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Epidémiologie. Étude de la fréquence des maladies dans les populations, et des variations de cette fréquence en fonction de divers facteurs : environnement, mode de vie, ou facteurs génétiques. Principe fondamental de l'épidémiologie des cancers.
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Epidémiologie Étude de la fréquence des maladies dans les populations, et des variations de cette fréquence en fonction de divers facteurs : environnement, mode de vie, ou facteurs génétiques.
Principe fondamental de l'épidémiologie des cancers Les cancers de différentes localisations, voire les divers types histologiques pour une même localisation, sont des maladies différentes sous l'angle étiologique. Il faut donc les étudier séparément.
Deux mesures de fréquence : Morbidité - nouveaux cas annuels : registres départementaux d'incidence depuis 1975. Mortalité - décès annuels : www.ined.fr ou www.cepidc.vesinet.inserm.fr/
Le cancer en France • Morbidité estimée en 2002270 000 nouveaux cas Source : IARC 2005 • Mortalité observée en 2003147 000 décès Source : INSERM 2006
Importance du cancer en France par rapport aux autres causes de décès Le cancer est devenu la première cause de décès devant les maladies cardiovasculaire, • en 1987 chez l'homme, et • en 1999 chez la femme
La mortalité diminue Le cancer est devenu la première cause de décès devant les maladies cardiovasculaires essentiellement parce que la mortalité par maladie cardiovasculaire diminue fortement. La mortalité par cancer diminue aussi, depuis 1987 chez l’homme et depuis plus longtemps chez la femme.
Ces graphiques sont à âge égal En effet, comparer les nombres de décès est trompeur : entre 1968 et 2003 par exemple, en France, le nombre de décès par cancer est passé de 106 000 à 147 000, soit une augmentation de 39%, mais cette augmentation est entièrement expliquée par l’augmentation de la population et par son vieillissement
Comparer les nombres est une erreur Entre 1968 et 2003, le nombre de décès parcancer est passé de 106 000 à 147 000 • à cause de l’augmentation de la population, passée de 50 à 60 millions, on aurait dû observer 23% de décès par cancer en plus • à cause de son vieillissement, on aurait dû observer 28% de décès par cancer en plusAu total on aurait dû observer 51% de décès par cancer en plus
Entre 1968 et 2003, le risque de mourir d’un cancer a diminué de 13%
A âge égal veut dire qu’on prend une répartition d’âge fixe et régulière: la population standard « européenne »
Le risque de mourir d’un cancer augmente beaucoup avec l’âge
Le risque de mourir d’un cancer augmente beaucoup avec l’âge,mais le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire (en pointillé) augmente encore davantage
Importance du cancer pour 100 décès entre 35 & 64 ans en 2002 Cause Hommes Femmes Cancer 4049 Cardiovasculaire 17 12
Différence entre hommes et femmes pour la mortalité par cancer Depuis 1987, la mortalité par cancer diminue plus rapidement chez les hommes que chez les femmes. En 2003, le rapport des taux standardisés H/F (sex-ratio) vaut 2,1
Fréquence des différentes localisations de cancer • Morbidité estimée en 2002 Source : IARC 2005 • Mortalité observée en 2003Source : INSERM 2006
Nouveaux cas de cancer chez l'homme, en 2002 Prostate 29 000 Poumon 23 000 Colon-rectum 19 000 Bouche, pharynx, larynx 17 000 Vessie 9 000 Lymphome non Hodgkin 5 200 Estomac 4 900
Nombre de décès par cancer chez l'homme en 2003 Poumon 21 000 Prostate 9 400 Colon-rectum 8 600 Foie 5 300 Bouche, pharynx, larynx 5 000 Pancréas 3 900 Vessie 3 500 Oesophage 3 300 Estomac 3 100
Nouveaux cas de cancer chez la femme, en 2002 Sein 42 000 Colon-rectum 16 000 Corps utérin 6 000 Mélanome 4 700 Ovaire 4 700 Poumon 4 500 Lymphome non Hodgkin 3 900
Nombre de décès par cancer chez la femme, en 2003 Sein 11 000 Colon-rectum 7 900 Poumon 5 200 Pancréas 3 500 Ovaire 3 200 Leucémies 2 500 Lymphome non Hodgkin 2 000 Foie 1 800 Estomac 1 800
Survie relative à 5 ans (cancers diagnostiqués en 1990-1994) et nombre de cas en 2002 100% Thyroïde Mélanome Sein 75% Hodgkin Endomètre Prostate Col utérin Larynx Lymphomes Survie relative à 5 ans, d'après Berrino et coll. Eurocare 3. 2003 50% Côlon et rectum Vessie Ovaire Rein Bouche et pharynx Leucémies Myélomes multiples 25% Estomac Cerveau et SNC Oesophage Poumon Foie Pancréas 0% 0 12 500 25 000 37 500 50 000 Nombre de cas diagnostiqués en 2002, d'après IARC 2005
La mortalité par cancer diminue Les différentes localisations de cancer ont des évolutions différentes
Rapport des échelles : 2,1 Données lissées par moyenne mobile sur 5 ans
La mortalité par : - lymphome non hodgkinien - tumeur cérébrale - mélanome - mésothéliomen’augmente pas dans les années récentes, contrairement à ce que l’on peut lire sur les sites des Instituts National du Cancer ou de Veille Sanitaire (ils n’utilisent apparemment aucune donnée postérieure à 1997)
Risque relatif* de décès des hommes par rapport aux femmes Localisation 2003 Bouche, pharynx, 7,3 larynx et oesophage Vessie 5,4 Poumon 5,0 Estomac 2,6 Leucémies 1,7 Colon-rectum 1,7 Thyroïde 0,8 Tous cancers 2,1 *Rapport taux standardisés européens
Surmortalité masculine élevée en France, pour les localisations liées à la consommation de tabac et/ou d'alcool
L’incidence des cancers augmente alors que la mortalité par cancer diminue. Pourquoi ?
Le nombre de cas de cancer augmente en France surtout à cause de : • l’ accroissement de la population. • son vieillissement Et dans une moindre mesure, à cause de la survie prolongée des patients atteints de cancer, qui augmente la probabilité de second cancer • l’amélioration des méthodes diagnostiques • L’effet du dépistage entraînant la détection de cancers asymptomatiques, dont une partie n’auraient jamais été diagnostiqués Le risque de cancer, à taille de population égale et à âge égal, augmente en France surtout à cause de :
Incidence Incidence et mortalité par cancer de la thyroïde : L’incidence augmente et la mortalité diminue Les pratiques diagnostiques ont énormément changé : Les diagnostics échographiques représentaient 3% des cas en 1980 et 85% des cas en 2000, les diagnostics basés sur une biopsie à l’aiguille fine représentaient 5% et 23% des cas ces mêmes années.
Epidémiologie analytique :définition Recherche de facteurs de risque au moyen d'enquêtes
Facteur de risque de cancer Caractéristique ou exposition associée à un risque augmenté de cancer. Pas forcément directement causal. Ni nécessaire, ni suffisant. Parfois très spécifique (distilbène) Souvent plusieurs facteurs (amiante et tabac
Latence Le délai entre exposition et cancer peut être long. La durée de cette période de latence dépend de : • l'individu • l'intensité & la durée de l'exposition • le type de cancérigène • l'association à d'autres facteurs
Latence aprèsHiroshima et Nagasaki Leucémies, pic d'incidence 5 ans après l'exposition Tumeurs solides, excès d'incidence continuant à augmenter pendant 15 à 20 ans.
Mortalité par cancer chez les survivants d’Hiroshima et Nagasaki suivis jusqu’en 2000 Excès de risque Pour 10 000 Cancers solides Observés : 10 085 Excès : 477 (5%) 15 10 Leucémies Observées : 296 Excès : 93 (31%) 5 0 2000 1950 1960 1970 1980 1990 mortalité 1950-2000 Preston et al. Radiat Res 2004
Types d'enquêtes épidémiologiques Type d'étude Passé Présent Futur Cohorte Choix Suivi de prospective d'une la cohorte cohorte Cohorte Choix d’une Reconstitu- historique cohorte tion du suivi Cas-témoin Reconsti- Sélection tution de de cas et leur expo- de témoins sition
Exemples de cohorte prospective Interrogatoire de 40 000 médecins anglais en 1951, résultats après 50 années de suivi. Doll et al. 2004 Suivi des survivants des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki
Enquête de cohorte rétrospective Etude de la mortalité de tous les mineurs d'uranium français, en activité entre 1946 et 1972, en fonction de leur exposition au radon Tirmarche 1993
Exemple de cohorte rétrospective Étude de la mortalité de tous les travailleurs de l'industrie nucléaire du Royaume Uni, en fonction de leur exposition aux rayonnements ionisants
Exemple d'enquête cas-témoin Comparaison du passé tabagique de cas de cancers du poumon et de témoins sans cancer du poumon Schwartz 1957