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Pêcheries côtières et continentales : anciens enjeux et nouvelles opportunités. Sloans Chimatiro Conseiller senior en pêche, NEPAD, Johannesburg, Afrique du Sud Présenté à l'Hôtel Victoria , Pointe aux Piments, Île Maurice, 23 avril 2012. Vue d'ensemble de la présentation.
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Pêcheries côtières et continentales : anciens enjeux et nouvelles opportunités Sloans Chimatiro Conseiller senior en pêche, NEPAD, Johannesburg, Afrique du Sud Présenté à l'Hôtel Victoria, Pointe aux Piments,Île Maurice, 23 avril 2012
Vue d'ensemble de la présentation Caractéristiques des petits États insulaires Vulnérabilité des petits États insulaires Importance des pêcheries dans les PEID Comment les PEID peuvent-ils optimiser le potentiel générateur de richesse des pêcheries ? Enseignements des bonnes pratiques Conclusion
Caractéristiques principales des petits États insulaires en développement Les Nations Unies classifient actuellement 52 pays et territoires comme petits États insulaires en développement (PEID). 43 d’entre eux sont situés dans les régions des Caraïbes et du Pacifique. Les PEID sont un groupe de pays diversifiés comptant ≥ 50 millions d'habitants Le groupe comprend des pays relativement riches et d'autres relativement pauvres. Les PEID sont extrêmement dépendants de la mer et de ses ressources marines vivantes.
Vulnérabilité des petits États insulaires Petite taille ; Éloignement ; Vulnérabilité aux chocs externes (demande et offre) ; Base de ressources étroite ; et Exposition aux défis environnementaux mondiaux (montée du niveau de la mer, destruction des récifs coralliens essentiels à la sécurité alimentaire et au tourisme) ; Pollution des déchets et acidification des océans à cause de la perte de biodiversité
Vulnérabilité des petits États insulaires au changement climatique De nombreux habitants des PEID vivent dans la zone côtière de basse altitude (ZCBA) (≤ 10 mètres au-dessus du niveau de la mer). Les ZCBA sont vulnérables à la montée du niveau de la mer, aux tempêtes, aux inondations et autres catastrophes climatiques. L'impact global du changement climatique est ressenti dans la disponibilité des ressources hydriques, l'agriculture et la sécurité alimentaire et la protection des zones côtières. La destruction des récifs coralliens est cruciale pour la sécurité alimentaire et le tourisme.
Vulnérabilité des petits États insulaires aux déséquilibres commerciaux Les PEID sont économiquement vulnérables du fait de leur éloignement et de leur taille (en raison des coûts logistiques). Susceptibilité aux catastrophes naturelles et écologie fragile Capacité institutionnelle limitée (en partie à cause de la masse critique limitée) Capacité limitée à diversifier Forte dépendance à un nombre limité d'exportations et nombre important d'importations (en particulier des produits stratégiques aux prix volatiles : alimentation et combustibles) Augmentation rapide du poids de la dette (en raison de l'absence d'économies d'échelle, des coûts élevés du transport, des capacités commerciales faibles et de l'augmentation des déficits commerciaux). Plus récemment, diminution des transferts de fonds des travailleurs (en raison du ralentissement économique), Les PEID sont désavantagés lors des négociations d'accords bilatéraux en raison de leur faible pouvoir de négociation collective, ainsi que des mauvaises informations sur la valeur du marché de leurs ressources (poisson).
Indice international de performances logistiques (IPL) : comparaison avec certains PEID Source : Banque mondiale 2010 L'IPL compare les coûts de transport, la qualité des infrastructures (routes, ports, etc.), le suivi et la traçabilité des stocks et le respect des délais de livraison.
Importance des pêcheries dans les PEID Selon le département des affaires économiques et sociales de l'ONU (2010) : Dans certains PEID, la pêche représente ≥ 50 % des exportations (ONU 2010). La pêche de subsistance fournit 50 à 90 % des protéines animales des habitants des zones rurales et des îles isolées. Dans le Pacifique, les pêcheries de thon contribuent à ≥10 % du PIB.
Les PEID et l'étendue de leur ZEE. ZEE des PEID africains ZEE des PEID des Caraïbes
Pays et production/consommation de poisson FAO Yearbook (2009)
Enjeux des pêcheries dans les PEID Le poisson, en sa qualité de produit d'exportation, exerce une pression sur les ressources avec un potentiel de surpêche. La connaissance du niveau des réserves peut être insuffisante et déboucher sur de mauvais plans de gestion. Une mauvaise connaissance de l'impact économique des ressources de pêche entraîne une dissipation des loyers. Un mauvais mécanisme de gouvernance se manifeste à travers la pêche illégale, illicite et non réglementée (IIN). Des mécanismes commerciaux peu favorables entraînent une perte de valeur et de santé. La perte de santé via les accords de pêche étrangers (APE) (les accords d'évaluation sont réglementés par l'UNCLOS)
Impact de la structure de gouvernance sur la pêche IIN Source : MGRA.2005.
Perte de richesse sur la chaîne de valeur Fig. 1. Part de la valeur de la perche du Nil de Tanzanie
Perte de richesse sur la chaîne de valeur Fig. 2. Part de la valeur de l'anchois marocain en Italie
Comment les PEID perdent-ils la richesse potentielle de leurs ressources de pêche ? En général, selon une étude de l'UE (IFREMER 1999), les paiements financiers (compensation) pour les accords d'accès aux pêcheries pour les pays en développement varient entre 2 et 17 % (2,6 % en moyenne) de la valeur de prise. Le MRAG (2012) estime que l'UE paie entre 11 et 13 % de la valeur de marché du thon. En comparaison, le Japon et la Corée paient environ 6 % de la valeur du marché de leur prises de thon en vertu des accords de l'océan Pacifique (MRAG 2012). Les États-Unis paient environ 22 % de la valeur de prise (Mwikya 2006). En comparaison avec d'autres ressources naturelles telles que les minéraux, la foresterie et le pétrole brut (généralement 30 %) et en tenant compte également que l'investissement dans la pêche est bien moindre que celui dans l'extraction minière.
Figure 3 Comparaison de la contribution totale de la communauté et des propriétaires de bateaux pour le thon (€/tonne) avec le prix mondial du marché pour le thon entier (listao et nageoire jaune) (€/tonne)Source (MRAG 2012)
Pourquoi les ressources de pêche sont-elles de la "richesse" ? Qu'entend-on par richesse ? En termes économiques, la richesse est la valeur des actifs détenus par une personne ou une communauté. Les ressources halieutiques africaines représentent un capital naturel renouvelable capable de générer des quantités substantielles de richesses au fil du temps et à l'avenir. Des pêcheries bien gérées peuvent donc produire des revenus économiques considérables – rente de ressources (valeur excédentaire ou profitabilité) et faire partie d'un portefeuille d'actifs générateurs de richesses et contribuer à la croissance économique et au bien-être.
Potentiel de génération de richesse des pêcheries africaines La valorisation économique initiale du NEPAD, adoptée par la Conférence des ministres africains de la pêche et de l'aquaculture (CAMFA) se présente comme suit : Les pêcheries africaines ont une première valeur de vente d'environ 4 861 millions USD par an. Des pêcheries bien gérées peuvent produire des rentes de ressources annuelles (profitabilité) entre 30 et 70 % de la première valeur de vente. Notre estimation a utilisé une règle conservatrice de 40 % de chiffre d'affaires, selon laquelle la rente de ressources pour l'Afrique est d'environ 2 milliards USD. Cependant, capitaliser cette valeur annuelle à un taux de réduction de 9 % permet d'obtenir une estimation de la valeur de richesse de 22 milliards USD.
Opportunités de pêche pour les PEID La demande de poisson augmente dans le monde, y compris en Afrique (classe moyenne en plein essor). Les contraintes de la pêche dans les PEID ont été reconnues pour la première fois lors de la 15e session de la COFI de 1983 (problèmes propres aux PEID dans la gestion et le développement des pêcheries selon le nouveau régime des océans). Le cas particulier des PEID dans le contexte du développement durable a été reconnu formellement pour la première fois par l'ONU (CNUCED) à Rio de Janeiro en 1992. Les PEID (et leurs partenaires commerciaux) sont plus sensibles à la nécessité d'une bonne gouvernance de la pêche. Les accords internationaux prévoient une meilleure gestion des ressources de pêche (UNCLOS 1982, notamment le droit d'exploiter les ZEE ; le code de conduite de la FAO pour une pêche responsable (1995) et l'accord des Nations Unies sur les stocks chevauchants et les poissons grands migrateurs (1995).
Opportunités de pêche pour les PEID Gestion régionale collaborative des pêcheries (ORGP pour le thon, ICCAT dans l'Atlantique, CTOI dans l'océan Indien et la WCPTC et l'IATTC en combinaison avec la Forum Fisheries Association dans le Pacifique). Le Partenariat mondial pour les îles (GLISPA) (lancé en 2006) est une entité mondiale visant à aider les îles du monde à conserver et à utiliser de manière durable leurs ressources naturelles incomparables. La demande de poisson augmente dans le monde, y compris en Afrique (classe moyenne en plein essor). Gestion régionale collaborative des pêcheries (ORGP pour le thon, ICCAT dans l'Atlantique, CTOI dans l'océan Indien et la WCPTC et l'IATTC en combinaison avec la Forum Fisheries Association dans le Pacifique)
Options pour de meilleurs revenus La pêche doit contribuer à une exploitation durable (RME ou RMD). Il faut améliorer les connaissances des pêcheries (meilleure collecte et analyse des données). La bonne gouvernance vise l'élimination de la pêche IIN. Il faut soutenir l'intégration du secteur national de la pêche dans l'économie mondiale (notamment via des entreprises communes plutôt que la FFA). La Namibie présente de bons exemples. Afin de réaliser l'énorme potentiel de génération de richesse, il faut créer un environnement propice incitant les pêcheurs et leur donnant la confiance d'investir dans la ressource elle-même.
Estimation de rente via la pêche à la pieuvre en Mauritanie Surplus effort 31% OPTION 1 : conserver 10 bateaux et réduire f à fRMD CA=119m$ 34 000t Rente =26m$ Prix 3.500/t$ 26,600t 93m$ Coût =93m$ 100
Estimation de rente via la pêche à la pieuvre en Mauritanie Surplus effort 31% OPTION 2 : Réduire f en réduisant le nombre de bateaux Prix 3.500/t$ Coût/ bateau 0,93m$ CA=119m$ 34 000t Rente=54m$ Coût=65m$ 70 100
Meilleures pratiques dans les PEID Captures de thon WCPO : ~2,4 millions t par an La pêcherie est gérée par la Western and Central Pacific Fisheries Commission (WCPFC) Les pays des îles du Pacifique (PIP) maintiennent le droit souverain des États côtiers de déterminer les prises dans leurs ZEE. La WCPFC développe des mesures pour la haute mer Huit PIP se sont organisés comme parties à l'accord de Nauru (PNA, États fédérés de Micronésie, Kiribati, les Îles Marshall, Nauru, Palau, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les Îles Salomon et Tuvalu). Les PNA gèrent la pêche à la senne coulissante de la WCPO, maximisant les bénéfices économiques des ressources côtières de leurs membres et développant leurs industries et économies nationales. Sont utilisés des systèmes de contingentement des jours de pêche, générateurs de revenus issus des frais d'accès à la pêche pouvant aller jusqu'à 40 % du PIB de certains membres PNA.
Où sont les meilleures pratiques ? Un système de contingentement de la pêche pour le contrôle de la pêche à la senne coulissante dans les eaux territoriales de huit parties à l'accord de Nauru a été mis en oeuvre en décembre 2007. Alors qu'il était à l'origine conçu comme un mécanisme de contrôle des efforts de pêche, le système peut compléter et peut-être remplacer les accords d'accès bilatéraux historiques via la création d'un instrument économique capable d'optimiser les rentes de la pêche étrangère en définissant, en vendant et en échangeant une fourniture limitée de droits de prise détenus par les États côtiers (MRAG 2012). Pour compléter le système, le PNA a adopté d'autres mesures de conservation et de gestion pour les navires de pêche étrangers en 2008, notamment une couverture d'observation de 100 % de la pêche à la senne, une clôture de trois mois de la pêche de concentration et l'interdiction de la pêche par des navires immatriculés PNA dans les poches de haute mer.
Conclusion et avenir Sensibiliser les décideurs politiques à la vraie valeur des ressources halieutiques. Créer un environnement propice donnant aux pêcheurs les incitants et la confiance leur permettant d'investir et de gérer les ressources halieutiques. Développer des stratégies pratiques permettant de réaliser le potentiel de génération de richesse des ressources halieutiques. Les stratégies d'adaptation au changement climatique (PANA) doivent inclure les pêcheries. Les PEID doivent adopter une position de négociation collective internationale. Les PEID doivent partager les informations sur la valeur de marché de leurs ressources halieutiques. Les PEID doivent être plus intéressés par les économies continentales afin de puiser dans les marchés régionaux.