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La décentralisation de l’offre de soins en direction des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Cameroun

La décentralisation de l’offre de soins en direction des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Cameroun.  productions de nouvelles territorialités de prise en charge et accès aux soins Par Claude Abé Sociologue, IRSA/UCAC. INTRODUCTION. PLAN DE LA CONTRIBUTION.

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La décentralisation de l’offre de soins en direction des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Cameroun

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  1. La décentralisation de l’offre de soins en direction des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Cameroun  productions de nouvelles territorialités de prise en charge et accès aux soinsPar Claude Abé Sociologue, IRSA/UCAC

  2. INTRODUCTION

  3. PLAN DE LA CONTRIBUTION • 1ère Partie: I.- La décentralisation de l’offre de soins : justifications et structuration • 1.- Combattre les inégalités géographiques • 2.- Productions de nouvelles territorialités de soins • 2ème Partie: Fonctionnement et réalités de l’accès aux soins en situation de décentralisation • 1- De L’accès aux ARV: les retombées de la décentralisation • 2-La décentralisation à l’épreuve des représentations du sida

  4. 1ère Partie • 1.-Combattre les inégalités géographiques d’accès aux soins • -Il est dans la nature de toute décentralisation d’organiser le transfert des compétences particulières et de moyens nécessaires pour les remplir au niveau local. • De ce point de vue, la décentralisation vise l’organisation de l’autonomie dans l’élaboration et la mise en œuvre de l’offre de soins. C’est pourquoi, l’on dit que l’une des visées de la décentralisation est restituer l’initiative aux acteurs locaux/périphériques de la mise en œuvre des politiques publiques • rapprocher les services publics des populations de manière à déconstruire la marginalisation et l’exclusion dont certaines d’entre elles sont victimes du fait de leur situation géographique par rapport à la capitale ou à une ville privilégiée comme Douala.

  5. 1ère Partie (suite) • 2.- Production de nouvelles territorialités de soins • Ici l’on a deux niveaux d’organisation : d’un côté, il y a des structures de coordination et leurs référents locaux et, de l’autre, l’on a des formations sanitaires chargées de la mise en oeuvre de l’offre de soins • a) les structures de coordination nationale et leurs référents locaux • -Le Groupe technique central du Comité National de Lutte contre le sida va désormais coordonner la mise en œuvre du Programme Multisectorielle de Lutte Contre le Sida, • -Dans chaque région, le CNLS est représenté par un Groupe Technique Régional/provincial • -L’on prend aussi appui sur des structures anciennement fonctionnels. Par exemple l’approvisionnement en médicaments se fait au niveau régional par un démembrement la CENAME (Centrale Nationale d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels) dont la désignation locale est CAPP (Centrale d’Approvisionnement Provincial en Produits Pharmaceutiques)

  6. 1ère Partie (suite) • 2- (suite) • CTA, CTa, UPEC (CTa Centre de traitement affilié qu’il faut distingué d’avec les CTA Centre de traitement Agréé auquel le premier est plutôt affilié) • La création de ces nouvelles structures de mise en œuvre de l’offre de soins vise à étendre la géographie de la prise en charge du sida à l’ensemble du territoire • Le réseau ici est organisé autour des CTA, sorte de plaque tournante qui sert de centre de référence à un ensemble de CTa et d’UPEC dont il assure la tutelle.

  7. 2ème Partie • 1.- De l’accès aux ARV: retombées de la décentralisation • -L’extension de la couverture thérapeutique à l’ensemble du territoire camerounais. Grâce à la multiplication des structures de prise en charge l’on est passé de 5 centres de soins en 2002 à 136 en 2008 (source CNLS). • -L’on a assisté à l’augmentation de la population sous ARV : estimé par le CNLS à 8660 en 2003 (voir Eboko et Renaudin, 2005 : 213) la population des PVVS sous trithérapie atteint aujourd’hui 59. 960, soit une évolution de près de 400 %.

  8. 2ème Partie (Suite) • 1. (suite) • Il y a également eu une augmentation des ressources humaines qualifiées. C’est vrai qu’il est difficile ici d’avancer des chiffres exacts. Mais, avec la production de nouvelles territorialités de prise en charge du sida induite de l’extension du réseau de prise en charge, le besoin en personnel a exigé l’organisation de formations adéquates pour répondre aux défis et enjeux pendants. En plus du personnel soignant, il faut ajouter les 508 agents de relais communautaires recruté par le MSP. Même si l’on peut gloser sur l’efficacité de la contribution de cette catégorie, l’on ne peut ignorer sa présence dans les sites de prise en charge et leurs efforts à entreprendre le suivi des PVVS jusque parfois dans leurs espaces de vie. L’on ne peut non plus ignorer leurs initiatives pour retrouver les perdus de vue par exemple.

  9. 2ème Partie (suite) • 2.- La décentralisation à l’épreuve des représentations du sida • Représentations du sida dans la société camerounaise: on a vu…disparaître le sida du paysage camerounais; on parle ainsi de poison lent, poison de la nuit ou encore d’envoûtement (voir Abé et Abéga, 2005: 43). C’est devenu une maladie de la honte, une sorte de souillure (M. Douglas) • Les nouvelles religiosités présentent le sida comme le résultat d’une malédiction • La conséquence de ce regard porté par la société camerounaise sur le sida est la marginalisation du malade par la communauté. Il est tenu pour quelqu’un d’impur. L’une des conséquences sociales du fait d’avoir le sida c’est la rupture du lien social, la déconstruction des liens de sociabilités. Le sida est alors vécu par celui qui en est victime moins comme une maladie que comme une mort sociale.

  10. 2 ème Partie • 2-(Suite) • D’où la recherche des stratégies d’évitement de l’autre au moyen de la multiplication des itinéraires d’accès aux soins, sorte de masques pour la PVVS pour se rendre invisible dans le champ social • le cas des localités de moindre importance: Ici, l’on se trouve dans des espaces de vie où presque tout le monde se connaît. La densité de la population est très faible. Les patients ont peur que leur statut ne soit ébruité. La solution qu’ils adoptent c’est celle de se faire prendre en charge dans les villes voisines. • A titre d’illustration: en 2006, c’est ce que l’on a observé à l’hôpital de district d’Abong Mbang dans l’Est du Cameroun. A l’époque, l’unité de prise en charge ne comptait que 5 patients sous ARV. Mais aucun d’entre-eux n’était vraiment de la ville ; deux venaient de Lomié, une localité relevant d’un autre district de santé et deux de Messamena qui constitue également un district différent.

  11. 2 ème Partie • 2.- (suite) • Prendre l’exemple de Bélabo par rapport à Bélabo: la peur de la stigmatisation en acceptant de parcourir près de 100km. • Cette stratégie est aussi utilisée en milieu urbain • Exemple d’un certain nombre de militaires qui préfèrent d’autres formations hospitalières de l’hôpital militaire; des habitants de localités urbaines éloignées qui préfèrent aller ailleurs (habitant de Biyem Assi à l’hôpital général); • Tout ceci remet en question la politique de décentralisation qui au lieu de rapprocher les services de soins des populations obtiennent un effet boomerang.

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