1 / 36

Acquisition de la syntaxe.

Acquisition de la syntaxe. Anne Christophe Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique, CNRS-EHESS-ENS, Paris http://www.lscp.net http://www.lscp.net/persons/anne enseignement cours Acquisition de la syntaxe. Le langage: un système productif.

lydia
Download Presentation

Acquisition de la syntaxe.

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Acquisition de la syntaxe. Anne Christophe Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique, CNRS-EHESS-ENS, Paris http://www.lscp.net http://www.lscp.net/persons/anne enseignement cours Acquisition de la syntaxe

  2. Le langage: un système productif l’unité de sens est le mot (ou morphème) • le sens d’un mot est arbitraire‘coquecigrue’50 000 à 100 000 • le sens d’une phrase est calculé à partir du sens des mots qui la composent‘Le livre racontait l’histoire d’un chat grincheux qui avait mordu un facteur.’infini

  3. Le langage: un système productif l’unité de sens est le mot (ou morphème) • le sens d’un mot est arbitraire‘coquecigrue’50 000 à 100 000 • le sens d’une phrase est calculé à partir du sens des mots qui la composent‘Le livre racontait l’histoire d’un facteur grincheux qui avait mordu un chat.’infini

  4. des règles complexes... ... partagées par tous les locuteurs d’une langue... ‘Pierrea dit àPaulqu’ilpartirait demain’ ‘Ila dit à PaulqueJacquespartirait demain’ Hypothèse simple: un pronom réfère à un antécédent qui s’accorde en nombre et en genre (masculin, singulier), et qui est placé devant...

  5. des règles complexes... ... partagées par tous les locuteurs d’une langue... ‘Pierrea dit àPaulqu’ilpartirait demain’ ‘Ila dit à PaulqueJacquespartirait demain’ ‘Le candidatqu’il a vu hier n’a pas plu à Pierre’ Principe C: * A c-commande B si le premier XP qui domine A contient B; * un pronom ne peut pas c-commander son antécédent.

  6. ... et apprises très tôt par les enfants. ‘Il a mangé les crêpes quand Nounours était dans la cuisine’ ‘Quand ila mangé les crêpes,Nounoursétait dans la cuisine’ Stephen Crain et collaborateurs => certaines propriétés du langage sont innées : argument de la ‘pauvreté du stimulus’ Noam Chomsky

  7. 1. L’argument de la ‘ pauvreté du stimulus ’ • les calculs syntaxiques sont complexes et dans une grande mesure arbitraires; • tous les adultes parlant une même langue partagent des intuitions communes; • pour apprendre ces calculs, il faudrait avoir accès à une information riche et détaillée (représentation sémantique exacte du sens de la phrase); • or, les enfants aussi jeunes qu’on puisse les tester partagent les mêmes intuitions que les adultes; => certaines propriétés du langage sont innées

  8. D’autres faits:2. le langage est spécifique à l’homme. • tous les êtres humains parlent; • aucune autre espèce ne possède un système de communication productif (‘langage’ des abeilles, etc...); • toutes les tentatives d’apprendre une langue humaine à d’autres espèces ont échoué.

  9. Apprendre à parler à des chimpanzés: • 1930-1940: tentatives d’acquisition ‘naturelle’: deux couples de psychologues adoptent des bébés chimpanzés, Gua et Vicki… • ils apprennent à s’habiller, se brosser les dents, aller aux toilettes, laver la vaisselle… mais pas à parler! • l’expérience avec Gua s’arrête lorsque lui et son ‘frère’ humain fêtent leurs deux ans (trop dangereux pour bébé humain, Gua l’emmène au sommet des arbres!)

  10. Apprendre à parler à des chimpanzés: • Post-1960: on abandonne le langage oral (chimpanzés ne possèdent pas de tract vocal comme humains) • symboles en plastique, ordinateurs;Ann et David Premack • langue des signes (utilisée par les sourds-muets), car les mains des chimpanzés sont très semblables aux nôtres (Beatrice et Alan Gardner; Laura Ann Petitto). • Compréhension du langage oral (Sue Savage-Rumbaugh)

  11. Sarah insert apple pail banana dish Vocabulaire: 130 mots Sarah: Premack & Premack (1972) Scientific Americanillustration de l’utilisation des symboles plastiques

  12. Chimpanzés et langue des signes • Apprennent des signes (des centaines?); les combinent? ‘ water bird ’ = cygne (anecdote). • Projet Nim Chimpsky (Petitto, Seidenberg) • Nim eat Nim eat • Drink eat me Nim • Tickle me Nim play • Me eat me eat • Me banana you banana me you give • you me banana me banana you • banana me me me eat (pas même des rudiments de syntaxe ou ordre des mots)

  13. Could you cut the onions with your knife? • Could you put some sauce on your ball? • Can you put the pine needles in the refrigerator? • Could you put some sauce in the water? • Could you pour a little coke in the water? (some coke) • Could you pour the ?? in the jar? • Do you see the TV set? • Could you take the TV outdoors? … carry the television outdoors?

  14. Could you cut the onions with your knife? • Could you put some sauce on your ball? • Can you put the pineneedles in the refrigerator? • Could you put some sauce in the water? • Could you pour a little coke in the water? (some coke) • Could you pour the ?? in the jar? • Do you see the TV set? • Could you take the TVoutdoors? … carry the televisionoutdoors?

  15. Pour tester la syntaxe: • Séparer traitement syntaxique d’estimation de la plausibilité; • ex: • la fille arrose la fleur • la fleur arrose la fille • la fille est arrosée par la fleur • la fleur est arrosée par la fille. (utilisées pour tester la performance de patients ayant des troubles de la compréhension).

  16. Chimpanzés: oui Humains: 100 000Chimpanzés: 500 Chimpanzés: peut-être Chimpanzés: non Chimpanzés: non Jackendoff, R. (1999). Possible stages in the evolution of the language capacity. Trends in Cognitive Science, 3, 272-279.

  17. 3. Le langage est décorrélé de l’ ‘intelligence’ • on peut fonctionner normalement mais avoir un déficit spécifique pour le langage (enfants dysphasiques; dyslexiques) • on peut avoir un retard mental mais maîtriser le langage de façon quasiment normale (ex: syndrome de Williams, ‘spina bifida’)Bellugi, Lichtenberger, Mills, Galaburda & Korenberg (1999). Bridging cognition, the brain, and molecular genetics: evidence from Williams syndrome. Trends in Neuroscience, 22, 197-207.

  18. 4. Réinventer le langage: les ‘créoles’ • le ‘pidgin’: élaboré pour communiquer entre adultes de langues différentes; pas de conjugaisons, d’articles, etc... • le ‘créole’: inventé par les enfants qui apprennent un pidgin comme langue maternelle; rajoutent conjugaisons, articles, etc... (‘créole hawaiien’, 1900; Derek Bickerton)

  19. Exemples du créole Hawaïen • Pidgin: rôle crucial du contexte dans l’interprétation des phrases: • ‘Me capé buy, me check make’ immigrant japonais (92 ans), parle du temps où il produisait du café, veut dire: “he bought me coffee, he made me out a check” s’il avait été marchand de café, le même énoncé aurait pu vouloir dire:“I bought coffee; I made him out a check”. • Pas de ressources grammaticales: pas d’ordre des mots consistant; pas de préfixes ou de suffixes; pas de marqueurs de temps; pas de structures plus complexes qu’une proposition unique; pas de manière consistante d’indiquer qui a fait quoi à qui.

  20. Exemples du créole Hawaïen • Créole: une seule interprétation: • People no like t’come fo’ go wok.“People don’t want to have him go to work [for them]” • One time when we go home inna night dis ting stay fly up.“Once when we went home at night this thing was flying about.” • utilisation systématique de mots comme ‘come, stay, one time’ qui sont devenus les nouveaux mots grammaticaux de la langue: auxiliaires, marqueurs de cas, pronoms relatifs.

  21. Les langues des signes: des exemples de créolisation • Avant 1780: les sourds sont également muets: n’entendant rien, ils ne peuvent pas acquérir de langage; sont pris en charge par leurs familles ou internés dans des asiles de fous; • en France, 1780, l’abbé de l’Epée crée une institution pour jeunes sourds; naissance de la langue des signes française. • au Nicaragua, 1980: création d’un institut pour sourds; là encore, naissance d ’une nouvelle langue. Judy Kegl, Ann Senghas, Miriam Lopez

  22. Réinventer le langage: le cas de ‘ Simon ’ • Simon: enfant sourd, testé à 7 ans; • parents sourds, ayant appris la langue des signes tardivement, et ne la parlant pas parfaitement; • Simon n’apprend la langue des signes qu’au contact de ses parents (pas scolarisé dans école spéciale, pas en contact avec d’autres signeurs). => généralise les inflexions grammaticales. Singleton & Newport (2004). When learners surpass their models: The acquisition of American Sign Language from inconsistent input. Cognitive Psychology, 49, 370-407.

  23. Morphologie des verbes de mouvements en langue des signes américaine

  24. Le langage est inné 1. L’argument de la pauvreté du stimulus (discuté) 2. Le langage est spécifique à l’homme 3. Le langage est décorrélé de l’intelligence 4. Les enfants peuvent réinventer un langage (créoles, langues des signes) => Le langage est inné: ‘ Les bébés humains naissent avec une prédisposition à acquérir une langue humaine. ’ Steven Pinker (1994). The language Instinct

  25. Chomsky (1975) Reflexions on language It is a curious fact about the intellectual history of the past few centuries that physical and mental development have been approached in quite different ways. No one would take seriously the proposal that the human organism learns through experience to have arms rather than wings […] Rather, it is taken for granted that the physical structure of the organism is genetically determined, though of course variation along such dimensions as size, rate of development, and so forth, will depend in part on external factors. The development of personality, behavior patterns, and cognitive structures in higher organisms has often been approached in a very different way. It is generally assumed that in these domains, social environment is the dominant factor. The structures of mind that develop over time are taken to be arbitrary and accidental; there is no ‘human nature’ apart from what develops as a specific historical product...

  26. Chomsky (1975) suite... But human cognitive systems, when seriously investigated, prove to be no less marvelous and intricate than the physical structures that develop in the life of the organism. Why, then, should we not study the acquisition of a cognitive structure such as language more or less as we study some complex bodily organ? At first sight, the proposal may seem absurd, if only because of the great variety of human languages. But a closer consideration dispels these doubts. Even knowing very little of substance about linguistic universals, we can be quite sure that the possible variety of language is sharply limited. [...] The language each person acquires is a rich and complex construction hopelessly underdetermined by the fragmentary evidence available [to the child]. Nevertheless individuals in a speech community have developed essentially the same language. This fact can be explained only on the assumption that these individuals employ highly restrictive principles that guide the construction of grammar.

  27. ... mais, qu’est-ce qui est inné? Le langage est inné... • Consensus: il existe une pré-disposition à acquérir les langues humaines; Débat: quelle est la nature de cette pré-disposition? (Elman et al. 1996 ‘Rethinking innateness’) • “borne supérieure”: ne peut être inné que ce qui est partagé par toutes les langues du monde => la Grammaire Universelle (Chomsky) • tout le reste doit nécessairement être appris: les propriétés phonologiques, les mots, les propriétés syntaxiques spécifiques aux langues.

  28. Prédisposition à acquérir une langue humaine • Comment spécifier cette prédisposition? • ‘principes’ linguistiques extrêmement abstraits et spécifiques (ex c-commande), on ne voit pas bien comment représenter ça dans les gènes... • Qu’est-ce qui est pré-déterminé? • parmi les propriétés universelles, toutes ne sont pas nécessairement pré-déterminées. • Les propriétés pré-déterminées sont-elles spécifiques au langage, ou bien découlent-elles d’autres aspects de la cognition humaine? (ex: capacité à effectuer des calculs récursifs; Hauser, Chomsky & Fitch, 2002).

  29. Question: quelle syntaxe chez les enfants? • Universaliste: même structure que pour les adultes, il n’y a ‘plus qu’à’ identifier les items lexicaux et faire quelques choix (type paramètres); • émergentiste: pas de structure syntaxique au départ, des clusters s’établissent autour de quelques items lexicaux (ex: ‘donner bonbon, donner gateau, donner chaussure’).

  30. Difficulté: méthodologique. • Chez les adultes, pour déterminer la structure syntaxique, on exploite les jugements de locuteurs natifs, sur des phrases complexes; • il est très difficile d’obtenir le même genre de données avec de jeunes enfants. • Consensus semble être: à partir de 4 ans les enfants ont de la syntaxe, comme les adultes;avant, ça discute ferme!

More Related