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Communication et dialogue. Jean Caelen. La communication : objet d’étude transdisciplinaire. L’ éthnoscience pose la communication dans une perspective sociale : les individus agissent dans un cadre normalisé selon des règles et des conventions qui sont socio-culturellement bien définies ;
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Communication et dialogue Jean Caelen
La communication : objet d’étude transdisciplinaire • L’éthnoscience pose la communication dans une perspective sociale : les individus agissent dans un cadre normalisé selon des règles et des conventions qui sont socio-culturellement bien définies ; • Les cognisciencesretiennent de la communication les aspects liés à la perception, à l’action et au raisonnement du point de vue de l’individu ; • La philosophie s’intéresse à l’individu placé en situation de communication, sur un plan intentionnel ; • La linguistique pose la communication dans une perspective structurale : la conversation est réglée par une grammaire ; • Les technosciences, visent à intégrer la machine dans un univers de « communication humaine », comme : (a) médiation ou (b) partenaire.
Le modèle codique Communiquer =échanger des informations [théorie inspirée de Shannon] « pensée » -> codage -> transport-> décodage -> « sens » Emetteur -> … … -> Récepteur Le modèle fait apparaître deux articulations • pensée/codage • décodage/sens • mais trop limité par sa simplicité
Les théories : modèle ethnologique Interagir dans un monde social [Garfinkel, Heritage, Schegloff, 1950] • Raisonnement socialement normalisé • Rôles et hiérarchies sociales (conventions) • Principes d’interaction par inter-compréhension Une rhétorique de la moralité… • principe d’identité : raisonnement normé par la société • réciprocité des perspectives (long-terme) et réciprocité des motivations (court-terme)
… modèle ethnologique Réciprocité des perspectives : règle les niveaux supérieurs d’organisation de l’interaction liés à une conception hiérarchique de l’action. Ce principe fonde la complémentarité ou la symétrie des rôles des partenaires. De lui résulte la stratégie dans l’interaction, issue d’un accord entre les partenaires (théorie des faces) Réciprocité des motivations : anticipation par A que son projet de communication sera accepté par B comme la raison et la motivation de sa réponse (paires adjacentes, par ex : A/Question(X) -> B/Réponse(X))
… approche « interactionniste » Le monde social est un théâtre : Goffman [1974], avec sa scène, ses acteurs, ses rites et son cérémoniel. Il y a aussi une vie en coulisses. Le monde des hommes est un arrangement et un bricolage permanent, chaque jour négocié. Les relations sociales sont des négociations : elles sont quotidiennes, elles sont toujours revues et réévaluées, il y a un « fond de scène » et une « avant-scène », les règles elles-mêmes sont négociées. Notions de « position », de « code social », de « rituel »
… approche « interactionniste » Position : un locuteur occupe une ou plusieurs positions, demandeur de renseignement dans la rue, touriste, homme Code social : est un une clef d’accès aux autres, par exemple inconnus dans la rue (certaines paroles sont inconcevables, certaines attitudes aussi, il faut faire sembler d’être perdu pour aborder une personne et lui demander le chemin), la relation avec des inconnus est facilitée par des situations d’attente (files notamment) elle dépend des différences d’âge, de sexe, de culture. Rituel : processus de déroulement de dialogue après qu’un code soit établi, expliquer brièvement où on veut aller puis formuler sa demande, s’excuser du dérangement, ne pas trop insister en cas d’incompréhension, etc. Brèves de comptoir. Discussions professionnelles. Actes d’achats (transactions). Le film hier était bien ? Ne peut se dire à tout le monde (conjoint, ami, connaissance, inconnu), réfère à un contexte intersubjectif commun, signifie des intentions différentes et des attentes différentes
Les relations sociales Éloignement Proximité Conjoint Rencontre unique Amis Rencontres fréquentes Membres association Groupe social Collègues Hiérarchie Pouvoir
Les théories : pertinence cognitive Orienter des processus inférentiels [P. Grice, 1975] ·Maximes de quantité (pertinence) 1.Soyez aussi informatif qu’il le faut 2.Ne soyez pas plus informatif qu’il ne faut ·Maximes de qualité (sincérité) 1.Dites le Vrai 2.Ne dites rien que vous croyez être faux 3.Ayez de l’évidence pour ce que vous dites Ces maximes définissent la communication comme coopération = conséquence de la rationalité humaine (raison pratique)
Les implicatures conversationnelles (1) Posent le problème de la bonne interprétation des prédicats On distingue les implicatures directes et les implicatures indirectes. A : As-tu invité Jean et Pierre pour ce soir ? B : Oui, j’ai invité Pierre. on peut déduire directement que invité(Pierre), mais la réponse laisse à penser aussi que invité(Jean) (principe d’omission) ou que même vouloir(B, inviter(Jean)) ou préférer(B, inviter(Pierre)), etc. Il est clair que ces implicatures indirectes ne peuvent pas toujours se faire sans une connaissance du contexte et des conversants. A : As-tu fait les courses ? B : Ma voiture est tombée en panne. dans ce cas, les connaissances de sens commun peuvent suffire sans connaître nécessairement les conversants : il est hautement probable que la réponse de B signifie « non », bien que la voiture ait pu tomber en panne après avoir fait les courses. Pour interpréter la réponse de B il faut donc analyser les attentes de A contenues dans sa question.
Les implicatures conversationnelles (2) Les implicatures suggestives et les implicatures de détour. A : Tu me trouves égoïste ? B : Ton frère C ne l’est pas… on peut déduire par contraste que égoïste(C) implique égoïste(A) surtout si mère(B, A) qui est supposée avoir une attitude affective avec un enfant. A : Penses-tu qu’il va pleuvoir demain ? B : Tout empire a une fin. le raisonnement ici est de type X est à Y ce que U est à V.Donc s’il pleuvait aujourd’hui il ne pleuvra pas demain, mais s’il fait beau aujourd’hui alors il pleuvra demain. De manière générale les implicatures conversationnelles entrent dans le champ de la rhétorique.
… la pertinence cognitive D. Sperber & D. Wilson,1960-1990] C’est un modèle inférentiel : réciprocité des motivations logiques A dit X à B => B reconnaît l’intention de A contenue dans X => B répond R à A et R contient l’intention de B Compréhension Hypothèses Indices Choix pertinent Ostension Faits représentés
…la pertinence cognitive La pertinence Choix pertinent : considérer l’environnement en compréhension (monde, environnement cognitif de son interlocuteur et son propre environnement) pour opérer une sélection de faits saillants (la saillance est une valeur dans [0, 1]) de manière à focaliser l’attention de son interlocuteur. La pertinence porte aussi bien sur la situation, l’individu, le contexte… Un fait est un élément manifeste (perçu dans le monde ou la situation) ou un élément inféré (hypothèse). Le processus de communication : A et B échangent des indices pertinents (stimuli) par présentation ostensive de faits directement liés à des intentions informative et communicative Acte d’ostension : présenter un fait saillant ou rendre saillant un fait
…la pertinence cognitive La pertinence d’un acte de dialogue énoncé par E, est relative au but poursuivi par E mais aussi relative pour D, au but que D poursuit de son côté. On distingue donc deux cas, la coopérativitéet la concurrence : • dans le cas où le but est partagé, bE = bD = b, la pertinence d’un acte aED de E à l’adresse de D, doit amener E et D dans une situation de coopération (ou les maintenir dans cette situation s’ils y étaient déjà) et contribuer à les rapprocher du but b, • dans le cas où le but n’est pas partagé, bE bD on doit distinguer une série de scénarios possibles ; (a) soit E et D engagent une négociation qui peut réussir ou échouer, on retombe alors dans une situation de coopération, (b) soit E et D restent sur leurs positions sans chercher à les négocier, on reste dans une situation de concurrence. La stratégie de E vis-à-vis de D est alors d’arriver à bEou d’empêcher que D n’arrive à bD. La pertinence des actions de E peut prendre alors un sens négatif pour D.
…la pertinence cognitive La pertinence sémantique : c’est la pertinence du dire, c’est-à-dire la pertinence du bon usage des mots (ou des concepts) pour ce qu’ils signifient. On définit pour chaque mot lexical (ou expression pleine) du langage employé, sa place dans l’arbre des catégories sémantiques pré-définies (selon Rosch et Kleiber). La pertinence sémantique d’un énoncé se définit alors par : Ps{aED } = Moy {exp[-DNiv(mot)]} où l’opérateur Moy est l’opérateur moyenne portant sur tous les mots lexicaux de l’énoncé et où DNiv(mot) est la différence de niveau dans l’arbre des catégories sémantiques entre le niveau d’emploi de ce mot et le niveau réellement utile dans l’énoncé. Par exemple : (a) « lieu de spectacle » est moins pertinent que « cinéma » si le contexte nécessite l’information « où l’on projette des films », car cinéma est à un niveau de spécialisation plus adéquat pour ce contexte, (b) « je vois un airbus haut dans le ciel » le mot airbus est trop spécialisé si le mot « avion » peut suffire.
…la pertinence cognitive La pertinence pragmatique : c’est la bonne adéquation des mots aux choses dans le monde, c’est-à-dire la bonne utilisation des expressions linguistiques pour référencer des objets. La pertinence pragmatique peut se mesurer par : Pp{aED } = min {NR/NE, NE/NR} où NR est le nombre d’objets référencés par l’énoncé et NE le nombre d’objets visés par l’énonciateur E. Par exemple : (a) « le musée de Paris », NR = 10 (les musées), NE = 1 (b) « le musée d’Orsay », NR = 2 (nom propre et ville), NE = 1 (c) « le musée du Louvre », NR = 1, NE = 1 (d) « le musée de Trifouilly », NR = 0 (pas de musée ou ville inconnue), NE = 1 (e) « tous les musées de Paris, NR = 10 (les musées), NE = 10
…la pertinence cognitive La pertinence épistémique : c’est l’adéquation des signifiés aux connaissances du destinataire, c’est-à-dire la probabilité de dire ce qui est nécessaire et suffisant à D (et au moment adéquat) pour qu’il comprenne (maxime de quantité de Grice). La pertinence épistémique se formule par : Pe{aED} = Pr(IE/IS).Pr(IN) où IE est la quantité d’informations portée par l’énoncé de E, IS est l’information suffisante à D (contenue dans l’énoncé) et IN est l’information nécessaire à D pour effectuer l’action a. Pr est une mesure de probabilité Par exemple : (a) « Paris, capitale de la France » si D = adulte cultivé Pr(IE/IS) = 1/3 (le seul terme Paris est suffisant, capitale et France sont redondants), Pr(IN) est la probabilité de parler nécessairement de Paris à ce moment-là. Mais si D = enfant en cours de géographie, alors Pr(IE/IS) = 3/3 et Pr(IN) = 1. (b) « Paris, province de la Belgique » bien que paradoxal, cet énoncé doit être accepté selon sa seule valeur sémiotique ou rhétorique et non pas pour sa valeur de vérité. Si cet énoncé est dans la rubrique de politique européenne d’un quotidien, il est tout à fait pertinent et Pr(IE/IS) = 3/3 et Pr(IN) = 1.
…la pertinence cognitive La pertinence déontique : c’est l’adéquation des énoncés (force illocutoire) aux rôles joués par les interlocuteurs dans le dialogue. La mesure est difficile car elle dépend de paramètres socio-culturels. Le plus simple est certainement de la mesurer en tout ou rien sur l’échelle “acceptable”/”inacceptable”. Pe{aED} = {0, 1} Par exemple : soit un dialogue entre un client et un agent (guichetier dans un cinéma), (a) « j’exige un billet » est une formule habituellement inacceptable car trop agressive, (b) « je vous prie de bien avoir l’obligeance de me donner un billet » est une formule trop “ampoulée”, donc inacceptable (c) « vous reste-t-il des places ? » est acceptable.
Les théories : philosophie du langage Agir intentionnellement [Austin, Searle, Vanderveken, 1960-2000] Constatation d’Austin : les verbes performatifs La pragmatique des actes de langage : 4 niveaux 1.énonciation = dire (acte physique) 2.locution = dire en disant (acte locutoire) = référer et prédiquer 3.illocution = faire en disant (acte illocutoire) = agir dans le monde 4.perlocution = faire-croire en disant (acte perlocutoire) = agir sur l’interlocuteur La communication est une coordination d’actions langagières intentionnelles (intention préalable à long terme et intention en action à court terme) entre agents rationnels Terminologies voisines : acte de langage, acte de parole (speech act), acte de discours
Les actes illocutoires Acte assertif : le locuteur exprime des propositions dans le but de représenter comment sont les choses dans le monde (Monde <- Mots) Affirmer, confirmer, constater, présenter, décrire, commenter, expliquer, rectifier, conjecturer, témoigner / contester, nier, critiquer, restreindre, etc. Acte directif : le locuteur exprime des propositions dans le but de faire faire une action future dans le monde (Monde -> Mots) Ordonner, autoriser, inviter, conseiller, suggérer, avertir, défier, relancer, insister, supplier, questionner, interroger, demander, etc. Acte promissif : le locuteur exprime des propositions dans le but de s’engager lui-même à faire une action future dans le monde (Monde -> Mots) Promettre, offrir, etc. Acte déclaratif : le locuteur exprime des propositions à valeur d’action immédiate (performative) au moment de l’énonciation (Monde <-> Mots) Déclarer, ratifier, ajourner, bénir, licencier, etc. Acte expressif : le locuteur exprime des propositions dans le but de manifester son état mental à propos d’états de chose présupposés dans le monde (Ø <-> Mots) Souhaiter, remercier, excuser, saluer, féliciter, hésiter, se résigner, s’étonner, se plaindre, menacer, insulter, jurer, etc.
Le degré de force : syntaxe df = degré de force si df = expressif “j’aimerais que tu viennes” si df = insistance “j’aimerais que tu viennes vite” si df = indirect “peux-tu venir ?” si df = directif “viens” si df = ordre “je t’ordonne de venir tout de suite”
Le degré de force : lexique Penser Conjecturer Dire Suggérer Prédire Déclarer Affirmer Relater Confier Critiquer Reconnaître Prophétiser Notifier Soutenir Informer Vanter Blâmer Avouer Proclamer Assurer Insister Se vanter Réprimander S’accuser Attester Certifier Maintenir Dénoncer Confesser Jurer
La logique illocutoire Les actes illocutoires sont pourvus d’intentionnalité. Ils ont des conditions de succès (par ex. engagement tenu, description exacte), et de satisfaction (par ex. réponse attendue à une question) La force illocutoire Fp et les conditions de succès : ·Le but illocutoire F (relation mot/chose) ·Le mode d’accomplissement (moyens et manières d’accomplir un acte, par ex. il faut avoir autorité pour commander) ·Le contenu propositionnel p (il doit être tenu pour Vrai) ·Les conditions préparatoires (vérité sur le contexte et arrière-plan) ·Le degré de sincérité (attitudes psychologiques) ·Le degré de puissance (degré de force adéquat) Acte satisfait : les effets de Fp sont vrais dans le monde Assertion satisfaite : si elle est vraie, Promesse satisfaite : si elle est tenue Conseil satisfait : s’il est suivi, etc.
La logique du dialogue (Les dialogues à but exclusivement linguistique) Les dialogues à but discursif : ·But descriptif (mots -> choses) nouvelles, reportages, expertises, bilans, commentaires, entrevues, exposés, débats théoriques, récits, rapports, leçons, examens, etc. ·But délibératif (mots <- choses) sermons, instructions, pétitions, recours, propagande, négociaitions, marchandages, consultations, annonces, exhortations, règlements, réquisitoires, accords, etc. ·But déclaratoire (mots <-> choses) investitures, législations, discours religieux, traités, jugements à la cour, etc. ·But expressif (mots <-> Ø) hommages, éloges, huées, bravos, repentirs, etc. Le but définit la direction d’ajustement du discours des choses aux mots. Un type de discours se dégage grâce à ses actes majeurs
La logique du dialogue • Un discours a des conditions de succès et des conditions de satisfaction : une négociation peut réussir en échouant quant aux résultats. • Les conditions de succès • Le mode d’atteinte du but discursif (processus, stratégie) • La thématique (ce dont on parle) • L’arrière-plan (présuppositions, rôles, etc.) • La sincérité (attitudes mentales adéquates) • Il y a des actes illocutoires maîtres et des actes auxiliaires voire superflus. Un dialogue est satisfait si l’ensemble des actes maîtres est satisfait.
La satisfaction du but Satisfaction de bA 1 Buts satisfaits Compromis positif Compromis à somme nulle Compromis négatif Satisfaction de bB 0 1
Les théories : linguistique Le dialogue a une fonction structurante et il est hiérarchisé [E. Roulet, J. Moeschler, 1980-1990] Grammaire du dialogue 1.Des unités structurantes : dialogue, échange, intervention 2.Des unités élémentaires : les actes de langage Dialogue → Ouverture.Echange*.Clôture Ouverture → Echange Clôture → Echange Echange → Echange l Incidence Incidence → Intervention* Echange → Intervention* Intervention → Acte* Les fonctions des unités intermédiaires Echange : résolution d’un but discursif Intervention : sous-discours à fonction thématique, informer, répéter, épeler, illustrer, exposer, répliquer, rectifier, réparer, résumer, expliquer, justifier, argumenter, questionner, introduire, conclure, etc.
… linguistique Dialogue Ouverture Echange1 Echange2 Clôture Echange0 Interv1 Interv2 Interv3 Incid1 Echange3 Interv0 Interv4 Interv5 A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 A12 A13
… linguistique Exemple L : Quand voulez-vous partir ? (1) Intervention initiative A : Le 13 novembre (2) Intervention réactive L : Le 13 novembre... (3) Intervention évaluative A quelle heure ? (4) Intervention initiative A : Non, le 20 novembre ! (5) Intervention évaluative à (3) A 10 heures (6) Intervention réactive à (4) • Critiques : • Représentation statique et rigide • Explication a posteriori • Dépendances à la tâche mal explicitées
Les théories : sémiotique Le dialogue fait sens, c’est un procès (processus) [Greimas] 1980-1990 tout procès (parcours) vise un gain +avoir ou +être. Chaque étape du dialogue est motivée soit par un vouloir (plus) avoir ou un vouloir (mieux) être Les modalités actionnelles et volitives Vouloir (et non-vouloir) : v, ¬v Faire (et non-faire) : f, ¬f Les modalités épistémiques Croire (et non-croire) : c, ¬c Savoir (et non-savoir) : s, ¬s Les modalités ontiques Avoir (et non-avoir) : a, ¬a Etre (et non-être) : e, ¬e Les modalités déontiques Pouvoir (et non-pouvoir) : p, ¬p Devoir (et non-devoir) : d, ¬d Les modalités croisées Exemple : pf, pa, f¬c (sincérité), dfs (informer) Exemples de procès : Ava → Avf, si Apf alors Af ou AffB, Af → Aa, AffB → AfdB → Bdf → Bf → Aa
Les théories : en résumé « Parler un langage est une partie d’une activité ou d’une forme de vie : c’est un jeu de langage » « La communication relève d’une “tentative d’ajustement” où l’on doit ajouter au transport de l’information, le jeu des rôles et des actes par quoi les interlocuteurs se reconnaissent comme tels, agissent comme tels et fondent ainsi des communautés linguistiques dans un monde humain » Wittgenstein : les jeux de langage
Le dialogue homme-machine Qu’est-ce le dialogue homme-machine ? Une interaction coordonnée par des règles (jeu de dialogue) Comment communiquer avec la machine ? A travers une interface multimodale (parole, geste, etc.) Pourquoi ? Pour résoudre des problèmes (et exécuter des tâches) Avec quel langage ? Un langage opératif ou finalisé En conservant les habitudes langagières des usagers et la puissance d’expression de la langue naturelle…
Le dialogue homme-machine, c ’est aussi : • Transfert de connaissances Modification des savoirs et des croyances • Construction du sens par le dialogue Apprentissage du vocabulaire Apprentissage des référents • Construction des buts par le dialogue Affinement des buts • Construction d’une interaction à travers et par le dialogue Négociation et apprentissage de l’action
Conception du dialogue homme-machine Pertinence des règles et des modèles de la communication humaine pour la CHM ? • règles de la conversation…. (conventions, culture, situation, etc.) • modèles de l'usager… (rôles, faces, compétence, performance, etc.), • modèles cognitifs… (connaissances, environnement cognitif, pertinence, etc.) • intention et action (actes de langage, planification, etc.) Quelle relation dialogue/tâche ? Quelles ressources linguistiques ? Quelle planification du dialogue ? • dirigée par les buts (tâche, jeu) • dirigée par les données (linguistique) • mixte
Le dialogue homme-machine Dirigé par les plans (la tâche) Cette approche intègre le dialogue à l’activité et nécessite une modélisation précise des plans des interlocuteurs. Les plans sont modélisés comme des suites d’actions mettant en relation un état initial du monde et un état but. Il s’agit alors d’activer les plans pour atteindre cet état but. Les méthodes mises en œuvre relèvent de la planification en Intelligence Artificielle [Wilensky, 83], [Litman, 85], [Carberry, 88], [Nerzic, 92]. On utilise souvent des représentations d’actions et de plans fondées sur des frames comme : prendre_train(Passager, Train) définition : appartient(Voiture, Train) corps : embarquer(Passager, Voiture) préconditions : possède(Passager, Billet) sur(Passager, Quai) effets : dans(Passager, Voiture) contraintes : accoster(Train, Quai)
Le dialogue homme-machine Dirigé par les intentions Les limites du modèle précédent sont évidentes : on ne peut traiter que des dialogues qui sont dirigées par la tâche. Les incidences hors tâche du dialogue sont quasiment impossibles à traiter (on peut ici répondre à des questions comme “que faut-il faire avant d’embarquer ?”, réponse : “être en possession d’un billet et attendre que le train ait accosté au quai”, mais on ne peut pas répondre à une question comme “combien de temps faut-il attendre avant d’embarquer ?”). Il faudrait connaître les intentions du locuteur ou ses attentes pour mieux guider le dialogue. Modélisation par des plans intentionnels. Lire fiche_horaire CM(prendre-bus)
Le dialogue homme-machine Dirigé par les données Cette approche est ascendante. L’analyse part des énoncés sans référence à une tâche déterminée. Elle nécessite une modélisation sémantique/pragmatique précise, puis le rattachement du contenu propositionnel aux actions possibles • Embarquer • qui • où • comment • quand Représentation actantielle
La langue en dialogue • La langue est opératoire (à distance, dans le temps, sur autrui) Elle élargit le champ potentiel des usagers et rend l’informatique accessible à un plus grand nombre • La langue naturelle ouvre la machine vers de nouveaux services La complexité progressive des problèmes ouvre un espace aux recherches et aux applications
Les niveaux Contrôle du dialogue Génération Compréhension Synthèse Reconnaissance
Les niveaux Acoustique Phonétique Phonologique Morphologique Lexical Syntaxique Sémantique Pragmatique Rhétorique Dialogique 1ère articulation Prosodie Méta-texte 2ème articulation Communication
Langue / parole ECRIT ponctuation signes de mise en page effets de présentation abréviations acronymes ... fautes d’orthographe, erreurs, ratures, styles variés, etc. PAROLE prosodie (pause, rythme, emphase, etc.) rires, respiration imitations ... élocution indistincte, bruit, reprises, hésitations, variabilité inter-locuteur, accents socioculturels, etc.
Modes • en ENTREE Écrit par clavier (mode caractère) Écrit par crayon électronique (continu) Parlé (mots isolés ou connectés) • en SORTIE Textuel sur écran (volatile) Textuel sur imprimante (matériel) Parlé (synthèse ou pré-enregistré) • Modes non classiques, gestuels Langage de signes Composition par désignation
Types • Artificiel Commande (programmation) Interrogation • Dialecte, jargon Opératif (ex. contrôle processus) Finalisé (ex. conception) • Naturel Discours Conversation
Problèmes… • Variabilité 3 formes (a, a, a) = 1 contenu • Effets contextuels 1 forme = 2 contenus ...à tous les niveaux de la langue (idem pour la parole au niveau phonétique)
Reconnaissance Modèle Acoust. Modèle langage Signal Candidats Moteur HMM lexèmes PHRASE Décision Générateur phonologique Contexte Vérification
Morris Ducrot Compréhension
Un système de dialogue oral Qu'est ce que tu peux me proposer sur ... heu, l'intelligence artificielle ? J'ai trouvé 1206 documents ayant comme thème intelligence artificielle . Voulez-vous affiner votre requête ?