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Analyse des potentialités agricoles et pastorales du département de Nioro du Rip. BEYE G. * , NDIONE J-A. * , FAYE A. * , SALL A.B. ** , NDIAYE D.S. *. * Centre de Suivi Écologique, gora.beye@cse.sn Rue Léon Gontran Damas, Fann résidence, Dakar, BP : 15532
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Analyse des potentialités agricoles et pastorales du département de Nioro du Rip BEYE G.*, NDIONE J-A.*, FAYE A.*, SALL A.B.**, NDIAYE D.S.* *Centre de Suivi Écologique, gora.beye@cse.sn Rue Léon Gontran Damas, Fann résidence, Dakar, BP : 15532 **Université Cheikh Anta Diop, BP 5085, Dakar Fann
Plan Introduction Présentation physique du département de Nioro du Rip Diagnostic des différentes activités économiques Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage Potentialités agricoles Potentialités pastorales Les contraintes majeures identifiées Propositions d’améliorations Conclusion et recommandations
Introduction Depuis l’année 1996, le processus de décentralisation au Sénégal intéresse beaucoup d’acteurs. Toutefois, force est de constater que la décentralisation est toujours abordée dans ses aspects institutionnels. Ainsi, la réforme de l’administration territoriale a constitué la préoccupation majeure de l’État et des partenaires. Les missions de développement restent ainsi exécutées en dehors du cadre juridique qui régit le fonctionnement des collectivités locales.
Présentation physique du département de Nioro du Rip Figure : carte du découpage administratif du département de Nioro
Diagnostic des différentes activités économiques AGRICULTURE • le département de Nioro se situe dans la zone agro-écologique appelée le bassin arachidier ; • l’agriculture est basé sur un système extensif dominé par la rotation mil/arachide ; • la normale pluviométrique est de 721,3 mm ; • le réseau hydrographique : • Baobolong, un défluent du fleuve Gambie ; • les affluents (cours d’eau intermittents) : le Petit Baobolong et le Mini Miniyang Bolong asséchés deux mois après l’hivernage. • et des mares temporaires ou bas-fonds. La durée d’ennoiement des mares est d’environ deux mois et celle des bas-fonds de quatre à six mois après l’hivernage.
Diagnostic des différentes activités économiques (suite) AGRICULTURE Figure 2 : Proportion des ménages selon le type de culture Source : DAPS, 1998 Figure 3 : Proportion des ménages du département de Nioro selon les cultures pluviales pratiquées Source : DAPS, 1998
Diagnostic des différentes activités économiques (suite) ELEVAGE • l’élevage est de type extensif ; • Les productions animales sont étroitement associées aux productions agricoles ; • caractère agropastoral du système d’utilisation des terres ; • cohabitation entre agriculteurs et éleveurs est parfois difficile ; • élevage représente la deuxième activité génératrice de revenus de la zone ; • les principaux objectifs visés dans l’activité d’élevage sont la production de lait, de viande, la capitalisation/thésaurisation ; • l’élevage contribue également à la fertilité des sols et est utilisé comme force de travail (traction bovine, traction équine et asine). • les aires de pâturages sont constituées essentiellement des terres incultes, des parcours de bétail et des aires mises en défens ; • dans certaines zones, l’élevage est de type semi-sédentaire caractérisé par l’existence de deux techniques traditionnelles : l’élevage fondé sur la transhumance et l’élevage sédentaire confiné dans le terroir villageois
Diagnostic des différentes activités économiques (suite) ELEVAGE Figure : répartition du nombre d’UBT dans les départements de la région de Kaolack Superficie : Kaffrine : 73% Kaolack : 12% Nioro : 15%
Diagnostic des différentes activités économiques (suite) ELEVAGE
Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage Ressources en eau Eaux souterraines : les profondeurs des nappes vont de 30 à 400m (CONSERE, 1997). • Eaux de surface :le réseau hydrographique constitué : • du Baobolong, un défluent du fleuve Gambie ; • des affluents (cours d’eau intermittents) : le Petit Baobolong et le Mini Miniyang Bolong asséchés deux mois après l’hivernage ; • et des mares temporaires ou bas-fonds. La durée d’ennoiement des mares est d’environ deux mois et celle des bas-fonds de quatre à six mois après l’hivernage. Aménagements hydrauliques : dans le département de Nioro sont répertoriés 31 forages, 435 puits, 45 mares et 5 bassins de rétention qui sont théoriquement utilisables par les animaux domestiques (IRSV, 2005). Cette ressource, disponible après la saison des pluies ou pendant toute l’année pour les forages, n’est pas bien exploitée par les populations.
Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage (suite) Ressources en terres Plus de 70% de la superficie du département est cultivée. D’autre part il y a les terres qui ne sont pas cultivables, les forets, les terres salées et inondées et les espaces habités. On assiste ainsi à une forte pression foncière dans le département de Nioro En plus, le foncier dans le département de Nioro est régi par la loi sur le domaine national qui est en vigueur. Donc les populations ne pourraient en aucun cas échapper aux contraintes de la loi sur le domaine national. Toutefois, le gouvernement du Sénégal est entrain de travailler pour une réforme foncière qui aboutira à un cadre juridique plus adapté aux réalités actuelles qui exigent de plus en plus l’intensification des activités agricoles et pastorales.
POGVII PADEN AFDS PAPEL Plan International RICOR PROMER …GL/GDRN Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage (suite) Les structures d’encadrement Toutefois, force est de constater que le manque de coordination et l’absence d’actions de pérennisation limitent le développement local.
Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage (suite) Les structures d’encadrement Toutefois, le projet GL-GDRN a entamé des actions qui concourent à l’amélioration de l’échange d’informations entre les collectivités locales et leurs partenaires. Il s’agit par exemple de l’identification des besoins et de l’appui aux CR et les populations pour la compréhension du cadre juridique offert par les textes sur la décentralisation, le renforcement de capacité pour des thématiques bien ciblées, la recherche de partenaires après l’identification des besoins pertinents de leur terroir, etc. pour lever les contraintes liées à la GDRN. Le réseau d’échanges commerciaux L’existence de marché hebdomadaire dans plusieurs localités bien réparties dans le département facilite l’échange des populations rurales avec les grands centres urbains. Ces marchés hebdomadaires, communément appelés « Loumas », constituent ainsi des lieux de collecte pour l’acheminement des produits agricoles vers les consommateurs.
Potentialités communes à l’agriculture et à l’élevage (suite) Ressources humaines : La population du département de Nioro est estimée à 262 571 habitants avec une densité de 114 habitants/Km2. Le taux d’urbanisation est très faible et est de l’ordre de 5,3% ce qui dénote du caractère rural de la population avec 94,7% vivant dans la campagne (RGPH, 2002). Le nombre de ménage rural est de 21 563 qui théoriquement se partagent une superficie totale cultivée de 1763,5 km2 (chaque ménage a en moyenne 0,08 ha). En effet, sur les 2 302,1 km2 de surfaces du département, 1 763,5 km2 sont cultivés soit un taux d’occupation des terres de culture de 77%. Richesse en ressources humaines inexploitable par une augmentation des surfaces cultivées. Face à cette contrainte foncière, l’intensification s’impose. Fortes de ces potentialités, les communautés rurales du département de Nioro peuvent compter sur l’agriculture pour développer durablement leur terroirs en respectant les ressources naturelles qui constituent le support de la production agricole.
Figure :Évolution des productions des principales cultures dans le département de Nioro Potentialités agricoles Cultures dominantes : l’agriculture pluviale est la principale activité du département. L’arachide, le mil, le sorgho et le maïs dominent les superficies emblavées. Le niébé aussi, destiné essentiellement à l’autoconsommation dans ce département, joue un rôle important dans la sécurité alimentaire. Cultures de diversification : depuis quelques années, la pastèque est inscrite dans le calendrier cultural des producteurs (40% des ménages) du département de Nioro du Rip. Pas de compétition avec les autres dans le calendrier cultural habituel et génère beaucoup de revenu. D’autres cultures comme le Manioc et le Sésame émerge mais tarde à avoir leur place et qui pourraient jouer un rôle significatif (revenu et activité de transformation). Horticulture : Pour le département de Nioro, la faiblesse des productions horticoles et l’absence des statistiques ne permettent pas de faire une analyse détaillée des potentialités horticoles du département. Toutefois on peut souligner quelques activités horticoles se développent autour de certains forages et dans certaines vallées secondaires le long du Bao-Bolong et de la vallée de Koutengho.
Potentialités agricoles (suite) Potentialités agro-forestières : L’ensemble des forets classées couvrent une superficie de 7900 ha soit 3.4% du département (IREF Kaolack, 2003). Cette situation limite une exploitation forestière durable. Figure : carte des zones protégées du département de Nioro Il faut des activités forestières dans les parcelles agricoles par la pratique de l’agro-foresterie.
A1 : Aptitude élevée A2 : Aptitude moyenne A3 : Aptitude limitée C2 : Aptitude conditionnelle moyenne C3 : Aptitude conditionnelle limitée N : Non cultivable Potentialités agricoles (suite) Aptitude des terres du département de Nioro
Potentialités agricoles (fin) Synthèse
100 90 80 70 60 Ménages (%) 50 40 30 20 10 0 Bovins Petits Volaille Asins/Equins ruminants Nioro Moyenne nationale Potentialités pastorales Actifs Figure : Ménages du département de Nioro selon les espèces animales élevées
Potentialités pastorales (suite) Cheptel Évolution du nombre d’UBT du département de Nioro du Rip (1993-2002) Les effectifs par espèce des départements de la région de Kaolack
Potentialités pastorales (suite) Alimentation Les ressources fourragères Les quelques zones protégées appartenant au patrimoine forestier de l’État constituent aussi un potentiel non négligeable de pâturages naturels. Espèces ligneuses : parmi celles inventoriées sur les parcs arborés les espèces comme Acacia albida, Guiera senegalensis, Anogeissus leiccarpus, Adansonia digitata, Pterocarpus erinaceus, Sterculia setigera, Cordyla pinnata sont les plus appétées par le bétail. Dans les systèmes agropastoraux ces espèces sont exploitées par émondage pendant la saison sèche (Photo).
Potentialités pastorales (suite) Alimentation Les ressources fourragères (suite) Le principal atout est l’abondance des résidus de récoltes avec une forte diversité de spéculations dont les résidus présentent une grande valeur nutritive pour le bétail. 237 555 T MS (arachide, mil et maïs) peut nourrir 158 310 UBT (soit 216 945 têtes de bovins) pendant les 8 mois de la saison sèche. Charge réelle = 137 687 UBT largement inférieur Si la part de l’arachide est vendu (source de revenu) Les deux autres cultures seules (mil et maïs) apportent 43% des besoins. Il faut des efforts pour une meilleure valorisation des résidus de récolte peuvent augmenter les performances de l’activité d’élevage au lieu de les commercialiser à l’état brut au profit des autres régions du pays qui en bénéficie le plus.
Potentialités pastorales (suite) Alimentation Les concentrés alimentaires Il existe des concentrés alimentaires issus de l’extraction de l’huile d’arachide. Ces tourteaux ont un fort potentiel énergétique et protéique. Avec leur coût très abordable, les productions animales ont beaucoup d’atouts pour croître.
Potentialités pastorales (suite) Commercialisation
Potentialités pastorales (suite) Commercialisation L’analyse des forces et faiblesses des communautés rurales du département en échanges commerciaux montre beaucoup plus d’opportunités sur la destination sud que vers l’intérieur du pays principalement Dakar.
Potentialités pastorales (suite) Commercialisation Les flux sont ainsi répartis : Les bovins proviennent principalement de Gossas, Kaolack et Kaffrine ; Les petits ruminants viennent de Linguère presque entièrement. En ce qui concerne les asins, le département de provenance est Kébémer. Les bovins sont surtout exportés vers Dakar (445 têtes sur 670) ; Les ovins sont destinés préférentiellement à la région naturelle de Casamance (1250 têtes sur un total de 1444). Du fait de sa proximité, Nioro est le principal pourvoyeur de la Casamance en moutons de Tabaski. Les caprins sont destinés en majorité au département de Kaolack (363 têtes sur 627) Les exportations d’animaux sur pied sont effectuées en direction de la Gambie, là aussi en raison de la proximité géographique. Quelques têtes de porcins sont aussi exportées vers la Guinée Bissau (155 têtes) La présence des loumas et la proximité de la Gambie et de la Casamance sont des atouts certains pour le développement et la promotion de l’élevage dans le département de Nioro. Les principaux loumas sont : Keur Pathé, Farafegni (en Gambie), Keur Madiabel, Wack Ngouna, Kaymor, Ndoffane, Ndramé Escale, Dinguiraye, Mabo, Nioro, N’diba N’diayène, Prokhane, …
Les contraintes majeures identifiées AGRICULTURE L’agriculture dans le département souffre des maux suivants : • la croissance agricole lente et très tributaire de la pluviométrie. En effet, l’absence de diffusion d’innovations techniques décourage les investissements dans le secteur agricole ; • la baisse progressive de la fertilité des sols liée aux mauvaises pratiques qui ne tiennent pas compte de la restauration régulière ; • les érosions hydrique et éolienne qui accélèrent cette la dégradation de la fertilité des sols ; • la pratique du brûlis lors des opérations de nettoyage des parcelles est néfaste pour le sol et le bétail qui consomme les résidus de récoltes ; • l’exiguïté de cet espace dans ce département aux fortes potentialités agricole qui crée la compétition de plusieurs activités ; • la faible ampleur des initiatives qui intègrent productions animales et productions végétales. Cette intégration contribuerait à optimiser la production du département et les revenus des populations y vivant.
Les contraintes majeures identifiées ELEVAGE L’espace pastoral exigu constitue une des principales contraintes au développement de l’élevage car le département de Nioro qui est une zone agricole par excellence. Aussi, les troupeaux de la zone se déplacent la plupart du temps vers le nord, dans les départements de Kaolack et Kaffrine. Il arrive parfois qu’il s’opère un véritable transfert des troupeaux vers Kolda. L’instauration d’une campagne annuelle de constitution des réserves fourragères vise essentiellement l’atténuation des déficits alimentaires du cheptel observés en période de disette. Toutefois, le sous-équipement des éleveurs en matériel de fauche et en infrastructures de conservation demeurent des contraintes au développement de l’élevage dans le département. L’importante pluviométrie favorise le développement de plusieurs pathologies animales. C’est ainsi qu’il a été noté, vers les années 2000/2001, une recrudescence du nombre de foyers de maladies dans certaines zones. Cependant, les grandes épizooties comme la peste et la PPCB qui décimaient le cheptel ont été maîtrisées grâce à l’instauration de campagnes annuelles de vaccination. Il subsiste cependant un risque lié à la longueur de la frontière avec la Gambie qui n’applique pas la même rigueur sanitaire. L’insuffisance de l’eau pour l’abreuvement du bétail est aussi une contrainte au développement de l’élevage dans certaines CR (Kaymor). Elle est principalement liée à la faible capacité de stockage des mares du fait de l’ensablement, au faible débit des puits et forages et à la salinisation des eaux du Baobolong.
Les contraintes majeures identifiées ELEVAGE Le vol de bétail est favorisé par la complicité de certains éleveurs ou acteurs de la filière élevage, la proximité de la Gambie et de la Casamance (insécurité) et par le manque de réactivité des services de sécurité étatiques (PLD de Keur Maba Diakhou). Le manque de moyens d’intervention des services vétérinaires constitue également un grand défi au développement de l’élevage. A cela, s’ajoute l’avancée du front agricole qui profite des insuffisances des textes et lois relatifs à la GRN ou de leur ignorance par les principaux intéressés (éleveurs, élus, organisations paysannes). La zone est aussi caractérisée par la fréquentation des transhumants (vecteurs de maladies animales) et l’insuffisance des infrastructures (forages, puits pastoraux, parcs à vaccination, aire d’abattage). La faible capacité organisationnelle des éleveurs est caractérisée par des coopératives d’éleveurs en léthargie et la présence peu marquée des éleveurs dans les instances locales de décision
Propositions d’améliorations Pour exploiter les potentialités agricoles, il urge de prendre les mesures suivantes : • la forte adoption de l’agro-foresterie ; • la pratiquer des mesures de DRS/CE ; • utiliser de manière efficiente la fumure organique qui contribue beaucoup à l’augmentation des rendements des différentes cultures et à la restauration des sols ; • lutter contre la salinité de l’eau du Bao-bolong ; • intensifier l’agriculture pour apporter une réponse à la compétition sur les terres ; • aménager les mares et bas-fond pour augmenter la durée de rétention de l’eau, diminuer le ruissellement qui est responsable de l’érosion hydrique et rendre l’eau disponible pour une agriculture de contre saison ; • maintenir et densifier le parc à Cordyla pinnata et Faidherbia albida qui est déjà un acquis et se dégrade de plus en plus. A ce propos, il urge d’assister une nouvelle génération de cette espèce dont la régénération naturelle est encore possible • appuyer les populations pour maintenir la pratique de la récupération des terres salées par la plantation d’Eucalyptus
Propositions d’améliorations Pour exploiter les potentialités pastorales, il urge de prendre les mesures suivantes : • pratiquer les cultures fourragères ; • appuyer l’insémination artificielle et les organisation d’éleveurs (MDE, DIRFEL, GPF et individus particulièrement motivés). On devrait ainsi aboutir à une professionnalisation. • la stratégie d’alimentation du bétail devrait particulièrement aller vers la valorisation de tous les résidus de récolte et les concentrés produits sur place. Le maillage des ouvrages hydrauliques est aussi à renforcer • aménager les mares et bas-fond pour augmenter la durée de rétention de l’eau qui sera bénéfique pour le bétail • interdire le brûlis précoce des résidus de récoltes sur les parcelles de cultures et fixer une date optimale de début de cette pratiques néfaste pour les sols et le bétail • sur le long terme, diffuser des technologies qui encourage l’utilisation des résidus de récoltes pour la fertilité des sols pour une alternative au brûlis (compostage, etc.) • appliquer la LOASP. En effet, cette loi crée un cadre favorable pour l’exercice de la fonction de producteur agricole ou d’éleveur
Conclusion et recommandations Cette étude a permis de passer en revue les différentes potentialités agricoles et pastorales. Parmi les mesures à prendre pour s’orienter vers le développement durable des communautés rurales, il faut noter : Intensification des pratiques agroforestières : cette mesure est très importante pour cette zone où l’agriculture est l’activité dominante. En effet, l’intégration de l’arbre avec une disposition régulière dans les parcelles de culture ne serait que bénéfique pour la fertilité des sols, la gestion des ressources naturelles et l’environnement d’une manière générale. Forte adoption des techniques de DRS/CE : cette mesure est aussi importante car les érosions hydrique et éolienne menacent les sols et la production agricole des collectivités locales. Dans le cadre du dialogue constructif, il faudrait aussi, de manière concertée, aller vers l’interdiction de la pratique de brûlis précoce des résidus de récoltes. L’aménagement des mares en bassins de rétention et des vallées secondaires, axes de drainage vers les cours d’eau salés, par des digues et barrages de retenue, permettrait d’améliorer considérablement la disponibilité en eaux douces de surface pour le développement de l’horticulture de contre saison. Il est fortement conseillé aussi de s’appuyer sur les potentialités en eaux de surface et souterraines pour développer l’agriculture de contre saison et fixer les populations dans leur terroir pour qu’elles participent davantage au développement communautaire. Ainsi, les potentialités agricoles liées aux eaux souterraines sont nombreuses avec l’installation de forages pour l’irrigation des cultures horticoles de contre saison. Cette activité contribue aussi de manière considérable à la maintenance voire au renouvellement même de ces infrastructures dont l’investissement est lourd si elles sont bien gérées.
Conclusion et recommandations (fin) L’essentiel des sols du département peut, moyennant des investissements conséquents, être amélioré, surtout en ce qui concerne leur fertilité chimique, et donner des rendements satisfaisants pour une gamme de cultures variées allant des grandes cultures hivernales aux cultures maraîchères de contre saison. Le département se caractérise par une forte production d’arachide et de mil, mais surtout par une progression très importante des cultures de diversification comme la pastèque, le sésame et le manioc. Ces cultures présentent d’énormes potentialités compte tenu des conditions pédo-climatiques favorables à leur développement. Il urge donc de créer et d’organiser des filières axées sur ces nouvelles spéculations. Le cas de la filière sésame gérée par des associations à Sedhiou peut être cité ici. Rendre effective l’intensification de l’activité agricole pour qu’elle occupe les personnes qui la pratiquent durant toute l’année par l’intégration agriculture/élevage. Face à l’expansion notée de la filière des petits ruminants ces dernières années, il existe de réelles opportunités pour s’ériger en fournisseur de la région naturelle de la Casamance où les performances de cette catégorie d’animaux sont faibles en matière de viande. Avec les possibilités d’exportation vers la Gambie et la Guinée, ce département jouerait aussi un rôle non négligeable dans l’équilibre de la balance commerciale du pays. Compte tenu d’un certain nombre d’excédant des produits agricoles dans le département, il devrait y’avoir de petites unités de transformation des produits locaux. Ceci contribuerait à augmenter la valeur des différents produits générés par les communautés rurales et améliorerait ainsi le flux financier.