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Pour une pédagogie de l’exigence. Philippe Meirieu Mars 2007. Quelques mots d’introduction… sur le débat sans fin sur la baisse du niveau :.
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Pour une pédagogie de l’exigence Philippe Meirieu Mars 2007
Quelques mots d’introduction… sur le débat sans fin sur la baisse du niveau : • Une constante des rapports ente les générations : ceux qui arrivent maîtrisent mieux les savoir-faire du temps, ceux qui partent ont le souci de la transmission du patrimoine… • Une vraie difficulté pour effectuer des comparaisons fiables… • Une préoccupation forte : la maîtrise de la langue… • Un contexte nouveau : le dynamitage des capacités d’attention..
1) Le spectre de mai 68 : « Tes désirs sont des ordres » • Un avatar de mai 68 ou une donnée du nouveau contexte économique et médiatique ? • Une lubie pédagogique ou, au contraire, une étape du développement de l’enfant sur laquelle la pédagogie travaille sans relâche ? • Vers une pédagogie du sursis par la mise en place de nouveaux rituels…
2) La fausse opposition entre « pédagogie du projet » et « pédagogie de l’exercice » • Pas d’apprentissage sans finalisation… • Pas d’apprentissage sans formalisation… • Vers une pédagogie qui articule finalisation et formalisation systématiquement.
PROJET : • motivation extrinsèque • motivation intrinsèque • OBSTACLES : • - difficultés, • - problèmes, • - questions. • RESSOURCES : • - personnelles, • collectives, • - documentaires, • formatives. Dans cette démarche, les dysfonctionnements eux-mêmes doivent être vécus comme occasions de réflexion et de formation : Occasions de découvrir que les mêmes obstacles n’apparaissent pas pour tout le monde ni au même moment. Occasions de découvrir que les ressources ne fonctionnent pas partout de la même manière et qu’il faut travailler sur les conditions de transférabilité. Occasions d’exercice de la métacognition ainsi que de la formalisation collective et individuelle des acquis.
Il s’agit ainsi d’éviter tout à la fois : L’empirisme systématique, les impasses, l’exclusion des moins compétents qui prévalent dès lors que « le projet » est tout-puissant. L’empilement de connaissances qui ne peuvent être ni comprises dans leur genèse, ni intégrées, ni transférées.. Il s’agit d’articuler un référentiel de connaissances et de compétences considérées comme indispensables et la dynamique qui permet leur intégration, dans un aller-retour accompagné et formalisé.
3) Vers une nouvelle conception de l’évaluation • Evaluer la tâche ou l’objectif ? • Apprendre à distinguer « ce que j’ai fait » et « ce que j’ai appris ». • Découvrir que l’exigence dans « ce que je fais » est le vecteur de nouveaux apprentissages. • Vers une « pédagogie du chef d’œuvre »
CONCRETEMENT… • Sortir de la « pédagogie bancaire ». • Articuler évaluation, inter-évaluation et auto-évaluation. • Mettre en place une double notation. • Avancer vers une validation par projets. • Ne jamais perdre de vue la question de la transférabilité.
4) Un universel modeste… • Sortir de l’alternative entre un « universel a priori » qui s’impose… et un relativisme absolu qui renonce à tout horizon d’universalité où pourraient s’accorder les hommes. • Chercher à construire l’universel dans la rencontre et la temporalité. • Vers une pédagogie de la culture.
Penser la culture comme ce qui relie l’intime et l’universel… • Reconnaître au cœur de la culture l’importance du symbolique contre le spectaculaire… • Organiser l’enseignement comme la rencontre d’objets culturels… • Enseigner tout savoir comme culture… • Placer l’élève en position d’accéder aux savoirs en s’inscrivant au cœur de leur exigence…
« Contrairement à ce que pensent la plupart des gens, l’entretien des motocyclettes est un exercice éminemment rationnel. (…) Un moteur de motocyclette obéit point par point aux lois de la raison ; et une étude de l’art de l’entretien des motocyclettes, c’est, en miniature, une étude de l’art du raisonnement. » Robert M. Persig, Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes
En guise de conclusion… Petit vade me cum pour une « pédagogie de l’exigence » : • Etre résolument matérialiste : le contexte est fondamental. • Construire les situations et mettre en place les rituels requis en fonction des postures mentales exigées de l’élève. • Savoir que « l’essentiel est invisible pour les yeux », mais peut le devenir quand un sujet transfère de manière autonome ses acquis.
Ne jamais se satisfaire de la médiocrité, même sur les objectifs les plus simples. • Se placer en position d’entraîneur avant de se placer en position d’évaluateur. • Organiser le travail, et non la discipline. • Ne jamais désespérer de quiconque. « Désespérer de l’intelligence de l’autre, le considérer comme perdu pour les savoirs et la culture, c’est le péché majeur à l’égard de l’homme. » Alain, Propos sur l’éducation