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TYPOLOGIE DES SUJETS DE L’EPREUVE ORALE. Cette présentation contenant des liens est à exploiter en diaporama. AVERTISSEMENT.
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TYPOLOGIE DES SUJETS DE L’EPREUVE ORALE Cette présentation contenant des liens est à exploiter en diaporama
AVERTISSEMENT • Même si tout est possible dans ce domaine, l’expérience des cinq dernières années montre que, de façon récurrente, une grande partie des sujets proposés peut être classée selon le TYPE de problématique sous-tendue (et non pas selon la problématique proprement dite). Voici donc une tentative de catégorisation selon la typologie, accompagnée des risques liés à chaque type, et de parades ou de réactions possibles. Bien évidemment, cette catégorisation: • 1 - reste purement indicative, • 2 - n’engage que le rédacteur du présent travail, • 3 - et surtout ne saurait être exhaustive… • - Enfin, les quelques essais humoristiques (maladroits) n’ont pour seul espoir que d’exorciser le caractère didactique de l’affaire…
TYPES DE PROBLEMATIQUES Cliquez sur le lien Sujet remettant en cause des choix nationaux Sujet remettant en cause l’institution Sujet touchant à l’éthique Sujet appelant une multitude de problématiques possibles Sujet du domaine de spécialité d’un des membres du jury Sujet philosophique Sujet d’actualité brûlante Sujet technique Sujet en apparence banal Sujet binaire posant deux questions Sujet prospectif Sujet de cours Sujet interrogatif appelant basiquement un OUI ou un NON Sujet imposant une démonstration Particularités terminologiques Conclusion
TYPE: Sujet remettant en cause des choix nationaux. Exemple: Comment concevoir l'intégration des étrangers en France? Retour menu RISQUES: A première vue, vous avez les choix suivants: 1 - Défendre la position officielle. Dans ce cas, vous vous transformez en porte parole de la majorité en place, officiant à la tribune de RTL. Vous vous inscrivez parfaitement dans le politiquement correct. L’exposé sera probablement fade et ne sera pas marqué du sceau de l’originalité. Vous risquez de lasser le jury (à moins d’être très fort sur la forme) et vous allez provoquer les réactions de ceux qui ne sont pas intimement convaincus par ladite position officielle. In fine, j’imagine mal une prestation brillante, et donc une forte note. 2 - Attaquer tout de go la position officielle. Vous voulez donc montrer audace, courage et originalité. Vous êtes alors à l’inverse de la situation précédente. Voulant être courageux, il sera difficile de n’être pas téméraire… L’exposé sera probablement passionné (aïe) et monopolisera l’attention du jury par son caractère agressif. La difficulté consistera cependant à convaincre que votre solution est meilleure que celle imaginée par quelques centaines de députés et sénateurs réunis en séance, ministres et autres hauts fonctionnaires, hauts responsables ou spécialistes. La contre argumentation sera forte. Mmmouais… A réserver au grand jury d’intégration à l’ENA. QUE FAIRE? Le sujet concernera évidemment systématiquement un problème ultra sensible. Or il faut absolument sortir de cette logique des extrêmes, et trouver une position intermédiaire qui, tout en favorisant souplesse et ouverture d’esprit, vous permette d’élaborer une démonstration basée sur des choses solides: l’histoire, l’actualité, la culture spécifique au sujet, et surtout un pragmatisme exprimé avec retenue. La pertinence des illustrations sera déterminante.
TYPE:Sujet remettant en cause l’institution. Exemple: La réforme des Armées a t-elle été assez loin? Retour menu RISQUES: Cas très délicat. En effet, en plus de cumuler tous les risques du type précédent, vous allez devoir indirectement porter un jugement: - sur la capacité ou la volonté de vos chefs d’identifier les difficultés et de les soumettre à l’autorité politique, - sur la capacité ou la volonté politique de résoudre les problèmes. Si vous choisissez l’option “tout va pour le mieux”, inévitablement le jury va vous parler de tout ce qui ne va pas au sein de l’institution: processus long (!), et sans issue pour le candidat. A l’inverse, si vous mettez en exergue les problèmes récurrents (ce qui semble le plus indiqué), vous n’éviterez pas le débat politico-militaire. Or votre démonstration sera doublement bridée: par le devoir de réserve sur le plan politique d’une part, et par le respect hiérarchique sur le plan militaire de l’autre. Votre marge de manœuvre est alors très étroite, et c’est bien votre capacité à évoluer dans ces conditions qui est jugée avec ce type de sujet. QUE FAIRE? L’argument selon lequel “sans réelle volonté politique, rien n’est possible” est insuffisant car il ne permet que d’éviter l’obstacle (en assénant d’ailleurs une évidence). Une IM de cette teneur serait alors faible. Une seule et unique solution: “perception du courage à deux mains, passage en souplesse (et non en force) des habituels freins à l’expression, en évitant à tout prix la remise en cause des individualités, et en portant mon effort sur la prise d’audace modérée agrémentée d’une terminologie châtiée”. Vous avez également la possibilité de choisir l’autre sujet…
TYPE: Sujet touchant à l’éthique (ou question touchant à l’éthique, très fréquente durant le dialogue avec le jury). Exemple: Dans le domaine criminel, la justice ne devrait-elle pas défendre d’abord les droits des victimes, avant de préserver ceux des coupables? Retour menu RISQUES: Quelle que soit votre réponse, la contre argumentation sera massive et très puissante, telle l’artillerie de niveau corps d’armée de l’ennemi VERMILLON. Le jury tentera de déséquilibrer votre IM en puisant dans ce qu’il y a de plus démonstratif: la loi actuelle, les exemples historiques, les faits d’actualité qui mobilisent l’opinion publique ou jouent sur l’affectif. Dans tous les cas, il faut éviter le débat passionné ou idéaliste qui ne peut mener qu’à l’échec. QUE FAIRE? 1 - Plus que jamais, il faut intégrer cette forte contre argumentation dans votre propre argumentaire, afin de la neutraliser, au moins partiellement. La part du “certes” est donc déterminante. L’exclure équivaut à offrir sur un plateau au jury les moyens de votre perte… 2 - Face à un problème éthique, doublez toujours la réponse qui correspond à vos convictions, donc à votre propre éthique, par une approche mécanique, concrète, terre à terre: on est alors dans cet état d’esprit qui consiste à mettre en opposition l’idéal (souvent utopique) et le réalisable, la passion et la raison, etc…. Car même si je suis contre l’IVG, c’est quand même pas évident d’idolâtrer le marmot que mon voisin de palier m’a fait de force lors d’une tournante de quartier.
TYPE:Sujet appelant une multitude de problématiques possibles. Exemple: Demain, l ’Europe de la Défense? Retour menu RISQUES: Privé de problématique, chaque membre du jury va raisonner et vous questionner selon la problématique qu’il aura personnellement extrapolée du sujet, en fonction de son expérience, de sa culture, de sa sensibilité, etc… Vous aurez donc, si vous ne faites rien, à affronter 5 problématiques différentes et diffuses, tout en défendant une IM qui ne pourra être que faible, puisque vous n’aurez imposé aucun cadre d’étude. QUE FAIRE? La reformulation du sujet est déterminante, car c’est ici que vous passerez de la confusion (une multitude de problématiques potentielles) à la concision (une seule problématique). Dans un tel cas, il ne faut pas hésiter à consacrer dans l’introduction le volume et le temps nécessaires à cette opération, soit une minute voire plus: 1 - Choisir avec exactitude ce que vous estimez être l’essentiel, le cœur du sujet, et qui va faire l’objet de votre démonstration. 2 - Définir les termes: lever les ambiguités terminologiques ou conceptuelles avec une précision chirurgicale. 3 - Limiter le sujet à ce qui sera effectivement traité, en nommant explicitement ce qui en sera exclu (les limites doivent rester acceptables, pas trop restrictives). La reformulation terminale comportera donc des verbes, adverbes et adjectifs additionnels qui permettront d’atteindre le niveau de concision souhaité. Vous venez de créer les conditions d’une IM viable, en réponse à un problème que vous aurez vous-même défini, tout en proposant au jury un cadre d’étude. Si ce dernier ne lui convient pas, il vous questionnera ultérieurement, mais vous aurez au moins disserté sur des bases identifiées et, si vous êtes habile, vous aurez amené une IM forte qui vous convient: vous aurez mis le sujet à votre main!
TYPE: Sujet du domaine de spécialité d’un des membres du jury. Exemple, alors que l’un des deux colonels vient de l ’EMIAPO de Creil: Comment concevez-vous la planification à la française? Retour menu RISQUES: Le danger le plus réel ne consiste pas vraiment à être collé par plus fort que vous: le jury est conscient que vous ne pouvez en connaître autant que cet expert. En revanche, on peut très vite estimer, à tort ou à raison, que vous n’avez pas le niveau de connaissance minimal requis dans ce domaine, car il est parfois difficile à un spécialiste d’admettre qu’un quidam aie l’outrecuidance d’ignorer la substantifique moëlle de ce qui lui semble évident, à lui. QUE FAIRE? 1 - Avoir identifié les affectations présente et passées des membres du jury (avec précision, car les états-majors et les administrations sont vastes et comportent de nombreuses branches de spécialité), ce qui ne vous prendra que deux heures de PNIA, et peut vous épargner de grosses désillusions. 2 - Choisir le sujet en toute connaissance de cause mais, à moins d’un choix par défaut dû à un second sujet trop difficile, cette situation n’est pas souhaitable.
TYPE: Sujet philosophique. Exemple: Toutes les inégalités sont-elles des injustices? Retour menu RISQUES: 1 - Que vous traitiez le sujet de façon philosophique ou pas, vous allez immanquablement être incité à intellectualiser le débat, la philosophie étant de l’ordre des idées, et à vous maintenir dans les hautes sphères plutôt que d’aborder les aspects concrets du problème. Or on ne vous demande pas d’exposer une brillante théorie, mais surtout d’en démontrer la validité. 2 - N’oubliez pas que la philosophie était très prisée dans les années 70, et qu’il serait pour le moins très étonnant qu’au moins un des 5 membres du jury n’ait pas de connaissances dans ce domaine. Imaginez donc votre réaction lorsqu’on vous demandera de résumer la théorie des “Fondements de la métaphysique des mœurs” d’Emmanuel Kant… QUE FAIRE? Là aussi, il y a urgence à définir avec une grande précision la problématique, essentiellement dans son volet “définition des concepts”. Deux cas: ou vous avez de solides notions de philosophie, ou vous n’en avez pas. Dans le premier cas, vous pouvez traiter le sujet de cette façon, en veillant à enrichir la théorie exprimée par des exemples qui démontrent, plutôt que par des citations d’Aristote ou de Pascal, qui illustrent mais ne démontrent rien: n’oubliez pas que cette épreuve n’est pas un contrôle des connaissances ou une question de cours. Dans le second cas, il faut coller à la réalité en inscrivant la démonstration dans le plus grand des pragmatismes.
TYPE:Sujet d’actualité brûlante. Exemple: Est-il légitime qu’une coalition intervienne sans mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU? Retour menu RISQUES: Le risque majeur consiste justement à focaliser sur l’actualité spontanément suggérée par le sujet, en appuyant essentiellement votre démonstration sur cet événement. Le jury vous reprochera d’être peu imaginatif et de tomber dans le piège de la facilité, car le sujet n’a pas nécessairement été élaboré du fait de l’actualité. Parallèlement, vous ne démontrerez que des idées rebâchées par la presse généraliste, et mille fois disséquées par la presse spécialisée. De façon générale et pour cette raison, il est difficile d’être original sur un sujet d’actualité brûlante. La tentation consistera alors à rechercher une originalité plus iconoclaste, fort dangereuse elle aussi… “Une note éliminatoire ne connait pas de coéficient.” (Penseur non identifié du début du XXIème siècle) QUE FAIRE? Sans omettre de faire référence au cas d’actualité auquel le sujet fait immédiatement penser, ce qui serait alors une incompréhensible impasse, il est souhaitable de multiplier les exemples susceptibles de moduler, de tempérer les évidences révélées par ce fameux cas. Vous verrez alors s’ouvrir à vous des pistes de recherche insoupçonnées qui enrichiront votre démonstration, voire viendront apporter une contre argumentation suffisamment forte pour démontrer l’invalidité des pseudo évidences. Ici, le plan “en apparence / en réalité” peut s’avérer magique.
TYPE:Sujet technique. Exemple: L’utilisation généralisée du GPS ne risque-t-elle pas d’accroître notre dépendance à l’égard des Etats-Unis? Retour menu RISQUES: Ces sujets, assez rares au CSEM mais plus fréquents au BT, vous permettront difficilement d’être brillant si vous n’avez pas une connaissance spécifique nettement plus approfondie que celle de la moyenne des candidats. Il est quand même plus confortable d’être en mesure d’apporter des éléments, éventuellement techniques, beaucoup plus pertinents que le tout-venant, une expertise dépassant les évidences ou les banalités. Mais cette capacité d’un argumentaire riche sur le plan technique ne peut être que la conséquence d’une étude ou de lectures spécifiques ou adaptées. QUE FAIRE? Il ne faut pas hésiter à choisir ce sujet si, instantanément au moment du choix, vous revient en mémoire l’article lu quelques jours plus tôt, traitant précisément de la question, et dont vous vous souvenez des arguments majeurs qui dépassent l’ordinaire. Ceci pourrait être suffisant pour, ajouté bien sûr aux arguments plus conventionnels et aux qualités classiques que le jury attend d’un candidat, enrichir votre démonstration et donc convaincre par pertinence. Dans le cas contraire, il est peut-être préférable de ne choisir un sujet technique que par défaut, si vous y êtes contraint par un second sujet vraiment inaccessible.
TYPE:Sujet en apparence banal. Exemple: L’importance actuellement accordée à la langue anglaise vous semble-telle justifiée? Retour menu RISQUES: Tomber dans le piège des apparences, et ne traiter que l’aspect superficiel du problème, la partie émergée de l’iceberg, bref faire une prestation banale, ayant reformulé le sujet banalement au service d’un IM banale, démontrée (peut-être) par un plan banal qui ne soulignera que de banales IS, elles-mêmes illustrées de façon banale.... On vous reprochera de n’avoir pas perçu la problématique profonde sous-tendue par le sujet, subtile, peut-être peu évidente, car vous imaginez bien qu’il n’est point de sujet simplissime que le jury aurait volontairement retenu pour vous faciliter la tâche, et accessoirement s’ennuyer. Vous aurez donc une note banale. QUE FAIRE? L’apparence de banalité cache, couvre, recelle nécessairement une problématique plus diffuse qu’il faut aller chercher en profondeur, peut-être dans l’histoire, peut-être dans une acception terminologique particulière de l’un des termes. Tâchez de dépasser le niveau des conséquences en remontant vers les origines lointaines du problème. Vous réaliserez la plupart du temps que votre démonstration peut “décoller” de manière tout à fait inattendue. Bref, il est souhaitable d’exorciser la banalité apparente du sujet par l’annonce d’une problématique brillante qui n’était pas évidente a priori, mais dont vous saurez montrer habilement le lien de causalité à l’énnoncé.
TYPE:Sujet binaire posant deux questions. Exemple: Pensez-vous que les retours d’expérience sont suffisamment exploités? Quelles sont vos propositions dans ce domaine? Retour menu RISQUES: Deux risques majeurs, au niveau de la problématique, puis au niveau de l’équilibre des parties: 1 - Le plus grand danger consiste à conserver la double problématique. On vous pose certes deux questions, mais venant d’une même origine et tendant vers un même objectif:“On n’avait pas le même chemin, mais on avait le même port.” (Jacques Brel) 2 - Un second danger consiste à traiter de façon disproportionnée les deux questions (voire n’en traiter qu’une), par manque de temps durant la préparation, où vous vous êtes concentré sur l’aspect qui vous semblait le plus difficile ou le plus important. Une démonstration déséquilibrée en résultera, suivie d’une cascade de questions concernant la partie escamotée. QUE FAIRE? Certains prétendront que la forme de la réponse vous est imposée dans la question, et qu’il faut donc faire deux parties répondant successivement aux deux questions. C’est une possibilité, mais doutons modestement que ce soit la meilleure. En particulier, vous aurez du mal à dégager une IM synthétique en conservant en l’état deux problématiques distinctes. Il est préférable d’embrasser d’emblée le sujet dans sa globalité: n’est-il pas plus habile d’associer dans une même partie les éléments de réponse aux deux questions, regroupés par domaine, et de synthétiser l’ensemble en une IM allant au coeur du problème foncier ?
TYPE:Sujet prospectif. Exemple: Quelles pourraient être les relations entre Défense et culture? Retour menu RISQUES: Sujet prospectif =engagement personnel!..On vous demande d’élaborer et de proposer un projet (un concept, une solution à un problème particulier, une organisation spécifique, etc…). Votre présentation doit donc apporter quelquechose de nouveau. Par conséquent, le risque majeur réside dans l’absence d’innovation, à laquelle se substitue souvent un “amalgame des existants”, ou un dépoussiérage d’une solution déjà éprouvée. Le jury estimera alors que vous ne vous engagez pas lorsque c’est nécessaire, ce qui est exaspérant ou, plus grave, que vous n’avez pas répondu à la question, ce qui est rhédibitoire. Le danger inverse consiste à basculer dans l’utopie, en élaborant un projet chimérique qui ne tiendra pas compte de la réalité. Dans ce cas soyez-en sûr, la note attribuée tiendra, elle, compte de la réalité… In fine, on voit bien que le sujet prospectif est souvent celui des notes excellentes… ou catastrophiques. QUE FAIRE? Il est indispensable d’identifier d’abord qu’il s’agit bien d’une prospection: celle-ci sera amorcée soit par un “comment concevez-vous, comment imaginez-vous”, soit par une interrogation au conditionnel (cf exemple). Ensuite, nous sommes dans un des rares cas où la reformulation est mineure, puisqu’on vous impose la problématique (c’est le sujet). En revanche, l’IM est plus déterminante que jamais, devant porter en son coeur cette “innovation raisonnable” que l’on attend de vous. Vous serez surtout jugé sur la cohérence de votre projet: soignez bien les relations de cause à effet, les enchaînements, les aboutissements logiques bref, le liant de votre démonstration. De même et exceptionnellement, il n’est pas souhaitable de présenter de contre argumentation à votre propre thèse: montrez votre ouverture d’esprit par la novation éclairée plutôt qu’au travers d’un “certes” suicidaire, et privilégiez alors un plan “double coup de massue”.
TYPE:Sujet de cours. Exemple: Quels sont les enjeux stratégiques des océans? Retour menu RISQUES: Voici un type de sujet statistiquement franchement rare dans le cadre d’un grand jury comme épreuve unique, puisque l’objectif avoué de l’oral CSEM ou BT ne consiste pas principalement à contrôler des connaissances. Type rare donc, mais pas inexistant. Par conséquent, au-delà du risque évident qui consiste à être incompétent sur le sujet, il faut surtout s’attendre à ce que ce dernier soit un prétexte à un débat partant tous azimuts, sous la forme d’un feu roulant de questions plus ou moins (ou pas du tout) en rapport avec le sujet originel. Si votre réponse à la question est correcte, on tentera plutôt de vous déstabiliser sur d’autres terrains que le savoir scolaire; si vous ne savez pas répondre, il existe de très bons manuels scolaires. QUE FAIRE? Après avoir répondu de façon classique à la question posée, vous êtes exposé à un débat très débridé. Il est alors souhaitable de prendre toutes les mesures vous permettant de garder un peu de recul et d’anticipation durant le dialogue avec le jury, partie qui aura beaucoup de poids. Notez systématiquement toutes les questions, ce qui vous donnera quelques secondes de réflexion, tout en ramenant un silence salutaire. Privilégiez la rigueur dans chaque réponse, qui doit être un mini oral: je réponds, puis j’argumente. Les détails de forme (comme l’utilisation des silences ou le balayage du regard) vous aideront à garder la main. Bref il faut tenter de faire la différence durant le débat, car la seule réponse à une question de cours ne permet pas vraiment au candidat de montrer au jury l’étendue de ses capacités, ni au jury d’observer tout l’éventail des qualités requises au candidat.
TYPE:Sujet interrogatif appelant basiquement un OUI ou un NON. Exemple: La prolifération et la dissémination des armements sont-elles une fatalité? Retour menu RISQUES: Il y a peu à dire sur ce type de sujet, sinon que c’est le plus fréquent, et de très loin. Nous sommes dans le cas d’un sujet classique, dont le risque lui aussi le plus classique consiste en une IM faible, sans mot fort, sans identité, sans pouvoir de percution, qui se contentera justement de dire oui ou non. Ceci est très insuffisant. Une IM faible est rarement servie par un plan démonstratif, et dès lors les conditions d’une prestation brillante, lumineuse, ne sont pas réunies. Vous allez à l’échec: “Défaut d’idée maîtresse mène à la note éliminatoire comme farine animale mène à l ’abattoir.” (Autre penseur non identifié du début du XXIème siècle) QUE FAIRE? Vous avez besoin (comme d’habitude, mais surtout là) d’une IM très forte. Le minimum attendu est un “oui (ou non) parceque…”, mais il y a quand même plus subtil. Cherchez donc à élaborer une IM autorisant de percutantes synthèses, ou armée de points de repères très solides, tout à la fois démontrant ouverture d’esprit et entrebaillant des portes, préservant des passerelles et fixant des limites, comme dans la série des “oui, à partir du moment où…”; “non, jusqu’au moment où…”; “oui, dans la mesure où…”; “non, pas dans la limite de… mais dans celle de…”; etc…
TYPE:Sujet imposant une démonstration. Exemple: Montrez le rôle de l'ONU dans le règlement des conflits récents. Retour menu RISQUES: Ce type de sujet part d’un constat, d’un postulat exprimé avec plus ou moins de force, et que l’on vous demande de démontrer. Le premier piège consiste alors, consciemment ou pas, à renier le constat:“le rôle de l’ONU est nul.” Cette tentation est réelle, surtout si le postulat est franchement discutable (cf exemple). Le second piège consiste à transformer le constat en IM: “le rôle de l’ONU est réel.” Dans le premier cas, vous exprimez au jury son incompétence et soulignez son manque de clairvoyance, en lui imposant un postulat intelligent, contraire au postulat idiot qu’il a rédigé. Dans le second cas, vous lui léchez les bottes en lui disant qu’il a raison, ce qu’il sait déjà. Et dans les deux cas vous n’avez pas répondu à la question. A l’année prochaine. QUE FAIRE? Appréhendez le sujet comme un bon militaire qui, pétri d’honnêteté intellectuelle, ne remettrait jamais en cause les affirmations de l’échelon supérieur. Ou plus exactement pas dans un premier temps, car il est possible et même souhaitable de mettre en exergue les limites du postulat, mais bien évidemment seulement après en avoir démontré avec force les aspects valides. Vous pensez bien que le jury est conscient desdites limites, et qu’il attend de vous cette subtilité, qui doit être amenée avec délicatesse, mais ne saurait faire défaut à votre démonstration. Si le postulat ne supporte aucune restriction (rare), alors vous êtes dans le cas d’une question de cours.
PARTICULARITES TERMINOLOGIQUES Retour menu • - Selon vous,… • A votre avis,… • D’après vous,… • Que pensez-vous de… • Qu’en pensez-vous.? • Vous semble-t-il… • Vous paraît-il … • A quelles conditions… • Dans quelle mesure… • Dans quelles limites… • Présence de “peut-il ou doit-il”, ou d’adverbes dans l’énnoncé du sujet. • Les sujets amenés par ces expressions requièrent un avis personnel, ce qui appelle deux remarques: d’une part il ne s’agit pas nécessairement d’un sujet prospectif, et d’autre part il semble difficile de répondre par l’émission d’un avis personnel “brut”, sans l’éclairer d’un bilan des existants sur ledit sujet. Une solution consiste alors peut-être à traiter ce type de sujet comme un sujet binaire (bilan + avis personnel). • Attention: derrière une apparente similitude, ces trois expressions (très fréquentes dans les énnoncés) amènent des problématiques qui peuvent être parfois totalement différentes: le hors sujet guette! • Ces formes indiquent en fait la problématique qui est sous-jacente. Quelques exemples: nécessairement = problématique relative au caractère de nécessité entre X et Y; exhaustivement = au caractère d’intégralité; systématiquement = au caractère d’inéluctabilité; peut-il = caractère de potentialité; doit-il = caractère d’obligation, etc…
Retour menu CONCLUSION • Il serait prétentieux et caricatural de vouloir catégoriser de façon rigide les sujets proposés. C’est pourquoi cette présentation n’a qu’une valeur indicative: il est bien évident qu’un même sujet peut répondre aux critères de plusieurs types, il appartient donc au candidat de cerner les pièges inhérents à chaque sujet dans leur globalité. Par exemple, il est tout à fait possible d’avoir à traiter un thème brûlant d’actualité, de nature philosophique et touchant à l’éthique, en s’inscrivant dans un esprit prospectif qui remettra en cause des choix nationaux. Or vous ne disposerez que d’une douzaine de minutes de préparation pour dégager l’essentiel d’une PROBLEMATIQUE souvent complexe et à facettes… • C’est là toute l’extraordinaire difficulté de cette épreuve.