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Derrière la dette, la crise du capitalisme. I. Le contexte : La crise du capitalisme. Recul du taux de profit dans les années 60 et 70. La réaction des classes dominantes face à la baisse des profits. Le projet néo-libéral : deux piliers Libéralisation de l’économie - Déréglementations
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I. Le contexte : La crise du capitalisme
La réaction des classes dominantes face à la baisse des profits Le projet néo-libéral : deux piliers Libéralisation de l’économie - Déréglementations - Privatisations - Libération des mouvements de capitaux Transformations de la gestion de la force de travail - Évolution des salaires < celle de la productivité - Régression de la protection sociale
Conséquences : Relèvement du taux de profit à partir des années 1980 Accélération de la financiarisation Augmentation des inégalités Chômage élevé et précarité croissante
Part des salaires dans la valeur ajoutée brute des Stés non-financières en France(%)Rapport Cotis (INSEE, 2009)
L’investissement des entreprises ne suit plus leur profitFrance 1950-2008 En % de la valeur ajoutée. Source: Insee
Répartition de plus en plus inégalitaire :45% des revenus pour les 10% les plus riches Retour au début du XXe siècle 1/3 des revenus pour 5% 1/5 des revenus pour 1% Source : E. Saez, Striking It Richer ; données fiscales USA, Univ. of California
A partir de 2007, la crise du néo-libéralisme Le capitalisme a besoin de profit et de débouchés La détérioration de la situation de la masse des salariés pèse sur la demande et ne peut être compensée durablement par l’emballement du crédit : tendances à la surproduction Crise des subprimes aux USA, puis crise bancaire et financière
Les enchaînements de la crise 2006 : Ralentissement du marché immobilier US ↓ 2007 : Crise immobilière US ↓ 2008 : Crise financière US ↓ 2008 : Crise financière mondiale ↓ 2009 : Crise économique mondiale ↓ 2010 : Crise des finances publiques en Europe ↓ 2011 : Crise de l’ Europe, crise de l’euro
2009 : Crise économique mondiale La crise du crédit, le quasi blocage des crédits à l’économie, transforme la crise financière en crise économique généralisée, qui se propage aussi à tous les pays par la réduction du commerce international. Ralentissement de la croissance mondiale, mais forte baisse pour l’Europe et les Etats-Unis. En France le PIB baisse de 2.6%, jamais vu depuis 60 ans. Explosion du chômage : L’Organisation Internationale du Travail compte 212 millions de chômeurs dans le monde fin 2009. Un taux de chômage proche de 10% aux EU et en France, de 20% en Espagne !
Les Etats face à la crise économique Sauver les banques et les banquiers : mesures massives de soutien aux banques sans contrepartie. Soutien temporaire à un certain nombre d’activités et d’entreprises Peu de mesures sociales Au total, pas de « moralisation » du capitalisme, malgré tous les discours.
Le coût de ces politiques Non seulement, elles ne résolvent pas la crise, mais : les déficits publics augmentent et les dettes publiques explosent.
2010-2011 : le rebond de la crise La crise de la dette publique en Europe Le ralentissement de la croissance en Europe mais aussi aux USA Pour 2012 : dernière prévision Ocde pour la France : +0,3% de croissance du PIB (alors que jusqu’en août 2011 prévision du gouvernement +2,25% pour 2012) La généralisation des politiques d’austérité
La dette publique, c’est quoi ? La dette publique est le cumul des emprunts effectués par les administrations publiques (Etat, collectivités locales, administrations de Sécurité sociale) Comment cette dette est-elle financée? Avant 1973, l’Etat pouvait se refinancer directement auprès de la Banque de France. La loi Giscard de 1973 puis le traité de Maastricht l’ont interdit, obligeant les administrations publiques à recourir aux prêts des banques privées.
Pourquoi l’explosion des dettes publiques ? Trois sources possibles de déficit : On dépense trop ; Les recettes baissent à cause de la situation économique ; On décide de baisser la fiscalité.
La dépense comprimée avant la criseFrance : évolution des dépenses (totales et hors intérêts) et recettes de l’État, en % du PIBSource : http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/documents/etudes2010/19.pdf.
L’effet de la crise Augmentation des dépenses : Soutien aux banques et aux entreprises Certaines dépenses sociales Baisse des recettes Mais en fait l’essentiel de la hausse des déficits est le choix maintenu de baisser la fiscalité sur les hauts revenus et les entreprises…
Sans les cadeaux fiscaux, la France aurait connu un léger excédent budgétaire en 2006, 2007 et 2008et, du fait de la crise, le déficit n’aurait été que de 3,3% du PIB au lieu de 7,5% en 2009.(d’après rapport Carrez, Assemblée nationale, 2010)
Origine de la montée de la dette « En l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité,Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis, Rapport sur la situation des finances publiques, avril 2010. « Entre 2000 et 2009, le budget général de l’État aurait perdu entre 101,2 (5,3 % de PIB) et 119,3 milliards d’euros (6,2 % de PIB) de recettes fiscales, environ les deux tiers étant dus au coût net des mesures nouvelles – les baisses d’impôts – et le tiers restant à des transferts de recettes aux autres administrations publiques – sécurité sociale et collectivités locales principalement. » Rapport Gilles Carrez, Commission des finances de l’AN, juin 2010. « La crise explique au plus 38 % du déficit, qui est surtout de nature structurel et résulte largement de mesures discrétionnaires. »Rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, juin 2011.
Les fragilités européennes L’Europe connaît la situation la plus dégradée, bien que n’étant pas à l’origine de la crise. Nouvelle hiérarchie mondiale (montée de la Chine et des pays émergents, maintien relatif des EU) L’Union européenne n’est pas véritablement unifiée : Zone Euro : l’euro est géré par la BCE « indépendante » De fortes disparités entre les Etats-membres Mais pas de véritable gouvernement économique, pas de fiscalité commune, pas de politique industrielle, pas de SMIC européen. En résumé, pas d’Etat européen. Les classes dominantes européennes ne sont pas unifiées, chacune veut garder son Etat pour défendre ses intérêts … Mais par contre, accord unanime pour imposer aux populations des «réformes», c’est-à-dire des politiques de démantèlement du modèle social européen: privatisations des services publics, casse du droit du travail, chômage et austérité salariale, baisse des dépenses publiques et notamment santé, retraites et éducation.
2010-2011 : de la crise grecque à la crise de l’euro Les pays les plus fragiles de l’Union européenne entrent en crise : La Grèce ; L’Irlande ; Le Portugal ; Deux pays sont menacés : l’Espagne et l’Italie. Ce ne sont pas seulement des « mauvais élèves » comme la Grèce. La réponse de l’Union européenne, quatre volets : Austérité budgétaire Fonds européen de stabilisation financière (FESF) pour « aider » les pays en difficulté (ou plutôt les banques qui ont des titres de la dette publique de ces Etats) Les doutes sur ses capacités si la crise touche l’Italie, nourrissent la spéculation. Pacte pour l’euro, et nouveau traité annoncé par Sarkozy et Merkel Renforcement du Pacte de stabilité et de croissance Traduction dans les textes nationaux des règles européennes (règle d’or) Soumission des budgets à l’accord de l’UE et d’instances non élues. * Poursuite des réformes néo-libérales
Quelles perspectives ? L’austérité renforce la récession (- 5 à 6 % de PIB pour la Grèce en 2011) Les « marchés » doutent du Fonds de stabilité et sont laissés libres de spéculer. Et le statut de la BCE n’est pas modifié : elle ne prêtera pas aux États. Dans tous les pays, des attaques contre la protection sociale, les retraites. Des pratiques antidémocratiques. Les peuples sont des « gêneurs ». Les « marchés », c’est-à-dire le capital financier mondialisé est laissé libre d’exercer son chantage (qui peut conduire à la fin de l’€)…. et le « modèle social européen » est en jeu
Des mesures incontournables contre la crise de la dette en Europe : Contrôle des mouvements de capitaux et interdiction des mécanismes spéculatifs « Audit » de la dette publique et annulation de la dette illégitime Socialisation du secteur bancaire Fin de l’indépendance de la BCE Au-delà, il faudra enclencher une autre logique économique, sociale et écologique en France et en Europe