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LA GOUVERNANCE DE L’INTÉGRATION EN AFRIQUE.
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LA GOUVERNANCE DE L’INTÉGRATION EN AFRIQUE 7ème Réunion conjointe de la Conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique Abuja (Nigeria) 25-30 mars 2014 Présenté par Dr. René N’Guettia Kouassi Directeur des Affaires économiques Commission de l’Union africaine Fax: +251 11 518 2678 Email: KouassiN@africa-union.org Email: Renekouacy@yahoo.com
Plan • INTRODUCTION • Développements récents dans la mise en œuvre du Traité d’Abuja • Les spécificités de l’intégration africaine • Quelle gouvernance pour une intégration réussie et ce qui doit changer en Afrique. • ? Quelques recommandations de la COMAI de 2013 à Maurice • CONCLUSION
INTRODUCTION • L’intégration, un passage obligé pour l’Afrique • Elle doit donc passer de la simple coopération à l’intégration
Développements récents dans la mise en œuvre du Traité d’Abuja SITUATION DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES REGIONALES PAR RAPPORT À LA MISE EN ŒUVRE DU TRAITÉ D’ABUJA Source: Commission de l’Union Africaine
Tableau 1 : Projets intégrateurs initiés par l’UA au titre des quatre piliers de son Plan stratégique Source : R.N. Kouassi (2012).
Les spécificités de l’intégration africaine • → Les spécificités de l’Afrique : Elles sont connues à travers les projets et programmes de développement conçus par les Africains pour soustraire leur continent à la pauvreté et à la misère • → L’Afrique est entrain de célébrer le 50ème anniversaire du lancement de son processus d’intégration • → Faisant une tentative de bilan, nous pouvons faire ressortir les facteurs caractéristiques des spécificités du continent Source : R.N. Kouassi (2012)
→ Ce que l’Afrique a pu réaliser après 50 ans : • Des progrès relatifs dans la mise en œuvre du Traité d’Abuja • La dotation en capacités institutionnelles • La diversification de son partenariat avec le reste du monde • L’adoption de plusieurs projets intégrateurs • → Ce que l’Afrique n’est pas encore parvenue à réaliser en 50 ans : cela met en relief le contenu de sa spécificité • Un continent où la libre circulation des personnes n’est pas une réalité • Un continent qui compte encore sur l’extérieur pour le financement de ses projets intégrateurs • Un continent où les micro-souverainetés ont la vie dure • Donc un continent qui est installé dans la coopération, et qui peine à passer à l’intégration • Un continent qui commerce toujours peu avec lui-même (environ 12%) • Le commerce intra-régional est de l’ordre de 28% entre les pays de la SADC ; 19% entre les pays de la CEDEAO ; de 15% entre les pays du COMESA ; de 9% entre les pays de l’UMA ; et de 1,2% pour les pays de la CEEAC
Le continent compte plus d’une quarantaine de monnaies • Un continent qui connaît une pauvreté excessive en infrastructures de tout genre. Pour combler son déficit infrastructurel → 93 milliards de $ par an en investissement • Un continent où l’agriculture est encore dans l’incapacité de nourrir ses populations → Aujourd’hui la question de « l’accaparement des terres » → 9 millions d’ha de terre achetés ou loués ? → la Chine (en 2008) → détiendrait, à elle seule, 2.900.000 ha. • Un continent encore sous-industrialisé alors que de potentialités réelles existent: • 60% de terres arables • Seulement 10% des produits alimentaires consommés a fait l’objet de transformation • L’ensemble des matières premières minières et énergétiques s’y sont donné rendez-vous • La part des produits manufacturés dans les exportations reste encore faible
Un continent, environ 1 milliard d’habitants, essentiellement de jeunes. Le dividende démographique risque de ne pas se produire • Un continent qui a encore un retard gigantesque en science et en technologie à rattraper ; lorsqu’il est comparé aux autres régions en développement • Un continent qui ne produit pas encore ses propres statistiques • Un continent où le secteur privé ne court pas encore de risques industriels dans la transformation économique • Un continent qui émet 3% de gaz carbonique (Co2) et qui doit adopter une stratégie de croissance prudente ? • Une croissance relativement forte mais pauvre en emplois • Des potentialités naturelles, énergétiques, immenses, mais pauvre en énergie
III. Quelle gouvernance pour une intégration réussie et ce qui doit changer en Afrique? • « L’inter-gouvernementaliste » vs le « supranationalisme » • Les mécanismes de prises de décision • Passer de la coopération à l’intégration • Le mode de financement des projets intégrateurs • Construire l’identité africaine • Bâtir les institutions financières africaines • Harmoniser les statistiques africaines • La libre circulation des personnes en Afrique • Rationaliser les partenariats avec le reste du monde • Sortir de la rhétorique et promouvoir la culture du respect de la parole donnée. Combler l’abyssal déficit dans la mise en œuvre des décisions prises
Quelques recommandations de la COMAI de 2013 à Maurice • développer et promouvoir une nouvelle forme et un nouvel esprit de panafricanisme pour faire face aux défis du monde actuel en faisant appel à des mesures pratiques visant à maximiser les potentialités du continent, à réaliser son émancipation en matière de développement et consolider sa transformation économique ; • œuvrer au renforcement de la confiance mutuelle afin d'approfondir le processus d'intégration; • œuvrer à la mutualisation progressive de leurs souverainetés par l’internalisation des décisions régionales et continentales, conformément aux dispositions de l'Acte constitutif et du Traité d'Abuja; • renforcer le pouvoir des institutions régionales et continentales afin de leur permettre de jouer leur rôle dans la coordination et l'accélération du processus d'intégration;
mobiliser les ressources nationales et autres telles que les Sources alternatives de financement de la Commission de l’Union africaine et la Facilité de financement des infrastructures en Afrique qu’envisage de mettre en place la Banque africaine de développement, pour financer les projets d’infrastructure régionaux et continentaux susceptibles de promouvoir l’intégration ; • accélérer la libre circulation des peuples en allégeant les conditions de délivrance de visas ; • opter pour un modèle de développement et de croissance économique inclusif ; • mettre en place un mécanisme interdépartemental de coordination de l’intégration aux niveaux régional et continental ; • accélérer la délivrance de passeports de l’UA aux citoyens africains en émulation de l’expérience de la CEDEAO et de la CAE ;
organiser, en attendant la mise en œuvre intégrale des décisions pertinentes visant à rendre les Comités techniques spécialisés (CTS) opérationnels, une Conférence conjointe des Ministres Africains de l’Intégration et des Ministres de l’Economie et des Finances en vue d’une participation accrue au processus de prise de décision et de mobilisation de ressources suffisantes pour l’exécution des différents programmes d’intégration ; • élaborer un cadre harmonisé en vue d’évaluer, de manière scientifique, la mise en œuvre du processus d’intégration, à l’aide d’indicateurs d’intégration et de critères communs d’évaluation et d’appréciation, sur la base du Plan de développement intégral de l’UA ; • Demandons également à la Commission de l’UA, en collaboration avec les CER et les autres parties prenantes, d’élaborer des politiques et des programmes spécifiques sur l’échange d’expériences et de main-d’œuvre qualifiée entre pays africains.
CONCLUSION • Oui pour une Afrique politiquement et économiquement intégrée, prospère et pacifique, gouvernée par ses filles et ses fils et qui joue un rôle essentiel dans la gestion des affaires planétaires (vision de l’Union africaine) ; • Mais cette vision s’apparenterait à un leurre si l’Afrique ne passe pas de la coopération à l’intégration ; • Si elle ne procède pas à un partage de souveraineté comme gage visant à apporter des solutions collectives, efficaces et durables aux problématiques contemporaines ;