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Violences vécues par des jeunes enseignants au Québec

Violences vécues par des jeunes enseignants au Québec. Denis Jeffrey, Professeur Université Laval Québec novembre 2006. TÉMOIGNAGE.

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Violences vécues par des jeunes enseignants au Québec

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  1. Violences vécues par des jeunes enseignants au Québec Denis Jeffrey, Professeur Université Laval Québec novembre 2006

  2. TÉMOIGNAGE Un enseignant de la Commission scolaire de Montréal: « Imaginez que vous rentrez au travail le matin. Imaginez que vous risquez de vous faire arracher les cheveux ou de vous faire écrabouiller la main. Imaginez qu’on pourrait vous mordre, vous donner des coups de poing ou vous griffer au visage. À moins qu’on ne décide carrément de mettre votre tête à prix, La Presse, samedi 16 mai 1998, p. A1.

  3. Quelques constats Une recherche publiée par la CSQ en 1998 souligne que 15 % des enseignants du niveau secondaire déclarent avoir déjà craint pour leur vie suite à des menaces proférées par des élèves, des parents ou un autre membre du personnel.

  4. Plusieurs auteurs mettent en évidence que les enseignants sont très touchés par des problèmes de violence, de stress et d’insécurité parce qu’ils sont: 1. Seuls dans leur classe, 2. En contact avec des jeunes en socialisation, 3. En situation d’autorité, 4. Obligés de se plier régulièrement à des changements de rôle, 5. Peu appuyés par les familles et la population, 6. Peu soutenus dans leur rôle d’autorité par leur institution scolaire.

  5. Classement de la violence criminalisée par emploi

  6. Pourquoi on parle si peu de violences faites aux enseignants et enseignantes • 1. Les enseignants seraient bien préparés à faire face à des situations de violence. • 2. L’inexpérience des jeunes et les mauvais enseignants. • 3. Les enseignants gardent le silence sur la violence qu’ils subissent. • 4. On distingue mal la violence contre les enseignants et l’indiscipline scolaire.

  7. Conduites d’indiscipline • arriver en retard, • blaguer avec un ou plusieurs élèves, • expression verbale de l’ennui, • s’opposer à l’enseignant (ex. tu dis des conneries, le prof de morale en sait plus que toi en histoire) • faire autre chose pendant le cours, • porter sa casquette, être branché sur son MP3 • émettre des critiques sur le déroulement du cours, • faire des grimaces ou des mimiques à d’autres élèves, • faire du bruit, imiter des cris d’animaux, • communiquer par gestes à travers la classe, • ne pas tenir compte de la consigne de l’enseignant, • lancer ou faire passer un papier avec un message, parler à haute voix sans rapport avec l’activité de la classe, • interrompre l’enseignant sans demander la parole, • ne pas regarder l’enseignant quand il s’adresse à soi, • se déplacer sans autorisation, • refuser de participer à une activité, • discuter à voix basse ou à voix haute, • insulter un élève, crier des insultes à tous, chahuter, siffler, exprimer son ennui • interrompre un autre élève lorsqu’il s’adresse à l’enseignant, • jurer lorsqu’il reçoit une note, taquiner ses voisins de pupitre,

  8. Investiguer la violence et définir la violence faite aux enseignants On doit considérer, dans une enquête par questionnaire sur la violence, qu’il est quasi impossible de s’assurer que tous les ensei- gnants comprennent la violence de la même façon.

  9. Perceptions de la violence La violence recouvre des comportements divers et les perceptions des enseignants varient selon: • leur niveau de tolérance à l’indiscipline et à la violence, • leur sentiment de menace et d’insécurité, • leur capacité d’y répondre(personnelles, soutiens, expériences...), • leur niveau de stress et de fragilité émotionnelle, • le nombre d’événements subis, • le climat de violence dans l’établissement,

  10. Exemples de violence à caractère sexuel • Regards, remarques, insinuations ou allusions blessantes faisant référence à la vie privée ou aux préférences sexuelles de la victime; attouchements et agressions sexuelles décrites dans le Code criminel canadien. Trois degrés dans le harcèlement sexuel: • Degré contrariant : regards, sifflements, photos, questions intimes, remarques déplacées, frôlements.  • Degré contraignant : petits cadeaux indésirés, suivre la cible au travail et hors travail, offres ambigües au travail et hors travail, caresses, pincements, acculement dans un coin, soulèvement des vêtements.  • Degré agressant : lettres de menaces, exhibitionnisme, voyeurisme, téléphones anonymes et/ou obscènes, refus d’accepter la fin des relations amoureuses, arracher les vêtements, tentative de viol et viol.

  11. Définition de la violence • Une attitude ou un acte basé sur un usage abusif de la force ou du pouvoir, • Une attitude ou un acte qui cause du tort à autrui, • Une attitude ou un acte qui porte atteinte à une personne morale ou physique, • Une attitude ou un acte qui met lasécurité en danger, • Une attitude ou un acte brutal, irrespectueux, intimidant, dévalorisant, discriminant, menaçant, etc.

  12. OBJECTIFS • Colliger des informations sur la violence vécue par des jeunes enseignants en insertion professionnelle • Connaître la nature et les impactsde cette violence • Savoir si cette violence contribue au décrochage de la profession.

  13. Caractéristique de l’échantillon 529 ENSEIGNANTS QUI • enseignent au Québec • dans une des 220 écoles secondaires du secteur francophone • depuis quatre ans et moins • Hommes : 161 (30%) • Femmes : 368 (70%) • Âge moyen : 28,0 ans (Écart-type = 4,9) • Dans toutes les matières • À tous les niveaux du secondaire

  14. Prévalence de la violence question 48

  15. ÉNONCÉS de la question 49 • 1. Insultes personnelles ou injures • 2. Gestes grossiers ou obscènes destinés à m’offenser ou m’insulter • 3. Atteinte à ma réputation • 4. Discrimination (sexisme, homophobie, appartenance culturelle, religion) • 5. Intimidation ou menace (verbale, écrite) • 6. Harcèlement moral • 7. Chantage • 8. Regards déplacés qui rendent mal à l’aise • 9. Téléphone ou courriel anonyme • 10. Vol ou bris de mes biens personnels • 11. Vandalisme dans ma classe • 12. Me faire lancer un objet • 13. Me faire cracher dessus • 14. Gifle, coup de poing, coup de pied • 15. Coup avec objet ou arme • 16. Morsure, égratignure, griffure • 17. Bousculade, empoignade • 18. Menace de coups • 19. Menace de blessure • 20. Tentative d’agression contre ma personne • 21. Remarques sexuelles déplacées • 22. Jeux de séduction trop insistants • 23. Proposition indécente • 24. Sifflement ou blague grivoise • 25. Téléphones ou messages obscènes à caractère sexuel • 26. Frôlements ou attouchements non désirés • 27. Gestes exhibitionnistes • 28. Agression sexuelle • 29. Menace, tentative de violence ou violence contre un membre de ma famille

  16. Prévalence de la violence question 49

  17. Violences verbales

  18. Violences physiques

  19. Violences sexuelles

  20. Violences contre les biens

  21. Endroits où surviennent les violences • Dans ma classe 76% • Dans un corridor 41 % • Au gymnase 6 % • Aux toilettes ou aux fontaines 1 % • À la cafétéria 5 % • À la bibliothèque 1 % • À la piscine 1 % • Sur le stationnement 5 % • Autres lieux autour de l’école 3 % • Par téléphone, courriel, poste 3 %

  22. Taille de l’école Division des écoles en trois catégories : • petite (600 élèves et moins), • moyenne, (entre 600 et 1200 élèves), • grande (plus de 1200 élèves). Plus la taille de l’école est importante, plus les enseignants sont susceptibles d’être victimes de violence. L’écart est plus important pour la violence verbale.

  23. La violence selon les régions

  24. Le nombre d’événements violents vécus par année par rapport à l’expérience de travail

  25. Fréquence de la violence en lien avec le contrat d’enseignement

  26. Profil de personnalité

  27. Réactions dans des situations difficiles

  28. Impacts de la violence • Diminution du plaisir d’enseigner (81%) • Sentiment d’incompétence (44%) • Perte de l’aisance dans la classe (35%) • Perte d’intérêt de la profession (31%) • Diminution de la performance (29%) • Désir de changer de métier (26%) • Incapacités de gestion de classe (25%) • Désir de changer d’école (16%) • Absentéisme (12%)

  29. Symptômes les plus fréquents liés à la violence • Problèmes de sommeil 52 % • Fatigue 64 % • Maux de tête 37 % • Pleurer facilement 26 % • Transpiration 13%

  30. Absentéisme • 16% des enseignants se sont absentés du travail à cause de la violence subie pour une période moyenne de 5 jours, au cours d’une année; • 3% se sont absentés à la suite d’un accident causé par une situation de violence; • 8 individus se sont absentés après avoir été blessés. • L’extrapolation pour l’ensemble des jeunes enseignants donne, pour un total de 3300 enseignants, 2520 jours absentés année (si 200$\jour = demi million par année)

  31. Causes principales de la violence selon les enseignants 1. Familles déchirées et manque de discipline au foyer 78% 2. Relâchement dans l’application des règles de l’école 34% 3. Incapacité des jeunes de gérer des frustrations 34% 4. Violence, négligence, abus vécus à la maison 34% 5. Consommation de drogues 20% 6. Affaiblissement de l’autorité des enseignants 18%

  32. Selon les enseignants, ce qui déclenche, chez les élèves, des comportements violents • Des élèves manquent de politesse, de savoir- vivre, civilité) 66% • Des élèves n’ont pas de respect pour les per- sonnes en position d’autorité 58% • Des élèves désirent attirer l’attention sur eux 51% • Problèmes de gestion de classe de l’enseignant 45% • Des élèves consomment des drogues 39%

  33. Portrait-type de l’enseignant victime • Est un homme • En première année d’enseignement • Avec une tâche de suppléance • N’a pas commencé à enseigner au début de l’année scolaire • Enseigne dans la grande région de Montréal • Affirme difficilement son autorité • Enseigne dans une école de grande taille • En 2e ou en 3e secondaire avec des garçons âgé en moyenne de 15 ans • Formé à l’UQAM • Connaît mal la réalité scolaire • A une mauvaise image de la profession enseignante • A peu de connaissance en gestion de classe • Est un enseignant anxieux et fragile émotivement • Ne se sent pas en sécurité dans son école • Manque de qualités relationnelles

  34. Facteurs scolaires qui contribuent à la victimisation • Un leadership déficient de la direction • Un mauvais soutien de la direction • Être mal accueilli dans son école • L’absence d’un responsable de la gestion de la violence dans l’école • L’absence d’un programme de prévention et de gestion de la violence • La présence de la violence dans l’école

  35. Facteurs personnels qui protègent contre la violence • 1. Facilité d’entrer en relation avec les collègues • 2. Soutien reçu en cas de conflit avec les élèves • 3. Aime vraiment s’impliquer dans des activités avec les élèves • 4. Le milieu scolaire est tel que je l’avais imaginé quand j’étais étudiant à l’université • 5. Conscient que de nombreux élèves éprouvent des problèmes de comportement • 6. Se sent près des élèves dans l’école • 7. Sûr de soi-même • 8. Sait gérer sa fragilité émotionnelle

  36. Facteurs institutionnels qui protègent contre la violence • 1. Une politique de prévention de la violence dans l’école; • 2. L’existence de règles claires concernant la violence; • 3. Un code de conduite pour les élèves; • 4. Une obligation de rapporter les événements violents; • 5. Une direction scolaire qui joue un rôle de leader; • 6. Une plus grande cohérence entre la direction et les enseignants dans l’administration des sanctions; • 7. Des actions de sensibilisation ciblées auprès des parents et des procédures claires pour recevoir les parents à l’école; En somme, un meilleur plan de prévention et d’intervention et un meilleur soutien pour les jeunes enseignants.

  37. Pensez-vous que l’institution pourrait instaurer…

  38. Désir de quitter l’enseignement

  39. Questions pour le désir de quitter (lié à l’épuisement professionnel) Directe • J’aimerais quitter l’enseignement Indirectes • 1. Je me sens épuisé après une journée de travail • 2. Il y a des élèves qui m’épuisent complètement • 3. Je me sens stressé quand je me lève le matin et que je dois faire face à une journée de travail • 4. Travailler avec des élèves toute la journée est source de tensions pour moi • 5. L’enseignement me vide complètement • 6. Je m’inquiète de ce que cet emploi semble m’endurcir au plan des émotions • 7. J'estime que je travaille trop dur • 8. Travailler dans une école me stresse trop • 9. J’estime que mon travail est accablant

  40. La prévalence de la violence vécue par les jeunes enseignants en fonction du désir de quitter ou rester

  41. Quitter ou rester dans l’enseignement • Notre enquête auprès de jeunes enseignants nous a permis de constater que la violence qu’ils vivent peut contribuer au désir de quitter l’enseignement s’ils ne se sentent pas soutenus dans leur travail. Cela signifie qu’un enseignant victime de violence qui se sent moins soutenu par son milieu scolaire aura plus de chances qu’un autre de quitter la profession. • Il semble que le désir de quitter l’enseignement est moins lié à un événement de violence en particulier qu’à un ensemble d’incidents violents qui suscite chez l’enseignant un sentiment d’insécurité. • Notre enquête ne nous permet pas de savoir si les jeunes enseignants vivent plus de violences que les enseignants des générations précédentes, ou si l’école connaît présentement une augmentation de violence.

  42. Quelques idées à retenir • Le leadership d’une direction scolaire et la cohésion du personnel favorisent la diminution des actes de violence dans l’école et a une influence sur la motivation des enseignants à persévérer dans la profession • Plus il y a de soutien après une agression, moins il y a de symptômes. Les répondants qui ont reçu un soutien sont ceux qui ont le moins interrompu leurs activités professionnelles. • Le manque de rituels d’accueil et l’absence de relations avec leurs collègues augmentent le risque de violence. • Les trois facteurs qui génèrent le plus d’anxiété sont l’indiscipline des élèves, la qualité des relations avec les collègues et l’insécurité ressentie à l’école. • Les enseignants qui s’engagent le moins professionnellement sont plus à risque. • Moins un enseignant se sent en sécurité dans son école, plus il est à risque.

  43. Conseil Philippe Mérieu conseille aux jeunes enseignants d’éviter de répondre à la confrontation d’un élève : « Si l’on veut donner un conseil "basique" aux jeunes enseignants, ce serait : "N’entrez jamais dans les parties de bras de fer ! Évitez l’affrontement et le face à face mortifère. Ce sont des situations où il y a toujours un perdant, quelqu’un qui est humilié ou blessé. Quand on sent la tension monter, il faut toujours solliciter une médiation, tout faire pour éviter de traiter les questions à chaud et de se laisser aspirer par la violence. Certes, c’est difficile mais on peut y arriver plus facilement avec le soutien d’une équipe ».

  44. Conclusion • Omniprésence de la violence verbale • Ne jamais banaliser la violence • Ne jamais répondre à la violence par l’angélisme ni par des conduites brutales • Chercher du soutien dans son institution

  45. Fin

  46. Discussion

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