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Les Modèles d’Efforts de l’interprétation de conférence – Un cadre cognitif. Daniel Gile daniel.gile@yahoo.com www.cirinandgile.com Lecture recommandée
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Les Modèles d’Efforts de l’interprétation de conférence – Un cadre cognitif Daniel Gile daniel.gile@yahoo.com www.cirinandgile.com Lecture recommandée Gile, Daniel. 2009. Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training, Revised Edition. Amsterdam: Philadelphia: John Benjamins. Gile Modèles d'Efforts
Pourquoi ces modèles ? • Remarqué détérioration de la qualité de la langue durant les exercices de consécutive et de simultanée chez étudiants qui semblaient très « forts » dans leurs échanges spontanés • Remarqué nombreuses erreurs, omissions et maladresses chez interprètes chevronnés. - Voulais en comprendre les raisons - Notamment pour expliquer aux étudiants et les aider Gile Modèles d'Efforts
Nature des Modèles d’Efforts - Ni modèles scientifiques décrivant rigoureusement les processus - Ni modèles idéalistes ou prescriptifs Mais cadre conceptuel explicatif Se focalisant sur des contraintes et limites cognitives (à l’exclusion de contraintes et limites ‘sociales’, ‘idéologiques’ et autres) Recherche de la simplicité dans cadre objectifs pédagogiques Les ME se sont avéré utiles pour la recherche par la suite Mais ce n’était pas leur objectif initial Gile Modèles d'Efforts
Points de départ - Difficultés d’interprétation récurrentes - Par introspection, difficultés de production du discours - Par introspection, pertes en mémoire à court terme - Idée intuitive : Y aurait-il une sorte d’« énergie mentale » disponible en quantité limitée qui expliquerait les problèmes ? Gile Modèles d'Efforts
OBSERVATIONS INITIALES(ESIT, 1979) ‘Déviations’ de l’acceptabilité linguistique chez des étudiants faisant des exposés et travaillant en consécutive ou en simultanée vers leur français language A Nombre de ‘déviations’ pour 100 lignes de transcription ETUDIANT A B C D E Simultan. 42 30 37 38 31 Consec. 35 24 31 11 16 Exposé 11 10 5 8 * (Gile 1987, Meta 32/4) Gile Modèles d'Efforts
EXPLICATION INITIALE DES DIFFERENCES (1) Gile Modèles d'Efforts
EXPLICATION INITIALE DES DIFFERENCES (2) Gile Modèles d'Efforts
EXPLICATION INITIALE DES DIFFERENCES (3) Donc Différences dans: - Pression du temps (Moment du démarrage, temps disponible pour l’exécution) - Planification conceptuelle (des idées à exprimer) - Nécessité de dire des choses précises (dictées par la parole d’autrui) - Division de l’attention Comment ces observations peuvent-elles aider à comprendre les problèmes de performance ? Gile Modèles d'Efforts
Idées initiales Production du discours n’est pas « automatique » et sans effort Des efforts (« ressources attentionnelles ») nécessaires Quand conditions défavorables, détérioration des performances Se pourrait-il que cela soit lié à des limites dans les ressources attentionnelles ? Gile Modèles d'Efforts
Début des années 1980 Structuration intuitive de la simultanée en trois « Efforts » EA – Ecoute (et analyse) M – Mémoire à court terme P – Production du discours en langue d’arrivée (y compris l’autocontrôle) Ces trois Efforts sont en concurrence par rapport à des ressources attentionnelles limitées Par la suite, un Effort de coordination C a été ajouté (lectures en psychologie cognitive) Cet Effort est peut-être particulièrement important Simultanée : EA + M + P + C Gile Modèles d'Efforts
En psychologie cognitive : Opération automatiques, opérations « contrôlées » Opérations automatiques : (« Système 1 » Kahneman) - Rapides - Ni conscientes, ni « délibérées » - Consomment très peu de ressources attentionnelles (RA) Opérations contrôlées : (« Système 2 » Kahneman) - Bien plus lentes - Consomment des ressources attentionnelles (RA) (Expériences avec tâches simultanées) Gile Modèles d'Efforts
Automatisation des opérations contrôlées Au fil du temps Opération contrôlées répétées Demandent de moins en moins de RA Et finissent par s’automatiser Quand les psychologues parlent d’« automatisation » à propos de traduction, ils parlent en général de processus cognitifs automatisés, pas nécessairement de « mot à mot automatique » (référence à réactions négatives de nombreux interprètes quand ils entendent le mot « automatique ») Mais dans certains cas, le mot-à-mot automatisé est bien utile Gile Modèles d'Efforts
L’interprétation est-elle automatique ? (1) La production du discours dans son ensemble ne l’est pas (hésitations lors de la recherche de mots, décisions syntaxiques à prendre) (Bien que certaines parties de la production le soient) Plus nécessité de bien vérifier l’acceptabilité du discours d’arrivée, et notamment l’absence d’interférences La compréhension et l’analyse du discours ne le sont pas : - Discours chaque fois différent, donc pas d’automatisation complète par répétition - Mais baisse des besoins attentionnels avec l’entraînement - En outre, nécessité de comprendre le message à travers un énoncé qui n’est pas toujours optimal Gile Modèles d'Efforts
L’interprétation est-elle automatique ? (2) Les opérations de mémoire à court terme ne le sont pas (Contenu tjrs différent, quantité d’information tjrs différente) La coordination ne l’est pas Par définition, la gestion des ressources attentionnelles varie de moment à moment et ne se répète pas. Les psychologues considèrent d’ailleurs que le contrôle de l’attention, y compris l’affectation de l’attention à des tâches précises qui se présentent au fil du temps, est une aptitude qui s’apprend. Conclusion : Les trois Efforts de base + l’Effort de coordination ne sont pas automatiques, bien que l’entraînement puisse permettre d’en réduire les besoins attentionnels Gile Modèles d'Efforts
Le Modèle d’Efforts de la simultanée • A tout moment, l’interprète peut être engagé dans: • La réception avec analyse d’un segment de discours (R) « Réception remplace Ecoute pour prendre en compte l’interprétation à partir d’une langue des signes) - La production d’un segment de discours (P) - Le stockage ou la recherche en mémoire d’une information (M) - La gestion de ses ressources attentionnelles (C) (notamment le partage de ces ressources entre les Efforts) 2. Chacune de ces activités est au moins partiellement contrôlée et consomme des RA R + M + P + C T Gile Modèles d'Efforts
L’hypothèse de la corde raide Le total attentionnel requis (T) est souvent proche du total de la capacité disponible (D) R + M + P + C T D - T = ε (Hypothèse de la corde raide) Note : ‘Capacité disponible’ dépend aussi de la motivation. Quand la tâche est perçue comme trop difficile, l’interprète peut ne pas faire de gros efforts pour y consacrer des ressources attentionnelles pourtant « libres » Gile Modèles d'Efforts
CONDITIONS NECESSAIRES POUR QUE L’INTERPRETATION « MARCHE » R + M + P + C T vs. D A chaque instant: 1. RA disponibles égales ou supérieures aux besoins T ≤ D 2. RA disponibles pour chaque Effort suffisantes pour la tâche dans lequel il est engagé R ≤ RA M≤ MA P ≤ PA C ≤ CA Gile Modèles d'Efforts
Si l’une des conditions n’est pas remplie Au moins l’un des Efforts ne peut pas se réaliser correctement : - Compréhension incomplète ou incorrecte - Discours d’arrivée incomplet, incorrect ou maladroit - « Oubli » d’informations stockées en mémoire à court terme Phénomènes liés non pas à une incompétence foncière, mais à une insuffisance des RA par rapport aux besoins ou à une erreur de gestion des RA Ou encore à une mobilisation insuffisante des RA par faiblesse de la motivation Gile Modèles d'Efforts
Ces difficultés ne sont pas toujours perceptibles de l’extérieur - La détérioration peut être subtile (Perte d’élégance, petit ralentissement, intonation ou élocution un peu moins soignées…) - La faible densité du discours de départ peut permettre à l’interprète de rattraper son retard ou son erreur (Pauses, segments porteurs de peu d’information, discours lent…) - Le contexte peut permettre à l’interprète de récupérer l’information d’après le contexte - Le discours de départ peut être redondant, et la perte d’information sur un segment peut n’avoir aucun effet Gile Modèles d'Efforts
Déclencheurs récurrents de difficultés (1) A. Facteurs qui augmentent les besoins en RA (1) 1. Forte densité du discours (beaucoup d’informations à traiter par unité de temps) - Discours rapides - Discours lus - Discours appris par cœur et récités - Enumérations … 2. Signal atypique, faible ou déformé (l’analyse devient plus difficile) - Accents - Grammaire, prosodie, caractéristiques pragmatiques atypiques (y compris manière de signer atypique d’un orateur) - Logique atypique - Sons/Image de mauvaise qualité, mauvaise visibilité d’un orateur signant, de graphiques ou textes à l’écran … Gile Modèles d'Efforts
Déclencheurs récurrents de difficultés (2) A. Facteurs qui augmentent les besoins en RA (2) 3. Différences syntaxiques importantes entre LS et LA, grandes différences de concision (LS vs langues vocales) (davantage d’info à garder en mémoire) 4. Vide lexical (notamment en Langues des Signes) Nécessité de scénarisation, de périphrase, de dactylologie, de création de signes particuliers qui demandent temps et RA (informations données par Sophie Pournin) … 5. Noms propres composés Denses + transformations syntaxiques nécessaires, d’où pression importante sur la mémoire à court terme Gile Modèles d'Efforts
Déclencheurs récurrents de difficultés (3) B. Segments de discours vulnérables Mots courts avec peu de redondance - Nombres, noms propres courts - Mots courts avec peu de redondance interne - Signes (en langues des signes) parce que brefs et peu redondants ? Attention – ces phénomènes ne sont pas nécessairement très importants dans la vie quotidienne, Mais prennent des proportions différentes dans la situation de pression cognitive forte en situation d’interprétation Gile Modèles d'Efforts
Déclencheurs récurrents de difficultés (4) En langues des signes : Quand vide lexical oblige à « inventer » un nouveau signe, à paraphraser, à inventer une scénarisation, à épeler (dactylologie) ? [déjà mentionné] Gestion des interactions et interférences « en ligne » (IEL) (avec récepteurs sourds, entre personnes sourdes durant interprétation) Peut-être Effort à part ? Modèle d’Efforts pour simultanée en LS : R + IEL + M + P + C Gile Modèles d'Efforts
Déclencheurs récurrents de difficultés (5) En langues des signes : Quand scénarisation oblige à placer grand nombre d’entités dans espace de signation et qu’il faut se rappeler où se situe chacune, Quand scénarisations successives obligent l’interprète à sortir d’un espace de signation déjà peuplé d’entités puis à en créer un nouveau, puis éventuellement à revenir à l’ancien (?) L’Effort de Mémoire en interprétation en langue des signes aurait une composante visuelle plus importante que dans l’interprétation en langues vocales Gile Modèles d'Efforts
Facteur récurrent de difficultés : déplacements et ajustements multiples de l’attention Ajustements multiples de l’attention entre l’écoute, la production et la mémoire En fonction, notamment : - de la prévisibilité de l’énoncé de départ (contenu et syntaxe) - de la densité des chiffres et noms propres non connus Des stratégies de reformulation par l’interprète (avec ou sans effort cognitif vers la fin de la phrase – ex: accords, verbes repoussés à la fin de la phrase, structures enchâssées) Gile Modèles d'Efforts
En tout état de cause, la vitesse du traitement cognitif à différents niveaux est déterminante Si cette vitesse est trop lente par rapport à un discours donné (ou à un segment de discours donné) Le retard va s’accumuler et risque de surcharger la mémoire de travail Or, celle-ci intervient non seulement dans l’Effort de mémoire à court terme Mais aussi dans l’Effort de Réception Puisque c’est elle qui traite les signaux reçus de l’orateur pour les transformer en sens et dans l’Effort de Production Puisque c’est elle qui se charge de récupérer des informations en mémoire à long terme et de les assembler pour en faire un énoncé en langue d’arrivée Gile Modèles d'Efforts
SPEAKER Fast processing Slow processing WM span time t1 t2 t3 At t1, interpreter with fast processing (ability or environmental conditions) has finished processing more than 2 words and keeps one in WM – slow processor’ has finished processing 1 word At t2, speaker is uttering 7th word, fast ‘processor’ has finished processing 6 words – slow processor has finished processing 2 words, and must keep 5 words in WM. At t3, slow processor’s Working Memory is probably saturated Gile Modèles d'Efforts
Et quand la mémoire de travail est saturée… Soit une partie des informations qui y sont en cours de traitement ne sont pas traitées jusqu’au bout et disparaissent Soit les informations qui y sont en cours de traitement sont traitées jusqu’au bout, mais d’autres informations qui devaient y être traitées ne peuvent pas être admises. En compréhension, si elles sont en registre sensoriel, elles disparaissent au bout d’une seconde environ En production, sous forme d’idées, elles ne peuvent être retenues que si elles sont placées et « rafraîchies » en mémoire de travail… mais si celle-ci est saturée, elles ne peuvent être ni rafraîchies, ni traitées, et disparaissent donc. Gile Modèles d'Efforts
Déclenchement de problèmes à distance (Planches suivantes) - Décalage entre sons reçus, reconnaissance d’une difficulté, déploiement optimal de l’écoute et de la production (intensification de l’écoute, mis en veille éventuelle de la production) - Accumulation qui s’ensuit d’info en mémoire à court terme - Retard qui en résulte dans le production et Effort accru pour rattraper… Tout cela fait que le maximum des besoins en CT peut se produire à distance de la difficulté proprement dite Et provoquer une saturation et une défaillance sur un segment relativement éloigné de cette difficulté, même facile Gile Modèles d'Efforts
MAXIMUM INFO DENSITY AND MAXIMUM T Information density Densité d’info Réception Mémoire Production Etant donné retard dans affectation CT, consommation maximale de CT peut intervenir après fin du segment difficile, et non pas pendant Source L M P Total Max T Gile Modèles d'Efforts
DENSITE DU DISCOURS ET VARIATIONS DE LA CAP. ATTENT. Source speech density Available PC Total PC requirements for Target Speech Gile Modèles d'Efforts
Spécificités par langues (1) Outre différences syntaxiques : - Moments-charnières avec besoins attentionnels accrus spécifiques par langues ? - Quand interviennent les accords grammaticaux? (incidences sur mémoire à court terme) - Quand intervient la désambiguation ? - Concision relative des langues (langues des signes, plus loin) - Incidences des différences culturelles en termes d’explicitation et implicitations ? (Infos induites par contraintes linguistiques et culturelles) Gile Modèles d'Efforts
Spécificités par langues (2) Les réponses à ces questions peuvent avoir des incidences pratiques ou non S’il y en a, cela justifie peut-être des tactiques spécifiques (Ilg allemand, japonais, chinois, langue des signes ?) Il est aussi possible que l’impact soit faible compte tenu d’autres facteurs, notamment les pauses du locuteur et l’effet du contexte et de la connaissance de la situation Mais la recherche sur ce sujet est légitime Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (1) « OCCIDENT »: B→ A, seule manière de faire un discours de bonne tenue « EST »: A→ B, pour mieux comprendre l’orateur Réponse à « Occident »: - De toute manière, on est souvent amené à parler dans un sociolecte qui n’est pas notre langue maternelle - Si l’on peut s’y habituer, pourquoi ne peut-on pas s’habituer aux sociolectes concernés en langue B ? Réponse à « Est »: Les interprètes de conférence sont supposés avoir une excellente maîtrise de leur langue B Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (2) En termes cognitifs : Combien de CT nécessaire pour compréhension ? Combien de CT nécessaire pour production ? Compte tenu du sujet, du style de l’orateur, de la connaissance que l’interprète a du sujet et des langues et sociolectes concernés Grande variabilité. Parfois il vaut mieux travailler vers le A, parfois il vaut mieux travailler vers le B Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (3) En termes de modèles d’Efforts : R + M + P + C Si travail A → B implique Baisse de 20% des besoins en CT de R Et travail B → A implique Baisse de 20% des besoins en CT de P (Seuils arbitraires choisis pour illustrer le raisonnement) Selon besoins relatifs de R et P, on économise plus ou moins de CT selon la direction de l’interprétation Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (4) R + M + P + C Si, quelles que soient les langues concernées, Les besoins de la Réception sont supérieurs aux besoins de la Production dans un rapport de 100 à 60 (proportion arbitraire pour illustration) 100 + M + 60 En travaillant dans le sens A → B On économise 20% de 100 (en R), soit 20 Par rapport à B → A, où l’on n’économise que 12 (en P) Sur le plan de l’économie cognitive, on a donc tout intérêt à travailler vers le B Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (5) R + M + P + C Si, quelles que soient les langues concernées, Les besoins de la Production sont supérieurs aux besoins de la Réception dans un rapport de 100 à 60 60 + M + 100 En travaillant dans le sens A → B On économise 20% de 60 (en R), soit 12 seulement Par rapport à B → A, qui permet d’économiser 20 On a donc tout intérêt à travailler vers le A Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (6) R + M + P + C Mais il existe peut-être des spécificités linguistiques et culturelles. Si la nature multidimensionnelle et la concision de la LSF la rend beaucoup plus “rapide” que le français (“vocal”), Il faudra davantage de temps en français pour exprimer ce qui est exprimé très vite en LSF, d’où surcharge de la mémoire de travail LSF → français… Ce qui expliquerait une éventuelle préférence des interprètes en langue de signes pour le travail français → LSF (même si c’est une langue B) Gile Modèles d'Efforts
DIRECTIONNALITE (7) R + M + P + C Mais dans un domaine où le lexique LSF n’est pas très développé et il faut compenser avec beaucoup de scénarisation, périphrase, dactylologie, labialisation et interaction avec récepteurs sourds, le travail vers la LSF peut être au contraire très consommateur de temps et de capacité de traitement. A la question de la directionnalité… réponse normande ! Note : Informations sur LSF et ILS de Sophie Pointurier-Pournin Gile Modèles d'Efforts
UN MODELE D’EFFORTS DE LACONSECUTIVE PHASE DE COMPREHENSION : R + M + P + C (P: PRISE DE NOTES) PHASE DE REFORMULATION : LECT. DE NOTES + MLT + PROD. DISCOURS - 1ère phase comme la simultanée, critique • 2ème phase : moins de pression (rythme, coopération entre Efforts) Gile Modèles d'Efforts
PRISE DE NOTES (1) Bien plus lente que l’articulation quand on parle Le retard pris quand on note est un déclencheur de problèmes majeur (risque de saturation de mémoire à court terme) Autres éléments demandant bcp capacité de traitement : - Sélection de ce qu’on va noter - Décisions sur la manière dont on va la noter - Maîtrise de l’écriture La prise de notes est une vraie question Gile Modèles d'Efforts
PRISE DE NOTES (2) Prendre des notes en quelle langue ? En LA ? Permet d’éviter effort de « traduction » au moment de la production… Mais augmente les besoins attentionnels au moment (critique!) de la Réception Recherche… Recommandation : De la manière la plus naturelle et la moins consommatrice de temps et de capacité de traitement à tout moment : LD, LA, langue tierce, dessins… Gile Modèles d'Efforts
PROBLEMES ET EVOLUTION CHEZ LES APPRENANTS 1. Gestion de l’attention Notamment en ce qui concerne son affectation entre les Efforts 2. Disponibilité insuffisante, mais s’améliorant au fil du temps, des sociolectes pertinents 3. En consécutive, faible disponibilité des symboles et abréviations Amélioration progressive avec - Apprentissage de tactiques précises - Entraînement Gile Modèles d'Efforts
IDEES A MEDITER 1. Si l’on accepte l’idée de l’hypothèse de la corde raide Tout le monde est vulnérable Et les étudiants plus que les professionnels (moins d’automatisation, plus de stress) D’où de fortes fluctuations possibles dans les performances Alors que la compétence est à peu près la même 2. L’automatisation partielle des processus prend du temps – plus de deux ou trois ans ! On ne peut donc s’attendre à ce que les étudiants atteignent le maximum de leur compétence cognitive à la fin de leurs études Certains auront besoin de bien plus de temps que d’autres Gile Modèles d'Efforts
UN MODELE D’EFFORT DE LA TRAD A VUE L + M + P (L : lecture) - En apparence, L comme R en simultanée, mais : Pas rythmé par un orateur - Besoins de M relativement faibles parce que info disponible sous les yeux - Avantage, mais également risque fortement accru d’interférence entre LD et LA Parce que présence simultanée en MdT de structures de LD et LA En réalité, l’exercice est donc très difficile Gile Modèles d'Efforts
SIMULTANEE ET CONSECUTIVE La simultanée n’est pas une consécutive accélérée En simultanée : - Mémoire à long terme très peu sollicitée - Très peu d’écriture - Pas de symboles et abréviations à gérer Mais forte pression cognitive sur production du discours Alors pourquoi exiger l’apprentissage de la consécutive avant la simultanée ? Gile Modèles d'Efforts
AVANTAGES DE LA CONSECUTIVE Disparition rapide des mots de l’original donc La reformulation est obligatoirement fondée sur ce qui a été effectivement été compris Excellent outil de diagnostic pour les enseignants Probablement un excellent exercice d’écoute analytique En tant que tel, bonne préparation pour la simultanée Gile Modèles d'Efforts
AVANTAGES DE LA TRADUCTION A VUE Relativement rare dans la pratique professionnelle… Mais la simultanée avec texte est très fréquente E + L + M + P + C (L : lecture) Gestion de l’écoute en même temps que la lecture est difficile, parce que chacune demande de la capacité de traitement. La traduction à vue est un bon entraînement, parce qu’elle réduit progressivement les problèmes de la partie lecture + traduction rapide Gile Modèles d'Efforts