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ENTHALPIE ET ÉNERGIE INTERNE. Thermochimie : chapitre 2. Objectifs. Comment peut-on mesurer l’énergie interne d’un système ? Et d’abord, comment définir un système ? Est-ce qu’un système peut seulement échanger de la chaleur avec l’extérieur ?
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ENTHALPIE ET ÉNERGIE INTERNE Thermochimie : chapitre 2 Guy Collin, 2008-04-09
Objectifs • Comment peut-on mesurer l’énergie interne d’un système ? • Et d’abord, comment définir un système ? • Est-ce qu’un système peut seulement échanger de la chaleur avec l’extérieur ? • S’il y a variation de volume au cours d’une transformation, cette variation de volume doit commander un certain travail qui s’ajoute algébriquement à l’échange de chaleur. Comment peut-on tenir compte de cet échange de travail ?
Postulat • Au cours de toute transformation physique, chimique, biologique, magnétique, nucléaire,... etc, qui affecte la matière, il n’y a ni création, ni disparition d’énergie. • Conséquence, l’énergie de l’Univers est constante. • Définitions de systèmes fermé et isolé, S : • Système fermé: étanche à la matière mais est perméable à l’énergie. • Système isolé : étanche à la matière et à la chaleur.
L’énergie interne d’un système • C’est la quantité d’énergie présente à l’intérieur d’un système. • Les molécules peuvent emmagasiner de l’énergie dans des réservoirs qui sont de nature : • translationnelle, • rotationnelle, • vibrationnelle, • électronique,...
Variation d’énergie interne d’un système ouvert • L’énergie interne d’un système isolé n’est pas mesurable. • Dans un système ouvert, on peut avoir accès à la variation d’énergie interne en contrôlant les échanges d’énergie avec l’extérieur. • On comptabilise négativement l’énergie qui sort du système et positivement l’énergie qui y entre. Cette réaction dégage, libère 241,6 kJ·mol-1 au cours de la formation d’une mole d’eau gazeuse.
Variation d’énergie interne d’un système ouvert • Il faut aussi préciser si la réaction a lieu à volume ou à pression constante. • Si la réaction se fait à volume constant, dans une bombe calorimétrique, il n’y a aucun échange de travail avec l’extérieur. • Si au contraire, la réaction a lieu à la pression atmosphérique, donc à pression constante, le volume diminue au cours de la réaction de 1,5 fois 22,4 litres à 22,4 litres.
Variation d’énergie interne d’un système ouvert • Si la réaction se fait à pression constante, il faut aussi tenir compte des forces de pression et comptabiliser le travail ainsi libéré. • La convention de signe est inverse de celle retenue pour l’échange de chaleur.
V" Le travail : = P dV w ó õ V' Variation d’énergie interne d’un système ouvert • Si V est constant, w = 0 et si DV 0, Þw¹ 0. • Dans le cas d’une réaction s’effectuant sans changement de volume, DE = QV.
V 2 D - - E = dV = PV + PV P q q ó 1 2 õ V 1 L’enthalpie • La grande majorité des réactions se font à la pression atmosphérique, donc à pression constante. • C’est le cas de la réaction H2 (g) + 1/2 O2 (g) H2O (g). • On définit alors une nouvelle fonction : l’enthalpie H, telle que H = E + PV. • Tout comme l’énergie interne E, H n’est pas susceptible d’être mesuré. Par contre sa variation, DH, peut l’être.
L’enthalpie • Comme w = P DV, cela entraîne que DH = qP. • Dans ce cas, qP est en fait la variation d’enthalpie à pression constante. DH = qP- w + P DV
V 2 D - E = dV P q ó P õ V 1 D n æ ö RT D - D n ç ÷ - - - E = P(V V ) = P = T q q q R P 2 1 P P P è ø Relation entre qP et qV • Soit un système chimique qui réagit à pression constante. • S’il y a variation de volume, la variation de l’énergie interne au cours de la réaction est : • La variation de volume est engendrée par la variation du nombre de moles, Dn, • Dn = nombre de moles de produits - nombre de moles de réactifs.
D n æ ö RT D n ç ÷ - - - - DE = P(V V ) = P = T q q q R P 2 1 P P P è ø Relation entre qP et qV • Mais, DE = qV car alors dV = 0, il n’y a pas eu échange d’énergie avec l’extérieur. • Si Dn = 0, qVqP • Si Dn¹ 0, DnRT = Dn 300 8,34 = Dn 2508 J à 300 K
L’enthalpie standard de réaction • L’enthalpie, H, ne peut pas être estimée : seule la variation DH peut l’être. • On définit arbitrairement une référence, appelée l’enthalpie standard de formation DH°298. • L’état standard d’une substance est représentée par sa forme la plus stable à la pression d’une atmosphère et 298 K. • L’enthalpie standard de réaction correspond à la variation d’enthalpie dans les conditions TPN observée au cours de la réaction.
La loi de HESS • La loi de HESS ou encore le principe de l’état initial et de l’état final, stipule que la variation d’enthalpie d’un système est indépendante du chemin suivi.
La loi de HESS • Remarquons qu’en soustrayant l’équation [b] de l’équation [a], on obtient l’équation [c] :
L’enthalpie standard de formation • On peut donc expérimentalement déterminer les enthalpies standards d’un bon nombre de réactions et • de proche en proche, déterminer celles des autres en utilisant la loi de HESS : Constitution de tables. • Ces tables seraient immenses et interminables. • La loi de HESS permet de décomposer une réaction en une suite de réactions selon le chemin : • décomposition de tous les réactifs en éléments stables et • reconstitution de tous les produits à partir de ces éléments.
Exemple : cas de la décomposition de l’acide formique • HCOOH () CO (g) + H2O (); DHo = ? • HCOOH () H2 (g) + C (graphite) + O2 (g) DHo = DHo(réactifs) • H2 (g) + C (graphite) + O2 (g) CO (g) + H2O () DHo = DHo(produits) • On définit arbitrairement que la chaleur de formation des éléments les plus stables dans les conditions standard TPN est nulle. • H2 (g) + C (graphite) + O2 (g) HCOOH ()
Exemple : cas de la décomposition de l’acide formique • De la même manière :
o o o = SDH ( produits ) - ( réactifs ) SDH DH réaction f f La loi de HESS • La démonstration précédente peut être faite pour n’importe quelle réaction. • De telle sorte que : • Si l’on construit une table des enthalpies standards de formation de chaque produit chimique, on saura calculer l’enthalpie de chaque réaction quelle qu’elle soit.
Influence de T sur le DHo(réaction) • Soit la réaction a A + b B m M + n N ; DH = ? • Quelle sera la variation de l’enthalpie de la réaction , DH, avec une variation de la température ? • Écrivons le cycle de HESS de telle manière que la réaction puisse avoir lieu soit à la température T1, soit à la température T2.
Influence de T sur le DHo(réaction) • L’application de la loi de HESS conduit à : • DHo(T1) = DH' + DHo(T2) + DH"
T 2 DH' = C ( réactifs ) dT et ó p õ T 1 T 1 DH" = C ( produits ) dT ó p õ T 2 Influence de T sur le DHo(réaction)
T T 2 1 o o ) = + DH - - (T (T ) C ( réactifs ) dT C ( produits ) dT DH ó ó p p 2 1 õ õ T T 2 1 T T 2 2 o o ) = + DH - DH (T (T ) C ( réactifs ) dT + C ( produits ) dT ó ó p p 2 1 õ õ T T 1 1 Influence de T sur le DHo(réaction)
T 2 o o DC ( T ) = D H ( T ) + dT ó DH p 2 1 õ T 1 La loi de KIRCHHOFF • En tenant compte de DCp = Cp(produits) - Cp(réactifs), • on réécrit l’expression sous la forme de la loi de KIRCHOFF : • Sur un intervalle limité de température (DT < 100 °) DCp = 0, DHo(T2) = DHo(T1) • Si DCp¹ 0, DHo(T2) ¹DHo(T1)
L’enthalpie de liaison • Un système réactionnel implique la rupture de certaines liaisons et la reconstruction de nouvelles. • Il est tentant d’essayer de calculer les enthalpies requises ou les énergies requises pour briser ou reconstruire ces liaisons chimiques. • La rupture et la reconstruction de liaisons identiques devaient conduire à des enthalpies de réactions identiques. • D’où l’idée de tester l’idée et, si elle s’avère vraie, de construire des tables de chaleur de liaisons.
Le cas de l’eau • Quelle énergie faut-il fournir à x g de glace à -10 °C pour la transformer en x g de vapeur d’eau à 100 ° C ? Q = x [0,5 (0 - (- 10)) + 80 + 1 (100 - 0) + 537] Q = 732 cal.
Chaleur de liaison • Soit les réactions CH4 (g) C (g) + 4 H· (g) • et C2H6 (g) 2 C (g) + 6 H· (g). • Il s’agit dans les deux cas de briser des liaisons C-H de type s. • L’énergie de réaction doit être proportionnel au nombre de liaisons C-H brisées. • De proche en proche on établit une table des énergies de liaisons courantes.
Enthalpies* de quelques liaisons simples * en kJ/mol, à 25 °C.
Enthalpies* de quelques liaisons multiples * en kJ/mol, à 25 °C.
¾ ¾ ¾ ¾ d H d E d(P V ) d E = + = dP dP dP dP P o DH DH = T T Influence de la pression sur le DHo(réaction) • Comment varie la fonction enthalpie avec la pression ? • On sait que : • Dans le cas d ’un gaz idéal, le produit PV est constant. • Cela entraîne que :
¾ æ ö d H ç ÷ ¾ ¾ = L + V p ç ÷ dP T è ø ¾ ¾ P o D D H D H = + ( L + V ) dP ó p o o õ P=1 Cas de gaz réel : DHo(réaction) = ƒ(P) • Pour un gaz réel ou un liquide on montre que : • où LP est la chaleur molaire de variation de pression. • Si a est le coefficient de dilatation thermique du fluide :
é æ ö ù 1 RT 1 R a d = ç ÷ = ê ú d V P PV T è ø ë û P puisque le produit PV = RT. RT a - - 1 T = 1 = 0 PV • Ce n’est bien sûr plus vrai pour un gaz réel qui obéit à la loi de VAN DER WAALS : æ a ö ¾ ç ÷ - P + ( V b ) = RT ¾ ç ÷ 2 V è ø Cas de gaz réelidéal : DHo(réaction) = ƒ(P) • Pour un gaz réel idéal le produit PV est constant. • où LP est la chaleur molaire de variation de pression. • Si a est le coefficient de dilatation thermique du fluide :
DH = DH + D [V ] (1 – a T) ( P – 1) o P o o Cas des solides et des liquides • Les solides et les liquides sont réputés incompressibles (du moins approximativement). • Cependant si l’on veut tenir compte du coefficient de dilatation thermique : où P est en atmosphères.
Conclusion • On ne sait pas a priori déterminer l’énergie interne d’un système, même fermé. • On sait par contre en mesurer les variations au cours d’une transformation physico-chimique en particulier lorsque la transformation se fait à volume constant (cas moins fréquent). • Lorsque les transformations se font à pression constante on définit la fonction enthalpie. Cette fonction tient compte de l’échange de travail avec l’extérieur du système.
Conclusion • Les variations d’énergie interne et d’enthalpie sont reliées entre elles à travers une relation qui implique la variation du nombre de moles observée au cours de la réaction. • Les variations d’énergie interne et d’enthalpie avec la températures sont mathématiquement reliées aux capacités calorifiques à volume ou à pression constante.