Quelle solidarité pour quelle humanité?

1. Histoire d’un concept qui fait sens et qui fait lien dans le monde du XXIème siècle Quelle solidarité pour quelle humanité?

2. La solidarité

3. En quoi l’idée de solidarité est –elle pertinente pour penser aujourd’hui le développement durable ?

4. La solidarité →était au cœur des rapports sociaux et économiques à l’aube de l’humanité à travers le partage et le don ( et contre-don)… jusqu’au 19 éme siècle, jusqu’à la « grande transformation » de Karl Polanyi; c’est la solidarité mécanique d’Emile DURKHEIM. → a été minimisée par les rapports d’échange de l’économie de marché … et seuls les démocraties les plus riches sur le plan matériel ont pu créer une solidarité organique entre ses membres: la protection sociale. → revient peu à peu pour surmonter les limites et défaillances de l’économie de marché: inégalités persistantes, limites écologiques, nécessité d’une gouvernance mondiale de biens communs selon Elinor ORSTROM.

5. Définitions Une forme simple • Situation de lien /dépendance et manifestation de ce lien (dépassement des particularismes) Deux formes plus ambiguës • Une forme d'échange mutuel, où chaque membre se rend solidaire des autres parce que les autres se rendent solidaire de lui. C'est donc pratiquement un calcul économique • Une forme de solidarité imposée, où chaque membre se trouve obligé d'adhérer au groupe sous peine de perdre certains bénéfices voire sous la menace de sanctions (cotisations sociales, impôts)

6. Emile Durkheim et l’analyse sociologique de la solidarité • La solidarité mécanique Société traditionnelle ou communauté ressemblance basée sur l’homogénéité morale et sociale et enracinée dans le petit groupe Contrôle social Cohésion Exclusion • La solidarité organique Société moderne liée au besoin réciproque que les hommes ont les uns des autres parce qu’ils sont différents les uns des autres. Individualisme Moins de conscience collective’ Ces deux formes de solidarité ne doivent –elles pas se rejoindre de nos jours ?

7. La solidarité mécanique chez les peuples primitifs • L’ anthropologie économique , avec Maurice Godelier , souligne la prédominance des rapports économiques basés sur le partage et le don réciproques chez les primitifs • D’après l’ethnologue Marcel Hénaff, qui s'est inspiré lui-même des travaux de Marcel Mauss:«  A travers le don ce sont les fondements anthropologiques de notre mode d’être ensemble qui sont en jeu « En 2008, les Américains ont donné plus de 307 milliards de dollars , l’équivalent de 2,2% du PIB, soit juste un peu moins que le budget de l’Etat français la même année; c’est le « give back », « rendre à la communauté »

8. Les prémisses du concept de solidarité organique • Fin du XVIIème siècle, désigne « l'état des débiteurs et des créanciers solidaires ». Dimension juridique • Au XVIIIème siècle, son sens s'élargit : « le fait d'être solidaire entraîne une dépendance ». Dimension sociale • Au XIXème siècle, développement de l’individualisme nécessite une « loi d’interdépendance mutuelle » (Leroux)

9. Le XIXème siècle creuset de l’idée de solidarité en Europe Repères • La Révolution industrielle • Le développement des échanges • L’individualisme • La dé sécularisation Les courants intellectuels saint simonien personnaliste (socialiste) (chrétien) Saint Simon Secrétan Fourier Mounier Leroux Gide mutualisme

10. La III éme République et la solidarité en France • Comment lier des individus déclarés libres et égaux par la République? Concilier liberté individuelle et justice sociale (Léon Bourgeois)

11. La mise en œuvre de l’idée de solidarité au XXème siècle en Europe « La Nation proclame la solidarité et l'égalité de tous les Français devant les charges qui résultent des calamités nationales. » • La constitution de 1946 • Le substrat du système de protection sociale en 1946 • Le mouvement Solidarnosc • Premier ministère de la solidarité en 1981 en France • Pierre Laroque et la Sécurité sociale • Lech Walesa • Nicole Questiaux, et un ministre délégué, chargé de la coopération et du développement : Jean Pierre COT

12. Quelle solidarité à l’heure de la mondialisation? • Primauté du marché concurrentiel, de la déréglementation et de la libéralisation financière • Volonté de sauver la cohésion collective, de préserver la planête, de préserver les cultures, de promouvoir les valeurs de liberté et d’égalité Quels leviers possibles? Commerce équitable ou « ethiquable » Les ONG Économie sociale et solidaire Des institutions mondiales ( Unesco) Tourisme durable

13. L’objectif de solidarité au cœur du développement durable Pour lutter contre le réchauffement climatique, contre la pollution chimique et pour la biodiversité Solidarité mécanique et organique Pour mettre en cohérence les hommes et leur territoire Solidarité intra et inter générationnelle Pour assurer un niveau de vie sobre à toute l’humanité Solidarité internationale et locale

14. solidaritélocale Actions locales: tutorat, insertion , aide sociale,.. Intra générationnelle Inter générationnelle Exigence de liberté, d’égalité, de justice Responsabilité face aux générations futures Actions internationales: Humanitaire, commerce équitable, micro finance… Solidarité internationale

15. Solidarité internationale « L’impératif de solidarité »vu par l’économiste Anton BRENDER: la mondialisation réduit le pouvoir des Etats et met à mal la cohésion sociale. Face à ce défi, il ne faut pas tomber dans le piège libéral et rechercher la compétitivité dans l'exacerbation de la concurrence entre individus. Il faut au contraire renforcer la solidarité si l'on veut assurer la compétitivité de notre territoire et préserver sa richesse. Car la vraie compétitivité, explique Anton Brender, résulte de la productivité globale des nations, fruit d'une efficacité collective. 

16. Solidarité locale«  la gouvernance des biens communs » La notion de Communs devient attachée à une forme de « gouvernance » particulière : il s’agit pour la communauté concernée de les créer, de les maintenir, les préserver, assurer leur renouvellement, comme des ressources qui doivent rester disponibles, qu’il faut éviter d’épuiser. Il n’y a de Communs qu’avec les communautés qui les gèrent, qu’elles soient locales, auto-organisées ou ayant des règles collectives fortes. par la politologue Elinor ORSTROM

17. De la solidarité internationale à la solidarité locale…dans le développement durable Sur une planête limitée où phénomènes climatiques, accidents industriels ou concurrence économique ne connaissent plus de frontières… le développement de l’humanité – certains parlent de sa survie- exige sans doute un « impératif de solidarité » et une « gouvernance mondiale des biens communs »