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Commotions cérébrales

Commotions cérébrales. Le 6 octobre 2007, à Cardiff en quart de finale de la coupe du monde de Rugby à XV contre la Nouvelle Zélande, Serge Betsen est victime d'une commotion sévère.

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Commotions cérébrales

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Presentation Transcript


  1. Commotions cérébrales

  2. Le 6 octobre 2007, à Cardiff en quart de finale de la coupe du monde de Rugby à XV contre la Nouvelle Zélande, Serge Betsen est victime d'une commotion sévère. La réaction du manager et celle de l'entraîneur sont significatives de la confusion et du manque de rigueur qui entoure trop souvent cet accident de jeu: Jo Maso: « Il n'a pas été KO, il a serré la main du toubib et les examens médicaux passés au Pays de Galles ont dit que tout allait bien ». Et le manager français d'ajouter : « On n'a pas l'habitude de mettre en danger l'intégrité physique des joueurs ». Bernard Laporte: « On a discuté avec le docteur Thierry Hermerel afin de ne pas prendre de risque. On a vu des gens compétents, des neurologues. Ils ont donné le feu vert. Sans ça, on aurait jamais pris cette décision. Et puis, qu'est-ce que ça veut dire KO ? Il y a KO et KO. Moi, des KO, j'en ai déjà fait et je m'entraînais deux jours après. Il y a plusieurs degrés dans le KO ».  Ne plus employer le terme de KO au rugby, générateur de confusion  Nécessité de bien définir ce qu'est une commotion et ce qu'elle recouvre

  3. Accident résultant d'un traumatisme • - Sur la tête (crâne, face) mais aussi le cou • - Direct (choc, coup) mais aussi indirect (mécanisme d'ébranlement, mouvement d'accélération ou de décélération brusque de la tête)

  4. Caractérisé par une détérioration immédiate et transitoire de la fonction cérébrale • Avec ou sans perte de connaissance (KO) • Se traduisant par un ou plusieurs des symptômes suivants: - Troubles de mémoire (oubli du lieu, de la période, de l'adversaire, du score) - Confusion (difficultés pour reconnaître l'endroit et l'entourage) - Mal de tête - Nausées, vomissements - Vertiges, tête qui tourne - Sensation de lenteur, de lourdeur, - Troubles de la vue, perception d'étoiles ou de lumières clignotantes - Troubles de l'audition, bourdonnement d'oreilles - Regard vide, somnolence - Mauvaise coordination, troubles de l'équilibre - Trouble de l'élocution - Lenteur pour répondre à des questions - Distraction, faible concentration, capacité de jeu réduite - Manifestations ou réactions inhabituelles et inappropriées (rire, pleurs…) • Dont la régression est progressive • Sans anomalie à l’imagerie neurologique traditionnelle (scanner et IRM)

  5. Echelle de gravité:Kelly & Rosenberg, 1997 abandonnée depuis la conférence internationale de consensus de Zurich en novembre 2008 …

  6. Conduite à tenir lorsque le joueur se relève(Third conference on concussion in sport, Zurich, 2008) Commotion ou pas ? Les 5 questions de Maddocks : - Contre quelle équipe jouons nous aujourd'hui ? (Which team are we playing today? ) - C’est quelle mi temps ? (Which half is it?)- Quelle équipe a marqué en dernier ? (Who scored last?) - Contre quelle équipe avons nous joué la semaine dernière ? (Which team did we play last week?) - Avons-nous gagné la semaine dernière ? (Did we win last week?) Une seule réponse incorrecte = commotion  sortie du joueur pour évaluation et surveillance

  7. Evaluation: signes de gravité ou pas ? ("predictors of severity, modifiers") • Amnésie: valeur +++ • Perte de connaissance (KO) surtout si > 1mn • Confusion > 15 mn

  8. Surveillance: récupération ou pas ? • Toujours en dehors du terrain • Observer l'évolution des symptômes • Rechercher un trouble de l'équilibre +++ Balance Error Scoring System: Appui bipodal, jambe non dominante en arrière, mains sur les hanches, yeux fermés, pas plus de 5 erreurs en 20 secondes • Pocket SCAT 2

  9. Retour dans la partie ou pas ? - Toujours déconseillé. - Formellement interdit dans les cas suivants: • moins de 18 ans • persistance d'un des symptômes de commotion • présence d'un des signes de gravité • - Risque majeur en cas de reprise si la récupération est incomplète: syndrome du second impact.Complication rare (17 cas depuis 1992) où un coup en apparence faible peut entraîner un oedème cérébral massif habituellement mortel.

  10. Hospitalisation ou pas ? • Commotion = perturbation fonctionnelle scanner et IRM ne sont utiles que si l’on craint une lésion neurologique associée (aggravation des symptômes, violents maux de tête, déficit focalisé, confusion persistante…) • Le joueur ayant subi une commotion ne doit jamais être laissé seul (surveillance impossible  hospitalisation) et ne doit pas conduire sa voiture.

  11. Symptômes post commotion ou pas ? Durent 5 à 7 jours en moyenne, parfois plus: Fatigue +++ Maux de tête +++ Vertiges Troubles visuels ou auditifs Trouble de la concentration et de l'attention Nausées Changement de la personnalité: irritabilité, anxiété, dépression Insomnie • Un de ces symptômes = absence de récupération •  interdiction du retour au jeu

  12. Reprise de l'entraînement ou pas ? • Pas avant la disparition des symptômes post commotion et la récupération complète des facultés cognitives • SCAT 2: examen standardisé, bonne valeur diagnostic surtout si test de base préalable, valeur medico légale +++ • Cogsport • Repos physique mais aussi nerveux: Les activités nécessitant une attention soutenue (travail intellectuel, jeux vidéos…) sont susceptibles de majorer les symptômes et même de retarder la récupération. • Reprise progressive, en plusieurs étapes: • 1. Aucune activité, repos complet • 2. Exercice léger (marche ou la bicyclette) • 3. Reprise de la course individuellement • 4. Reprise de l'entraînement sans contacts • 5. Retour au jeu

  13. Conduite à tenir si le joueur ne se relève pas: • Assurer la liberté des voies aériennes - Enlever le protège dent - Luxer la mandibule en avant pour empêcher la langue de basculer dans la gorge - Vérifier que le joueur respire • Ne pas mobiliser la tête en raison d'une possible blessure cervicale associée • Mettre en position latérale de sécurité si on maîtrise la technique • Appeler le 15 en donnant une description calme et précise de l'état du blessé • Couvrir le blessé, le surveiller, ne plus le mobiliser avant l'arrivée des secours

  14. Enlever le protège dents et vérifier que le joueur respire. S'il respire normalement le mettre en PLS: 1 - Placer le bras qui est du côté du retournement à angle droit en le faisant glisser paume vers le haut. Le coude est plié afin de faire un angle droit. 2 et 3 - Saisir ensuite le poignet opposé et placer le dos de la main contre la joue qui est du côté du retournement. 4 - Saisir le creux poplité de la jambe opposée en passant par-dessus le genou. Soulever le genou de telle façon que la jambe forme un triangle. 5 et 6 - Reculer pour laisser la place au retournement, puis faire pivoter la victime lentement et régulièrement en se servant de la cuisse comme levier 7 - La main qui tenait le genou se place au coude afin de maintenir le bras pendant que l'autre main se retire de sous la tête.8 - La cuisse qui sert de béquille est placée à angle droit par rapport au corpspour stabiliser la position Couvrir et surveiller.

  15. En rose: les nouvelles règles fédérales relatives aux commotions • Le diagnostic de commotion se fait sur le terrain à l'aide des 5 questions de Maddocks. Une seule réponse incorrecte suffit à authentifier la commotion et impose la sortie du joueur: la perte de connaissance (KO) n'est pas nécessaire au diagnostic. • L'autorisation de reprendre le jeu ne peut être donnée qu’après un examen soigneux du joueur commotionné permettant de diagnostiquer une récupération complète, et cet examen doit être fait en dehors du terrain. • Ces deux actes sont des actes de diagnostic, strictement médicaux. • Aucune pression ne doit être exercée sur le médecin en vue d’influencer sa décision. L'indépendance professionnelle du médecin a en effet valeur légale et il est tenu de la faire respecter (article R 4127-5 du code de la santé publique) • Tout manquement à ces obligations devra être signalé sur la feuille de match en même temps que la commotion, et sera sanctionné. • Toute commotion doit être mentionnée sur la feuille de match, en précisant s'il y a eu un des signes de gravité : amnésie, perte de connaissance, confusion > 15mn. • Après une commotion sans signe de gravité, le délai de retour à la compétition est à l’appréciation du médecin. Après une commotion avec un ou plusieurs signe de gravité, l’ interruption minimum obligatoire est de 15 jours. Si une deuxième commotion avec ou sans signe de gravité survient dans la même saison, l’interruption obligatoire est de 30 jours. • Dans tous les cas, la reprise de la compétition ne pourra se faire que sur présentation d’un certificat médical attestant la disparition des symptômes post commotion, et l’absence de contre indication. • Questions de Maddocks, pocket SCAT 2 et SCAT 2, fiches d'information des joueurs et des entraîneurs (page suivante) et consensus de Zurich sont téléchargeables sur le site de la fédération (ressources médicales et techniques)

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