160 likes | 313 Views
Faut-il décrire la monstruosité ou la traiter? Le cas limite et ambigu de l’obésité. J DARGENT (Lyon). Introduction (1). La relativité de nos représentations: Ce qui est monstrueux est: Excessivement volumineux Disproportionné
E N D
Faut-il décrire la monstruosité ou la traiter? Le cas limite et ambigu de l’obésité J DARGENT (Lyon)
Introduction (1) La relativité de nos représentations: Ce qui est monstrueux est: • Excessivement volumineux • Disproportionné • Inhabituellement choquant ou… non choquant: « La banalité du monstre » (titre, p2, « Le Monde » 18/05/208 à propos du procès de Michel Fourniret)
Introduction (2) • Bien que point convergent de tous les relativismes de la représentation, l’obèse n’est pas (n’est plus) monstrueux • La monstruosité actuelle= facteurs de risque de l’evidence based medicine/ la probabilité est la monstruosité d’aujourd’hui
I. Monstruosité et obésité: l’étape descriptive est fondatrice (1) • Présentations scientifiques initiales, ex. 1818, New York: The life of that wonderful and extraordinary heavy man, Daniel Lambert, from his birth to the moment of his dissolution • Enfants et « cas extraordinaires »: ex Lancet 1859: Remarkable case of an obesity in an Hindoo boy aged twelve years
I. Monstruosité et obésité: l’étape descriptive est fondatrice (2) • Même l’obésité « monstrueuse » d’aujourd’hui = les patients avec IMC > 60 kg/m2 est catégorisée sur un plan épidémiologique (IMC et facteurs de risques/ IMC et stratégie thérapeutique, etc.) • L’apparition des premiers obèses morbides à large échelle: Etats ruraux des USA des années d’après guerre
L’apparition de la chirurgie bariatrique: une opération « monstrueuse »
II. Le problème de la monstruosité sous l’angle médical 1. Impossibilité d’assimiler l’obèse au monstre: - Résultante de troubles comportementaux/ héréditaires/environnementaux - Pas de cause génétique unique sauf exceptions (Prader-Willi); génétique des populations et gènes de prédisposition (ex: DT2 et Asie) - La tératologie s’est effacée devant la génétique (en particulier de prédisposition)
II. Le problème de la monstruosité sous l’angle médical 2. Conséquences fonctionnelles: - La définition bio-juridique (Foucault): à la diférence de l’infirmité (qui appartient à une loi-tableau), la monstruosité est un complexe juridico-naturel indécidable et donc transgressif.
II. Le problème de la monstruosité sous l’angle médical 2. Conséquences fonctionnelles: - La définition d’un antimonde (Canguihlem): a. Il ruine nos capacités d’anticipation: L’existence des monstres met en question la vie quant au pouvoir qu’elle a de nous enseigner l’ordre. b. Il a ses règles propres et s’alimente par le fantasme: Le fantastique est capable de peupler un monde. La vie ne transgresse ni ses lois ni ses règles propres, et il n’y a rien de monstrueux dans les monstruosités.
III. Transmutation de la monstruosité médicale (1) 1. Irruption de la techno-science: • Elle redéfinit des états pathologiques (intermédiaires) • Elle prend son indépendance de la science (qui peut se la ré-approprier,au moins discursivement) • Elle participe à un « ordre vital » (Canguihlem)
III. Transmutation de la monstruosité médicale (2) 2. Approche fonctionnelle biostatistique • Rôle social-normatif (médical-normatif) de l’outil descriptif (épidémiologique) • Attribution d’une «allocation-indépendance» • C’est le regard qui exerce le pouvoir effectif
III. Transmutation de la monstruosité médicale (3) 3. Ultimes conséquences: • Traiter = prendre la mesure de l’émergence du problème • Courbes de morbi-mortalité • L’étude SOS (Swedish Obese Subject)
L’étude prospective SOS: Mortalité cumulée (%) comparée de 0 à 16 ans groupe contrôle versus groupe avec chirurgie bariatrique
Conclusions • Une Vita Prima et une Vita Seconda de l’obèse • Réintégration des cas au sein des variables épidémiologiques: le corps mesuré est prévu dans sa trajectoire • Décrire et traiter/ Prévoir et traiter sont deux faces d’un même « avoir à faire à » = représenter pour contrôler
Appendice. Monstruosité du relativisme des représentations: un «négationnisme médical »? (1) • Négation de la réalité et de l’importance de « l’épidémie-obésité » • Négation de la gravité de l’obésité/ Controverse sur la perte de poids et ses bénéfices • Problématiques similaires (politique): effet contraire, pervers, inutile
Appendice. Monstruosité du relativisme des représentations: un «négationnisme médical »? (2) • Préservation d’une bio-diversité: NAAFA • Exemples assimilés: « culture sourde », le Diagnostic Pré-Implantatoire , la ritaline • Rationalité: contre la normativité/le pathologique selon Canguilhem… mais retourne l’argument (médecine positiviste/ outil comme prolongement vital) • Un négationnisme assumé: question corollaire: existe-t-il une bioéthique?