétion acide par l’estomac • H3 : modulent la transmission de neurotransmetteurs au extrémités présynaptiques
Leukotriènes et prostaglandines • Mêmes types d’effets que histamine (notamment PGD2) • plus tardifs • plus prolongés • beaucoup plus puissants que ceux de l’histamine
Cytokines et chimiokines • Rôle direct : par exemple TNF-a des mastocytes dans le choc anaphylactique (cf. choc septique sur LPS) • Rôle chimiotactique avec conséquences plus tardives • Éotaxine (ECF-A) et IL-5 : rôle essentiel dans le recrutement des éosinophiles • IL-8 : recrutement des polynucléaires • IL-4 : diffusion de la réponse Th2
Les deux phases des phénomènes d’hypersensibilité de type I • 1. Réponse immédiate liée à la libération d’histamine • 2. Recrutement de cellules inflammatoires (éosinophiles et neutrophiles)
Exemple de phénomènes de type I • Dermatite atopique • Rhinite pollinique • Asthme • Choc anaphylactique
Diagnostic des phénomènes de type I • Dosage des IgE totales • Dosage des IgE spécifiques (RAST) • Tests cutanés
Traitement des phénomènes de type I • Bloquer la dégranulation • Bloquer l’activité des médiateurs • Antihistaminiques • antileukotriènes • Limiter la synthèse d’IgE • Soit en provoquant une réponse Th1 qui va antagoniser la réponse Th2 (injections systémiques de l’allergène : désensibilisation) • Soit en agissant sur la voie de l’IL-4 • Agir sur la phase tardive et le recrutement de cellules inflammatoires • Corticoïdes • Anti-IL-5
Les hypersensibilités Classification de Gell et Coombs
Pourquoi certains individus développent-ils plus de phénomènes d’hypersensibilité immédiate?
Qu’est-ce qui rend un individu atopique? • Histoire familiale fréquente • loci sur 5q lié à une région qui code pour plusieurs cytokines dont IL-3, IL-4, IL-5, IL-9, IL-13 et GM-CSF • loci sur 11q lié à une région qui code pour la chaîne b du récepteur de haute affinité pour les IgE
Régulation • Cytokines • Rôle fondamental de l’IL-4 à plusieurs niveaux • synthèse d’IgE • différenciation des mastocytes • Diffusion de la réponse Th2 • IL-5 • maturation, chimiotactisme et activation des éosinophiles (phase tardive) • IL-9 (différenciation des basophiles en mastocytes)