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INFECTIONS FONGIQUES CHEZ LE PATIENT IMMUNOCOMPETENT. Docteur LAMBIOTTE Fabien Service de réanimation polyvalente-CHSA Docteur LEVENT THIERRY Equipe opérationnelle d’hygiène-CHSA . PATHOLOGIE FUNGIQUE. Toujours en augmentation +++ Emergence de nouveaux agents
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INFECTIONS FONGIQUES CHEZ LE PATIENT IMMUNOCOMPETENT Docteur LAMBIOTTE Fabien Service de réanimation polyvalente-CHSA Docteur LEVENT THIERRY Equipe opérationnelle d’hygiène-CHSA
PATHOLOGIE FUNGIQUE • Toujours en augmentation +++ • Emergence de nouveaux agents • ATF nouveaux, plus efficaces, mieux tolérés • Maîtrise des infections à Candida • Infections à moisissures opportunistes • Meilleure connaissance • Epidémiologie • Stratégies de prévention (environnement) • Diagnostic précoce
Epidémiologie • Les résultats de l’étude de prévalence EPIC (european prevalence of infection in intensive care) réalisée dans 17 pays d’Europe de l’ouest regroupant 10038 patients issus de 1417 USI montrent que 9,7 % des patients ont acquis une infection à l’hôpital et 20,6% en USI. Les infections fongiques représentent 17,1% des infections nosocomiales acquises en USI, au 5eme rang des microorganismes.
PRINCIPALES MYCOSES • Voyageurs : • Histoplasma, coccidiodes immitis, penicillium marneiffei, paracoccidioides brasiliensis • Maladie chronique respiratoire : Aspergillus • Patient hospitalisé en USI : Candida • Patient immunodéprimé non VIH : • Aspergillus fumigatus (flavus), cryptococcus, candida (si neutropénie) • Patient VIH : • Cryptococcus neoformans, aspergillus fumigatus,histoplasma capsulatum
Les candidoses • Les levures du genre Candida sont responsables de la majorité des infections dues à des champignons chez l’homme. • Parmi les 200 espèces de candida connues, seule une vingtaine peut provoquer des infections humaines appelées candidoses. • On distingue les candidoses superficielles, infections fréquentes et relativement bénignes, touchant la peau et les muqueuses, des candidoses systémiques, infections disséminées graves pouvant atteindre un ou plusieurs organes et survenant chez des sujets fragilisés.
Epidémiologie : candida isolé dans les hémoculturesMorell:AAC;49.9.3640-3645;2005
Epidémiologie : répartition des colonisations à candida Charles et coll Int Care Med 2005; 31:393-400
Infections hématogènes Candidémie Candidose systémique Endophtalmie Infection d’accès vasculaire Thrombophlébite septique Endocardite Ostéomyélite - arthrite Méningite Pyélonéphrite Candidose pulmonaire Candidose hépato-splénique Infections non hématogènes Infections superficielles Candidoses cutanées Candidoses oropharyngées Vulvo-vaginite à Candida Infection profonde Candidose oesophagienne Cystite à Candida Candidose péritonéale Types d’infections provoquées par Candida
Définitions des types de traitement • Traitement prophylactique : Traitement appliqué à un patient présentant des facteurs de risque de développer une mycose invasive dans le but de prévenir la survenue d’une infection. • Traitement probabiliste : Traitement appliqué à un patient suspect de présenter cliniquement une mycose invasive alors qu’il n’existe aucune confirmation microbiologique, histologique ou sérologique • Traitement documenté : Traitement antifongique appliqué à un patient présentant une mycose invasive prouvée ou probable sur des arguments cliniques, radiologiques, histologiques et/ou microbiologiques.
TRAITEMENT PROBABILISTE • Aucun élément objectif actuellement dans la littérature permettant de dégager les indications précises de ce traitement curatif probabiliste, mais chez un patient présentant : • Un syndrome fébrile inexpliqué et • Résistant aux antibactériens utilisés de façon optimale Il existe des circonstances où le diagnostic de candidose viscérale ou de candidémie peut être évoqué • 3 types d’arguments peuvent être utilisés pour le Dg : • Analyse de la colonisation fongique • Analyse des facteurs de risque • Arguments sérologiques
Traitement probabilisteColonisation fongique (I) Valeur diagnostique de la colonisation fongique/ survenue d’une candidémie ou candidose viscérale Wey et coll (Arch Intern Med 1989;149/2349-53) Colonisation= facteur de risque de candidémie (OR=10,3) Pittet D et al (Ann Sur 1994;220:751-758) 29 patients de réanimation chirurgicale Etude de colonisation: Nombre de sites colonisés Index de colonisation: Nb de sites colonisés/ étudiés
Traitement probabilisteColonisation fongique (III) • « Critiques » du travail de Pittet • 8/18 patients colonisés >2 sites n’ont jamais présenté d’ infection sévère à Candida sp • 2 patients avec colonisation=2 sites ont fait une candidémie • Remarque des mycologues lillois • « l’index de colonisation ne sera sans doute pas utilisable comme méthode de routine: lourdeur de la charge de travail, VPP de 2 sites n’est que de 50 % »
Facteurs généraux Age (NN et vieillards) Comorbidité Diabète, insuffisance rénale Intervention chirurgicale Sonde urinaire Accès vasculaires Séjour en réanimation Facteurs spécifiques ATB préalable ou concomitante Neutropénie (durée) Immunosuppression Colonisation par des levures du genre candida Perforation digestive Nutrition parentérale Hémodialyse Traitement probabilisteFacteurs de risque
Traitement probabilisteArguments sérologiques (I) • Diverses méthodes de détection des molécules de Candida sp.circulantes • Acides nucléiques (PCR) • Mannanes : test d’agglutinationde particules de latex(Pastorex Candida) et/ou test immunoenzymatique (Platelia Candida Antigène) • Spécificité très élevé (98% pour le Platelia Candida antigène) • Faible sensibilité (20% pour le premier et 40% pour le second) Stevens DA J Antimicrob Chemother 2002 ;49 (SupplS1) 11-9 Poulain D Lettre de l’infectiologue 2000;5:182-90
Traitement probabilisteArguments sérologiques (II) • Anticorps, notamment anti-mannane, détectés par une technique immunoenzymatique (Platelia Candida Anticorps) avec une sensibilité et une spécificité de l’ordre de 50% et 80% • Détection combinée antigène/anticorps • Sensibilité de la détection des antigènes de 53 % • Sensibilité de la détection des anticorps de 44 % • Sensibilité des 2 tests combinés de 69 %
Traitement probabilisteStratégie thérapeutique (I) • Fièvre inexpliquée et résistante à un traitement ATB bien conduit ET • 2 facteurs de risques majeurs ou 1 majeur et 2 mineurs • Facteurs majeurs : • Neutropénie (<500/mm pendant >10jours consécutifs) • ATB à large spectre >10 jours • Perforation digestive persistante • Facteurs mineurs : • Alimentation parentérale • Cathéter veineux central • Corticothérapie
Traitement probabilisteStratégie thérapeutique (II) ET • Une colonisation fongique • >2 sites non contigus : bouche, trachée, urines, selles,aisselles • Recherche de colonisation 1fois/semaine en cas de colonisation ET • Un taux d’Ag et/ou d’Ac anti-Candida significativement >taux d’entrée • Dosage sérique de référence à l’admission chez tout patient admis en réanimation pour une durée de séjour prévisible >48 h • Nouveau dosage sérique en cas de sepsis inexpliqué
Traitement probabilisteStratégie thérapeutique (IV) • Si traitement instauré de façon probabiliste et urgente : le clinicien doit a posteriori faire preuve du bien fondé de sa démarche • Traitement probabiliste identique à celui recommandé pour le traitement des candidémies ( hors voriconazole et caspofungine) • Retrait de tous les cathéters vasculaires, dans la mesure du possible, qu’ils soient artériels ou veineux, centraux ou périphériques • Durée optimale du traitement probabiliste • 2 semaines après l’obtention de l’apyrexie
MYCOSES PROUVEES • Présence de levures ou de filaments à type de levures à l’examen histo-cytologique d’une biopsie ou aspiration à l’aiguille à l’exception des prélèvements muqueux OU • Culture positive d’un prélèvement obtenu de manière aseptique d’un site stérile ET anomalies cliniques ou radiologiques évoquant une infection (à l’exception des urines et muqueuses) Clin Infect Dis 2002;34:7-14
CONCLUSIONS (I) • Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge thérapeutique des infections fongiques, ces dernières restent grevées d’une morbidité et d’une mortalité élevées. • Leur diagnostic précoce demeure difficile car le plus souvent présomptif et reposant essentiellement sur la clinique alors que le traitement doit être initié sans délai.
Conclusions (II) • L’ensemble des résultats du diagnostic mycologique doit faire l’objet d’échanges synergiques entre les cliniciens et les microbiologistes. • Ce n’est qu’à partir des données biologiques interprétées en fonction du type de prélèvement , confrontées aux données épidémio-cliniques du patient que le diagnostic de candidose ne peut être établi comme certain ,probable ou simplement possible.