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ASSOCIATION SCOLAIRE MULTILATÉRALE COMENIUS “L'ORIENT ET L'OCCIDENT, LA FUSION DE DEUX MONDES.”. US ET COUTUMES: L'EXOTISME AU QUOTIDIEN. L'ORIENT EN ANDALOUSIE: COUTUMES ANCESTRALES. Les contacts entre les populations supposent des échanges à tous les niveaux.
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ASSOCIATION SCOLAIRE MULTILATÉRALE COMENIUS “L'ORIENT ET L'OCCIDENT, LA FUSION DE DEUX MONDES.”
US ET COUTUMES: L'EXOTISME AU QUOTIDIEN. L'ORIENT EN ANDALOUSIE: COUTUMES ANCESTRALES.
Les contacts entre les populations supposent des échanges à tous les niveaux. En apparence, chaque pays a ses propres traditions, ses propres us et coutumes, mais dans le fond, tout se ressemble. Le contact entre différentes façons d'organiser la vie d'un peuple mène à un certain degré de synchrétisme, bien au-delà de l'orthodoxie religieuse et culturelle. L'imbrication de l'Orient et de l'Occident est aussi manifeste dans ce domaine. 0.- Introduction.
Terre de civilisation très ancienne, l'Andalousie a toujours été très perméable aux influences venues d'ailleurs. Regorgeant de richesses, elle fut toujours convoitée aussi bien par les riches cités commerçantes du Levant Méditerranéen que par les peuples guerriers. Une fois arrivés sur place, ces peuples étrangers y sont restés, finissant par se mélanger aux populations déjà sur place, et y apportant leur ingrédient particulier à cette fusion en constante évolution, dont résulte l'actuelle culture andalouse. Au niveau des us et des coutumes, cette fusion s'est effectuée aux niveaux religieux et profane.
1.- La religion. Les religions monothéistes pratiquées en Europe sont toutes originaires du Moyen Orient. Profondément Chrétienne, l'Andalousie d'aujourd'hui doit beaucoup aux apports effectués par l'Orient Antique, surtout par le Judaïsme. Toutes les festivités religieuses, ainsi que les rites qui les accompagnent ont leur acte de naissance à l'autre bout de la Méditerranée.
Le rite du mariage, institué en Asie Mineure, a été adopté par toutes les religions anciennes, et nombreuses sont les réminiscences qui nous conduisent à la tradition juive: le port du voile blanc de la part des jeunes mariées, l'échange des anneaux entre les époux, le versement des arrhes, et l'acte de boire rituellement le vin de la même coupe, tradition celle-ci qui n'est plus pratiquée en terre catholique.
1.2.- Les commémorations solennelles. 1.2.1.- La purification par le jeûne. La définition chrétienne des péchés capitaux a été adoptée de la tradition juive. Un des péchés est celui de la gourmandise. C'est pourquoi, un des rites de purification est constitué par le jeûne, en commémoration du souvenir du jeûne prolongé des grands messagers des trois grandes religions monothéistes. En Andalousie, le Carême préalable à la Semaine Sainte est actuellement de moins en moins suivi. Cependant, comme nous le verrons dans la partie consacrée à la gastronomie, toute une série de spécialités culinaires s'est imposée même dans les foyers non pratiquants.
1.2.2.- Le deuil. Dans la tradition juive, le deuil est marqué par l'imposition des cendres sur la tête. Ce geste symbolise le devenir de tout un chacun le moment venu. Il exprime la nécessité d'être humble, modeste, et de ne pas oublier que personne n'est éternel en ce monde. Dans la tradition chrétienne, l'imposition des cendres a lieu le Mercredi des Cendres, et il marque le début du Carême, période de quarante jours de jeûne purificateur et d'abstinence de tout ce qui est considéré comme péché. En Andalousie, tout comme dans le reste de l'Espagne, nombre de fidèles vont aux églises pour recevoir l'imposition des cendres, consistant à être marqué avec des cendres sur le front par le signe de la Croix.
Dans l'antique Judée, les héros de guerre et autres personnalités charismatiques étaient accueillies dans les villes par une foule en liesse agitant des rameaux de palmiers et des branches d'olivier. C'est ainsi que Jésus-Christ fut reçu à Jérusalem, lors de la phase finale de sa prédication. Aujourd'hui, en souvenir de cet événement, lors de la procession du Dimanche des Rameaux (Domingo de Ramos), des palmes de palmier et des rameaux d'oliviers sont disposés sur les trônes sculptés simulant l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem. De même, la foule dispose ces mêmes objets dans leurs balcons, spécialement si ceux-ci se trouvent sur le trajet d'une procession.
1.3.1.- Quelques usages populaires. Héritière des célébrations du Solstice d'Hiver remontant à la plus lointaine Antiquité, les festivités de Noël Chrétien n'en gardent pas moins des rapports étroits avec la Hannoukah juive. Certains rites tels l'allumage des cierges, les grands repas en famille et l'échange de cadeaux en sont une preuve. 1.3.- Les commémorations joyeuses: la Nativité.
La Hannoukah juive, la “Fête des Chandeliers”, commémore la dédicace du Temple de Jérusalem par Judas Maccabée. Elle dure sept jours, et chaque jour, un cierge est allumé et placé dans le chandelier à sept bras. À la fin, les septs bras du chandelier sont allumés. C'est alors que l'on célèbre un grand repas en famille et que des cadeaux sont échangés. La Nativité Chrétienne, “Noël” en français, “Navidad” en espagnol, commémore la venue au monde de Jésus Christ, et elle a lieu pendant la dernière semaine de décembre. Par analogie, l'Islam a aussi sa fête de la Nativité, en commémoration du jour de la naissance du prophète Mahomet.
C'est lors de ces festivités des trois grandes religions monothéistes que l'on procède à l'échange des cadeaux. En Espagne chrétienne, en raison d'un croisement hispanique entre le calendrier grégorien actuel et le calendrier julien en vigueur jusqu'au bas Moyen Âge, l'échange des cadeaux se fait non pas le jour de Noël (25 décembre), mais le jour de l'Épiphanie, ou Jour des Rois Mages (“Día de Reyes”), le 6 janvier.
Pour finir, lors des festivités de Noël, on installe dans les maisons espagnoles, dans les églises, dans les bâtiments publics, les écoles, les hôpitaux et autres dépendances publiques ou privées, un “Belén”, ou crêche, où l'on reconstitue l'étable à Bethléem où Jésus Christ est venu au monde. Tous les personnages y sont présents: la Vierge Marie, Saint Joseph, les trois Rois Mages adorant le Christ nouveau-né, la vache et l'âne qui ont réchauffé son berceau, les autres animaux de l'étable, les bergers, etc... Depuis peu, on installe aussi le sapin de Noël venu d'Europe du nord, mais le “Belén” d'inspiration orientale est indispensable.
Le religieux a largement débordé dans la vie de tous les jours, et nombre d'impositions religieuses ont conditionné des domaines tels la gastronomie, à tel point que ces coutumes sont respectées même par les non pratiquants. 2.1.- La Semaine Sainte. Pendant la Semaine Sainte, c'est toute une tradition gastronomique qui, à partir de la Loi Mosaïque et des impositions religieuses chrétiennes, s'est imposée, puis s'est maintenue jusqu'à date. 2.- Coutumes profanes: la gastronomie.
Nombre de plats à base de légumes et de poisson sont cuisinés, les ingrédients préférés étant les poix chiches, les bettes, et l'onmiprésente morue. Le “potaje de bacalao” (“Pot au feu de morue”) est le plat de Jeudi et de Vendredi Saint.
Comme desserts, les pâtisseries les plus prisées sont le riz au lait parfumé à la canelle (“Arroz con leche”) et la crême renversée (“Natillas”), décorée avec des biscuits et parfumée à la canelle.
D'autres pâtisseries, où le sucre ne fait jamais défaut, sont également à l'honneur, telles les délicieuses “torrijas”, et les succulents “pestiños” du Sud, baignés dans du miel, quoique à Grenade ils le sont dans de l'”almíbar” ou sucre fondu parfumé au citron. Ces pâtisseries ne peuvent nier leur origine orientale.
2.2.- Noël. Lors des festivités de Noël, c'est toute une succession de succulentes préparations gastronomiques qui défilent sur les tables andalouses. Les pâtisseries traditionnelles sont pour la plupart d'origine orientale, tels le turrón (préparation à base de miel cuit et de pâte d'amandes), les “mazapanes” (pâte d'amendes caramélisées avec du sucre), et les “alfajores”. Quant aux traditionnels “mantecados”, ils ont été inventés en Andalousie au XVIe siècle, et sont passés au Maroc voisin postérieurement.
3.1.- Origines. Une des traditions les plus polémiques, mais aussi les plus ancrées dans la culture de la Péninsule Ibérique, c'est la “Corrida”, ou “Course des Taureaux”. Cette tradition consiste en un combat à mort entre un homme et un taureau, entre l'Homme et l'Animal, entre l'Intelligence et la Raison Humaine et la Force Sauvage de la Nature.
Originaire de la Crète Antique et autrefois étendue dans l'ensemble du bassin méditerranéen, les combats entre les hommes et les taureaux revêtaient un caractère sacré et initiatique, et étaient réservés à la jeunesse des familles puissantes. Pendant ces combats, les jeunes hommes devaient montrer leur habileté devant la bête, et devaient la maîtriser avant de la mettre à mort. La moindre erreur de calcul pouvait entraîner la mort irrémédiable du combattant.
Méprisée par les Musulmans, la Corrida n'a été pratiquée que par des Chrétiens. Ayant évolué tout au long de l'histoire de la Péninsule Ibérique, les courses de taureaux sont régies par des règles très strictes qui ont été définitivement établies au XVIIIe siècle, date à laquelle commence la construction des Arènes stables dans toutes les villes et grands villages hispaniques. 3.2.- Le rite actuel.
3.2.1.- Les types de corridas. En Espagne, plusieurs types de combats existent: - la corrida à pied: le torero (combattant de taureaux) se mesure tout seul à l'animal.
- la corrida de “rejoneadores”: c'est un combat entre un cavalier et un taureau. Le cheval, richement orné de rubans de plusieurs couleurs, n'a pas de protection. La moindre erreur de calcul du cavalier peut entraîner une catastrophe. Dans tous les cas, le combat suit des règles extrêmement strictes.
3.2.2.- Les règles. Un combat (en espagnol, la “lidia”), sera jugé en fonction du courage du torero, de son extrême sang-froid, des qualités du taureau, ainsi que du respect des règles ci-dessous exposées: - chaque combat doit durer au maximum 20 minutes, le temps que le taureau met à comprendre que la cape ne bouge pas toute seule, mais l'est par le torero. A ce moment, l'animal attaque le torero de face. La pique est destinée à diminuer la force considérable du taureau, et non pas à lui faire du mal ou à le blesser. Pour cette raison, l'animal se fait piquer au garrot, dans la partie graisseuse la plus épaisse du cou.
- le torero doit affronter seul l'animal, aussi bien avec la cape rose et jaune qu'avec la “muleta”, la cape rouge vif employée lors de la “faena”. - l'épée n'est employée qu'à la fin, lors de la mise à mort du taureau. - quand l'animal se rend compte que l'homme bouge la cape dans tous les sens, il doit être mis à mort. A ce moment, le torero doit placer le taureau de telle façon qu'il puisse lui enfoncer l'épée dans la colonne vertébrale et l'abattre d'un coup sec, sans lui provoquer de blessures internes graves. Devant mourir par épuisement physique, la souffrance de l'animal n'est aucunement tolérée par le public.
- Lors de la mise à mort, le torero doit éviter de perforer les organes internes de l'animal, et donc d'éviter l'hémorragie par le nez ou la bouche. S'il y a perforation d'un organe, et donc, hémorragie, il y aura “mort sale”. Dans ce cas, le toréro sera jugé avec une sévérité extrême. - Tout au long de la “faena”, le toréro peut être pris de panique à tout moment. Il se mesure seul à 600 kilos de force et d'impétuosité. Pour cette raison, les “aficionados”, ou public assistant à une corrida, apprécieront et jugeront le degré d'extrême sang froid et de contrôle absolu de tous les réflexes du torero. Le contrôle de soi-même peut marquer la différence entre le succès et l'échec, mais aussi entre la vie et la mort.
La tombe de Manolete, à Séville, un des plus grands toreros de l'histoire, tué par le taureau Islero en 1947.
Etant une manifestation culturelle inséparable du patrimoine culturel hispanique, la taureaumachie a de tous temps inspiré les artistes des différentes époques, depuis le Moyen Âge jusqu'à l'art contemporain, depuis l'époque des Cantigas du roi Alphonse X de Castille (XIIIe siècle) jusqu'à Picasso. Le grand peintre des XVIII-XIXe siècles Francisco de Goya (1756-1828) a élaboré un catalogue complet de la taureaumachie de son époque au moyen de dessins gravés à l'eau forte et de diverses peintures.