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Le rhumatisme articulaire aigu. Dr Sonia Hamdi Service de Cardiologie. Objectifs. 1- Définir le rhumatisme articulaire aigu 2- Décrire les signes cliniques de la polyarthrite du rhumatisme articulaire aigu. 3. Décrire les manifestations cardiaques du R.A.A.
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Le rhumatisme articulaire aigu Dr Sonia Hamdi Service de Cardiologie
Objectifs 1- Définir le rhumatisme articulaire aigu 2- Décrire les signes cliniques de la polyarthrite du rhumatisme articulaire aigu. 3. Décrire les manifestations cardiaques du R.A.A. 4. Enumérer et décrire les manifestations du RAA. 5. Indiquer et interpréter les examens de laboratoire à pratiquer lors d'une poussée de rhumatisme articulaire aigu. 6. Connaître les modalités du traitement d'une crise de R.A.A. 7. Indiquer les principes de la prophylaxie du R.A.A. et préciser leurs modalités d'application.
Introduction et Définition Objectif 1
Définition • Le rhumatisme articulaire aigu (R.A.A.) est une maladie inflammatoire secondaire à une infection à streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A. • Sa gravité est liée aux complications cardiaques. • Le R.A.A. est une affection auto-immune et on considère que les principales cibles, articulaires et cardiaques, résultent d’une analogie de structure entre le streptocoque et ces tissus
Le RAA est une maladie inflammatoire générale. • Il est l'expression clinique d'un conflit immunologique touchant le cœur, les articulations, le système nerveux central et les tissus sous cutanés. • L'atteinte sélective de certains tissus (capsules articulaires, valves cardiaques) semble découler d'une parenté antigénique entre ces tissus et certains éléments de la paroi streptococcique. Un dérèglement immunitaire (immuno-allergie, réaction auto-immune) est très probablement à l'origine du RAA • si on prend en compte le délai entre l'angine et le début de la maladie, l'absence de germes au sein des lésions, l'efficacité d'une éradication précoce des composants immunogènes du streptocoque par le traitement antibiotique et enfin l'action spectaculaire des corticoïdes ou de l'aspirine.
Les Signes Cliniques Objectif 2
SIGNES CLINIQUE1- Antécédents • Dans les antécédents de sujets atteints de rhumatisme articulaire aigu, on note très souvent la streptococcie causale: Scarlatine, otite, angine le plus souvent. • L'angine streptococcique se caractérise par un début brutal avec fièvre élevée, céphalées, douleurs pharyngées, amygdales souvent augmentées de volume, rouges ou érythémato-pultacées. • Cette infection des voies respiratoires n'aura duré que quelques jours pendant lesquels l'enfant aura reçu un traitement antibiotique trop bref ou inadéquat. • Les premières manifestations de la maladie rhumatismale n'apparaîtront qu'environ deux semaines plus tard.
2- Signes d'un état inflammatoire général • Ces signes manquent rarement. • Fièvre élevée à 38-39° ou d'un fébricule associé à des sueurs, • Une asthénie, une anorexie, des douleurs abdominales, • Une pâleur plus importante que ne le voudrait l'anémie qui est modeste.
3-La polyarthrite aiguë • Polyarthrite aiguë, fugace et mobile touchant généralement les grosses articulations: genou, cheville, coude, poignet, et parfois les petites articulations comme les doigts et les articulaires profondes comme la hanche. • L'inflammation ne se limite pas à l'articulation; le tendons et les tissus péri-articulaires sont aussi enflammés, c'est à dire rouges, oedématiés, chauds et douloureux.
La polyarthrite est fugace, c'est à dire qu'elle ne dure que 2 à 3 jours sur une articulation. • Elle est migratrice car elle libère une articulation pour en atteindre une autre en l'absence de traitement. Elle évolue spontanément vers la guérison et au bout de quelques jours, l'atteinte articulaire disparaît sans laisser de séquelles. • Cette caractéristique est fondamentale et l'on peut dire que toute polyarthrite aiguë qui a laissé des séquelles n'est pas du rhumatisme articulaire aigü.
4-La cardite rhumatismale • Elle représente le risque majeur de la maladie et justifie l'auscultation quotidienne voir bi-quotidienne du malade. • Elle peut toucher toutes les tuniques cardiaques soit isolément, soit en association.
Péricardite aiguë rhumatismale isolée • C'est une péricardite bruyante hautement fébrile. Elle est sèche puis avec épanchement. • L'évolution est favorable en général sous traitement. • La tamponnade est exceptionnelle et elle n'évolue jamais vers la constriction.
b) La myocardite aiguë • Elle est très fréquente mais rarement patente. La forme latente a une traduction purement électrique sous la forme d'un bloc auriculo-ventriculaire du 1er degré. • La forme patente associe dyspnée, assourdissement des bruits du cœur, tachycardie, bruit de galop et gros cœur radiologique.
c) L'endocardite rhumatismale • C'est la forme la plus commune et dont le diagnostic est le plus souvent difficile voire méconnu. Elle devra être recherché systématiquement par l'auscultation quotidienne du patient. • On doit dépister l'apparition des souffles, analyser leur évolution et affirmer éventuellement leur organicité. L'organicité des souffles systoliques est le plus souvent difficile chez ces malades très souvent fébriles et anémiés. • En l'absence d'un souffle organique de régurgitation valvulaire, les données de l'échocardiographie Doppler ne sont pas suffisantes pour affirmer le diagnostic.
5- Les manifestations cutanées • Elles sont rares mais quand elles existent, elles sont d'une grande valeur diagnostique.L'érythème marginé : ce sont les plaque brunâtres à liserés rouges, saillantes, qui siègent au niveau des segments proximaux des membres et du tronc. Elles respectent la face et les muqueuses.Les nodosités sous-cutanées : ce sont des nodules de la taille d'un grain de mil ou d'une noisette qui siègent en général au niveau des insertions tendineuses, des saillies osseuses des articulations. Elles évoluent en quelques jours sans laisser de traces mais peuvent être longues à disparaître. Ces nodosités d'apparition tardives sont généralement considérées comme l'indice d'un rhumatisme articulaire aigü sévère
6 La chorée de SYDENHAM • Elle est devenue exceptionnelle. C'est une manifestation tardive de la maladie streptococcique pouvant survenir quelquefois plusieurs mois après l'épisode initial. • Le début est insidieux marqué par une hypotonie et des modifications de l'humeur.
B. SIGNES BIOLOGIQUES • 1 - Les signes d'inflammation générale non spécifiques • Il s'agit d'une anémie modérée avec une leucocytose à polynucléose. • L'accélération de la vitesse de sédimentation dépasse 50 mm à la première heure. Il y a une élévation de la fibrinémie et une hyper-alpha 2 globulinémie. • La protéine C réactive est positive.
2 - Les signes d'infection streptococciques La recherche du streptocoque bêta-hémolytique dans le pharynx par le prélèvement de gorge est décevante car le streptocoque qui a provoqué l'infection a habituellement disparu lors de la crise de rhumatisme articulaire aigu. L'élévation du taux des anticorps anti-streptococciques témoigne de la réaction immunitaire post-streptococcique. Le dosage des anti-streptolysines O (ASLO) montre une élévation significative (taux normal inférieure à 200 UI). Plus qu'un titre élevé, c'est surtout l'augmentation progressive du taux des ASLO entre deux examens qui est évocatrice. Il faut savoir que 20% des streptocoques A ne produisent pas de streptolysine O, ce qui justifie la recherche d'autres anticorps (anti-streptokinase, anti-D-nase).
Diagnostic positif Objectif
Diagnostic positif • Le diagnostic est simple dans les formes typiques. • Il peut être difficile dans certaines formes pauci-symptomatiques ou trompeuses notamment chez les jeunes enfants. • Dans le soucie d'aider au diagnostic T.DUCKETT JONES avait formulé des critères susceptibles d'aider à l'identification de la maladie rhumatismale en 1944. • Ces critères furent modifiés et révisés à plusieurs reprises.
A) Les critères majeurs • La cardite • La polyarthrite • La chorée • Les érythèmes marginés • Les nodosités sous cutanés
B) Les critères mineurs Critères cliniques • La fièvre • Les arthralgies • Les antécédents rhumatismaux personnelsou de cardiopathie post-streptococcique Examens de laboratoire • La VS accélérée • L'hyperleucocytose • La C Réactive protéine positiveElectrocardiogramme • L'allongement du PR
C) Les preuves d'une infection Streptococcique récente 1. Élévation significative des titres des anticorps Streptococciques( ASLO) 2. Prélèvement de gorge positif au streptocoque bêta-hémolytique 3. scarlatine récente (2 a 3 semaines )
Ainsi la présence de deux critèresmajeurs ou l'association d'un critère majeur et de deux critères mineurs rend très probable le diagnostic de rhumatisme articulaire aigu. • Ce diagnostic devient presque certain si on retrouve en plus les éléments témoignant d'une infection Streptococcique.
Diagnostic différentiel Objectif
Diagnostic différentiel • Maladie de Still (polyarthrite rhumatoïde chronique de l'enfant) • Arthrite virale (rubéole, hépatite, oreillons…) • Arthrite infectieuse • Ostéomyélite • Hémopathie (leucose, drépanocytose, hémophilie…) • Purpura rhumatoïde • Maladie périodique • Collagénose (lupus érythémateux disséminé ou LED, périartérite noueuse, dermatomyosite)
Le Traitement Objectif
1 - Traitement curatif Il est aujourd'hui parfaitement codifié. Il a pour but de stériliser le foyer Streptococcique et de juguler la maladie inflammatoire. 1.1 - Stériliser le foyer streptococciqueLa pénicilline G, 500 000 UI/kg/jour pendant 10 jours ou bien une seule injection de Benzathine pénicilline à la dose de 1.200 000 UI chez l'enfant de plus de 30 kg et 600 000 UI chez l'enfant de moins de 30 kg.En cas d'allergie on pourra utiliser un macrolide (50 mg/kg/jour).
1.2 - Juguler la maladie inflammatoire • Il faut un repos au lit du malade • Corticothérapie reposant sur l'administration de Prednisone (Cortancyl) à la posologie de 2 mg/kg sans dépasser 80 mg / 24 h. • Ce traitement est à poursuivre 6 semaines à la dose de charge avec un arrêt progressive en 2 à 3 mois afin d'éviter un effet rebond ou une reprise évolutive à l'arrêt du traitement.
2 - Prévention du rhumatisme articulaire aigu 2.1 - Prévention secondaireIl s'agit de la prévention des rechutes et des complications : • Amydalectomie, • Traitement ou avulsion des dents mortifées • Pénicillinothérapie au long cours : Benzathine pénicilline en injection intra-musculaire : adulte et enfant de plus de 30kg 1 200 000 UI ; enfant de moins de 30 kg 600 000 UI • Toutes les trois semaines pendant 5 ans en l'absence de cardite et le plus longtemps possible si une cardite est associée.
2.2 - Prévention primaireLa prévention primaire comporte :les mesures générales : Il s'agit de l'amélioration du niveau de vie des populations, de l'éducation pour la santé et la prévention des infections Streptococciques dans les collectivités.la chimiothérapie : Il s'agit du traitement systématique des angines par des antibiotiques pendant 10 jours. A défaut, on fera une seule injection intra-musculaire de Benzathine pénicilline