SEPTANM 1870

1. SEPTANM 1870 Une page Glorieuse De l’Histoire De la MARTINIQUE PKLS

2. Pourquoi Septembre 1870 ? 22 mé 1848 Nos ancêtres esclaves arrachent la liberté PKLS

3. SEPTEMBRE 1870 Il y a seulement 22 ans le système esclavagiste régnait en maître. Qu’il y a t-il de changé  22 ans après ? PKLS

4. L’APARTHEID SEVIT L’antagonisme des races fait rage. Les Noirs et les Hommes de «couleur» sont écartés. Les blancs règnent en maître. Ils ont presque toutes lesterres, les banques, le négoce... l’administration, le gouverneur, la justice,sont à leur dévotion ! PKLS

5. C’est dans ce contexte qu’éclate l’affaire LUBIN Dégages ! Vite ! Février 1870 sur une route au Marin près de l’habitation «Grand Fond» Augier de Maintenon et son compère Pellet de Lautrec passent à cheval et croisent Lubin, un paysan noir qui à leurs yeux commet le crime de ne pas les saluer et de ne pas céder assez vite le passage. Ils le rouent de coups de cravache. Voilà qui t’apprendra à respecter les BLANCS! PKLS

6. AU LENDEMAIN DE L’AGRESSION Lubin porte plainte à plusieurs reprises contre l’agression dont il a été victime. Partout il se fait éjecter ! OUSTE ! OUSTE ! Ne faisons pas confiance a la justice des BLANCS! La colère gronde au sein de la population qui crie à l’injustice. A l’injustice de la justice des blancs. PKLS

7. Quelques jours plus tard Coup donné, coup rendu! Face à la passivité volontaire de cette « justice », de guerre lasse, le 25 avril 1870LUBIN attend De Maintenon avec une cravache et le fouette à son tour. PKLS

8. Quelques jours plus tard C’est comme si le ciel était tombé sur la tête des békés : Un nègre a osé frappé un des leurs ! Il faut arrêter l’audace de ces NEGRES ! Quelle horreur mais jusqu’où iront-ils ces NEGRES !!! Chez les femmes Chez les hommes PKLS

9. ARRESTATION DE LUBIN La « justice » qui refuse d’enregistrer la plainte de LUBIN fait preuve d’une extraordinaire célérité pour donner suite aux jérémiades des békés. LUBIN est arrêté et jeté en prison. PKLS

10. 19 AOUT : LUBIN EST JUGE PAR LA COUR D’ASSISES. Cour d’Assises parce que quand un noir frappe un blanc C’EST UN CRIME! Quand deux blancs tabassent un noir, c’est sans intérêt pour la justice coloniale! QUI COMPOSE LA COUR D’ASSISES ? Uniquement des blancs dont:1 raciste notoire CODEqui rêve de rétablir l’esclavage 1 Magistrat beau frère de la prétendue victime Augier de Maintenon PKLS

11. Un jugement raciste qui se veut exemplaire LUBIN est condamné A 5 ans de bagne et 1.500 F (de l’époque) de dommages et intérêts pour coups et blessures avec guet-apens ayant entraîné plus de 20 jours d’incapacité de travail. PKLS

12. Les gros propriétaires terriens sont en joie mais… leur joie sera de courte durée … Le 22 septembre, le gouverneur MENCHO doit proclamer la REPUBLIQUE à FORT-DE-FRANCE. A Rivière-Pilote l’animation est perceptible… Les nouvelles qui parviennent de France sont franchement mauvaises pour le pouvoir colonial. Le second empire napoléonien subit des désastres militaires face aux allemands. A Paris le Peuple impose la République. En Martinique la tension sociale est à son comble. Le 19 septembre, des travailleurs menacent l’habitation Codé aux cris de « VIVE LA REPUBLIQUE , MORT AUX BLANCS » PKLS

13. C’EST LE MOMENT D’AGIR Ceux qui deviendront les principaux dirigeants de l’insurrection pensent que c’est le moment d’agir. LES PRINCIPAUX DIRIGEANTS DE L’INSURRECTION Louis TELGARD Eugène LACAILLE Auguste VILLARD Daniel BOLIVARD Venant de Morne HonoréTelgard, en tête de 300 personnes, se dirige vers Rivière-Pilote Le 22 septembreà 17h avec Lacaille et Telgard, un millier de personnes est déjà au bourg de Rivière-Pilote. PKLS

14. QUE VEULENT LES DIRIGEANTS DE l’INSURRECTION? •Briser la puissance économique des blancs •Confisquer les grandes propriétés •Répartir la terre entre les paysans pauvres •Châtier les blancs •Installer comme à St DOMINGUE une REPUBLIQUE MARTINIQUAISE Dans les mornes de Rivière-Pilote, les kòn lanbi appellent à la lutte. Le maire de Rivière-Pilote, De Venancourt, un propriétaire blanc, demande du renfort au gouverneur Menché de Loisne. PKLS

15. C’EST LA REVOLTE Les insurgés sont un millier au bourg de Rivière-Pilote. Ils sont faiblement armés. Ils n’ont que des coutelas, des bambous aiguisés, des piques, mais prêts cependant à affronter les soldats. Le gouverneur dépêche des détachements de soldats au Lamentin, au Marin, à Rivière-Pilote. La ville est en état de siège. Les manifestants comprennent qu’ils n’ont pas intérêt à rester groupés au bourg. Ils se replient dans les mornes. L’habitation de Codéest incendiée. C’est le début de l’insurrection. PKLS

16. LES INSURGES TIENNENT LE SUD A partir de leurs différents points de retraite, les insurgés organisent une série d’incendies d’habitation. Incendie d’habitations à Rivière-Pilote, Saint Esprit, Rivière Salée, Sainte Luce (Trois Rivières) PKLS

17. LE GOUVERNEUR ORGANISE LA RIPOSTE Le 24 septembre, le gouverneur convoque son conseil privé et expose son plan de répression. Son mot d’ordre : « Cernez les mutins et écrasez les ». Cernez les mutins et ECRASEZ les sans pitié ! PKLS

18. LA STRATEGIE DU GOUVERNEUR Diriger vers le Sud une forte colonne de fantassins et de cavaliers (soit un millier de soldats, de marins et de volontaires civils). Le béké Depaz met à la disposition du gouverneur une goélette qui croise dans le canal de Ste Lucie. Des bourgeois blancs et de «couleur» constituent depuis St Pierre des milices. Le béké Dupré lève une milice depuis Fort-de-France. Le 24, de Fort-de-France un nouveau contingent de volontaires se dirige vers le François. Faire converger vers le sud, de St Pierre, de Fort-de-France et même de la mer, des milliers d’hommes afin de mater la révolte PKLS

19. LA GRANDE PEUR DE LA BOURGEOISIE Les propriétaires blancs et les riches hommes de «couleur» pris de kakarèl supplient le gouverneur de frapper fort. Qu’on les pende ! Qu’on les fusille ! Qu’on les écrase ! TOUS ! TOUS! TOUS ! ILS LUI DEMANDENT MEME DE FAIRE APPEL AUX GOUVERNEURS ANGLAIS DES ILES VOISINES. ILS DEMANDENT DE FUSILLER LES PRISONNIERS SANS JUGEMENT ILS IMPLORENT PAR L’INTERMEDIARE DES «créoles» de France le secours du Président de la République PKLS

20. L’INSURRECTION PREND DU BALAN Les incendies se poursuivent An nou koupé koko Codé Codé se cachant comme une rat est débusqué Les plus actifs des insurgés se regroupent au Morne Honoré sur l’habitation d’Eugène Lacaille. Ils opèrent la nuit. Le 24 septembre est le point culminant de l’insurrection . Tout le sud est embrasé. De nouvelles habitations flambent à Ste Anne, au Marin, au Vauclin. Codé est débusqué au sommet du Morne Vent puis exécuté. Les insurgés entendaient châtier un des représentants des plus racistes, des plus arrogants, des plus provocateurs…mais aussi faire payer la condamnation injuste de LUBIN. Dans le camp des possédants CODE fut l’une des rares victimes. Les insurgés ont voulu frapper davantage les biens que les personnes. PKLS

21. UNE REPRESSION IMPITROYABLE A partir du 25, le gouverneur n’a qu’une hantise, empêcher par tous les moyens que la révolte s’étende vers le Nord. L’état de siège est proclamé dans les 15 communes du Sud.   Tout individu circulant après 22h est arrêté. Au bilan, on dénombre cependant une cinquantaine d’habitations incendiées. Cerné de toutes parts, l’insurrection s’essouffle. Une véritable chasse à l’homme s’organise. Des dizaines d’insurgés sont massacrés.  Plus de 500 sont emprisonnés. TELGARD cependant parvient à prendre la fuite et quitter l’île. Tous les autres dirigeants seront exécutés. PKLS

22. DES EXECUTIONS EN PAGAILLE Des verdicts revanchards Les prisonniers sont traduits devant le Conseil de Guerre. Les magistrats sont blancs. Les avocats sont blancs et tous commis d’office. Cette «justice» coloniale expéditive rend des «jugements» répondant aux souhaits des possédants Conseil de Guerre 8 Condamnés à mort par contumace8 déportations8 travaux forcés à perpétuité33 travaux forcés à 20 ans Sont fusillés en Décembre LACAILLE, CARBONNELLOUIS GERTRUDE ISIDORECYRILLE NICARORLOUIS CHARLES HUTTE PKLS

23. L’INSURRECTION DE 1870 Une page Glorieuse De l’Histoire De notre pays PKLS

24. Pour la première fois des revendications essentielles sont avancées d’une criante actualité encore de nos jours : • Récupération de la terre Martiniquaise • Redistribution au profit des paysans pauvres • Arrêt de la mainmise des békés sur l’économie Martiniquaise. • Instauration d’une République martiniquaise. PKLS

25. UNE PAGE D’HISTOIRE RICHE D’ENSEIGNEMENTS POUR LES LUTTES d’AUJOURD’HUI - Aujourd’hui encore, les antagonismes de races sont vivaces. Les békés et les bourgeois de «couleur» tiennent l’économie et l’orientent dans le sens de leurs intérêts exclusifs. - La haute administration est dirigée par des français. - La magistrature est blanche et toujours à l’écoute des puissants. - Les békés accaparent encore l’essentiel du terroir agricole qu’aujourd’hui ils polluent et dilapident. - La justice est toujours orientée dans le sens des intérêts des possédants comme en témoignent diverses affaires. - La domination coloniale, quels que soient les vocables utilisés est toujours aussi néfaste.  Que faire ? Sinon continuer et parachever la lutte des insurgés de SEPTANM 1870 ! PKLS

26. REALISATION : PKLS MATINIK (Libre de droits) PKLS