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PPRE (2). Animation du mercredi 18mars 2008 Jacqueline BOUTTIER. Je t’aide... moi non plus.
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PPRE (2) Animation du mercredi 18mars 2008 Jacqueline BOUTTIER
Je t’aide... moi non plus • La question de l’aide n’est pas simple et ne peut se résumer à de la méthodologie, à du soutien ou à quelques heures en plus des cours ; elle interroge à la fois notre représentation du métier, notre rapport à l’autre, mais aussi notre conception de l’apprentissage et la responsabilité sociale de l’école, ce qui n’est pas rien. Pourtant, quels que soient le niveau, la discipline, la difficulté rencontrée, l’aide se décide souvent dans l’urgence. Il est alors difficile de prendre la mesure de tous ces enjeux et de choisir de manière pertinente d’aider ou non, comment, où, avec qui et à quel prix. • Si aider, c’est aider l’élève à réussir, alors il faut savoir ce que ce mot représente pour chacun d’entre nous, enseignants, éducateurs, parents, élèves : avoir la moyenne, être intégré dans une communauté, passer dans la classe supérieure, réussir un examen, maîtriser un certain nombre de compétences, devenir un adulte responsable, intégrer une grande école, pouvoir décider librement, accumuler un maximum de connaissances ? La liste est longue et l’on voit bien que l’aide demandée ou proposée sera fonction de l’objectif visé. Nous devons donc bien préciser pour qui et pour quoi un dispositif d’aide se met en place. • Si aider, c’est aider à apprendre, les termes du questionnement changent. Comme le parcours comporte nécessairement des moments difficiles, parfois douloureux, aider à apprendre, ce sera accompagner, encourager à prendre des risques. Ce sera surtout résister à la tentation de « faire à la place » et construire des dispositifs variés qui amènent l’élève à faire seul. Sylvie Grau, professeur de mathématiques, lycée Nicolas Appert, Nantes, et le CRAP 44 (Nantes).
10 manières de ne pas aider les élèves • Dans un article intitulé « Dix risques majeurs », paru dans Les Cahiers pédagogiques, Gérard Chauveau met en garde contre les effets néfastes d’une aide pourtant indispensable. Il liste dix façons de procéder qui peuvent entraver le succès de l’aide au destinataire en difficulté. • 1 - Le saupoudrage : intervention épisodique à l’impact superficiel. Il vaut mieux concentrer les efforts sur un soutien intense et continu. • 2 - La substitution : la séance d’aide pédagogique (lecture-écriture ou mathématiques) ne porte pas vraiment sur la difficulté de l’élève mais sur d’autres domaines : comportement, psychomotricité… • 3- La diversion : on évite la difficulté de l’élève en offrant des activités éloignées (axées sur climat ou relationnel). • 4 - La sous-stimulation : à la place du « plus » annoncé par l’aide et le soutien, on donne « moins » d’activités cognitives, moins de situations-problèmes à résoudre. • 5 - La dépendance : l’aide provoque une perte d’autonomie et déresponsabilise l’individu. • 6 - Le désengagement : parents ou enseignants peuvent se décharger du problème sur les « spécialistes » (RASED etc.) • 7 - La ségrégation : le destinataire de l’aide nécessite des mesures spécifiques, il est « traité » à part. • 8 - La stigmatisation : elle découle de la précédente. En voulant l’aider, on l’étiquette « inapte ». • 9 - La pathologisation : en polarisant uniquement sur les déficiences, et en négligeant les atouts de l’aidé, on rend difficile le déclenchement d’une dynamique positive. • 10 - L’ambivalence : double discours avec deux messages opposés : « Tu vas y arriver ! » et « Tu as trop de handicaps, ça ne sert à rien ! ». La vigilance pour ne pas tomber dans ces pièges doit être constante. N° 436, octobre 2005, dossier « Aider les élèves ? » : http://www.cahiers-pedagogiques.com...Cette note de lecture a été fournie par François Muller ; l’article complet est en ligne : http://18b-gouttedor.scola.ac-paris...
Qu’est-ce qu’un PPRE ? • Les élèves qui rencontrent de graves difficultés bénéficient parfois d’une multiplicité d’aides tant à l’école qu’à l’extérieur de l’école. Quelquefois ces aides sont juxtaposées, entraînant une difficulté de repérage pour l’enfant. Pour les adultes, il arrive qu’on constate une ignorance des actions respectives de leurs partenaires et par conséquent un manque d’articulation (voire de cohérence) et donc d’efficacité. Il n’est pas si rare que les uns ignorent le contenu et les modalités des interventions des autres. De plus, on manque souvent de retour concernant l’évaluation de ces interventions : à quoi servent-elles ? En quoi consistent-elles ? Sont-elles efficaces ?
LE PPRE est un programme formalisé : il consiste en une action ou un plan coordonné d’actions, conçues pour répondre aux difficultés scolaires rencontrées par un élève, formalisé dans un document rédigé par les enseignants qui précise : • - la situation de l’élève ; • - les objectifs de fin de cycle sur lesquels seront basés les bilans individuels ; • -les objectifs à court terme liés à l’action ou aux actions ; • - le descriptif de l’action ou des actions ; • - les modalités d’évaluation qui y sont associés ; • - l’échéancier des aides et des bilans intermédiaires ; • - les points de vue de l’enfant et de sa famille.
Le document présentant le PPRE précise les formes d’aides mises en œuvre pendant le temps scolaire. Il peut inclure celles qui sont proposées à la famille en dehors du temps scolaire (accompagnement à la scolarité : études surveillée, accueil associatif d’aide au travail à la maison, Coup de pouce, ALEM, etc.) Ces activités n’ont pas un caractère obligatoire ; elles sont proposées et expliquées aux parents qui conservent le droit de décider de la participation de leur enfant.
Le PPRE définit un projet individualisé qui devra permettre d’évaluer régulièrement la progression de l’élève. Il doit inclure les temps de régulation afin de faire le point régulièrement sur les progrès de l’enfant. • Pour en garantir l’efficacité, l’action ou les actions doivent en effet être intensives et de courte durée.
Qui concourt à l’élaboration et la mise en œuvre du PPRE ? • Le conseil de cycle qui fait le point sur la progression des élèves est l’instance où sont suivis et peuvent être organisés les PPRE. • Les aides sont mises en œuvre par une équipe pédagogique dont le premier acteur est le maître de la classe. • Peuvent aussi apporter leur concours à la mise en œuvre des PPRE : les enseignants spécialisés du RASED, les maîtres de CLIN • Le directeur d’école, garant de la pertinence du dispositif, prend en charge, avec l’enseignant de la classe, les relations avec la famille. • Le PPRE est fondé sur une aide pédagogique d’équipe qui implique l’élève et associe sa famille. L’adhésion et la participation de l’enfant et de sa famille sont déterminantes pour la réussite du programme. Le PPRE est signé par lesparents ou le représentant légal. • Le PPRE est présenté à l’élèvequi doit en comprendre la finalité pour s’engager avec confiance dans le travail qui lui est demandé
Mise en œuvre des PPRE • Pour faciliter la mise en œuvre des aides qui dépassent le cadre de la classe, et la mise en œuvre des divers programmes personnalisés qui sont décidés, le conseil des maîtres, quand cela est nécessaire, organise la vie de l’école et recherche une harmonisation des emplois du temps visant à favoriser des regroupements d’élèves en groupes de besoin et à mobiliser de manière coordonnée le maximum des ressources humaines et matérielles disponibles. • Le directeurassure la coordination générale de l’ensemble.
le document du PPRECONTRACTUALISATION • Canevas pour élaborer un PPRE. Les rubriques incontournables à renseigner sont en gras. • Ce document doit être signé par les parents (ou le responsable légal). • Il peut être joint au livret scolaire.
École : • Nom de l’élève : • Classe : • Dossier présenté en conseil de cycle le : … par : … • Existence d’un PPS ou d’un PAI depuis …
Résumé précis des observations et évaluations organisées dans différentes situations • (évaluations ministérielles, évaluation du maître, évaluation du RASED • observations du maître, du directeur, du RASED, du médecin scolaire, et des autres intervenants travaillant avec l’élève • entretien avec les parents, • entretien avec l’enfant) • 1- Difficultés • 2- Points positifs (domaines de réussite, intérêts de l’enfant, etc.)
Compétences prioritaires à travailler • (y compris transversales ; les compétences choisies seront peu nombreuses et si possible hiérarchisées)
Plan coordonné d’actions (présentant qui fait quoi, où, quand, comment, avec quoi, avec quelle régulation) • 1- L’emploi du temps de l’élève sur toute la semaine sur le temps scolaire et périscolaire répondra aux questions quand ? où ? avec qui ? • 2- Pour chaque adulte intervenant auprès de l’enfant, on indiquera : • - les compétences travaillées • - les activités, situations, supports, stratégies, démarches… • 3- Le calendrier • Durée des actions de chaque intervenant • Les bilans prévus (d’étape, de régulation des actions - une date ultérieure est fixée en fin de chaque réunion de bilan - les modes d’évaluation) • Ce document a été discuté avec les parents le … Signature : • présenté à l’enfant le… • Personne garante du programme :
PARCOURS SCOLAIREET AIDES APPORTÉES AU LONG DE LA SCOLARITÉ (fiche mémoire) • Nom de l’enfant : • Prénom : • Date de naissance : • Langue parlée à la maison : • Observations particulières :
La fiche • PARCOURS SCOLAIRE ET AIDES APPORTÉES AU LONG DE LA SCOLARITÉ est un document permettant de visualiser rapidement le suivi des élèves en difficulté, de la petite section au CM2. • Son objectif est de garder la mémoire des aides organisées par les collègues au cours de la scolarité d’un élève qui connaît des difficultés importantes et dont la situation est examinée en conseil de cycle, en réunion de synthèse avec le RASED, voire en équipe éducative. En complément, figurent les actions d’aide extérieures à l’école dont celle-ci est informée. • Le directeur complète cette fiche en fonction des informations qu’il réunit. • Ces fiches restent strictement internes à l’éducation nationale. Elles peuvent être réunies par ordre alphabétique dans un classeur que détient le directeur, et qu’il met à la disposition de ses collègues. Un enseignant nouveau dans l’école peut ainsi très rapidement consulter l’histoire des aides concernant l’un de ses élèves. • Le fiche peut passer du directeur de l’école maternelle au directeur de l’école élémentaire, du directeur d’école élémentaire au principal de collège.